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Ce mois-ci, nous vous présentons une biographie de Batuira. Tiré de la Revista Espirita Fraternidade de mars 2009, ce texte, de M. Costa, retrace la vie d'un spirite brésilien hors du commun, l'un des pionniers du spiritisme au Brésil

Antonio Gonçalves Da Silva Batuira est né le 19 mars 1839 à Aguas Santas, un village qui fait aujourd’hui partie intégrante de la municipalité de Maia au Portugal.
A l’âge de 11 ans, alors qu’il venait de finir son instruction primaire, il émigre au Brésil. Il vécut, tout d’abord, trois ans à Rio de Janeiro, avant de déménager à Campinas dans l’Etat de São Paulo, où il travaille plusieurs années aux champs.
En 1875, il a 36 ans et il s’installe à São Paulo, qui, à l’époque, n’est une ville que de 30 000 habitants. Il vend des journaux de portes en portes, ce qui lui a permet d’acquérir la sympathie et l’amitié de la population locale. Comme il est très actif, il court de droite à gauche, la populace lui donea le surnom de Batuira ce qui veut dire bécassine en portugais, il s’agit d’un oiseau échassier migrateur au vol rapide fréquentant les étangs et les lacs. Ce surnom de Batuira est ensuite ajouté à son état civil.
Résidant au milieu des étudiants en droit de la place Saint François, il se met au théâtre. Il monte un petit théâtre, rue Cruz preta aujourd’hui appelée rue du sénateur Quintino Bocaiuva. Lorsqu’il apparaît sur scène, il est fort applaudi et les étudiants lui dédient certains vers, à l’image de celui-ci :
« Ave Grand Batuira
Avec tes dents pour trahir
Avec tes yeux de saphir,
Ton art m’inspire,
Dans les cordes de ma lyre,
Ces vers me permettent de mentir ».
C’est à cette époque de sa vie qu’il commençe à fabriquer artisanalement des cigares, ce qui améliore considérablement ses finances. Homme simple et végétarien, il ne mange que les fruits et les légumes qui poussent en quantité suffisante dans le jardin de sa maison. Avec ses économies, il parvient à acheter des terrains abandonnés dans le quartier délaissé de Lavapés à São Paulo. Il y fait construire sa résidence ainsi que quelques petites maisons qu’il loue. Plus tard, quand le quartier prendra de la valeur, cela permettra à Batuira d’avoir d’importants moyens financiers.

L’homme de bien
Esprit humaniste et idéaliste, il adhére à la campagne d’abolition de l’esclavage. Sa maison est à la fois un dispensaire, une pharmacie, un abri, une école et un asile, où il loge les esclaves en fuite qu’il laisse s’en aller lorsqu’ils obtiennent leur attestation de liberté remise par leur propriétaire. Il fonde un petit journal afin de collaborer à cette campagne menée par les grands abolitionnistes brésiliens de l’époque que sont Luiz Gama, José do Patrocinio, Raul Pompéia, Paulo Ney, Antonio Bento, Rui Barbosa et tant d’autres.

L’homme spirite
Eveillé à la doctrine spirite, il est un exemple des enseignements chrétiens à travers la pratique de la charité. Il console les affligés, recueille les désemparés, traite les malades avec de l’homéopathie, utilise ses économies en faveur des nécessiteux, à qui il insuffle la foi nécessaire pour leur permettre de supporter leurs épreuves terrestres. Celui qui arrive sur le pas de sa porte, quel qu’il soit, a accès à un lit, à une couverture, et à un repas.
Il est l’un des pionniers du spiritisme au Brésil, créant des groupes spirites dans les Etats brésiliens de São Paulo, de Minas Gerais, et de Rio, et diffusant la doctrine spirite au travers de conférences spirites se tenant un peu partout.

Le groupe spirite Vérité et Lumière
Le 6 avril 1890, il fonde le groupe spirite « vérité et lumière » devant une grande assemblée, face à laquelle il délivre nombre d’explications à propos de « l’Évangile selon le spiritisme ». C’est à cette époque-là que cesse l’unique publication spirite, intitulée « spiritualisme expérimental », dont Santos Cruz Junior est le rédacteur en chef depuis septembre 1886. Alors, ressentant cette lacune, Batuira fait l’acquisition d’une petite imprimerie à qui il donne le nom de « typographie spirite » qui commence à publier, le 20 mai 1890, une petite gazette de quatre pages qui paraît deux fois par mois et dont le nom est « vérité et lumière » et qui se transforme par la suite en une véritable revue dont il est le directeur de publication jusqu’à sa mort. Le tirage de ce périodique était de 2000 à 3000 exemplaires, jusqu’à atteindre 15 000 exemplaires, à une époque où les quotidiens normaux ne dépassaient pas les 3000 exemplaires.
Batuira consacre toute sa vieillesse à cette valeureuse tâche. Il faut le voir tremblant, avec ses grandes lunettes, courbé dans les allées de la petite imprimerie, ramassant avec ses doigts hésitants les lettres qui se trouvent au fond des caisses. La gestion de cette publication n’occasionne pas de grosses sommes pour Batuira car les abonnements permettent de combler les frais. Par contre, en 1902, il est obligé de vendre plusieurs maisons afin d’équilibrer ses finances.

Sa vie familiale
De ces premières noces avec Brandina Maria de Jésus, il a un fils : Joaquim Gonçalves Batuira. Il épouse par la suite Flora Augusta et il a un autre fils qui décéde à l’âge de 12 ans. Mais, en réalité, Batuira est le père de beaucoup de gens.
Par exemple, Batuira accueille Zeca alors qu’il n’est âgé que de quelques mois et l’éleve comme son fils adoptif. Celui-ci poursuit son oeuvre au sein de l’institution de bienfaisance que Batuira a créé.

L’homme
Certains traits de sa personnalité sont décrits par le célèbre écrivain Afonso Schmidt qui écrit : « En 1873, lorsque la terrible épidémie de variole frappa la capitale de la province, il se fit médecin, infirmier et père des flagellés, en leur donnant non seulement remèdes et zèle, mais aussi nourriture, toit et prévenance ».
C’est ce qui rend populaire ce personnage. De large carrure, bien que de petite taille, il a une longue barbe qui couvre une large partie de sa poitrine. Avec le temps, sa barbe devient blanche, et ses amis affirment qu’il est si bon que cela le fait ressembler à un empereur. Batuira est si populaire que nombre d’ouvrages font mention de lui.
S’agissant de sa désincarnation, on écrit de lui : « Batuira est décédé le 22 janvier 1909. Tout São Paulo s’est ému de sa disparition. Quel âge avait-il ? Lui-même ne le savait pas. Mais son nom est resté comme une lueur de bonté, de douceur, de délicatesse tournée vers le ciel, de ceux qui se font chaque fois plus rare en ce vieux monde… »