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William Crookes et le médium Home
William Crookes et le médium Home

Ce mois-ci, nous vous présentons William Crookes et le médium Home. Monsieur Charles Richet disait de lui : « Les expériences de Crookes, c’est du granit qu’aucune critique ne peut atteindre.…
Si vous avez quelque curiosité et quelque loisir je vous conseille de lire avec soin le récit détaillé des expériences de Crookes, et vous serez convaincus de la réalité des faits, à moins que vous ne vous résignez à traiter Crookes d’imbécile, ce qui serez assez imbécile. »

 

Qui est William Crookes ?

William Crookes est né en 1832 à Londres. A 20 ans il publiait d’intéressants mémoires sur la lumière polarisée ; il fut un des premiers à étudier à l’aide du spectroscope les propriétés des spectres solaire et terrestre. On lui doit d’ingénieux instruments : le photomètre de polarisation et le microscope spectral par exemple. Il est l’auteur d’un traité d’analyses chimiques (Méthodes choisies) devenu un classique en son temps. On lui doit de nombreuses recherches en astronomie et notamment sur la photographie céleste ; en 1855, la Société Royale de Londres l’admis au nombre de ses membres actifs et lui décerna un encouragement pour poursuivre ses travaux sur la photographie de la lune. De plus, il s’est aussi occupé de médecine et d’hygiène (rapport sur la prévention et la guérison de la peste bovine).
Deux découvertes surtout on placé Crookes parmi les plus grands savants de la science moderne : la découverte d’un procédé d’amalgamation à l’aide du sodium qui permit au savant de découvrir un nouveau corps simple métallique : le Thallium en 1861. Ce procédé d’amalgamation fut utilisé dans la métallurgie de l’or et de l’argent et permit de plus de découvrir d’autres corps simples : le cœsium, le rubidium et l’indium. La deuxième grande découverte de Crookes fut de prouver que les rayons cathodiques sont des particules électrisées (1878). Découverte qui permit de découvrir qu’il existe un autre état de la matière et qui précéda la découverte de la radioactivité.

La démarche scientifique de Crookes

Mon but, en mettant ainsi en lumière les résultats de séries d’expériences très remarquables, est de présenter un de ces problèmes que, d’après Sir William Thomson, « la science est tenue par l’éternelle loi de l’honneur à regarder en face et sans crainte. » Il ne suffira pas de nier simplement son existence, ou d’essayer de l’ensevelir sous la moquerie. Qu’on se souvienne que je ne hasarde ni hypothèse, ne théorie quelles qu’elles soient ; j’affirme tout simplement certains faits, et n’ai qu’un seul objectif : la vérité. Doutez, mais ne niez pas ; montrez, par la critique la plus sévère, ce que dans mes épreuves expérimentales il faut considérer comme erreurs, et suggérez des essais plus concluants ; mais ne nous faites pas à la hâte traiter nos sens de témoins menteurs, parce qu’ils auront témoigné contre vos idées préconçues. Je dirais à mes critiques : Essayez des expériences ; cherchez avec soin et patience comme je l’ai fait. Si, après examen, vous découvrez fraude ou illusion, proclamez-le et dites comment cela s’est fait. Mais si vous trouvez que c’est un fait, avouez-le sans crainte, comme « par l’éternelle loi de l’honneur » vous êtes tenu de le faire.

Les expériences avec le médium Home

Daniel Dunglas Home « De toutes les personnes douées du pouvoir de développer cette force psychique, et qu’on a appelées médiums (d’après une tout autre théorie de son origine), M. Daniel Dunglas Home est la plus remarquable. Et c’est principalement à cause des nombreuses occasions que j’ai eues de faire mes recherches en sa présence, que j’ai été amené à pouvoir affirmer d’une manière aussi positive l’existence de cette Force. Les essais que j’ai tentés ont été très nombreux; mais à cause de notre connaissance imparfaite des conditions qui favorisent ou contrarient les manifestations de cette force, de la manière capricieuse en apparence dont elle s’exerce, et du fait que M. Home lui-même est sujet à d’inexplicables flux et reflux de cette force, ce n’est que rarement qu’il est arrivé qu’un résultat-obtenu en quelque occasion, ait pu subséquemment être confirmé et contrôlé avec des appareils construits pour ce but spécial.
Parmi les remarquables phénomènes qui se produisent sous l’influence de M. Home, les plus frappants et en même temps ceux qui se prêtent le mieux à l’examen scientifique, sont : 1° l’altération du poids des corps ; 2° l’exécution d’airs sur des instruments de musique (généralement sur l’accordéon, à cause de sa facilité de transport) sans intervention humaine directe, et sous des conditions qui rendent impossible tout contact ou tout maniement des clefs. Ce n’est qu’après avoir été fréquemment témoin de ces faits et les avoir scrutés avec toute la profondeur et la rigueur dont je suis capable, que j’ai été convaincu de leur véritable réalité. Mais, désirant qu’il n’y eût pas dans cette affaire l’ombre d’un doute, j’invitai M. Home, dans plusieurs circonstances. à venir chez moi, afin de soumettre ces phénomènes à des expériences décisives, en présence de quelques savants investigateurs.

