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Bulletin 80 - mars 2020
Bulletin 80 - mars 2020
Sommaire

Editorial

Une chose est sûre, nous mourons tous, ou plutôt nous laissons sur le plan terrestre notre enveloppe physique dont se libère notre âme, mais pour aller où ? Est-ce qu’il n’y a qu’un lieu où l’âme séjourne ou plusieurs endroits différents, et quelles sont les causes qui déterminent la destination de l’âme ? Evidemment, nous souhaitons tous au moment du détachement « aller vers la Lumière », mais comment la trouver ? Dans l’ouvrage Ouvriers de la vie éternelle, l’Esprit André Luiz, sous la plume de Chico, nous explique que rien n’est simple pour celui qui n’a pas préparé ce voyage. De sombres vallées alimentées par les pensées des morts, comme des vivants, entourent notre terre qui souffre, rendant difficiles l’accès à des sphères supérieures dans lesquelles des êtres dévoués combattent pour apporter leur aide aux plus démunis ; c’est tout un monde qui continue à vivre pour le progrès de tous.
Nombre de défunts errent dans ces espaces et essayent de se rattacher à la vie terrestre dans l’espoir de se communiquer avec ceux qu’ils ont laissés. Là aussi la tâche est ardue car il faut trouver le bon instrument, c’est-à-dire le bon médium qui laisse passer les mots démontrant l’identité du désincarné. On le voit, la mort n’est pas une simple libération des maux terrestres. Et pour terminer, nous vous invitons à lire cet autre ouvrage de Chico intitulé Paul et Étienne dicté cette fois par l’Esprit Emmanuel qui vous narre l’extraordinaire conversion de l’apôtre Paul qui consacra une partie de sa vie à massacrer les chrétiens avant de devenir le plus grand prédicateur des paroles de Jésus. Un exemple qui nous montre qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire ! .

Gilles Fernandez

La grande traversée en direction du pont illuminé

Selon les Esprits supérieurs, plus de vingt milliards d'Esprits composent l'humanité désincarnée. L’humanité terrestre est composée pour 50% d’incarnés imparfaits. Tandis que 30% est en mesure de s'orienter sur les chemins de la spiritualité supérieure, 20% incarnés sont en cours d'évolution vers un progrès moral. Il est facile de comprendre que les régions obscures autour de la planète sont très vastes et alimentées sans cesse par les pensées sombres des incarnés ou des désincarnés. Cela crée une ceinture dense de plusieurs kilomètres. Au-delà de cette ceinture, il y a encore le seuil et pour se rendre dans les régions supérieures, ce n’est pas le parcours du combattant mais cela y ressemble. Il vaut donc mieux évaluer les obstacles que l’on peut rencontrer.

La grande traversée

Dans l’ouvrage Ouvriers de la vie éternelle de Chico Xavier, nous avons une description intéressante de cette traversée. Dimas, Fabio, Cavalcante, Albina et Adelaïde sont des incarnés qui vont bientôt terminer leur vie terrestre. Un soir, quelques jours avant de quitter la planète terre, sous la tutelle d’un Esprit supérieur appelé Jerônimo, les cinq incarnés vont faire une excursion de formation. Durant leur sommeil physique avec toute une équipe spirituelle, ils vont aller jusqu'à un poste de secours : la Maison transitoire de Fabiano. Ce poste se situe après la ceinture dense, dans la région du seuil. Parmi les cinq candidats à cette expédition, Adélaïde et Fabio sont les seuls à démontrer une conscience plus nette de la situation ; les autres n'ont pas une idée claire de ce qui se passe. Jerônimo crée un courant magnétique et assume le rôle de guide. Chaque personne du plan physique est placée entre deux désincarnés de l’équipe spirituelle. Les mains jointes, ils partent, en se servant de la volition pour se déplacer.
- O mon Dieu ! s’exclame Albina en poussant des cris perçants.
- Donnez-moi la force, Père de miséricorde ! dit Cavalcante, très opprimé. Dimas, très inquiet, balbutie des paroles inintelligibles. Effrayé, par cette ceinture dense, aux formes mouvantes, pensant qu’il s’agissait d’un cours d’eau, il dit à haute voix :
- Quel est ce fleuve ? Ah ! J'ai peur, je ne peux pas le traverser, je ne peux pas, je ne peux pas !
Après la traversée de cette région stratosphérique, l'ionosphère, apparaît l'horizon. Elle semble liée en quelque sorte à cette mer stratosphérique qui entoure la Terre. Il y avait là un afflux massif de rayons cosmiques en combinaison avec des émanations lunaires.
Sous l'impulsion magnétique fournie par Jérônimo, le groupe avance, pour atteindre le foyer de Fabiano où Zénobia, la responsable du poste, les accueille chaleureusement.
Ensuite, Jerônimo prend la parole :
- Chers amis, le voyage de cette nuit est destiné à stimuler votre organisme spirituel. On vous prépare au détachement définitif afin de vous éviter les douleurs hallucinatoires. Je dois vous dire qu’en reprenant place dans votre corps physique, vous ressentirez un affaiblissement dans vos sensations et la douleur sera plus intense car les remèdes pour l’âme intensifient les maux du corps. Soyez rassurés, ces mesures constituent une aide effective pour la libération. De retour dans votre famille, après cette première excursion d’apprentissage, vous ressentirez plus de tristesse et d’angoisses qu’auparavant parce que votre esprit aura fixé, avec plus ou moins d’intensité, le contentement sublime que vous vivez. Préparez-vous pour venir jusqu’à nous. Résolvez vos derniers problèmes terrestres et ayez confiance dans la protection divine.

