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« Le but essentiel du Spiritisme est l’amélioration des hommes ».
ALLAN KARDEC.
Le Consolateur promis
« Si vous m'aimez, gardez mes commandements ; - et je prierai mon Père, et il vous enverra un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous : L'Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point, et qu'il ne le connaît point. Mais pour vous, vous le connaîtrez, parce qu'il demeurera avec vous et qu'il sera en vous. Mais le consolateur, qui est le Saint-Esprit, que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Saint Jean, ch. XIV, v. 15, 16, 17, 26.)
Jésus promet un autre consolateur : c'est l'Esprit de Vérité, que le monde ne connaît point encore, parce qu'il n'est pas mûr pour le comprendre, que le Père enverra pour enseigner toutes choses, et pour faire souvenir de ce que Christ a dit. Si donc l'Esprit de Vérité doit venir plus tard enseigner toutes choses, c'est que Christ n'a pas tout dit ; s'il vient faire souvenir de ce que Christ a dit, c'est qu'on l'aura oublié ou mal compris.
Si le Christ n'a pas dit tout ce qu'il aurait pu dire, c'est qu'il a cru devoir laisser certaines vérités dans l'ombre jusqu'à ce que les hommes fussent en état de les comprendre. De son aveu, son enseignement était donc incomplet, puisqu'il annonce la venue de celui qui doit le compléter ; il prévoyait donc qu'on se méprendrait sur ses paroles, qu'on dévierait de son enseignement ; en un mot, qu'on déferait ce qu'il a fait, puisque toute chose doit être rétablie ; or on ne rétablit que ce qui a été défait.
Pourquoi appelle-t-il le nouveau Messie Consolateur ? Ce nom significatif et sans ambiguïté est toute une révélation. Il prévoyait donc que les hommes auraient besoin de consolations, ce qui implique l'insuffisance de celles qu'ils trouveraient dans la croyance qu'ils allaient se faire. Jamais peut-être Christ n'a été plus clair et plus explicite que dans ces dernières paroles, auxquelles peu de personnes ont pris garde, peut-être parce qu'on a évité de les mettre en lumière et d'en approfondir le sens prophétique.
Si le Christ n'a pu développer son enseignement d'une manière complète, c'est qu'il manquait aux hommes des connaissances que ceux-ci ne pouvaient acquérir qu'avec le temps, et sans lesquelles ils ne pouvaient le comprendre ; il est des choses qui eussent paru un non-sens dans l'état des connaissances d'alors. Compléter son enseignement doit donc s'entendre dans le sens d'expliquer et de développer, bien plus que dans celui d'y ajouter des vérités nouvelles, car tout s'y trouve en germe ; seulement, il manquait la clef pour saisir le sens de ses paroles.
Le spiritisme vient au temps marqué accomplir la promesse du Christ : l'Esprit de Vérité préside à son établissement ; il rappelle les hommes à l'observance de la loi ; il enseigne toutes choses en faisant comprendre ce que le Christ n'a dit qu'en paraboles. Le Christ a dit : « Que ceux-là entendent qui ont des oreilles pour entendre » ; le spiritisme vient ouvrir les yeux et les oreilles, car il parle sans figures et sans allégories ; il lève le voile laissé à dessein sur certains mystères ; il vient enfin apporter une suprême consolation aux déshérités de la terre et à tous ceux qui souffrent, en donnant une cause juste et un but utile à toutes les douleurs.
