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Une apparition
Une apparition

Ce mois-ci, nous vous présentons le récit d'Une apparition Elle est tirée de la Revue des Etudes Psychiques de César De Vesme de 1901 ; il rapporte l'étrange rencontre que monsieur Pyrrhus Bessi, vivant en Sicile a faite en décembre 1899.

Les faits

Au mois de décembre de l’année dernière, un soir, réunis dans la famille de ma femme, nous causions gaiement autour d'un beau feu allumé dans la grande cheminée, lorsque nous entendîmes soudain un bruit violent, comme si l'on eût tiré un coup de fusil à nos oreilles !
Après un premier instant d'étonnement, nous cherchons à nous rendre compte de l'affaire en commençant par nous assurer qu’il ne s’agissait point d'une mauvaise plaisanterie, ou de quelque chose de pire. Quelqu'un de nous monte jusqu'aux mansardes ; moi, je descends inspecter la cave. Rien ! Nous examinons alors les fusils : ils sont encore chargés…
Quand nous revenons à la cuisine, nous sentons toujours la même odeur très accentuée de poudre brûlée, à tel point qu'il nous faut ouvrir la fenêtre.
J'avoue que j'étais stupéfait. Je le fus encore davantage en remarquant que l'attitude de mes parents exprimait l’abattement plutôt que la surprise.
Après un instant de silence profond, je leur demandai ce qu'ils avaient... Mon beau-père soupira tristement :
– Tu croiras, enfin...
Je ne répondis pas.
– Mon cher, ajouta-t-il, ce coup est de mauvais présage !
– Allons donc ! répliquai-je. Des superstitions !...
Il haussa les épaules, un peu piqué. Mais au bout d'une minute il continua :
– Des superstitions ? Je parle par expérience, par une douloureuse expérience. Il faut que tu saches que ce n'est pas la première fois que cela arrive… et cela a toujours été suivi par un malheur chez nous. Huit jours avant la mort de ma pauvre sœur, nous avons entendu le même coup. Vous le rappelez-vous ? demanda-t-il en s'adressant à sa femme et à la vieille servante.
Les deux femmes répondirent affirmativement, avec un geste de tristesse.
– Et, aussi quinze jours avant la mort de mon premier fils, nous avons eu ce même avertissement.
Je ne pouvais pas encore accorder une foi entière à ces paroles ; néanmoins, je me sentis troublé.
Un lourd silence régna de nouveau dans la chambre. Mais bientôt il fut interrompu par un coup de sonnette. J'allai moi-même ouvrir la porte. C'était un cousin germain de mon beau-père, un propriétaire aisé, habitant dans la partie la plus éloignée du bourg.
Il entra, sans même prendre la peine de souhaiter le bonsoir. Il avait un air morne et épouvanté.
Voici les premiers mots qu'il prononça :
– N'avez-vous rien entendu, vous autres ?
Tous, moi compris, nous lui répondîmes ensemble en lui donnant à peine le temps d’achever sa question :
– Tu as donc entendu, toi aussi ?
– Oui : un grand coup de fusil. Nous étions en train de souper…
Le court récit qu'il nous fit augmenta au plus haut degré ma stupéfaction. Cette étrange coïncidence de deux faits identiques et simultanés me fit réfléchir... Pourtant je ne voulais pas encore admettre que des esprits fussent en cause.
Les jours suivants, on ne parla plus de l'affaire. Deux semaines se passèrent ainsi.
Un soir, j'étais seul, en train d'écrire. Fatigué par le travail, je l'interrompis, j'allumai une cigarette, et je m'allongeai sur un fauteuil. Devant moi, dans une vieille glace, se réfléchissaient les enroulements bleuâtres de la fumée que je m'amusais à lancer dans l'espace.
La cigarette était à moitié consumée, quand je m'aperçus que la flamme de ma lampe se rapetissait. Je voulus la moucher, mais la mèche s'éteignit tout à coup.
Je demeurai fort étonné en voyant que, malgré cela, la chambre restait éclairée d'une faible lumière grisâtre.
En portant, par hasard, mes regards vers le miroir, je m'aperçus qu'il réfléchissait une lumière plus vive que tout à l'heure, dans laquelle on apercevait une chambre assez éclairée, avec d'autres meubles que les miens. On aurait dit, qu'au lieu de la glace, il y avait une ouverture laissant entrevoir une autre pièce de la maison. Je crus rêver ; néanmoins, je demeurai immobile, stupéfait de cette scène.
Je vis alors s'avancer une vieille dame que je reconnus pour être la tante de mon beau-père : la mère de ce cousin qui était venu chez nous, pendant cette soirée mémorable où l'on entendit le sinistre coup de fusil.
La vieille femme s'assit devant une table, prit quelques feuilles de papier dans un tiroir et se mit à écrire lentement, d'un air très absorbé, mais avec beaucoup d'attention, sans lever la tête une seule fois. Elle renferma ensuite la feuille écrite dans une enveloppe qu'elle plaça dans le tiroir. Après quoi, elle posa sa tête sur le dossier du fauteuil et parut s'endormir.
Je regardai, sans même sourciller, mais une sueur froide me fit frissonner. Toutefois, mon regard ne pou¬vait se détacher de la glace.
Cependant, la lumière qui s'y réfléchissait d'une façon mystérieuse, s'affaiblit peu à peu, comme si la lampe invisible qui éclairait la chambre où la vieille dame dormait, s'éteignait ; et l'obscurité ne tarda pas à devenir aussi profonde dans la glace que dans mon bureau.
Cette scène me fit rester longtemps en proie à une véritable terreur. J'aurais voulu me lever, sortir de cette pénible situation ; mais je ne pouvais ni n'osais.
Je ne saurais dire combien de temps je demeurai ainsi, dans les ténèbres. L'aube m'aurait probablement surpris dans ce fauteuil, si ma femme, en voyant que je tardais tant à me coucher, ne fût venue me chercher...
Vous direz qu'il s'agit d'un simple phénomène d'hallucination... Eh bien, moi aussi, je le crus, lorsque le lendemain, je me réveillai d'un court sommeil agité.
Seulement, quelques minutes après, on m'apprenait que la vieille dame que j'avais vue dans la glace, avait été trouvée morte, au cours de cette même nuit, dans le fauteuil sur lequel il m'avait semblé qu'elle s'était endormie, et que dans le tiroir de la table on avait trouvé son testament olographe ! ... »

