Sommaire
- Editorial
- La voyante de Prévorst
- Rencontre de type spirite
- Chico Xavier, l'homme et le médium
- Prémonitions
- Communication médiumnique
- A propos de peinture
Editorial
Il serait illusoire de croire que sans l’appui des forces spirituelles toute construction d’un rassemblement spirite soit possible. Les plans définis pour une reconstruction viendront d’en haut et notre rôle dans un premier temps est d’apprendre à se mettre à l’écoute pour recevoir les messages que nous aurons à transmettre. Toute association terrestre serait vaine sans y associer étroitement nos frères et nos sœurs du monde invisible. Tous ces aînés qui ont mis en place les premières pierres de l’édifice spirite sont toujours présents auprès de nous et attendent patiemment que nous ayons l’humilité de les écouter. Alors que tout un travail se fait en dehors de notre compréhension nous devons nous attacher à rétablir ce pont qui s’est rompu il y a déjà fort longtemps avec nos bienfaiteurs de l’espace. Notre premier travail , le plus difficile, est sur nous même, délicate remise en cause de nos principes de vie et de croyance ; lutte permanente contre la vanité et dans la demande de l’aide indispensable pour surmonter les obstacles, et ainsi nous rapprocher du monde invisible. Croire en leurs présences est la clé de cet attachement que nous devons avoir dans la fidélité des engagements que nous avons pris avant notre incarnation.
Gilles Fernandez
La voyante de Prévorst
Le magnétisme a été découvert par M. de Puységur et c’est dans l’état de somnambulisme qu’on a pu entrer en contact avec les âmes désincarnées et connaître leurs situations. Bien avant que l’on ne parlât de spiritisme, Madame Hauffe, plus connue sous le nom de : « la voyante de Prévorst » donna des preuves de cette vie dans l’au-delà
C’est en 1801 dans le village de Prévorst , que naquit Frédérica Hauffe, dont le père remplissait les fonctions de garde-chasse. L’air vif des montagnes rendit cette enfant joyeuse. De son enfance, on retiendra sa faculté à pressentiments qui se manifesta surtout sous forme de songes prophétiques ce qui inquiéta sa famille ; cette médiumnité s’atténua vers l’âge de 17 ans. Elle se maria dans les années 1820.
En 1822, elle recommença à avoir un premier songe et tomba malade. La naissance de son premier enfant qui mourut quelques mois plus tard la laissa dans un état de souffrances extrêmes. A mesure que son état empira, ses facultés ne cessèrent de se développer, elle vivait très souvent dans un état constant de somnambulisme. Pour la naissance de son second enfant en 1823, elle fut obligée de garder le lit, douleurs et spasmes la laissèrent sans force. Elle s’éteignit en août 1829.
Elle passa une grande partie de sa vie alitée, ce qui renforce la véracité de ses songes car elle ne pouvait se déplacer et donc aucune supercherie n'était possible.
Sa nature délicate et affinée par la maladie lui permettait de percevoir des formes invisibles. Elle raconte qu’elle est toujours accompagnée par l’esprit de sa grand-mère : Mme Schmidt Gall qui est vêtue d’une robe blanche avec un grand voile blanc. Nous lui laissons la parole pour décrire les esprits qu’elle voyait : « J’en vois beaucoup qui restent à distance et d’autres qui viennent avec moi, avec lesquels je cause et qui restent près de moi pendant des mois. Je les vois à des moments différents, tantôt le jour, tantôt la nuit, que je sois seule ou en société. Je suis alors parfaitement éveillée et ne suis dans aucune condition qui puisse les appeler près de moi. Je les vois aussi bien lorsque je suis malade, que lorsque je suis bien portante, forte ou faible, gaie ou triste, distraite ou sérieuse et je ne puis les éloigner. Ils ne sont pas toujours avec moi, mais se dirigent où bon leur semble, comme des visiteurs mortels et aussi bien lorsque je suis dans un état spirituel que corporel. Lorsque je suis plongée dans le sommeil le plus calme et le plus normal, ils m’éveillent, je ne sais comment, mais je sens que je suis éveillée par eux et que j’aurais continué à dormir s’ils