Le Christ a dit : « Bienheureux les affligés, parce qu'ils seront consolés » ; mais comment se trouver heureux de souffrir, si l'on ne sait pourquoi on souffre ? Le spiritisme en montre la cause dans les existences antérieures et dans la destination de la terre où l'homme expie son passé ; il en montre le but en ce que les souffrances sont comme les crises salutaires qui amènent la guérison, et qu'elles sont l'épuration qui assure le bonheur dans les existences futures. L'homme comprend qu'il a mérité de souffrir, et il trouve la souffrance juste ; il sait que cette souffrance aide à son avancement, et il l'accepte sans murmure, comme l'ouvrier accepte le travail qui doit lui valoir son salaire. Le spiritisme lui donne une foi inébranlable dans l'avenir, et le doute poignant n'a plus de prise sur son âme ; en lui faisant voir les choses d'en haut, l'importance des vicissitudes terrestres se perd dans le vaste et splendide horizon qu'il embrasse, et la perspective du bonheur qui l'attend lui donne la patience, la résignation et le courage d'aller jusqu'au bout du chemin.
Ainsi le spiritisme réalise ce que Jésus a dit du consolateur promis : connaissance des choses qui fait que l'homme sait d'où il vient, où il va, et pourquoi il est sur la terre ; rappel aux vrais principes de la loi de Dieu, et consolation par la foi et l'espérance.
A Noter :
Par les preuves qu’ils donne que les êtres que l’on a aimés sont toujours vivants et près de nous, que tout est juste et qu’il n’existe pas de douleurs sans compensation, le Spiritisme apporte la consolation aux hommes. Il répond en cela à la parole de Jésus annonçant la venue de l’Esprit de Vérité, le Consolateur. »
Pour en savoir plus :
L’Evangile selon le Spiritisme d’Allan Kardec. (chap. VI) La Genèse d’Allan Kardec (Chap I, caractère de la révélation spirite, § 26 à 28)
Utilité et conséquences du Spiritisme
Quelle peut être l’utilité des communications avec les Esprits ? Dieu ne faisant rien d’inutile, celle-ci doit avoir son utilité. Or, cette utilité ressort non seulement de l’enseignement des Esprits, mais encore et surtout des conséquences de cet enseignement, ainsi que nous le verrons par la suite.
On a reproché aux communications spirites de n’apprendre rien de nouveau que ce qui a été enseigné par les philosophes depuis Confucius. Le proverbe : « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil » est parfaitement vrai. Mais de ce qu’un homme a formulé une idée, s’ensuit-il que celui qui la formule après lui soit inutile ? Socrate et Platon n’ont-ils pas énoncé des principes de morale identiques à ceux de Jésus ? Faut-il en conclure que la doctrine de Jésus a été superflu ? A ce compte-là, bien peu de travaux seraient d’une utilité réelle, puisque, de la plupart, on peut dire qu’un autre a eu la même pensée, et qu’il suffit d’y avoir recours. Confucius, par exemple, proclame une vérité, puis un, deux, trois, cent autres hommes viennent après lui qui la développent, la complètent, et la présentent sous une autre forme, si bien que cette vérité, qui fût restée dans les cartons de l’histoire et le privilège de quelques érudits, se popularise, s’infiltre dans les masses et finit par devenir une croyance vulgaire. Que seraient-il advenu des idées des philosophes anciens si elles n’avaient été reprises par des écrivains modernes ? Combien les connaîtraient aujourd’hui ?
Supposons donc que les Esprits n’aient rien enseigné de nouveau ; qu’ils n’aient pas révélé la plus petite vérité nouvelle ; qu’ils n’aient fait, en un mot, que répéter toutes celles qu’ont professées les apôtres du progrès, n’est-ce donc rien que ces principes enseignés aujourd’hui par les voix du monde invisible dans toutes les parties du monde, dans l’intérieur de toutes les familles, depuis le palais jusqu’à la chaumière ? Les masses ne sont-elles pas plus pénétrés et impressionnées de ces enseignements venant de leurs parents ou amis, que par les maximes de Socrate et de Platon qu’ils n’ont jamais lues ou qu’ils ne connaissent que de nom ? De plus, les philosophes sont bien souvent entrevus comme des rêveurs, des utopistes, de beaux parleurs ; il fallait frapper les masses au cœur, et ce qui les a frappés, ce sont les voix d’outre-tombe qui se sont fait entendre à leur propre foyer.