Le pont illuminé

Dans le livre Voltei (Je suis revenu) de Chico Xavier, il y a un autre exemple de cette traversée des dimensions faite par Jacob après sa désincarnation. Il est accompagné de sa fille Martha, qui est venue l’assister dans les dernières minutes de son existence physique. Il demande à aller sur la plage afin de retrouver ces bienfaiteurs spirituels, le docteur Bezerra de Menezes et Andrade. Une demi-heure plus tard, ils s’y trouvent. Il y a là quinze autres désincarnés qui viennent de quitter leur corps physique. Treize d'entre eux ont le regard trouble et se déplacent difficilement. Selon les explications d’Andrade, certains d'entre eux ont été libérés, il y a plusieurs jours, mais ils ne sont pas en mesure de continuer seuls. Il est très difficile de quitter le plan terrestre sans recevoir de l’aide ou alors, il faut avoir une grande connaissance spirituelle et une expérience certaine dans le détachement. Les pensées désordonnées de millions d'âmes incarnées ou désincarnées, vivant ou agissant dans l'environnement humain, créent de véritables champs d'aimantation dont l'âme ne parvient pas se débarrasser facilement.
En raison de cette turbulence, les Esprits élevés doivent former un cordon d'isolement, afin que le groupe puisse partir en paix. Andrade explique que les conditions sont défavorables pour guider ces Esprits inconscients. Le voyage se fera, dans un premier temps, à travers champs, puis sur l’eau car l'atmosphère y est plus simple et plus naturelle.
Finalement, un autre Esprit, récemment libéré, arrive, entouré de deux bienfaiteurs. C’est une dame, au visage calme et serein, qui avait été enseignante. Elle affiche une grande élévation spirituelle, son corps subtil ou périsprit émet une sublime luminosité, ce qui n'est pas le cas des autres convalescents. Elle est, cependant, soucieuse de cacher sa supériorité et Jacob en ressent l'impact. Le docteur Bezerra la salue et donne les dernières instructions. Il souligne qu'il faudra beaucoup de sérénité et de détachement pour ne pas s'harmoniser avec les forces de l'ignorance, ennemies du bien. Parmi les incarnés récemment libérés, seule l’enseignante arrivée en dernier irradie une lueur qui la protège du harcèlement des ténèbres. Il rappelle que même si, pendant l'existence, chacun avait entrepris de réaliser quelques efforts au service d’une croyance religieuse, ils en aimaient plus l'idée que l’application.
Maintenant qu’ils se trouvent dans une zone différente de la matière, la position qu’ils occupent est fonction du bien qu’ils ont fait envers leur prochain. Il faut donc se centrer sur ces ressources intérieures pour ne pas être retenus dans les cercles inférieurs. Ce voyage qu'ils sont sur le point d'entreprendre est un premier grand test pour savoir s'ils désirent vraiment s’élever et laisser derrière eux les choses périssables de ce monde terrestre. L'avertissement de Bezerra marque au plus profond chacun et ils sont prêts à partir.
Andrade et Martha soutiennent Jacob par les bras. Les amis spirituels suivent, un par un, les nouveaux désincarnés. La capacité de voltiger est étroitement associée à la force mentale. Après une prière profonde du docteur, ils s’élevent du dessus du sol, avec la nette impression que la pensée vigoureuse de Bezerra le permettait. C'est ainsi que Jacob décrit le début de ce voyage. Ils s'en vont non pas en formant un cordon continu, mais par groupes de deux, trois et quatre, unis entre eux. Il dit :
- Depuis quelques instants, les eaux sont sous nos pieds et nous nous élevons lentement tels des poissons humains dans la mer aérienne.
Jacob voit sous ses pieds une ombre très épaisse qui entoure le plan humain. Andrade lui explique que pendant la journée, la vue est différente car le soleil bombarde les créations négatives des hommes et éclaire le paysage. L'émission de cette substance noire est différente selon les lieux.
Le temps passe, puis Andrade confirme qu'ils ont traversé la très vaste région du seuil.
Soudain, l'expédition s'arrête devant un pont magnifiquement éclairé. Il faut le traverser pour entrer dans une région supérieure, la troisième sphère, où les résidents sont plus heureux. Des Esprits inférieurs s'approchent du pont en faisant beaucoup de bruit. Ils désirent les empêcher de passer. Ils crient :
- Surveillons le pont ! Les assassins ne doivent pas passer, ils ne passeront pas !
Un des désincarné chancelle en pensant qu’il n’est pas à la hauteur pour traverser le pont parce qu'il a assassiné une personne. Bezerra intervint en lui disant qu'il a travaillé pendant plus trente ans à son perfectionnement personnel et au bien pour son prochain. Ce malheureux acte fait déjà partie de son passé spirituel.
À la demande du bienfaiteur, Jacob fait une prière touchante en rappelant le psaume 23 :
- Même quand je marcherais par la vallée de l'ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent.
Aussitôt, le groupe se remet à léviter et arrive sur le magnifique pont. Ils le traversent tout en priant. Ceux qui font cette traversée pour la première fois pleurent abondamment. Après tout, ils ont réussi à dépasser les régions tourmentées et à pénétrer dans des régions les plus élevées. Des amis apparaissent de toutes parts pour les embrasser. Les explosions de tendresse avec lesquelles ils sont reçus leur donnent l’impression de rentrer au paradis.
Après le pont, l'obscurité presque totale disparaît et tout se modifie de manière surprenante. L’atmosphère devient plus légère, plus claire, l'air est imprégné de parfum. Des chants de joie sont entonnés par les amis de l'autre côté pour leur souhaiter la bienvenue. Beaucoup d'entre eux tiennent des torches allumées et sont souriants. À la manière de la parabole de Jésus, ils reçoivent les enfants prodigues. Jacob sent une certaine fatigue mais il n’a plus de douleur. Ces voix ravigotent ses énergies.
- Qu'ai-je fait pour être digne d’un tel dévouement de la part de mes amis et de ma fille ?
Il sent qu'il aurait dû semer le bien et la lumière plus intensément au sein de la cause qu'il a professée.
Un groupe de petits enfants accourt vers l'enseignante dont le corps spirituel rayonne de lumière. La femme vertueuse prie et pleure de gratitude envers Dieu. Tous qui la suivent, sont touchés par une émotion intense. Finalement, elle prend congé et part, accompagnée des enfants, vers une région inconnue de la patrie infinie. L'expédition continue en voltigeant, ils arrivent vers une grande demeure. De temps en temps, des amis de l’au-delà viennent pour recevoir un des désincarnés. Il y a des étreintes et des au revoir, et chacun poursuit sa marche. Un groupe de quatre personnes, au bord du chemin, appelle Jacob. Bezzera fait une nouvelle pause et dirige Jacob vers eux. Il y a les chers compagnons, du travail spirite à Rio de Janeiro, de Jacob, ils s’embrassent avec effusion et émotion, comme s’ils se revoient après un long voyage. Après la joie des retrouvailles, Jacob arrive dans une maison chaleureuse, pleine de paix et de bonheur, où les tapis, les meubles, les décorations et l'éclairage sont choisis avec goût. Il est épuisé. Andrade et Martha le conduisent dans sa chambre où il trouve enfin le repos. Ainsi commence pour Jacob la première étape vers une nouvelle vie.
Pour effectuer cette traversée de l’âme quittant son corps physique et allant vers le monde spirituel, les guides spirituels prennent mille et une précautions. Pour passer d’un plan à un autre, ils sont obligés de trouver des passages protégés. Sur terre, la majorité des désincarnés sont loin d’avoir de grandes connaissances et beaucoup sont dominés par leurs passions mais la miséricorde divine agit toujours pour apporter de l’aide au désincarné. Dans les cas de mort violente et soudaine, la traversée se fait pendant qu'ils dorment profondément. Ce n'est que quelques jours ou même quelques mois plus tard, qu’ils prendront conscience de leur nouvelle situation.