n’étaient pas venus auprès de mon lit. J’ai souvent observé que lorsqu’un esprit me visite la nuit, ceux qui dorment dans la même pièce que moi sont avertis de leur présence dans leurs rêves ; ils parlent ensuite de l’apparition qu’ils ont vu en songe, quoique je n’ai pas prononcé un mot à ce sujet. Je n’ai jamais observé qu’ils créent une ombre. Je les vois mieux à la lumière du soleil ou de la lune, que dans les ténèbres : mais je ne sais cependant s’il me serait tout à fait impossible de les voir dans l’obscurité : si un objet quelconque se place entre eux et moi, je ne les vois plus. Je ne puis les voir les yeux fermés, ni lorsque je détourne la tête de l’autre côté ; mais je suis si sensible à leur présence que je puis désigner exactement l’endroit où ils se tiennent ; je les entends parler, même quand je me bouche les oreilles. Je ne puis supporter qu’ils s’approchent trop près de moi ; ils me causent une sensation de faiblesse. D’autres personnes, lorsqu’elles sont près de moi, sont fréquemment affectées par leur voisinage, même quand elles ne les voient pas : elles accusent une tendance à l’évanouissement et se plaignent de constriction et d’oppression nerveuses : les animaux eux-mêmes subissent ces effets. Ils peuvent non seulement parler, mais produire des sons, tels que soupirs, frôlements de soie ou de papier, coups sur des murs ou des meubles, bruits de sable, de cailloux ou de chaussures traînées sur le sol. Ils sont aussi capables de mouvoir les objets les plus lourds et d'ouvrir ou de fermer les portes. »
Pour compléter cette description, voici deux exemples de visions qu’elle a eut : « À Oberstenfald, une de ces âmes, celle du comte Weiler, qui avait assassiné son frère, se présenta à Mme Hauffe jusqu'à sept fois. Mme Hauffe seule la vit ; mais plusieurs de ses parents entendirent une explosion, virent des carreaux, des meubles et des chandeliers se déplacer sans que personne y touchât, chaque fois que le fantôme revint.
Une autre âme d'assassin, vêtue d'un froc, poursuivit la voyante toute une année, lui demandant, comme l'avait fait le comte Weiler, des prières et des leçons de catéchisme. Cette âme ouvrait et fermait violemment les portes, remuait la vaisselle, bouleversait les piles de bois, frappait de grands coups sur les murailles, et semblait se faire un jeu de changer de place à tout moment. Vingt personnes respectables l'ont entendue, soit dans la maison, soit dans la rue, et certifieraient au besoin le fait. »
Elle se voyait souvent hors de son corps en quelque sorte dédoublée, elle l’explique : « Il me semble souvent que je sors de mon corps et que je plane au-dessus de lui et je fais des réflexions sur lui. Cela ne fournit pas de pensées agréables, parce que je reconnais mon corps. Mais si mon âme était plus étroitement liée à ma force vitale, celle-ci serait en union plus intime avec mes nerfs ; mais les liens qui retiennent ma force vitale se relâchent de jour en jour. »
Voici comment à l’époque le docteur Kerner, son biographe, relatait l’état magnétique de Mme Hauffe ; il constatait en quatre degrés :
1°) Celui dans lequel elle était ordinairement et pendant lequel elle paraissait éveillée, quoiqu’elle ne le fût pas, mais que, au contraire, elle se trouvât dans la même période de sa vie intérieure. Elle disait que beaucoup de personnes se trouvaient dans cet état, sans qu’on le soupçonnât et sans qu’elles en eussent conscience elles-mêmes.
2°) Le rêve magnétique. Elle croyait que beaucoup de personnes considérées comme folles, étaient simplement dans cet état.
3°) L’état de semi-sommeil, qui se manifestait spécialement par la faculté de parler un langage intérieur et que l’on rencontrait de temps à autre. Elle disait qu’elle parlait cette langue, lorsque l’esprit était dans une union intime avec son âme.
4°) Le somnambulisme complet, pendant lequel elle était clairvoyante et faisait ses prescriptions.
Mais entre le troisième et le quatrième degrés, il me semble évident qu’il y en a encore un intermédiaire, le cataleptique, pendant lequel elle reste rigide et froide.