La croyance que tout est fini pour l'homme après la mort, que toute solidarité cesse avec la vie, le conduit à considérer le sacrifice du bien-être présent au profit d'autrui comme une duperie ; de là, la maxime : Chacun pour soi pendant la vie, puisqu'il n'y a rien au-delà. La charité, la fraternité, la morale, en un mot, n'ont aucune base, aucune raison d'être. Pourquoi se gêner, se contraindre, se priver aujourd'hui quand, demain peut-être, nous ne serons plus ? La négation de l'avenir, le simple doute sur la vie future, sont les plus grands stimulants de l'égoïsme, source de la plupart des maux de l'humanité.
La croyance en la vie future, montrant la perpétuité des relations entre les hommes, établit entre eux une solidarité qui ne s'arrête pas à la tombe ; elle change ainsi le cours des idées. Si cette croyance n'était qu'un vain épouvantail, elle n'aurait qu'un temps ; mais comme sa réalité est un fait acquis à l'expérience, il est du devoir de la propager et de combattre la croyance contraire, dans l'intérêt même de l'ordre social. C'est ce que fait le spiritisme ; il le fait avec succès, parce qu'il donne des preuves, et qu'en définitive, l'homme aime mieux avoir la certitude de vivre et de pouvoir vivre heureux dans un monde meilleur, en compensation des misères d'ici-bas, que de croire être mort pour toujours.
« La religion enseigne tout cela, répliqueront les religieux, qu’est-il besoin d’une nouvelle philosophie ? » Si la religion suffit, pourquoi y a-t-il tant d'incrédules ? La religion nous l'enseigne, il est vrai ; elle nous dit de croire ; mais il y a tant de gens qui ne croient pas sur parole ! Le spiritisme prouve, et fait voir ce que la religion enseigne par la théorie.
Quel est le plus grand ennemi de la religion ? Le matérialisme, parce que le matérialisme ne croit à rien ; or, le spiritisme est la négation du matérialisme, qui n'a plus de raison d'être. Ce n'est plus par le raisonnement ; par la foi aveugle qu'on dit au matérialiste que tout ne finit pas avec son corps, c'est par les faits ; on le lui montre, on le lui fait toucher au doigt et à l'œil. Est-ce là un petit service qu'il rend à l'humanité, à la religion ? Mais ce n'est pas tout : la certitude de la vie future, le tableau vivant de ceux qui nous y ont précédés, montrent la nécessité du bien, et les suites inévitables du mal. Voilà pourquoi, sans être lui-même une religion, il porte essentiellement aux idées religieuses ; il les développe chez ceux qui n'en ont pas, il les fortifie chez ceux en qui elles sont incertaines. La religion y trouve donc un appui, non pour ces gens à vues étroites qui la voient tout entière dans la doctrine du feu éternel, dans la lettre plus que dans l'esprit, mais pour ceux qui la voient selon la grandeur et la majesté de Dieu.
Comment le Spiritisme est-il parvenu à triompher de l'incrédulité d'un si grand nombre, à dompter tant de passions mauvaises, si ce n'est par les preuves matérielles qu'il donne, et comment peut-il donner ces preuves sans les rapports établis avec ceux qui ne sont plus sur la terre ? N'est-ce donc rien d'avoir appris aux hommes d'où ils viennent, où ils vont, et l'avenir qui leur est réservé ? La solidarité qu'il enseigne n'est plus une simple théorie, c'est une conséquence forcée des rapports qui existent entre les morts et les vivants ; rapports qui font de la fraternité entre vivants non seulement un devoir moral, mais une nécessité, parce qu'il y va de l'intérêt de la vie future.