Les témoins

Monsieur Bessi résidait alors à Cefalu dans la province de Palerme. C'est à Panicale qu'ont eu lieu les faits dont il vient d'être question. Panicale est une commune de 4.000 habitants dans la province de Pérouse. Les différentes personnes qui, en même temps que M. Bessi, ont été les témoins de cet événement, ont voulu en attester l'authenticité par le document que voici :
Panicale, 17 avril 1901.
Les soussignés, respectivement femme, beau-père, belle-mère, beau-frère du professeur Pirro Bessi, de Cortone, et cousin de son beau-père, jugent que c'est un devoir pour eux de déclarer que le récit fait par leur parent est parfaitement exact, pour ce qui a trait au coup de fusil entendu, en même temps, dans l'habitation des quatre premières personnes soussignées, et dans l'habitation de la cinquième – quoique les deux maisons se trouvent aux extrémités opposées du pays.
Ils jugent utile d'ajouter qu’ils entendirent d'autres fois encore, toujours un même temps dans les deux maisons, des bruits semblables à des coups de fusil, et, que ce fut toujours un signe avant-coureur de la mort de quelque parent, ce qui ne tardait pas à se réaliser. »
Louise BESSI, née LANDI, Ange LANDI, Adélaïde LANDI, César LANDI, François BASTIANELLI.