Des Esprits égarés vus pendant des EMI

Toutes les personnes qui vivent des Expériences de Mort Imminente ne vont pas directement dans l’au-delà. Certaines d’entre elles s’attardent sur Terre et croisent la route d’Esprits égarés, qui semblent comme « piégés » dans un état apparemment très malheureux. Selon Raymond Moody, le père des EMI, tous ceux qui ont vécus ce type de rencontre s’accordent sur au moins 3 points :
1 - Ces entités paraissent incapables de dénouer les liens qui les rattachaient au monde physique. Elles restent attachées à un objet particulier, à une personne ou à une habitude.
2 – Ces créatures semblent comme « hébétées », comme si leur conscience se trouvait diminuée par rapport aux autres.
3 – Ces « Esprits hébétés » ne devaient demeurer dans cette situation que jusqu’à ce qu’ils fussent parvenus à résoudre le problème ou la difficulté qui les maintenait dans un état de confusion. Ces 3 points de concordance se retrouvent dans les extraits d’interview ci-dessous, tirées du livre de Raymond Moody : Lumières nouvelles sur la vie après la vie.

« Vous parlez de ces gens que vous avez vus - des Esprits qui paraissent en pleine confusion mentale. Pourriez-vous m’en dire davantage à leur sujet ?
- Ces âmes égarées ? Je ne sais pas exactement où je les ai vues… Mais tandis que j’avançais, il y a eu cet espace où tout était morne, c’est-à-dire en contraste avec cette lumière éclatante. Les personnages avaient un aspect plus humanisé que tous les autres, si vous voulez, mais aucun n’avait une forme tout à fait humaine comme nous.
Imaginez l’impression ressentie à les voir avec la tête courbée vers le bas ; ils paraissaient tristes, déprimés, traînant la savate comme des forçats à la chaîne… Je ne sais pas pourquoi je dis ça, parce que je ne me rappelle pas leur avoir vu des pieds. Je ne sais pas ce que c’était que ces gens, mais ils avaient l’air abattu, accablé, gris. Et on aurait dit qu’ils devaient indéfiniment se traîner ainsi, sans savoir où ils allaient, sans savoir qui suivre, ni ce qu’ils cherchaient.
Pendant que je passais près d’eux, ils ne levaient même pas la tête pour voir ce qui arrivait. Ils avaient l’air de penser : « Voilà, c’est fini. Qu’est-ce que je dois faire ? Où est-ce que j’en suis ? Rien que ce comportement d’êtres absolument écrasés, sans espoir, ne sachant que faire ni où se diriger, ni qui ils étaient, ni rien.
Ils paraissaient se déplacer sans cesse, plutôt que de rester immobiles ; mais ils n’allaient nulle part. Ils avançaient droit devant eux, puis tournaient vers la gauche, faisaient quelques pas, puis s’en allaient de nouveau vers la droite. Et dans tout ça, aucun but. Ils cherchaient quelque chose, mais quoi, je l’ignore.
- Semblaient-ils avoir conscience de l’existence du monde physique ?
- Ils paraissaient n’avoir conscience de rien – pas plus du monde physique que du monde spirituel, comme s’ils se trouvaient pris quelque part entre les deux. Du moins, c’est ce qu’il m’a semblé. Il se peut qu’ils aient encore des contacts avec le monde physique, un lien quelconque les retient vers le bas, parce que je les voyais tous courbés et regardant vers le bas, peut-être vers le monde physique… peut-être s’attardaient-ils à chaque action qu’ils n’avaient pas accomplie ou qu’il leur restait à accomplir. Ils étaient incapables de prendre une décision, leur visage avait une expression désespérée, ils n’avaient plus couleur de vie.
- Ils paraissaient désorientés ?
- Extrêmement désorientés ; ne sachant pas qui ils sont, ni ce qu’ils sont. On dirait qu’ils ont perdu toute notion de qui ils sont et ils n’ont plus la moindre parcelle d’identité.
- Étaient-ils, pour vous, dans un état intermédiaire entre le monde physique et celui où vous vous trouviez ?