Les idées de castes, les préjugés aristocratiques, produits de l'orgueil et de l'égoïsme, n'ont-ils pas été de tous temps un obstacle à l'émancipation des masses ? Suffit-il de dire en théorie aux privilégiés de la naissance et de la fortune : Tous les hommes sont égaux ! l'évangile a-t-il suffi pour persuader aux chrétiens possesseurs d'esclaves que ces esclaves sont leurs frères ? Or, qui peut détruire ces préjugés, qui passe un niveau sur toutes les têtes mieux que la certitude que dans les derniers rangs de la société se trouvent des êtres qui ont occupé le haut de l'échelle sociale ; que parmi nos serviteurs, parmi ceux à qui nous donnons l'aumône, peuvent se trouver des parents, des amis, des hommes qui nous ont commandés ; que ceux enfin qui sont haut placés maintenant peuvent descendre au dernier échelon ? Est-ce donc là un enseignement stérile pour l'humanité ? Cette idée est-elle nouvelle ? Non ; plus d'un philosophe l'a émise et a pressenti cette grande loi de la justice divine ; mais n'est-ce rien que d'en donner la preuve palpable, évidente ? Bien des siècles avant Copernic, Galilée et Newton, la rondeur et le mouvement de la terre ont été posés en principes ; ces savants sont venus démontrer ce que d'autres n'avaient fait que soupçonner ; ainsi en est-il des Esprits qui viennent prouver les grandes vérités, restées à l'état de lettres mortes pour le plus grand nombre, en leur donnant pour base une loi de nature.
L’étude du Spiritisme sert à prouver matériellement l'existence du monde spirituel. Celui-ci étant formé des âmes de ceux qui ont vécu, il en résulte la preuve de l'existence de l'âme et de sa survivance au corps.
Les âmes qui se manifestent révèlent leurs joies ou leurs souffrances selon la manière dont elles ont employé la vie terrestre ; il en résulte la preuve des peines et des récompenses futures.
Les âmes ou Esprits, en décrivant leur état et leur situation, rectifient les idées fausses que l'on s'était faites sur la vie à venir, et principalement sur la nature et la durée des peines.
L'exemple de ceux qui ont vécu prouvant que la somme du bonheur à venir est en raison du progrès moral accompli et du bien que l'on a fait sur la terre ; que la somme du malheur est en raison de la somme des vices et des mauvaises actions, il en résulte chez tous ceux qui sont bien convaincus de cette vérité, une tendance toute naturelle à faire le bien et à éviter le mal.
Quand la majorité des hommes sera imbue de cette idée, qu'elle professera ces principes et pratiquera le bien, il en résultera que le bien l'emportera sur le mal ici-bas ; que les hommes ne chercheront plus à se nuire mutuellement ; qu'ils régleront leurs institutions sociales en vue du bien de tous et non au profit de quelques-uns ; en un mot, ils comprendront que la loi de charité enseignée par le Christ est la source du bonheur, même en ce monde, et ils baseront les lois civiles sur la loi de charité.