Les réunions eurent lieu le soir, dans une grande chambre éclairée au gaz. Les appareils préparés dans le but de constater les mouvement-, de l’accordéon consistaient en une cage, formée de deux cercles de bois, respectivement d’un diamètre de un pied dix pouces et de deux pieds, réunis ensemble par douze lattes étroites, chacune d’un pied dix pouces de longueur, de manière à former la charpente d’une espèce de tambour, ouvert en haut et en bas. Tout autour cinquante mètres de fils de cuivre isolés furent enroulés en vingt-quatre tours, chacun de ces tours se trouvant à moins d’un pouce de distance de son voisin. Ces fils de fer horizontaux furent alors solidement reliés ensemble avec de la ficelle, de manière à former des mailles d’un peu moins de deux pouces de large sur un pouce de haut. La hauteur de cette cage était telle qu’elle pouvait glisser sous la table de ma salle à manger, mais elle en était trop près par le haut pour permettre à une main de s’introduire dans l’intérieur, ou à un pied de s’y glisser par-dessous. Dans une autre chambre, il y avait deux piles de Grove, d’où partaient des fils qui se rendaient dans la salle à manger, pour établir la communication, si on le désirait, avec ceux qui entouraient la cage.
L’accordéon était neuf : je l’avais, pour ces expériences, acheté moi-même chez Wheatstone, conduit-street, M. Home n’avait ni vu, ni touché l’instrument, avant le commencement de nos essais.
Dans une autre partie de la chambre, un appareil était disposé pour expérimenter l’altération du poids d’un corps. Il consistait en une planche d’acajou, de trente-six pouces de long, sur neuf et demi de large et un d’épaisseur. A chaque bout, une bande d’acajou, d’un pouce et demi de large, était vissée, et formait pied. L’un des bouts de la planche reposait sur une table solide, tandis que l’autre était supporté par une balance à, ressort, suspendue à un fort trépied. La balance était munie d’un index enregistreur, auto-moteur, de manière à indiquer le maximum du poids marqué par l’aiguille. L’appareil était ajusté de telle sorte que la planche d’acajou était horizontale, son pied reposant à plat sur le support. Dans cette position, son poids était de trois livres, elles étaient indiquées par l’index de la balance.
Avant que M. Home pénétrât dans la chambre, l’appareil avait été mis en place, et, avant de s’asseoir on ne lui avait même pas expliqué la destination de quelques-unes de ses parties. Il sera peut-être utile d’ajouter, dans le but de prévenir quelques remarques critiques qu’on pourrait peut-être faire, que l’après-midi j’étais allé chez M. Home, dans son appartement, et que là, il me dit que, comme il avait à changer de vêtements, je ne ferais sans doute pas de difficulté de continuer notre conversation dans sa chambre à coucher. Je suis, donc en mesure d’affirmer d’une manière positive que ni machine, ni, appareil, ni artifice d’aucune sorte ne fut en secret mis sur sa personne.
Les investigateurs présents à l’occasion de cette expérience étaient: un éminent physicien, haut placé dans les rangs de la Société Royale, que j’appellerai docteur A B ; un docteur en droit bien connu, que j’appellerai C D ; mon frère, et mon aide de chimie.
M. Home s’assit à côté de la table, sur une chaise longue. En face de lui, mus la table, se trouvait la cage susmentionnée, et une de ses jambes se trouvait de chaque côté. Je m’assis près de lui à sa gauche, un autre observateur lut placé près de lui à sa droite ; le reste des assistants s’assit autour de la table, à la distance, qui lui convint.
Pendant la plus grande partie de la soirée, et particulièrement lorsque quelque chose d’important avait lieu, les observateurs qui étaient de chaque côté de M. Home tinrent respectivement leurs pieds sur les siens, de manière à pouvoir découvrir le plus léger mouvement.
La température de la chambre variait de 68° à 70° Farenheit. M. Home prit l’accordéon entre la pouce et le doigt du milieu d’une de ses mains, et par le bout opposé aux clefs (fig. 1)