- Pour autant que je m’en souvienne, cet épisode s’est situé après que j’ai eu quitté l’hôpital physique. Comme je vous l’ai dit, je me suis sentie monter, et ça s’est produit dans l’entre-deux, avant que j’entre dans le tunnel dont je vous ai parlé, donc avant d’arriver au monde spirituel où le soleil brille si fort – enfin non, pas le soleil, mais cette lumière brillante qui entourait tout et qui était plus éclatante que le soleil, mais elle ne faisait pas mal aux yeux comme les rayons du soleil, rien d’éblouissant. Mais dans cet endroit particulier tout était d’un gris terne, très triste. J’ai un ami daltonien et je l’ai entendu dire que, pour lui, le monde n’est fait que de nuances et de tons de gris ; mais moi j’ai la vue pleine de couleurs – et ce dont je vous parle ressemblait peut-être davantage à un film noir et blanc : rien que des tons différents dans la gamme des gris délavés, minables.
Ils ne me voyaient pas, ils ne donnaient aucun signe de ce qu’ils aient eu conscience de ma présence. C’était très déprimant.
Ils paraissaient hésiter. Ils regardaient en arrière, ne sachant pas s’il fallait continuer à avancer ou bien retourner à leur ancien corps, là où ces corps se trouvaient. Ils avaient l’air de planer, leur regard était toujours tourné vers le bas, jamais en haut. Ils se refusaient à aller de l’avant pour voir ce qui les attendait. Ils me faisaient aussi penser à la façon dont on décrit les revenants, ceux desquels on peut voir au travers, vous savez, je crois bien qu’ils étaient très nombreux, tout un régiment… »
Quelques-uns de ceux qui ont assisté à ce phénomène ont remarqué que certains de ces êtres semblaient s’efforcer, mais en vain, de communiquer avec des personnes encore vivantes. Un homme, qui connut une mort clinique assez prolongée, m’en a fourni plusieurs exemples. Ainsi, il raconte qu’il a observé un homme ordinaire déambulant dans une rue sans se rendre compte qu’un de ces Esprits brumeux flottait au-dessus de lui. Il lui semblait, dit-il, que cette ombre avait été, de son vivant, la mère de l’homme en question, et que, incapable de renoncer au rôle qui avait été le sien sur terre, elle essayait de dicter à son fils la conduite à suivre.
L’extrait suivant, tiré d’une interview dans laquelle s’exprimait une femme, fournit encore un autre exemple :
- Avez-vous observé certains d’entre eux cherchant à communiquer avec des vivants ?
- Euh, hum… On les voyait en train d’essayer d’établir le contact, mais personne ne faisait attention à eux. Ils essayaient de communiquer, mais ils n’y réussissaient jamais. Personne ne paraissait savoir qu’ils étaient là.
- Avez-vous une idée de ce qu’ils essayaient de dire ?
- L’une de ces entités m’a paru être une femme qui se donnait beaucoup de mal pour se manifester à des enfants et à une autre femme plus âgée. Je me suis demandé si elle était la mère de ces enfants, peut-être aussi la fille de la vieille dame ; elle s’efforçait de capter leur attention. Tout se passait comme si elle essayait d’atteindre les enfants, mais ils continuaient à jouer comme si de rien n’était, et la vielle dame allait et venait dans sa cuisine sans avoir la moindre intuition de la présence de cet Esprit.
- Voulait-elle leur dire quelque chose de spécial ?
- Elle avait l’air, plus ou moins, de vouloir leur expliquer qu’il fallait faire certaines choses autrement qu’ils ne le faisaient, qu’ils devaient changer, modifier leur style de vie. Oui, je reconnais que ça paraît un peu exagéré, mais elle cherchait à les remettre dans le bon chemin, à les faire changer, de crainte qu’ils ne soient, eux aussi, réduits à l’état où elle se trouvait elle-même.
« Ne faites pas ce que j’ai fait, pour que ça ne vous arrive pas, à vous aussi ! Faites du bien aux autres, pour ne pas tomber aussi bas ! »
Je ne suis pas en train de vous débiter un cours de morale, ni de vous prêcher un sermon, mais c’était bien le message qu’elle paraissait vouloir faire passer… C’est qu’il s’agissait d’une maison où il n’y avait pas d’amour si l’on peut dire… je crois qu’elle cherchait à racheter une faute qu’elle avait commise… En tout cas, c’est une expérience que je n’oublierai jamais.