Celui qui se donne la peine d'approfondir cette question du Spiritisme y trouve une satisfaction morale si grande, la solution de tant de problèmes dont il avait en vain demandé l'explication aux théories vulgaires ; l'avenir se déroule devant lui d'une manière si claire, si précise, SI LOGIQUE, qu'il se dit qu'en effet il est impossible que les choses ne se passent pas ainsi, et qu'il est étonnant qu'on ne l'ait pas compris plus tôt ; que c'est là ce qu'un sentiment intime lui disait devoir être ; la science Spirite,
développée, n'a fait autre chose que de formuler, de tirer du brouillard, des idées déjà existantes dans son for intérieur a dès lors l'avenir a pour lui un but clair, précis, nettement défini ; il ne marche plus dans le vague, il voit son chemin ; ce n'est plus cet avenir de bonheur ou de malheur que sa raison ne pouvait comprendre , et que par cela même il repoussait ; c'est un avenir rationnel, conséquence des lois mêmes de la nature, et pouvant supporter l'examen le plus sévère ; c'est pourquoi il est heureux, et comme soulagé d'un poids immense ; celui de l'incertitude, car l'incertitude est un tourment. L’homme, malgré lui, sonde les profondeurs de l'avenir, et ne peut s'empêcher de le voir éternel ; il le compare à la brièveté et à la fragilité de l'existence terrestre. Si l'avenir ne lui offre aucune certitude, il s'étourdit, se replie sur le présent, et pour le rendre plus supportable, rien ne lui coûte ; c'est en vain que sa conscience lui parle du bien et du mal, il se dit : Le bien est ce qui me rend heureux. Quel motif aurait-il, en effet, de voir le bien ailleurs ? Pourquoi endurer des privations ? Il veut être heureux, et pour être heureux , il veut jouir ; jouir de ce que possèdent les autres ; il veut de l'or, beaucoup d'or ; il y tient comme à sa vie, parce que l'or est le véhicule de toutes les jouissances matérielles ; que lui importe le bien-être de son semblable ! le sien avant tout ; il veut se satisfaire dans le présent, ne sachant s'il le pourra plus tard, dans un avenir auquel il ne croit pas ; il devient donc avide, jaloux, égoïste, et, avec toutes ses jouissances, il n'est pas heureux, parce que le présent lui semble trop court.
Avec la certitude de l'avenir, tout change d'aspect pour lui ; le présent n'est qu'éphémère, et il le voit s'écouler sans regret ; il est moins âpre aux jouissances terrestres, parce qu'elles ne lui donnent qu'une sensation passagère, fugitive, qui laisse le vide dans son cœur ; il aspire à un bonheur plus durable, et par conséquent plus réel ; et où peut-il le trouver, si ce n'est dans l'avenir ? Le Spiritisme, en lui montrant, en lui prouvant cet avenir, le délivre du supplice de l'incertitude, voilà pourquoi il le rend heureux ; or, ce qui rend heureux trouve toujours des partisans.
Le temps de la croyance aveugle est passé ; il est nécessaire aujourd’hui, pour qu’une théorie philosophique, morale ou religieuse soit acceptée, qu’elle repose sur l’inébranlable fondement de la démonstration scientifique. Autres temps, autres mœurs : le monde antique s’est appuyé sur la révélation, maintenant il faut la certitude lentement conquise ; la foi ne suffit plus, il est indispensable que la raison sanctionne ce que l’on veut nous faire accepter comme des vérités.
La grande puissance du spiritisme consiste dans la liberté d’examen qu’il laisse à ses adeptes. Tous ses principes peuvent être discutés et remis en question, mais chaque fois que cette expérience a été faite, il est sorti plus fort et plus robuste que jamais de cette redoutable épreuve. Les religions, à l’heure actuelle, ressemblent à ces lisières qui ont été indispensables à l’enfant pour apprendre, à marcher, mais qui lui deviennent inutiles et même nuisibles lorsqu’il a pris assez de développement pour se diriger seul. Emprisonné dans un dogmatisme étroit, l’homme du dix-neuvième siècle sent que cet enseignement suranné n’est plus en harmonie avec ses connaissances, et, forcé de choisir entre les certitudes de la science et la foi imposée, il se jette à corps perdu dans le matérialisme. Mais, si cet homme rencontre une doctrine qui concilie à la fois les exigences de la science et les besoins de son âme de croire à quelque chose, il n’hésite plus : il adopte cette foi nouvelle, qui satisfait si bien toutes ses aspirations. Ces considérations sommaires expliquent l’immense extension du spiritisme. Il ne faut pas croire, néanmoins, que le spiritisme soit opposé aux religions ; il ne combat que leurs abus, il s’adresse plus particulièrement aux matérialistes et à ceux qui, sans être complètement athées, sont dans l’indécision au sujet de la vie future.