 Home et l'accordéon

figure 1

(Pour éviter des répétitions, cette manière de le prendre sera appelée à l’avenir « de la manière ordinaire. ») Après avoir préalablement ouvert moi-même. la clef de basse, la cage fut tirée de dessous la; table, juste assez pour permettre d’y introduire l’accordéon avec ses clefs tournées en bas. Elle fut ensuite repoussée dessous, autant que le bras de M. Home put le permettre, mais sans cacher sa main à, ceux qui étaient près de lui. (Voyez fig. 2) Bientôt ceux qui étaient de. chaque côté virent l’accordéon se balancer d’une manière curieuse, puis des sons en sortirent, et enfin- plusieurs notes turent jouées successivement. Pendant que ceci se passait, mon aide se glissa sous la table et nous dit que l’accordéon s’allongeait et se fermait; on constatait en même temps que la main de, M. Home qui tenait l’accordéon était tout à fait immobile, et que l’autre reposait sur, la table.

 Home et l'accordéon

figure 2

Puis ceux qui étaient de chaque côté de M. Home virent l’accordéon se Mouvoir, osciller et tourner tout autour de la cage, et louer en même temps. Le docteur A B regarda alors sous la table et dit que la main de M. Home semblait complètement immobile pendant que 1’accordéon se mouvait et faisait entendre des sons distincts. M. Home tint encore l’accordéon dans la cage, de la manière ordinaire. Ses pieds tenus par ceux qui étaient près de lui, son autre main reposant sur la table, nous entendîmes des notes distinctes et séparées résonner successivement, et ensuite un air simple fut joué. Comme un tel résultat ne pouvait s’être produit que par les différentes clefs de l’instrument mises en action d’une manière harmonieuse, tous ceux qui étaient présents le considérèrent comme une expérience décisive. Mais ce qui suivit fût encore plus frappant: M. Home éloigna entièrement sa main de l’accordéon, la sortit tout à fait de la cage, et la mit dans la main de la personne qui se trouvait près de lui. Alors l’instrument continua à jouer, personne ne le touchant et aucune main n’étant près de lui.
Je voulus ensuite essayer quel effet on produirait en faisant passer le courant de la batterie autour du fil isolé de la cage. En conséquence mon aide établit la communication avec les fils qui venaient des piles de Grove. De nouveau M. Home tint l’instrument dans la cage de la même façon que précédemment, et immédiatement il résonna et s’agita de côté et d’autre avec vigueur. Mais il m’est impossible de dire si le courant électrique qui passa autour de la cage vint en aide à la force qui se manifestait à l’intérieur.
L’accordéon fut alors repris sans aucun contact visible avec la main de M. Home. Il l’éloigna complètement de l’instrument, et la-plaça sur la table où elle fut saisie par la personne qui était près de lui ; tous ceux qui étaient présents virent bien que ses deux mains étaient là. Deux des assistants et moi nous aperçûmes distinctement l’accordéon flotter çà et là dans l’intérieur de la cage, sans aucun support visible. Après un court intervalle, ce fait se répéta une seconde fois.
Alors M. Home remit sa main dans la cage et prit de nouveau l’accordéon, qui commença à jouer d’abord des accords et des arpèges, et ensuite une douce et plaintive mélodie bien connue, qu’il exécuta parfaitement et d’une manière très belle. Pendant que cet air se jouait, je saisis le bras de M. Home au-dessous du coude, et fis glisser doucement ma main jusqu’à ce qu’elle touchât le haut de l’accordéon. Pas un muscle ne bougeait. L’autre main de M. Home était sur la table, visible à tous les yeux, et ses pieds étaient sous les pieds de ceux qui étaient à côté de lui.
Ayant obtenu des résultats aussi frappants pendant nos expériences de l’accordéon dans la cage, nous nous tournâmes vers l’appareil de la balance déjà décrit. M. Home plaça légèrement la pointe de ses doigts sur l’extrême bout de la planche d’acajou qui reposait sur le support, pendant que le docteur A B et moi, assis chacun de notre côté, nous épiâmes les effets qui pourraient se produire. Presque immédiatement, nous vîmes l’aiguille de la balance qui descendait. Au bout de quelques secondes elle remonta. Ce mouvement se répéta plusieurs fois, comme sous des émissions successives de la Force psychique. Nous observâmes que, pendant l’expérience, le bout de la planche oscilla doucement, montant et descendant.  la force psychique