Rubrique, j’ai lu, j’ai aimé

Paul et Etienne, roman historique de l’Esprit Emmanuel et psychographié par Francisco Cândido Xavier, nous plonge dans l’histoire du christianisme à ses débuts, un an après la mort du Christ à Jérusalem. L’histoire débute en l’an 34 de notre ère dans la Palestine antique, dirigée alors par les autorités romaines, où les premières églises chrétiennes nommées alors « Le Chemin » et fondées par les apôtres du Christ voient le jour.

Saül de Tarse est un jeune docteur de la Loi, un pharisien fanatique et vaniteux, doué d’une forte personnalité et d’une intelligence aiguë, débordant d’orgueil, promis à une brillante carrière au sein du Temple de Jérusalem et voué à la fonction suprême de Rabbin du Sanhédrin, tribunal religieux et civil de la Palestine antique. Sa vie amoureuse n’en est pas moins prometteuse puisque son amour pur et partagé avec la jeune Abigail lui laisse entrevoir une vie conforme à ses exigences religieuses.  Paul et EtienneLe jeune Saül est un fervent défenseur de la Loi de Moïse qu’il s’applique à faire respecter dans sa plus stricte acception, ne tergiversant et ne s’apitoyant devant rien ni personne pour faire appliquer cette Loi. Sa rencontre avec Etienne, un jeune disciple et prédicateur du Chemin - ces premières communautés de chrétiens créées par les apôtres de Jésus qui sont des lieux charitables d’accueil des affligés et des malades mais aussi des lieux de prière et de diffusion de la parole du Christ- va exacerber en lui cette fureur concernant la stricte observance de la Loi mosaïque selon son interprétation. Le calme, la paix et la résignation d’Etienne ne renonçant pas à l’amour de Jésus Christ malgré les tortures physiques qui lui seront infligées par Saül vont conduire ce dernier à redoubler de violence dans les persécutions qu’il infligera aux adeptes fervents du Christ. Mais Saül ignore qu’Etienne, l’objet de toutes ses projections haineuses, est aussi le frère d’Abigail, sa promise. Et ce n’est qu’au moment du supplice final d’Etienne, lors de son exécution, que le frère et la soeur, perdus de vue depuis longtemps déjà, se retrouveront, dans un moment unique d’émotion soutenu par leurs prières ardentes. L’un comme l’autre, dans cet ultime souffle de vie, pardonneront à Saül qui verra même sa future union avec Abigail bénie par Etienne.
Mais Saül, loin de s’apaiser, et fort des nouvelles fonctions religieuses qu’il occupe désormais à Jérusalem et qui lui confèrent tous les pouvoirs, bascule dans une cruauté presque hallucinatoire en intensifiant les persécutions de tous les disciples ou sympathisants de l’église du « Chemin », dans une indifférence criminelle. Il s’éloigne d’Abigail qu’il abandonne pendant de long mois jusqu’au jour où, « capitulant face à la nostalgie et l’amour qui dominaient son âme » il revient vers elle pour reconquérir son affection. Il retrouve alors sa promise malade, vivant ses derniers jours mais apaisée et illuminée par les douces paroles du Christ qu’Ananie, un vieux prédicateur avait partagé avec la douce jeune fille. Ce messie, tant attendu par les Pharisiens et promis par les textes bibliques anciens était déjà venu et ses paroles avaient ravi l’esprit de la jeune Abigail. Cette idée, inacceptable et impensable pour Saül, va le conduire, après le décès d’Abigail, à élargir ses persécutions dans les villes voisines de Jérusalem et à partir à la recherche de ce prédicateur qui a converti l’élue de son coeur. Ainsi, il prend la route pour Damas.
Pendant ces trois journées de voyage sur le chemin de Damas, Saül va vivre une véritable révolution intérieure. Dans un examen introspectif, il va repasser sa vie au crible : sa jeunesse, ses aspirations, son rapport à la Loi de Moïse… mais de toutes ses cogitations, celles concernant Etienne et Abigail prennent l’ascendant. «Pourquoi le frère et la soeur de Corinthe avaient-ils acquis un tel ascendant sur tous les problèmes touchant à son égo ? ».
« A un moment donné, cependant, alors qu’il venait à peine de s’éveiller de ses angoissantes cogitations, il s’est senti enveloppé d’une lumière différente de celle du soleil. Il avait l’impression que l’air s’ouvrait comme un rideau sous une pression invisible et puissante… La vision, néanmoins, semblait se dilater à l’infini. Une autre lumière baignait ses yeux éblouis, et sur le chemin que l’atmosphère déchirée lui montrait, il vit apparaître la figure d’un homme d’une majestueuse beauté, lui donnant l’impression qu’il descendait du ciel à sa rencontre. Sa tunique était faite de points lumineux, ses cheveux touchaient ses épaules, à la nazaréenne, ses yeux magnétiques rayonnaient d’affection et d’amour, illuminant sa physionomie grave et tendre où planait une divine tendresse.
Le docteur de Tarse le contemplait avec une profonde stupéfaction, et c’est alors que dans une inflexion de voix inoubliable, l’inconnu s’est fait entendre :
- Saül !… Saül !… pourquoi me persécutes-tu ?
