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Plume
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Ce mois-ci, nous vous présentons Un phénomène d'apport. Voici le récit d'une manifestation d'un jeune homme qui désire apporter une preuve de sa survivance dans l'au-delà à son frère ainé.

 

 Officier italien

«Florence, le 31 août 1871
Très cher Filalète,
Je vous ai promis de vous tenir au courant des phénomènes spirites qui surgiraient à Florence, je tiens ma parole. Un de mes amis, M. P.L., spirite des plus convaincus, et personne universellement connue pour son honnêteté et son savoir, se trouvait un matin avec un officier de notre armée, jeune homme instruit et vaillant, qui s'est distingué par son courage dans toute la campagne d'Italie ; mais qui est matérialiste jusqu'à la moelle des os. Voici ce qu'il m'écrit.
Dans notre conversation, divers arguments sur la vie future me furent opposés par l'officier, qui mettait en position toutes ses batteries, pour la nier résolument et en rire le plus possible ; quand il eut usé toutes ses munitions, je répondis :
- Mais comment peut-on être matérialiste, quand on a, comme à notre époque, les preuves les plus évidentes de la vie future ?
- C'est bien facile à dire, lui riposta l'officier.
- Je le soutiens, les preuves sont faites et très sagement.
- Mais par quel moyen, s'il vous plaît ?
- Avec le Spiritisme.
- Ceci est à voir. Quoi ! Vous croyez au Spiritisme ?
- Et précisément j'y crois, je soutiens que les preuves de la vie future sont faites.
- Je ne me serais pas attendu à cela ! Vous moquez-vous de moi ? Parlez-vous sérieusement ?
- Sans doute, je crois au Spiritisme et à toutes les manifestations.
- Au dix-neuvième siècle, vous croyez à cela ?
- Comme vous croyez à la chimie, en étudiant le Spiritisme, en faisant des expériences.
- Et vous avez fait de véritables expériences ?
- Sans aucun doute ; les expériences ont été tout particulière­ment la cause de ma profonde conviction.
- J'aimerais bien, riposta l'officier avec un rire sardonique, assister à vos séances.
- C'est la chose la plus facile du monde.
- Et de quelle manière ?
- Il faut vous faire admettre dans un cercle spirite.
- Savez-vous à qui il faut s'adresser ?
- Mais désirez-vous assister à quelques expériences?
- Vous-même, n'avez-vous pas fait naître ce désir ?
- Serez-vous disposé ce soir à m'accompagner ?
- Bien volontiers.
- Très bien, à sept heures trouvez-vous sur la place du Dôme.
L'officier fut ponctuel au rendez-vous, mon ami le conduisit de suite, comme il avait été convenu, dans la maison de M. X. Ce monsieur est un homme de soixante-dix ans, père d'une gentille et aimable jeune fille, bonne somnambule, très clairvoyante, en même temps médium écrivain mécanique, et médium à effets physiques. M. X.  possède le don de magnétiseur, c'est un spirite très convaincu ; avec sa fille, il obtient des phénomènes surprenants, et ne fait pas de difficulté pour admettre chez lui les personnes de bonne foi ; il veut ainsi convaincre, avec des faits véritables, la plus grande partie des hommes qui les négligent de peur du ridicule.
Il accueillit, avec une courtoise affabilité M. P.L., dont il avait fait la connaissance depuis quelque temps, ainsi que l'officier qui l'avait accompagné. La réunion était composée de cinq personnes ; M. X., le maître de la maison ; sa fille la somnambule ; sa gouvernante, M. P. L et l'officier matérialiste.
Dans le milieu de la salle était une table quadrangulaire très pesante, encore couverte de la nappe. Sous l'impression des mains, elle se leva de terre, ses quatre pieds étant d’une hauteur d'un demi-mètre ; elle ondoyait, changeait de place, et redescendait doucement sur le carreau. Ce phénomène se renouvela plusieurs fois pen­dant la séance. Le tiroir de la table s'agitait vivement, il fallut employer la force pour avoir la tranquillité.
Après ces phénomènes, en un point de la table, on vit la nappe se soulever, comme si un petit doigt l'eût poussée de bas en haut. Bien observé, le nouveau phénomène était causé par un doigt, lequel semblait saillir de la table en se portant tantôt en un point, tantôt en un autre, avec une grande célérité. Le petit comité était impressionné par cette apparition imprévue, il observait en silence les évolutions du doigt mystérieux et moqueur, preste comme un éclair, qui semblait celui d'une main d'enfant, sous la couverture de la table, il gesticulait avec des mouvements rapides. L'officier, qui était le plus voisin du doigt, se sentit toucher, mais ne put le saisir ; peu après, une main lui palpa le pouls.