Puis M. Home, de son propre mouvement, prit une petite sonnette et une petite boîte à allumettes, en carton, qui se trouvaient près de lui et plaça un de ces objets sous chacune de ses mains ; pour nous montrer, disait-il, qu’il n’exerçait pas la moindre pression. (Voyez fig. 3.) L’oscillation très légère de la balance à ressort devint plus marquée, et le docteur A B, regardant l’index, dit qu’il le voyait descendre à six livres et demie. Le poids normal de la planche ainsi suspendue étant de trois livres, il s’ensuivait que la poussée supplémentaire était de trois livres et demie. En regardant immédiatement après l’enregistreur automatique, nous vîmes qu’à un moment donné l’index était descendu jusqu’à neuf livres, ce qui montrait que la poids normal d’une planche, qui était de trois livres, avait atteint une pesanteur maximum de six livres de plus.
Afin de voir s’il était possible de produire un effet notable sur la balance à ressort en exerçant une pression à l’endroit où M. Home avait mis ses doigts, je montai sur la table et me tins sur un pied à l’extrémité de la planche. Le docteur AB, qui observait l’index de la balance, dit que l’action du poids entier de mon corps (140 livres) ne faisait fléchir l’index que d’une livre et demie ou de deux livres quand je donnais une secousse. Or, M. Home étant resté assis sur une chaise longue n’avait pu, eût-il fait tous ses efforts pour cela, exercer aucune influence matérielle sur ces résultats. J’ai à peine besoin d’ajouter que ses pieds ainsi que ses mains furent surveillés de près par tous ceux qui étaient dans la chambre.
Cette expérience me paraît, si c’est possible, encore plus frappante que celle de l’accordéon. Comme on le voit, en se reportant à la figure3, la planche était placée d’une manière parfaitement horizontale, et il faut noter tout particulièrement qu’en aucun moment les doigts de M. Home ne s’avancèrent à plus d’un pouce et demi de l’extrémité de la planche, comme cela fut démontré par une marque au crayon que je fis au moment môme avec le consentement du docteur A B. - Or, le pied en bois étant large aussi d’un pouce et demi et reposant à plat sur la table, il est évident qu’un accroissement de pression exercée dans cet espace d’un pouce et demi ne pouvait produire aucune action sur la balance.
De plus, il est aussi évident que lorsque l’extrémité la plus éloignée de M. Home venait à descendre, la planche tournait sur l’arête du dit pied comme sur un pivot.
Par conséquent la disposition était celle d’un levier de trente-six pouces de long, dont le point d’appui se trouvait à un pouce et demi de l’un des bouts. Si donc M. Home avait exercé une pression dirigée en bas, elle aurait été en opposition avec la force qui faisait descendre l’autre extrémité de la planche.
La légère pression verticale indiquée-par la balance, lorsque j’étais debout sur la planche, était due probablement à ce que mon pied dépassait ce point d’appui.
Je viens de faire un exposé des faits, complet et sans fard, tiré des nombreuses notes écrites au moment où ils se produisaient, et copiées en entier immédiatement après. Il serait vraiment malheureux pour l’objet que j’ai en vue, - qui est de porter l’examen scientifique sur ces phénomènes, - d’exagérer si peu même que cela fût ; car bien que le docteur A B ne soit indiqué à mes lecteurs que par de simples initiales, pour moi ces lettres représentent une autorité dans le monde savant, autorité qui certainement me démentirait si je devenais un infidèle narrateur.