Le jeune tarsien ne savait pas qu’il s’était instinctivement agenouillé. Sans pouvoir définir ce qui se passait, son coeur s’est serré dans une réaction désespérée. Un indicible sentiment de vénération s’est entièrement emparé de lui. Qu’est-ce que cela signifiait ? Qui était cette figure divine qu’il en-trevoyait dans le spectacle du firmament ouvert et dont la présence inondait son coeur oppressé d’émotions inconnues ?
Tandis que ses compagnons entouraient le jeune agenouillé, sans rien entendre ni voir, bien qu’ils aient tout de suite perçu une grande lumière dans le ciel, Saül interrogeait d’une voix tremblante et craintive :
- Qui êtes-vous, Seigneur ?
Auréolé d’une lumière balsamique et sur un ton d’une incroyable douceur, il a répondu :
- Je suis Jésus !…
Alors, le fier et inflexible docteur de la Loi, pris de sanglots, s’est penché vers le sol. On aurait dit que l’impulsif rabbin de Jérusalem avait été blessé à mort, ressentant d’un coup la destruction de tous les principes qui avaient forgé son esprit et qui l’avaient guidé jusqu’à présent dans sa vie. Devant ses yeux, il avait, maintenant, ce Christ magnanime et incompris ! Les prédicateurs du « Chemin » ne s’étaient pas trompés ! La parole d’Etienne était la vérité pure ! La croyance d’Abigail était le vrai chemin. C’était bien le Messie !
Il ressentit une indicible honte de son passé cruel… Il aurait voulu parler, se punir, clamer ses infinies désillusions, jurer sa fidélité et son dévouement au Messie de Nazareth, mais l’affliction sincère de son esprit repenti et lacéré lui coupait la parole.
C’est alors qu’il a remarqué que Jésus s’approchait et le dévisageant affectueusement, le Maître a touché ses épaules avec tendresse et lui dit sur un ton paternel :
- Ne regimbe pas contre les aiguillons !…
Saül a compris… Des larmes surgirent de son coeur amer… A cet instant même, dans l’auguste sanctuaire de son esprit, il jura de se consacrer à Jésus pour toujours ».
Dès lors et jusqu’à la fin de sa vie, Saül, devenu Paul après avoir reçu le Baptême, fut guidé dans sa mission par Jésus, grâce à la proximité et à l’aide spirituelle que ne manqueront jamais de lui témoigner Etienne et Abigail.
Les débuts de la conversion spirituelle de Paul furent marqués par une retraite de trois années passées dans le désert, par la solitude et le rejet de ses anciens amis qui le considèrent comme un fou et par sa famille pour laquelle il représente une honte absolue. Afin de parfaire son dépouillement et ne vivre que de son travail manuel, il reprend le métier de tisserand appris dans sa première jeunesse.
Ce sont les apôtres du «Chemin» à Jérusalem, qu’il a autrefois persécutés avec tant d’acharnement, qui lui ouvriront les portes d’une nouvelle existence. Avec eux, Paul va désormais entreprendre un immense travail d’évangélisation qui le conduira à travers l’Asie, la Macédoine puis, Rome et l’Espagne. Partout, il sèmera les graines de la parole de Jésus, travaillant avec acharnement et humilité au détriment de sa santé. Les bienfaits rendus à des nécessiteux, des améliorations ou des guérisons de malades, les consolations apportées à ceux qui se trouvent dans un désespoir extrême ne manqueront pas. « Dans tous les coins où il passait, Paul de Tarse enseignait le travail et la résignation, la paix de la conscience et le culte du bien ». Dans bien des lieux, il subira aussi les persécutions et tortures qui étaient infligées aux adeptes de l’Evangile. Si le doute s’empare parfois de son esprit, jamais il ne faillit dans sa mission. Tout au long de ses voyages, il s’applique également à rédiger ses célèbres Épîtres, avec l’objectif de les diffuser auprès des Eglises déjà constituées mais aussi pour transmettre aux générations futures le message du Christ. « Ces documents sublimes, écrits très souvent à l’heure d’angoisses extrêmes, ne se destinaient pas à une église particulière mais à la chrétienté universelle ».
C’est à Rome, en l’an 64, que s’achève son existence, dans un climat de tyrannie absolue infligée par l’Empereur Néron à l’égard des chrétiens.
Au-delà de l’aspect résolument historique de cet ouvrage, où nous assistons, pas à pas, à la naissance du christianisme après la mort du Christ et les débuts de sa propagation, le récit nous ouvre les portes du coeur et de l’esprit de Paul. Il nous emmène dans l’univers intime de cet homme qui voit sa vie basculer sur le chemin de Damas, il nous entraine vers des émotions qui ne nous laissent pas indemnes, il nous ouvre des portes sur le monde spirituel en nous enseignant que l’Amour est le remède de tous les maux…

Preuves d’identités

Dans notre centre, on peut demander des nouvelles de proches décédés mais les preuves d’identités sont difficiles à obtenir. Non seulement, les médiums doivent être expérimentés mais il faut un ensemble de fluides importants que nous n’avons pas. Au cours de 20ème siècle, dans les nombreux centres spirites qui existaient en Europe, il y avait de nombreux médiums avec des capacités importantes pour des manifestations physiques comme les matérialisations d’Esprits ou d’objets, puis des manifestations intelligentes comme des voix directes ou de l’écriture automatique.