La voyante disait que dans son état de somnambulisme, elle ne pensait qu’avec le cervelet ; elle ne sentait pas son cerveau qui était endormi et qu’elle pensait plutôt avec son esprit. Ses pensées étaient plus claires et son esprit avait sur elle plus de puissance que dans son état de veille. Dans le somnambulisme complet, l’esprit dominait, elle était parfaitement clairvoyante, elle disait que les pensées venaient exclusivement de l’esprit et de la région épigastrique.
Mme Hauffe n’avait reçu aucune instruction et pendant ses longues années de souffrances, la Bible et les Psaumes étaient ses seules lectures. La musique la plongeait souvent dans cet état somnambulique où elle devenait clairvoyante et parlait en vers. Le docteur Justinus Kerner en témoigne dans son livre : « La voyante de Prévorst ». A cette époque là, on n’avait pas encore pris l’habitude de faire de l’écriture ou de la typtologie, cela viendra plus tard avec Kardec.
La voyante était capable de décrire la maladie et ses symptômes lorsque les malades s’approchaient d’elle ; elle en éprouvait les sensations physiques mais aussi les émotions de l’âme.
Voici un exemple que le docteur Kerner raconte : « Le 5 septembre 1827, pendant la soirée, je plaçais dans la main de Mme Hauffe un ruban sur lequel était inscrit le nom d’une dame malade, dont l’affection m’était aussi inconnue que la personne qui en était atteinte et qui avait certainement porté ou touché ce ruban. Mme Hauffe le tenait à peine depuis quelques minutes dans la main, lorsqu’elle fut prise de vertiges, d’étouffements, de violents vomissements, en même temps que de douleurs, spécialement au coup-de-pied gauche, d’anxiétés avec irritation de la luette. On lava la main et on essaya par divers moyens de faire cesser ces symptômes, mais la situation alla en empirant et elle tomba dans un état cataleptique, ressemblant à la mort, avec le corps tout à fait froid. Un vésicatoire que j’appliquai fut sans effet, et elle ne sortit de cet état, que peu à peu et au bout de plusieurs jours. Le 6 de ce mois, j’appris par les journaux la mort de cette dame. Il devenait ainsi évident que cette dame était déjà morte et enterrée lorsque je donnai le ruban à Mme Hauffe. »
Telles étaient les capacités médiumniques de la voyante, bien difficiles à gérer à une époque où l’on ignorait encore tout sur l’influence fluidique des Esprits et leurs actions constantes sur l’environnement des incarnés.
Nous terminons sur cette anecdote qui démontre bien avec quelles difficultés, les esprits se détachent de la matière et combien l’éducation des médiums doit être importante pour éviter de tomber malade : « Le soir du jour de l’an 1825, tandis que Mme Hauffe chantait un hymne, on entendit dans le hall un bruit comme celui de la chute d’un corps pesant. On en rechercha aussitôt la cause, mais sans succès, et l’incident était oublié, lorsque Mme Hauffe se rendit avec sa sœur et sa servante dans sa chambre à coucher. Il y avait à peine un quart d’heure qu’elles étaient couchées, ne dormant pas encore, lorsqu’elles virent que la veilleuse, qui brûlait sur une table au milieu de la chambre, commençait à se mouvoir ; non seulement on voyait ce déplacement, mais on l’entendait, tandis que la table et tous les autres objets contenus dans la pièce restaient immobiles. Tandis qu’elle observait ce phénomène, Mme Hauffe vit paraître près de son lit une forme sombre, en costume de chevalier et si vaporeuse, qu’elle crut qu’on pouvait voir au travers. L’apparition lui dit : « Viens avec moi et délivre moi de mes chaînes. » Dans ce cas, comme dans tous les autres, la voix de l’esprit ne rappelait pas la voix humaine, mais les mots semblaient comme soupirés. Elle répondit : « Je ne veux pas aller avec toi. » Frappée de terreur, elle se précipita dans le lit où se trouvaient sa sœur et sa servante, en criant : « Ne voyez-vous rien ? » Elles dirent que non et elle ne leur donna aucune explication, pour ne pas les effrayer. Elle envoya la bonne coucher dans son lit, qui était en face de celui de sa sœur et la bonne, prenant avec elle quelques couvertures du lit, celles-ci furent violemment enlevées par une main invisible. Après quoi elles dormirent tranquillement le reste de la nuit.