J’avoue que je suis surpris et peiné de la timidité ou de l’apathie que montrent les hommes de science en présence de ces faits. Il y a quelque temps de cela, lorsque vint se présenter à moi une occasion de les étudier, je demandai pour un examen en règle la coopération de quelques savants de mes amis; mais je reconnus bientôt que constituer un Comité scientifique pour faire des investigations dans des faits de cette nature, était chose inutile, et que je devais ne compter que sur mes propres efforts, auxquels venaient en aide de temps en temps quelques amis savants et instruits, qui voulaient bien se joindre à moi pour ces recherches.
Je suis encore persuadé qu’il serait préférable qu’il se formât un comité d’hommes connus qui expérimenteraient avec M. Home, loyalement et sans préjugés, et je serais heureux d’aider à la formation de ce comité; mais les difficultés sont grandes pour y parvenir.
Un comité de savants se rencontra avec M. Home, à Saint-Pétersbourg, il y a quelques mois mais ils ne tinrent qu’une seule séance qui n’eut que des résultats négatifs, et, forts de cela, ils publièrent un rapport très défavorable, à M. Home. L’explication de cet insuccès, qui est tout ce dont on l’a accusé, me parait tout à fait simple. Quelle que soit la nature du pouvoir de M. Home, ce pouvoir est très variable, et quelquefois il lui fait entièrement défaut. Il est clair que l’expérience russe fut -tentée quand ce pouvoir était à son minimum. Pareille chose est fréquemment arrivée pendant mes propres expériences. Un groupe de savants et M. Home se trouvèrent chez moi, et les résultats ,furent aussi négatifs que ceux de Saint-Pétersbourg.
Mais, au lieu de-cesser nos recherches, nous répétâmes patiemment l’expérience une seconde et une troisième fois, et nous arrivâmes à des résultats qui furent positifs.
Je ne suis pas arrivé à cette conclusion à la hâte et sur des preuves insuffisantes. Quoique l’espace ne me permette de publier que les détails d’une seule expérience, il faut bien comprendre que, depuis quelque temps, j’ai continué des essais semblables et avec les-mûmes résultats. Le but de la réunion que j’ai décrite, était de confirmer les observations préalables en y appliquant des méthodes rigoureuses, des appareils préparés avec soin, et en présence de témoignages irréprochables.
Quant à la cause de ces phénomènes, quant à la nature de la force à laquelle, pour éviter une périphrase, je me suis hasardé à donner le nom de psychique; quant à la corrélation existant entre elle et les autres forces de la nature, ce serait à tort que je m’aventurerais à la plus vague hypothèse. Et, dans des recherches qui se lient d’une manière si intime avec des conditions fort rares de physiologie et de psychologie, il est du devoir de l’investigateur de s’abstenir complètement de tout système de théories, jusqu’à ce qu’il ait rassemblé un nombre de faits suffisants pour former une base solide sur laquelle il puisse raisonner. En présence des étranges phénomènes jusqu’ici inexplorés et inexpliqués, qui se succèdent d’une manière si rapide, j’avoue qu’il est difficile de ne pas les décrire en un langage qui porte l’empreinte des sensations reçues. Mais, pour être couronnée de succès, une enquête de ce genre doit être entreprise par le philosophe, sans préjugés ni sentimentalité. Il faut bannir complètement les idées romanesques et superstitieuses ; les pas de l’investigateur doivent être guidés par une intelligence aussi froide et aussi peu passionnée que les instruments dont il fait usage. Ayant une fois la satisfaction de comprendre qu’il est sur la trace d’une vérité nouvelle, ce seul objectif doit l’animer à la poursuivre, sans considérer si les faits qui se présentent à ses yeux sont « naturellement possibles ou ne le sont pas. » depuis que cet article a été imprimé, l’auteur a été favorisé des deux lettres suivantes, l’une du docteur Huggins et l’autre de M. Serjeant Cox, qui sont les docteurs A B et C D dont il été question.