Voici une séance réalisée en 1925, aux Etats-Unis, chez monsieur de Wickoff avec la présence de monsieur Bradley. Ce soir-là, un des médiums est absent, on demande donc à la cuisinière de monsieur de Wickoff, Anita Ripoll, si elle veut bien le remplacer. Elle est espagnole et ne se trouve aux Etats-Unis que depuis quelques mois, elle ignore complètement la langue anglaise.
Chacun s’installe et au bout d’un certain temps, un portevoix se matérialise. A deux reprises, il retombe sur le parquet avant que l’Esprit parvienne à acquérir une force suffisante pour matérialiser sa voix. Le porte-voix lumineux se redresse enfin à la troisième fois, se transporte en face d’Anita. Etonnée et surprise, elle jette un cri. Aussitôt, une voix sort, et avec un accent de vive affection crie :
- Anita ! Anita !
Elle répondit :
- Oui, oui.
Et la voix, en parlant espagnol, dit :
- C’est moi ! C’est moi qui suis ici !
La cuisinière, dans la joie, s’écrie :
- C’est lui ! C’est José ! C’est José !
C’est l'Esprit de son mari décédé. Une conversation passionnée, volubile, intensément méridionale par l’expression, s’engage alors entre le mari décédé et sa femme.
Monsieur Bradley raconte :
- Je ne pouvais suivre la conversation car je ne connaissais pas la langue espagnole, mais tous nous pouvions nous rendre compte des sentiments qu’on exprimait. Les mots suivaient les mots, les phrases suivaient les phrases, avec une exubérance toute latine. Ni le mari, ni la femme ne paraissaient s’étonner de la nature extraordinaire de leur entretien. Ces deux âmes simples, qui s’étaient aimées réciproquement sur terre, et qui n’avaient vraisemblablement jamais médité sérieusement sur la survivance, acceptaient la situation comme s’il s’était agi d’une chose normale. Ils s’étaient aussitôt reconnus et ils ne perdaient pas du temps à demander et fournir des preuves d’identité personnelle. Ils étaient tous les deux relativement jeunes, puisqu’Anita Ripoll ne paraissait guère avoir plus de trente ans. Ils ont parlé de leur vie commune sur la terre, de leurs intérêts domestiques et lui de ses impressions après la mort, elle de ses sentiments et de son existence après le départ de son mari.
Pendant ce temps, monsieur de Wickoff suit la conversation mot à mot, et à un moment donné, il ne peut résister à l’impulsion de prendre part à la conversation, en s’adressant en espagnol à José.
Immédiatement, José et Anita changent de langue et commencent à parler dans leur dialecte natif, qui est du basque mêlé d’espagnol, nous l’apprendrons. De leur vivant, les deux époux avaient toujours parlé dans leur patois et ils ignoraient, tous les deux, la langue anglaise. Ils étaient rentrés ensemble au service de monsieur de Wickoff.
La séance se prolonge, José dialogue maintenant avec monsieur de Wickoff en espagnol mais quand il s’adresse à son Anita, il en revient à son jargon natif. Il remercie monsieur de Wickoff d’avoir gardé à son service Anita qui est veuve. Il poursuit en lui demandant d’employer son influence, pour obtenir qu’on autorise Anita à faire venir de l’Espagne leurs deux petits enfants. Il fait allusion à une conversation sur le même sujet qu’il avait eu avec monsieur de Wickoff un an auparavant. A cause des nouvelles restrictions imposées par la loi sur l’émigration, il était difficile de faire venir des enfants, en terre américaine.
M. De Wickoff demande à José comment il s’y est pris pour se communiquer. Il donne une réponse fort simple :
- Je me suis mis avec les autres.
La conversation continue pendant dix ou douze minutes, puis la séance se poursuit avec d’autres manifestations d’Esprits.

Voici un magnifique cas de médiumnité de voix directe en langue étrangère et qui apporte une preuve d’identité d’Esprit. Dans notre 21ème siècle, nous sommes loin d’avoir de telles preuves et pourtant, nous travaillons avec assiduité à la diffusion de cette vérité. Aussi, nous pouvons être en droit de nous demander ce que les hommes ont fait depuis avec de tels témoignages.
Ernest Bozzano, en 1930, se faisait la même réflexion : « Il n’est pas moins vrai que je me rends parfaitement compte que beaucoup de temps se passera encore avant que cette grande vérité, destinée à bouleverser la civilisation d’une époque, et qui ouvre une ère nouvelle dans l’histoire du monde, parvienne à évoluer, à mûrir, à s’acclimater et à s’imposer à l’humanité. Lorsque Galilée a annoncé au monde la grande découverte qui bouleversait la science astronomique de son temps, grâce à laquelle il a été démontré que la Terre est une sphère qui tourne autour d’elle-même et autour du soleil, un siècle de luttes se passa avant que la grande vérité pût se généraliser et être admise universellement. Il en sera de même, mais avec beaucoup plus de lenteur et des luttes bien plus dures pour cette autre vérité, qui présente un intérêt infiniment plus grand, au point de vue philosophique, scientifique, moral et social, que toutes les vérités du passé et du présent qui se sont successivement posées à la méditation des hommes. Il s’ensuit que les quelques privilégiés d’aujourd'hui qui connaissent la vérité et sont parvenus à se l’assimiler car il ne suffit pas de la connaître, il faut une mentalité psychologiquement mûre pour se l’assimiler, ces quelques privilégiés d’aujourd'hui peuvent se regarder comme les élus du destin. »

Jésous...