La nuit suivante, sur la demande de ses parents, son frère, homme très brave, s’étendit sur un couple de chaises, dans leur chambre, en prévision du retour de l’apparition. A onze heures précises, après que la lumière eût encore été déplacée de façon à être vue et entendue, le spectre reparut. Elle s’écria : « Le voici encore ! » Mais les autres ne l’aperçurent pas, quoiqu’ils eussent vu les mouvements de la veilleuse. Le spectre se tint néanmoins près du lit de la Voyante, qui reconnut très nettement la forme d’un chevalier. Il semblait âgé de cinquante ans environ et avait une contenance triste.
Alors le lit de la Voyante et celui de sa sœur commencèrent à être secoués d’une façon visible, même aux yeux de leur frère et l’esprit lui soupira : « Si vous ne venez pas avec moi, je vous ferai passer par la fenêtre. » Elle lui dit : « Au nom de Jésus, faites-le. » La forme disparut alors, puis revint bientôt en disant : « Je vous précipiterai au fond de la cave. » Elle lui fit la même réponse : il s’évanouit de nouveau et reparut une troisième fois, menaçant de la poignarder, mais dès qu’elle lui eût répondu : « Vous n’avez pas le pouvoir de le faire », il disparut et resta trois nuits sans revenir.
La troisième nuit, il se présenta de nouveau près de son lit et lui dit : « Il faut que vous veniez avec moi. J’ai caché quelque chose sous le sablier. Il y a là un écrit et plusieurs pièces de monnaie. Il faut que je vous les donne et ensuite je garderai le repos. » Elle lui dit : « Je n’irai pas avec vous : cela ne vous rendrait pas heureux ». Le fantôme disparut alors. Cet événement la frappa beaucoup et elle devint si malade, qu’elle ne pouvait plus quitter son lit. »
Catherine P.
Pour plus d’informations, vous pouvez lire l’excellent ouvrage du docteur : « la voyante de Prévorst ». Dans quelques mois, vous le trouverez à télécharger sur notre site.
Rencontre de type spirite
C'est le 12 mai dernier que se tenait, au centre de Bron, un petit événement qui a rassemblé une dizaine de centres en provenance principalement de la région Ile de France et du Lyonnais. Cette réunion pour laquelle plus de 80 spirites avaient fait le déplacement avait pour thème " nos relations avec le monde invisible ". Elle s'est attachée à montrer l'importance qu'il y a à rétablir les liens avec le plan invisible, avec nos esprits familiers et les esprits supérieurs et d'aller à la rencontre de nos aînés qui nous ont précédés, et qui ont posé les premières pierres de la construction spirite. L' objectif de cette journée était de se réunir par le travail, par l'amitié qui nous porte et par nos convictions en vue de partager nos expériences, de créer de nouveaux liens, ou tout simplement de se connaître.
La journée s'est divisée en trois parties : le premier contact avec présentation de tous les centres et de leurs activités, le repas au resto, et enfin la planification de nos futures actions collectives, après le petit colloque de Gilles sur les fluides. Tout cela, dans une bonne humeur et une convivialité fraternelle collective, qui laissait présager le meilleur.
De nombreux représentants des différents centres étaient présents, avec une forte représentation parisienne et lyonnaise rappelant cette fameuse citation d'Allan Kardec " si Paris est la tête du spiritisme, Lyon en est le cœur ". Ce jour là, le coeur et la tête était indifféremment unis dans la même maison et sous la même bannière de la fraternité. Les activités varient d'un groupe à un autre mais tournent toujours autour des mêmes considérations communes: réunions médiumniques, enseignement spirite et aide spirituelle. Avec, néanmoins, la touche originale et enthousiaste du centre breton de Combourg où le chant est incorporé. Il y a aussi l'APES à Paris, qui propose des séances de désintoxication pour les drogues légales et illégales. Puis, le cas original de Stéphane, venu de Côte-D'Ivoire, passé par de nombreuses religions avant que l'esprit de son grand-père ne le guide vers le spiritisme ; il veut désormais créer un centre en Afrique. Durant toute la matinée, les interventions se sont succédées avec le plus grand intérêt pour chacun de découvrir en l'autre une passion commune. Enfin, Michel du centre de Bourgoin, a clos les débats en nous confiant que son groupe avait pour guide Saint-Exupéry. La proximité de son centre avec l'aéroport du même nom n'est sans doute qu'une coïncidence.
