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Voir l'avenir
Voir l'avenir

Ce mois-ci, nous vous présentons une histoire étonnante de lucidité où une jeune personne peut voir l’avenir C’est un cas rapporté par le docteur Alphonse Teste dans son ouvrage Manuel pratique de magnétisme animal. Mme Hortense M. est une médium sensible et le docteur, après quelques passes magnétiques, la met rapidement dans un état somnambulique. Cela se passe en 1841.

Ce vendredi 8 mai, je magnétise Hortense. Je me trouve seul avec elle et son mari. Pendant que je la magnétise, elle cause et plaisante avec moi sans la moindre émotion jusqu’à l’instant où le sommeil vient à clore brusquement sa paupière et, dès la première seconde, ce sommeil est un somnambulisme parfait. J’ai répété cent fois, avec le même succès. Hortense, pendant cet état, raisonne et converse avec moi de sujets métaphysiques les plus délicats. Souvent, elle m’embarrasse par la vivacité de ses reparties et la subtilité de sa conversation. Son langage est brillant, facile, souvent métaphorique, sans cesser d’être vrai. Dans son état habituel, elle n’a pas cette facilité de penser et d’élocution même si c’est une personne de bon sens.
Elle a vingt-deux ans et elle est mariée depuis six mois. Elle habite Paris depuis trois mois. Je connais sa famille depuis plus de vingt ans.
Ce jour-là, elle paraît préoccupée par son avenir et elle nous dit ceci :
- Je suis enceinte de quinze jours mais je n'accou¬cherai pas à terme, et j'en ressens un chagrin cuisant. Mardi prochain, le 12, j'aurai peur de quelque chose, je ferai une chute, et il en résultera une fausse couche.
- De quoi aurez-vous peur, madame ? Lui deman¬dai-je avec une expression d'intérêt qui était loin d'être simulée.
- Je n'en sais rien.
- Mais où cela vous arrivera-t-il ? Où ferez-vous votre chute ?
- Je ne puis le dire, je n'en sais rien.
- Il n'y a aucun moyen d'éviter tout cela ?
- Aucun.
- Si, pourtant, nous ne vous quittons pas ?
- Cela n'y ferait rien.
- Et vous serez bien malade ?
- Oui, pendant trois jours.
- Savez-vous au juste ce que vous éprouverez ?
- Mardi, à 3 heures et quart, aussitôt après avoir été effrayée, j'aurai une faiblesse qui durera huit minutes. Ensuite, je serai prise de maux de reins très violents qui dure¬ront le reste de la journée et se prolongeront toute la nuit. Mercredi matin, je commencerai par perdre du sang. Cette perte augmentera avec rapidité et deviendra très abondante. Cependant, il n'y aura pas à s'en inquiéter car elle ne me fera pas mourir. Jeudi matin, je serai beaucoup mieux, je pourrai même quitter mon lit pres¬que toute la journée, mais le soir, à 5 heures et quart, j'aurai une nouvelle perte qui sera suivie de délire. La nuit du jeudi au vendredi sera bonne mais le vendredi soir, j'aurai perdu la raison.
Après cet échange, Hortense ne parle plus. Sans prendre à la lettre tout ce qu'elle nous a dit, nous en sommes tellement frappés, que nous ne songeons plus à l'inter¬roger. Cependant son mari, vivement ému, lui demande avec une indescriptible anxiété si elle restera long¬temps folle.
- Trois jours, répondit-elle avec un calme parfait.
Puis elle ajoute, avec une douceur pleine de grâce :
- Va ! Ne t'inquiète pas, je ne resterai pas folle et je ne mourrai pas, je souffrirai, voilà tout. Hortense se réveille, et, comme d'usage, ne garde aucun souvenir de ce qui s'était passé. Lorsque je fus seul avec son mari, je lui recommande expressé¬ment de garder le secret, surtout avec sa femme, sur des événements qui, bien que chimériques, sont capables de l’accabler péniblement si elle en est instruite. Il promet tout. Je connais assez son caractère pour être sûr qu'il tient sa promesse. Quant à moi, je prends scrupuleusement en note toutes les cir-constances prédites.
Le mardi fatal arrive, la peur d’Hortense est l'unique chose qui m'occupe. Lorsque j'arrive chez eux, elle déjeune avec son mari et me paraît dans les meilleures dispositions du monde.
- Mes bons amis, leur dis-je en entrant, je suis des vôtres jusqu'au soir, si cela ne vous contrarie pas.