Uper Tulse Hill, S. W., 9 juin 1871.
Mon cher Monsieur Crookes,
Votre mémoire rassemble un exposé fidèle de ce qui a eu lieu chez vous en ma présence. Ma position à la table ne m’a pas permis de voir la main de M. Home éloignée de l’accordéon, mais seulement que ce fait a été établi à ce moment par vous-même et par la personne assise de l’autre côté de M. Home. Ces expériences me semblent montrer qu’il serait important de faire de nouvelles recherches, mais je désire qu’il soit bien compris que je n’exprime aucune opinion quant à la cause des phénomènes qui ont eu lieu. A vous bien sincèrement,
William Huggins.

16, Russell-Square, 8 juin 1871.
Cher Monsieur,
Etant présent, dans un but de recherches, aux expériences d’essai relatées dans votre article, j’apporte avec empressement mon témoignage en faveur de la parfaite exactitude de la description que vous en avez faite, et des précautions et du soin-avec lesquels furent accomplies les différentes épreuves.
Les résultats me paraissent établir d’une manière concluante ce fait important : qu’il y a une force qui procède du système nerveux et qui est capable, dans la sphère de son influence, de donner aux corps solides du mouvement et du poids.
J’ai constaté que cette force était émise par pulsations intermittentes et non pas sous la forme d’une pression fixe et continue, car l’index montait et baissait incessamment pendant l’expérience. Ce fait me semble d’une grande importance, parce qu’il tend à confirmer l’opinion qui lui donne pour source l’organisation nerveuse, et il contribue beaucoup à asseoir l’importante découverte du docteur Richardson d’une atmosphère nerveuse d’intensité variable enveloppant le corps humain.
Vos expériences confirment entièrement la conclusion à laquelle est arrivée le Comité de recherches de la « Dialectical Society, » après plus de quarante séances d’essais et d’épreuves.
Permettez-moi d’ajouter que je ne vois rien qui puisse môme tendre à prouver que cette force est autre chose qu’une force émanant de l’organisation humaine, ou du moins s’y rattachant directement, et qu’en conséquence, comme toutes les autres forces de la nature, elle est pleinement du ressort de cette rigoureuse recherche scientifique, à laquelle vous avez été la premier à la soumettre.
La psychologie est une branche de la science qui a été jusqu’ici presque entièrement inexplorée; et cette négligence doit être probablement attribuée à ce fait qui semble étrange que l’existence de cette force nerveuse soit demeurée si longtemps sans être étudiée, examinée et à peine constatée.
Maintenant qu’il est acquis, par les preuves données par des appareils, que c’est un fait de la nature (et si c’est un fait, il est impossible d’en exagérer l’importance au ?oint de vue de la physiologie et de la lumière qu’il doit jeter sur les lois obscures de la vie, de l’esprit et de la science médicale), s’a discussion, son examen immédiat et sérieux ne peuvent pas ne pas être faits par les physiologistes et par tous ceux qui ont à cœur la connaissance de « l’homme, » connaissance qui a été nommée avec raison « la plus noble étude de l’humanité. »
Pour éviter l’apparence de toute conclusion prématurée, je recommanderais d’adopter pour cette force un nom qui lui soit propre, et je me hasarde à suggérer l’idée qu’on pourrait l’appeler Force psychique; que les personnes chez qui elle se manifeste avec une grande puissance s’appellent Psychistes, et que la science qui s’y rapporte se nomme Psychisme, comme étant une branche de la psychologie.
Permettez-moi. aussi de proposer la prochaine formation d’une Société psychologique dans le but de faire marcher, par le moyen des expériences, des journaux et de la discussion, l’étude de cette science jusqu’ici négligée.
Je suis, etc.
Edwd. W. Cox.

Les expériences avec la médium Florence Cook

Ces expériences feront l’objet d’un article pour le mois prochain.

Les phénomènes étudiés par Crookes

Crookes classa ainsi les phénomènes dont il fut témoin :
- Mouvements de corps pesants avec contact, mais sans effort mécanique.
- Phénomènes de percussion et autres sons de même nature.
- Altération du poids des corps.
- Mouvements d’objets pesants placés à une certaine distance du médium.
- Tables et chaises enlevées de terre sans l’attouchement de personne.
- Enlèvement de corps humains.
- Mouvements de certains petits objets sans le contact de personne.
- Apparitions lumineuses.
- Apparitions de mains lumineuses par elles-mêmes ou visibles à la lumière ordinaire.
- Ecriture directe.
- Forme et figures de fantômes.
- Cas particulier semblant indiquer l’action d’une intelligence extérieure.
- Manifestations diverses d’un caractère composé.