Au lieu d’être raillée et combattue, cette doctrine devrait se trouver à la base de tout enseignement moral ou religieux. En donnant à l’homme la preuve évidente que son passage sur la terre n’est que temporaire, qu’il aura à répondre plus tard du bien ou du mal qu’il a fait, on imposerait ainsi une digue salutaire aux mauvais instincts, qui, de nos jours surtout, menacent de bouleverser la société. Le spiritisme fait connaître en effet, les conditions dans lesquelles se trouve l’âme après la mort. Au lieu de considérer l’esprit d’une manière abstraite, notre doctrine démontre que c’est, après la mort, une véritable individualité, qui a non moins de réalité que l’homme ; seulement la nature du corps a changé quand les conditions d’existence n’ont plus été les mêmes.
A Noter :
Le Spiritisme ne sollicite pas d’acte de foi ; en apportant la preuve de la survivance, il donne la certitude en la vie future.
Pour en savoir plus :
Qu’est-ce que le Spiritisme ? d’Allan Kardec. (page 90-91 et p. 109-115, p. 154-159) L’Evangile selon le Spiritisme d’Allan Kardec. (chap. I, Le Spiritisme, Alliance de la science et de la religion) Le Ciel et l’Enfer d’Allan Kardec. (1ère partie, chap. I) Dans l’Invisible de Léon Denis. (chap. XI, applications morales et fruits du spiritisme) Le Spiritisme devant la science de Gabriel Delanne. (3ème partie, chap. III, les objections, p. 229-230 et p. 241-242) Le phénomène spirite de Gabriel Delanne. (4ème partie, Matérialisme et Spiritisme) La Revue Spirite 1860 - p.1 d’Allan Kardec. (Le Spiritisme en 1860) La Revue Spirite 1863 - p.357 d’Allan Kardec. (Utilité de l’enseignement des E…) La Revue Spirite 1865 - p.225 d’Allan Kardec. (Ce qu’apprend le Spiritisme) La Revue Spirite 1867 - p.33 d’Allan Kardec. (La libre pensée et la libre…)
Qu’est-ce que le Spiritisme ?
Qu’est-ce qu’être « Spirite » ?
Qu’est-ce qu’être « Spirite » ?
Kardec définira le spiritisme comme une science qui traite de la nature, de l’origine et de la destinée des Esprits, et de leurs rapports avec le monde corporel. Il est à la fois une science d’observation et une doctrine philosophique. Comme science pratique, il consiste dans les relations que l’on peut établir avec les Esprits ; comme philosophie, il comprend toutes les conséquences morales qui découlent de ces relations.
Delanne écrira que le spiritisme, qui a pour principal objectif de nous démontrer l’existence de l’âme après la mort, nous donne des indications précises sur la vie future, nous permet de comprendre la bonté et la justice de Dieu, nous fournit l’explication de notre existence sur la terre. En un mot, c’est la science de l’âme et de ses destinées.
Tous les médiums ne sont pas spirites : les médiums ont reçu de Dieu un don gratuit, celui d’être les interprètes des Esprits pour l’instruction des hommes, et non pas pour leur vendre des paroles qui ne leurs appartiennent pas, parce qu’elles ne sont pas le produit de leur conception, ni de leurs recherches, ni de leur travail personnel. La médiumnité n’est point un privilège ; elle est une faculté donnée pour le bien, qui se trouve partout. Les bons Esprits s’éloignent de quiconque prétendrait s’en faire un marchepied, tandis que les Esprits légers sont moins scrupuleux, et ne cherchent que des occasions de s’amuser à nos dépens.
Le Spiritisme n’est pas plus solidaire de ceux à qui il plaît de se dire spirite, que la médecine ne l’est des charlatans qui l’exploitent, ni la saine religion des abus ou même des crimes commis en son nom. Il ne reconnaît pour ses adeptes que ceux qui mettent en pratique ses enseignements, c’est-à-dire qui travaillent à leur propre amélioration morale, en s’efforçant de vaincre leurs mauvaises inclinations, d’être moins égoïstes et moins orgueilleux, plus doux, plus humbles, plus patients, plus bienveillants, plus charitables envers le prochain, plus modérés en toutes choses, parce que c’est le signe caractéristique du vrai spirite.