Après un temps de pause sous un soleil radieux et une petite marche vers un restaurant voisin , nous fûmes de retour au centre. Le début de l'après midi a été consacré à une discipline chère à nos frères spirituelles puisqu'elle consiste à rechercher leurs contacts et leurs conseils par la connaissance des fluides et leurs actions sur le périsprit. Le centre de Bron travaille maintenant depuis 4 ans sur ces rapports fluidiques encore appelés " expérimentation ". D'après une définition donné par un esprit les fluides sont : " un ensemble de forces que nous puisons dans l'éther, que nous cherchons à harmoniser par des vibrations à votre sensibilité et à accommoder au travail auquel nous voulons aboutir que ce soit dans la communication ou dans la manifestation physique de présence ". L'expérimentation a pour but d'aller à la rencontre de nos frères désincarnés , de franchir cette barrière qui nous sépare, et de se grandir à leur contact. Elle conduit au développement de la médiumnité de chacun qui peut être obtenu par cette sensibilisation envers le monde des esprits. La première étape qui nous a été présentée pour cette recherche est le ressenti de la catalepsie.
Enfin, les groupes se sont formés : budget, prière, media, littérature et Internet. Tous se sont mis d'accord sur de nombreuses idées, afin de revaloriser et propager le spiritisme et apprendre les uns des autres, pour qu'enfin, main dans la main, nous puissions, avec l'aide du monde invisible, être les pionniers d'une nouvelle ère de science et de fraternité. Ce furent des heures de débats passionnés où, chacun eut le privilège de voir la volonté qui nous animait tous et de ressentir un élan d'amour sans borne comme unique moteur de cette envie collective de changer le monde de l'intérieur. Cela nous a permis d'éluder le superflu et avec l'aide de nos guides de l'au delà, de discuter de manière constructive et utile. En échangeant nos expériences, en voyant ce qui donne ou pas des résultats et en débattant sur des idées nouvelles, chaque groupe volontaire a abouti à de nouvelles résolutions et de nombreux projets, nous permettant de promouvoir la doctrine beaucoup plus vite et mieux. L'union fait la force, cette journée en est une énième preuve, surtout si elle réunit mondes visible et invisible.
Mathieu
Chico Xavier, l'homme et le médium
D'après un référencement établi en 2000, le Spiritisme est le troisième mouvement religieux au Brésil après le catholicisme et le protestantisme. Plus de deux millions de brésiliens déclaraient spontanément être " spirite ". Cette importante représentativité du mouvement spirite dans ce pays est incontestablement liée à la personne de Chico Xavier. Il est considéré et respecté comme un saint par les tous les brésiliens, quelque soit leur appartenance religieuse . Nous vous proposons de découvrir un extrait de la vie de Chico Xavier.
Nous sommes en 1914, à Pedro Leopoldo, une petite ville à l’intérieure des terres du Brésil. João Cândido Xavier discute avec sa femme, Maria João de Deus, au sujet d’une voisine qui vient de subir un avortement. Alors qu’il commence à critiquer cet acte, son fils âgé de 4 ans l’interrompt dans son jugement :
- Vous êtes mal informés sur le sujet. Il y a eu en fait un problème de nidation inadéquate de l’ovule, de sorte que l’enfant a pris une position ectopique. João Cândido Xavier écarquille les yeux et interroge sa femme :
- Qu’est-ce ça veut dire, Maria ? Ce garçon n’est pas le nôtre. Ils l’ont échangé à l’Eglise pendant que nous étions en confession.
João Cândido Xavier demande ce qu’est une nidation et ce que signifie ectopique. Son fils ne sait pas. Il explique avoir seulement répété les mots soufflés par une voix invisible. Alors que son père le regarde avec méfiance, sa mère le défend :
- Non, João, ce garçon est bien le nôtre !
