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Mackenzie King
Mackenzie King

Ce mois-ci, nous vous présentons Mackenzie King et le spiritisme. Etonnant parcours de ce chef politique canadien qu’a été William Lyon Mackenzie King. Son image publique, celle pour laquelle tant de Canadiens ont voté à maintes reprises, était celle d'un conciliateur terne, modéré qui a communiqué pendant des années avec les esprits à maintes occasions…

 William Lyon Mackenzie

William Lyon Mackenzie King, né à Berlin (maintenant Kitchener, Ontario) le 17 décembre 1874. William Lyon Mackenzie King est généralement connu soit sous son nom complet, soit sous le nom de Mackenzie King (Mackenzie était un de ses prénoms, et non une partie de son nom de famille).
Nul autre chef politique canadien n'aura incarné une opposition aussi frappante entre la personne publique et la personne privée que William Lyon Mackenzie King. Son image publique, celle pour laquelle tant de Canadiens ont voté à maintes reprises, était celle d'un conciliateur terne, modéré. Il incarnait le calme, la sécurité et un flou rassurant.
Mackenzie King a dirigé le Canada pendant vingt-deux ans, ce qui demandait de l'acuité, un esprit de décision et, à l'occasion, un caractère impitoyable, des caractéristiques que possédait Mackenzie King. Durant cette période, des évènements comme l’après « Première Guerre mondiale », la grande dépression, la Deuxième Guerre mondiale et l'après-guerre marquèrent le pays. Les Canadiens ont reproché à King d'être un chef sans créativité, toujours convenable mais terne.
Cependant, il a bien guidé le Canada par ses négociations. Il a assuré la sécurité du Canada sur le continent nord-américain et, par son rôle de conciliateur, il a contribué au rapprochement des deux grandes puissances alliées, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Enfin, il a veillé au bien-être des Canadiens pendant et après le conflit.
Le 10e premier ministre du Canada ne s’est jamais marié, ne s’est jamais même fiancé, mais avait une relation proche avec Joan Patteson qui, elle, était mariée. Elle accompagne régulièrement le premier ministre pendant les soupers officiels et passe ses étés avec lui à Kingsmere.  Joan Patteson

On ne peut confirmer que King et Joan Patteson furent amants, malgré le témoignage de Richard Cléroux, dont le père fut le chauffeur de King. Leur amitié semble teintée de tendresse, mais King fait souvent référence à sa mère en écrivant sur elle dans son journal. Mackenzie King et son amie Joan Patteson organisent régulièrement des séances de tables tournantes, tentant de prédire, entre autres, les résultats des élections.
Mackenzie King était un spirite. Emporté par la vague de spiritisme des années 1920, Mackenzie King a continué de tenir des séances pendant toute sa vie.  billet canadien