On est spirite par cela seul qu’on sympathise avec les principes de la philosophie spirite, et qu’on y conforme sa conduite.
Kardec avait distingué quatre classes de spirites :
1° Ceux qui se bornent aux manifestations ; nous les appellerons spirites expérimentateurs.
2° Ceux qui voient autre chose que des faits ; ils en comprennent la partie philosophique ; ils admirent la morale qui en découle, mais ils ne la pratiquent pas ; ce sont les spirites imparfaits.
3° Ceux qui ne se content pas d’admirer la morale spirite, mais qui la pratiquent et en acceptent les conséquences. Ce sont là les vrais spirites.
4° Il y a enfin les spirites exaltés. L’exagération en tout est nuisible ; en spiritisme, elle donne une confiance aveugle et souvent puérile dans les choses du monde invisible et fait accepter trop facilement et sans contrôle ce dont la réflexion et l’examen démontreraient l’absurdité ou l’impossibilité. Cette sorte d’adeptes est plus nuisible qu’utile à la cause du spiritisme.
Pour en savoir plus :
Qu’est-ce que le Spiritisme ? d’Allan Kardec. (introduction) et aussi p.135-136 L’Evangile selon le Spiritisme d’Allan Kardec. (chap. XXVI, La médiumnité gratuite) Œuvres posthumes d’Allan Kardec (2ème partie, Ce qu’est le Spiritisme) L’Evangile selon le Spiritisme d’Allan Kardec. (chap. XVII, les bons spirites) Le Livre des médiums d’Allan Kardec. (1ère partie, chap. III, trois classes de spirites) Le Livre des médiums d’Allan Kardec. (2ème partie, chap. XXVIII, médiums intéressés) Revue Spirite 1991 - n° 7, p.23 et n°8, p.8 (Les incohérences doctrinales de G…)
Conclusion
« Le Spiritisme, écrit Léon Denis, est donc à la fois une philosophie morale et une science positive. Il peut satisfaire tout ensemble le cœur et la raison. Il se manifeste dans le monde à l’heure précise où les conceptions religieuses du passé oscillent sur leurs bases, où l’humanité, ayant perdu la foi naïve des anciens jo urs, rongée par le scepticisme, erre dans le vide, sans boussole, et cherche sa voie à tâtons, comme un aveugle. L’avènement du spiritisme est, qu’on ne s’y trompe pas, un des plus grands événements de l’histoire du monde. Il y a dix-neuf siècles, sur les ruines du paganisme agonisant, au sein d’une société corrompue, le Christianisme, par la voix des plus humbles et des plus méprisés, apportait, avec une morale et une foi nouvelles, la révélation de deux principes jusque-là ignorés des foules : la charité et la fraternité humaine. De même aujourd’hui, en face de doctrines affaiblies, pétrifiées par l’intérêt matériel, impuissantes à éclairer l’esprit humain, une philosophie rationnelle se dresse, portant en elle le germe d’une transformation sociale, un moyen de régénérer l’humanité, en la débarrassant des éléments de décomposition qui la stérilisent et la souillent. Elle vient offrir une base solide à la foi, une sanction à la morale, un stimulant à la vertu. Elle fait du progrès le bue même de la vie et la loi supérieure de l’univers. Elle met fin au règne de la grâce, de l’arbitraire et de la superstition, en montrant dans l’élévation des êtres le résultat de leurs propres efforts. En enseignant qu’une égalité absolue et une solidarité étroite relient les hommes à travers leurs vies collectives, elle porte un coup vigoureux à l’orgueil et à l’égoïsme, ces deux monstres que rien jusqu’ici n’avait pu dompter ou réduire. »