Dans les années 1953, nous avons toujours apporté de l’aide aux plus malheureux par nos prières ou les premiers soins toutes les semaines, la journée du samedi est consacrée à cela. Un jour, une jeune femme vient au centre pour nous demander d’aller voir sa sœur. Elle est devenue hémiplégique et muette, elle a 40 ans et elle s’appelle Valeria. Nous y sommes allés une première fois, en emportant quelques gâteaux. Elle habite dans une maison, à Pedro Leopoldo là où aujourd’hui se trouve le parc des expositions agricoles. Nous sommes allés la voir pendant six ans et nous faisions avec elle une prière. Un samedi, c’est moi qui la fait, un autre samedi, c’est un autre ami qui prie. Et ainsi, jusqu’au jour où Valeria tombe malade d’une grippe très grave. Sa sœur, Laura, appelle le médecin. Le médecin confirme que la pneumonie n’est pas loin. Son état ne s’améliore pas et la pneumonie se déclare. Un samedi, alors qu’elle est très affaiblie, je renouvelle ma demande car à chaque fois que nous venons, je lui dis :
- Valeria, maintenant essayez, c’est à vous de parler, dites Dieu !
Elle lutte beaucoup pour parler car elle comprend ce que je veux lui dire mais elle n’y arrive pas.
Je lui dis :
- Allez, Valeria, dites Jésus, Valeria !
Elle fait des efforts mais sa langue s’enroule et elle n’y arrive pas. Et cela se répète depuis six ans. Ce samedi, elle a beaucoup de fièvre et j’ai redemandé à Laura :
- Qu’a dit le médecin ?
- Que son état ne s’améliore pas !
Je me tourne vers Valeria, elle dit :
- Ah… Ah… mais elle ne parle pas. Alors, doucement, je lui dis :
- Valeria, Jésus est venu sur ce monde et il a guéri tant de personnes. Beaucoup sont allés à sa recherche, dans les rues, dans la maison où Il logeait et ils Lui ont demandé la grâce pour l’amélioration de leur santé. Et ils furent guéris. Souvenez-vous de Jésus allant dans les rues, et imaginez-vous marchant avec Lui. Même si vous ne marchez plus depuis tant d’années, espérez et maintenant vous arriver à Ses pieds et vous lui dites :
- Jésus, dites, Jésus !
Et elle a dit :
- Jésous… Jésous…
Alors, ému, je m’exclame :
- Oh, mon Dieu, quelle joie ! Valeria a dit le nom de Jésus ! Quelle chose merveilleuse Laura ! Venez ici ! Elle a une forte fièvre mais elle prononce le nom de Jésus ! Elle va aller mieux ! Elle prononce le nom de Jésus, Laura !
Nous sommes tous très heureux. Valeria sourit mais elle n’est pas intéressée par le gâteau qu’on lui a offert. Elle a beaucoup de température et je lui dis :
- Valeria, répétez encore une fois, je suis tellement heureux que vous parlez au nom de Jésus ! Et elle a dit de toutes ses forces :
- Jésous ! Jésous !
Si Dieu le veut, elle va aller beaucoup mieux.
Plus tard, un matin, nous recevons des nouvelles, Valeria est décédée. Quelques-uns sont allés à la commémoration.
Et les années passent et je m’installe à Uberaba. En 1976, je suis victime d’un infarctus et je suis hospitalisé à domicile. La porte de ma chambre est accessible à Dinora Fabiano, l’infirmière qui s’occupe de moi. J’ai gardé le lit 20 jours, sans visite de ma famille ou d’amis mais cela n’empêche pas aux Esprits de venir me voir. Beaucoup de désincarnés de Pedro Leopoldo et d’Uberaba entrent l’après-midi ou le soir pour discuter. Je parle toujours avec eux à voix haute, je dis à Dinora :
- Quand vous me verrez en train de parler seul, ne vous inquiétez pas, c’est que je parle avec quelqu’un.
Elle a répondu :
- J’ai compris, je ne vous dérangerai pas.
Un après-midi, une très belle femme entre dans la chambre, il y a toujours une chaise près du lit et je lui dis :
- Veuillez-vous asseoir.
- Vous ne me reconnaissez pas ?
- Pardonnez-moi, madame, je suis malade, j’ai des problèmes circulatoires, j’ai la mémoire défaillante et je ne me rappelle pas.
- Pourtant, nous sommes amis et vous m’avez tellement aidé.
- Pour l’instant, je ne peux pas faire beaucoup d’efforts car le médecin m’a recommandé surtout du repos. Mais pouvez-vous me faire la faveur de me dire votre nom ?
- Je ne veux pas, je veux voir si vous vous en souvenez. Je suis une de vos amies de Pedro Leopoldo.
- Madame, votre prénom est peut-être Maria ou Alice…
- Non ! Je vais vous dire qu’un seul mot et je pense que vous vous rappellerez qui je suis.
- Oh, oui, s’il vous plait !
- Jésous !
- Oh, mon Dieu, Valeria ! Valeria, comme vous êtes belle ! Je ne mérite pas votre visite.
- Je viens en souvenir de nos samedis. Nous avons tellement prié ensemble. Je viens vous apporter la confiance en Jésus !

Elle pose sa main sur ma poitrine et la douleur disparaît. Depuis, il me reste une angine de poitrine et je suis les prescriptions médicales et les instructions de mes amis du monde spirituel.