Cependant, au début, Mackenzie King était sceptique au sujet du spiritisme : « Ma nature et ma raison se révoltent contre le spiritisme et autres pratiques de cet acabit, mais non contre les choses de l'esprit, croyance dans les conseils spirituels, par la voie des intuitions. Ce sont les manifestations physiques à l'égard desquelles je demeure prudent, par contre, en situation de prière et de dévotion, j'ai sollicité leur présence et ils me viennent de manière si indéniable que je ne peux pas ne pas les accepter avec foi et humilité, au moment où des conseils venant d'en Haut sont requis. Tout cela est d'une grande beauté et d'une grande solitude tout à la fois. » [Traduction] (Journal, 30 octobre 1925) »
Dès 1896, King consulte une diseuse de bonne aventure à Toronto. Elle lui révèle « d'étranges vérités. ». En mars 1925 il consulte Mme Rachel Bleaney de Kingston. Il devient fasciné lorsqu'il s'aperçoit qu'elle parvient à voir les esprits de sa mère et de son frère Max.
En octobre de la même année, King lui demande aussi d'interpréter un de ses rêves. Il est en plein milieu d'une campagne électorale, et lorsque sa prédiction qu'il obtiendrait justice après une lutte acharnée se concrétise, il s'en trouve très impressionné. En 1926, elle prédit avec exactitude la victoire électorale de King. Il continue de se livrer à des séances avec Mme Bleaney pendant quelques années, mais devient très déçu et quelque peu désillusionné lorsqu'il perd l'élection de 1930 après que la dame lui eut prédit que 1930 serait une bonne année pour une élection et qu'il en ressortirait à coup sûr vainqueur.
En février 1932, il rencontre Mme Etta Wriedt qui anime plusieurs séances et King est très satisfait lorsqu'il peut communiquer avec sa mère, son père, son grand-père, son frère et sa sœur, son vieil ami Bert Harper, et même sir Wilfrid Laurier. Après d'autres séances, en juin 1932, King devient absolument convaincu. Il écrit : « Il ne fait aucun doute que les personnes auxquelles je me suis adressé étaient celles qui me sont chères et d'autres que j'ai connues et qui sont décédées. C'était l'esprit des défunts. » [Traduction] (Journal, 30 juin 1932) Une chose que King a bien saisie et qui a été réitérée dans des messages provenant de sa mère était qu'il ne devait pas laisser trop de gens connaître l'existence des séances étant donné qu'ils ne comprendraient pas.
En 1933 et les années suivantes, King et son amie Joan Patteson passent beaucoup de temps en séance autour de la « petite table » pour des séances de « typtologie » (langage des coups frappés). Ils parviennent à capter des messages d'une foule de gens disparus, y compris les parents de King, son grand-père, son frère et sa sœur, sir Wilfrid Laurier et la mère de Joan. Le jour de l'anniversaire de son grand-père, King écrit : « C'est aujourd'hui l'anniversaire de naissance de grand-père Mackenzie (Dundee, 1795). Quel étonnement ce serait pour le monde contemporain si j'affirmais avoir parlé avec lui, la nuit dernière et lui avoir souhaité bon anniversaire. C'est pourtant le cas, et c'est vrai aussi que mes gestes et paroles aujourd'hui ont été en grande partie le résultat de notre échange de la nuit dernière et de l'entretien avec Mme Mackenzie. »
King est très superstitieux. Il aime lire les feuilles de thé. King prend en note les coïncidences dans sa vie. Il vérifie les aiguilles de l'horloge lorsque quelque chose d'important survient, et si les deux aiguilles se trouvent superposées ou l'une en face de l'autre ou encore à angle droit, cela signifie qu'une personne défunte veille sur lui. King attache beaucoup d’importance aux chiffres, les nombres 7 et 17 figurent parmi ses préférés.
Il tente de se souvenir de ses rêves et les consigne afin de pouvoir les interpréter. Le dernier journal de la décennie 1940 contient des comptes rendus de ses rêves presque tous les jours. À ce moment-là, King est d'avis que les rêves sont le moyen le plus fiable de contacter le monde des esprits. Il n'y a aucun intermédiaire et aucune distorsion des messages par ce qu'il qualifie d'influences maléfiques.
Cependant, il n'appartient à aucune société spiritualiste. Cela ne ferait pas bonne presse au premier ministre du Canada. King aura la chance de compter autour de lui une équipe discrète qui n'ébruitera jamais ce secret. Son secrétaire Edouard Handy, surtout, est au courant de ce qui se passe, puisqu'il prend en dictée le journal au quotidien, bien que King consigne la plupart de ses séances à la main.
Mais selon H. Blair Neatby (biographe de King) et C.P. Stacey (auteur de A Very Double Life), King n'a jamais accepté de suivre aveuglément la voie proposée par l'au-delà. Les messages avaient plutôt tendance à confirmer ses propres idées, King ayant appris à ne pas se fier entièrement aux messages, après avoir reçu des prédictions inexactes à plusieurs reprises.
Avec le spiritisme, King sentait que les défunts proches, amis et anciens collègues étaient toujours avec lui, le guidant et lui offrant leur approbation. Cela lui donnait également de la confiance, allégeant ses sentiments de solitude et d'insécurité. C’est grâce à son journal qu’il a pu exprimer en toute sécurité sa passion pour l'au-delà.
Ce fut une surprise pour le public canadien d'apprendre, après le décès de Mackenzie King en 1950, que l'homme qui avait servi à titre de premier ministre du Canada pendant 22 des 28 années précédentes s'était fortement intéressé au spiritisme pendant son mandat, et qu'il avait communiqué avec les esprits à maintes occasions. C'était un secret jusqu'alors bien gardé, un secret qui n'est connu en fait que de ses amis intimes et de certains membres de son équipe. Cette révélation a amené les Canadiens et les Canadiennes à se questionner sur le but de cette activité, sur son ampleur et sur son effet sur les politiques publiques de King. Bon nombre des réponses recherchées se trouvent dans son journal et d'autres documents officiels.
Mackenzie King mourut le 22 juillet 1950 à sa résidence près d'Ottawa. Il fut enterré au cimetière Mount Pleasant, à Toronto. Il figure depuis sur le billet canadien de 50 dollars.