- Soyez le bienvenu, me réplique Hortense, mais à une condition, c'est que vous ne parlez pas trop de magnétisme.
- Madame, je n'en parlerai pas du tout, si vous consentez à dormir pour moi dix minutes seulement.
Elle accepte, et quelque temps après le déjeuner, je l'endormis.
- Comment allez-vous, madame ?
- Très bien, monsieur, mais pas pour longtemps.
- Comment cela ?
Elle répète sa phrase du vendredi, à savoir :
- Entre trois et quatre heures, j'aurai peur de quelque chose, je ferai une chute ; il en résultera une perte abondante.
- Qui est-ce qui vous fera peur ?
- Je n'en sais rien.
- Pourtant... cherchez !
- Je n'en sais rien.
- Où est l'objet qui vous fera peur ?
- Je n'en sais rien.
- Il n'est aucun moyen de se soustraire à cette fata¬lité ?
- Aucun.
- Ce soir, madame, je serai en mesure de vous contredire.
- Ce soir, docteur, vous serez fort inquiet sur ma santé, car je serai bien malade.
A cela, je n'ai, pour le moment, rien à répondre. Il faut attendre et j'attends.
Réveillée en quelques minutes, Hortense ne se rappelle rien ; son visage assombri par les visions de son sommeil reprend toute sa sérénité habituelle. Comme avant de s'endormir, elle cause, elle plaisante avec nous, sans arrière-pensée, elle reprend le cours de ses conversations.
Quant à moi, je suis dans une situation d'esprit que je ne peux décrire : je me per¬ds en conjectures, en hypothèses qui font par instants chanceler ma foi : je doute de tout, je doute de moi-même.
Bien décidés à ne plus la quitter d'une seconde, nous observons jusqu'à ses moindres mouvements ; nous fermons hermétiquement les croisées dans la crainte que quelque accident survenu dans la rue ou dans les maisons voisines ne vienne réaliser la prophétie. Enfin, si l'on sonne, c'est l'un de nous qui va recevoir à l'an¬tichambre.
Il est un peu plus de 3 heures et quart, Hortense, qui s'émerveille des petits soins dont elle est entourée, se lève et nous dit :
- Me permettez-vous, messieurs, de me dérober une minute à votre inconcevable sollicitude ?
- Où prétendez-vous aller, madame, m'écris-je avec un air d'inquiétude que je ne peux dissimuler.
- Eh ! Mon Dieu, monsieur, qu'avez-vous donc ? Pensez-vous que j'aie des projets de suicide ?
- Non, madame, mais...
- Mais quoi ?
- Mais quoi ? Je sens que je suis indiscret, mais c'est que votre santé m'intéresse.
- Alors, docteur, reprend-elle en riant, raison de plus pour me laisser sortir...
Je compris. Le motif est plausible, il n'y a guère moyen d'insister. Cependant, son mari veut pousser la chose jusqu'à son comble et dit à sa femme :
- Veux-tu me permettre de t'accompagner jusque-là ?
- Comment, c'est donc une gageure ?
- Précisément, madame, une gageure entre nous, et que bien certainement je gagnerai, quoique vous ayez juré de me la faire perdre...
Mme Hortense nous regarde tour à tour et reste ébahie ! Elle accepte le bras que lui présente son mari, et sort en éclatant de rire. Moi aussi, je ris, et pourtant j'éprouve je ne sais quel pressentiment que le moment décisif est venu. Il est tellement vrai que cette idée me préoccupe, que je ne songe pas à rentrer au salon, et que je reste comme un suisse à la porte de l'antichambre où je n'ai que faire.
Tout à coup, un cri perçant se fait entendre, et le bruit d'un corps qui tombe retentit sur le perron. Je monte en courant. A la porte des lieux d'aisances, mon ami tient sa femme mourante entre ses bras.
C'est bien elle qui crie, le bruit qui frappe mon oreille est bien celui de sa chute. A l'instant où elle vient de quitter le bras de son mari pour entrer aux cabinets, un rat, là où depuis vingt ans on affirme n'en avoir jamais vu un seul, se présente à sa vue et lui cause une terreur si vive et si soudaine qu'elle en tombe à la renverse sans qu'il y a possibilité de la retenir. Les événements se sont ensuite passés comme elle les avait annoncés.
Qui ose, après de semblables faits, poser encore des limites du possible et définir la vie humaine ?