Les phénomènes obtenus dans cette soirée impressionnèrent beaucoup l'officier ; en prenant congé de M. X., il ne savait plus que penser, la réalité des choses vues ne pouvant être mise en doute.
Le lendemain, dans la soirée, M. X. se trouvant en famille et pensant aux phénomènes obtenus la veille, voulut connaître quelle pouvait être la main qui avait soulevé la nappe. Pour se satisfaire, il magnétisa sa fille et l'interrogea comme suit :
D. Pouvez-vous me dire quelle est la main qui, hier soir, a soulevé la nappe ?
R. L'Esprit qui l'a soulevé est présent ici.
D. Comment s'appelle-t-il ?
R. Alexandre.
D. Quelle est la raison qui l'a engagé à se manifester ?
R. L'amour qu'il porte à son frère.
D. Mais quel est son frère ?
R. L'officier qui était ici hier soir.
D. Ce frère mort est-il l'aîné ou le cadet ?
R. Le cadet.
D. A quel âge est-il mort ?
R. A dix-huit ans.
D. Il aimait donc beaucoup son frère ?
R. Il l'aimait extrêmement ; il te prie de lui écrire que c'était lui qui le touchait en lui tâtant le pouls.
D. Je ne manquerai pas de le satisfaire.
Quand la somnambule fut réveillée, M. X. écrivit une lettre à l'officier pour lui raconter ce qu'il avait obtenu par l'intermédiaire de sa fille en état de somnambulisme. Ne sachant pas son adresse, il réfléchit néanmoins qu'il pouvait s'adresser à M. P.L. pour la lui faire parvenir. Tranquillisé, il allonge la main pour prendre la lettre et la mettre dans sa poche. Quelle surprise ! La lettre n'était plus là ! Elle avait mystérieusement disparu, les recherches les plus minutieuses furent inutiles.
Vers le milieu de la même nuit, l'officier rentra chez lui et se retira promptement dans sa chambre. En posant la bougie sur la table, il trouva une lettre à son adresse, et la prit pour savoir si elle ne venait pas de l'un de ses amis de Florence. Cette écriture était nouvelle pour lui. Au lieu de la décacheter et de la lire, il appela la femme de service pour lui demander qui avait porté cette lettre.
R. Quelle lettre ? répondit-elle.
D. Celle que je tiens dans la main.
R. Quant à moi, je n'en ai pas reçu, monsieur.
D. Mais, si la lettre est sur la table, il faut bien que quelqu’un l'y ait mise ?
R. Je vous le répète, je n'en ai pas reçu.
D. Vous perdez la tête ! Vous êtes sortie et quelqu'un sera venu.
R. Personne, monsieur ; s'il fût venu quelqu'un, comme je ne suis pas sortie, je l'aurais bien vu !
L'officier ne fit plus d'interrogations ; il renvoya la bonne et décacheta la lettre. C'était précisément celle que M. X. lui avait écrite il y avait un instant. Son étonnement fut très grand, et il ne savait comment définir ce mystère ; dans la lettre, il y avait la photographie de M. et la preuve que son frère Alexandre mort dans le temps, à l'âge de dix-huit ans, était venu réellement à Florence ! N'ayant confié cela à personne, M. X. ne pouvait pourtant pas le savoir. L'officier se décida, pour avoir l'explication de tous ces faits étranges, à aller le lendemain faire une visite à ce monsieur.
M. X., qui s'était couché tard, se leva de même le lendemain ; il tira vivement le cordon de la sonnette pour appeler son domestique, faire ouvrir les volets et savoir l'heure ; ce prélude terminé, le valet de chambre parti, il s'assit sur son lit pour se vêtir ; jugez de sa surprise en voyant sur le marbre de la table de nuit deux photographies, une petite et une grande ; les ayant prises et observées, il vit le portrait de l'officier et celui d'une autre personne qui lui ressemblait ; il interrogea toutes les personnes de sa maison, l'une après l'autre, sans pouvoir obtenir un éclaircissement quelconque.
M. X. très étonné, se vêtit, et à peine avait-il terminé, qu'on lui annonça la visite de l'officier. Il ordonna, avec feu, de le faire bien vite entrer, car sa curiosité était vivement surexcitée. Ils se racontèrent aussitôt ce qui leur était arrivé, et M. X. fut émerveillé, en voyant sa lettre vainement cherchée, entre les mains de son visiteur. Celui-ci fut non moins étonné, en se voyant présenter par son hôte, les deux photographies qu'il conservait précieusement sous clef dans une cassette. Il se demandait qui avait pu ainsi faire cet échange.
M. X. fit venir sa fille afin de voir clair dans ces phénomènes ; endormie, la somnambule répondit :
- Que l'Esprit d'Alexandre, pour prouver son amour à son frère, avait porté la lettre dans sa chambre, comme aussi pour mieux prouver sa présence, il avait échangé les portraits respectifs des deux interlocuteurs.
Voilà, cher ami, la sincère exposition des phénomènes remarquables pouvant être attestés par plusieurs personnes honorables.
Adieu, votre affectionné, Rinaldo Dall’Argine. »


Tiré des Annali dello Spiritismo