Ce garçon, né le 2 avril 1910, s’appelle Francisco Cândido Xavier. Tous ses proches l’appellent par son diminutif : Chico.
Quelques mois après cette anecdote, Maria João de Deus tombe gravement malade. Pressentant sa mort prochaine et préoccupée par la situation financière de son mari, Maria confie ses enfants à ses amies proches pour les élever.
Quelques heures avant de partir, Maria explique à Chico alors âgé de 5 ans :
- Je veux que tu saches que je vais m’absenter d’ici. (…) Tu vas rester avec Madame Rita, elle sera très gentille et tu vas beaucoup l’aimer. Je reviendrai te chercher. (…) Si je ne peux pas venir rapidement, j’enverrai une jeune fille qui puisse vous aider. Mais si quelqu’un dit que je ne reviendrai plus, que je suis morte, n’y crois pas car je reviendrai.
Rita est la marraine de Chico. C’est une femme bonne mais souffrant d’une grave obsession. Ainsi, elle éprouve un besoin irrésistible de battre plusieurs fois par jour le jeune garçon.
Un jour, se rappelant avec nostalgie les prières quotidiennes que Chico faisait autrefois avec sa mère, il se retire dans la cour, s’agenouille sous les bananiers, et récite le Notre Père que sa maman lui avait appris. C’est alors que sa mère apparaît à ses côtés. Pour Chico, auquel sa mère avait promis de revenir, il n’y ni doutes ni peurs à avoir. Heureux, il l’embrasse de tout cœur et crie :
- Maman, ne me laisse pas ici… emmène-moi avec toi…
- Je ne peux pas dit tristement l’entité
- Je souffre beaucoup, maman ! (…)
- Sois patient, mon fils. Tu as besoin de grandir plus fort pour le travail à venir. Et celui qui ne souffre pas n’apprend pas à lutter.
- Mais, répond l’enfant, ma marraine dit que j’ai le diable en moi…
- Et alors ? Ne t’en soucie pas. Tout passe et si tu ne te plains plus, si tu as la patience, Jésus t’aidera pour que nous soyons toujours ensemble.
Cet épisode fut le premier d’une longue série de contact entre Chico et le monde invisible…
Mickaël P.
Centre spirite de Denicé
Prémonitions
Ernest Bozzano a consacré un ouvrage sur les phénomènes prémonitoires, c’est dire l’importance de ces faits qui nous arrivent presque à tous au moins une fois dans la vie ; Esprits familiers qui viennent à nous pour nous informer d’évènements douloureux ou difficiles ou guide spirituel qui nous explique le déroulement d’une période de vie pénible…
Voici deux exemples d’interventions spirituelles qui montrent bien la prévenance qu’ils ont pour nous, leurs protégés. Avril 1995, il faisait nuit, je marchais en direction de la maison de ma tante. Au loin, je distinguais des gyrophares. Je me rapprochais et apercevais devant sa maison une voiture de police, un véhicule du SAMU. Plusieurs personnes allaient et venaient ; puis j’étais face à mon cousin (fils aîné de ma tante) ; son visage était triste et exprimait le désarroi. Il me dit que sa mère était morte… Je me réveille sur ces mots ; en même temps, je sens ma main bouger et former avec mes doigts le chiffre quatre. Je regarde l’heure il est 4 h 05. Je comprends alors que ma tante vient de mourir. 9 heures, le téléphone sonne. On m’annonce le décès de ma tante ce même jour à quatre heures du matin. Quelques semaines plus tard, mon cousin me relate la nuit du départ de sa maman. Il me confirme alors la présence de la police sur les lieux qui m’avait intriguée.
J’ai alors la certitude que cette nuit là mon esprit émancipé par le sommeil s’est déplacé sur les lieux. Il faut savoir que j’ai un lien particulier avec cette tante ; j’ai toujours considéré sa fille comme ma propre sœur. D’ailleurs dans l’enfance, il nous arrivait des faits similaires concernant la santé. Même maladie au même moment ; nous avions une verrue au pouce de la main gauche qui apparaissait et disparaissait le même jour. Nous avions le sentiment d’être reliée, alors il n’est pas surprenant que dans un moment aussi douloureux mon âme ait été interpellée par la souffrance de ma cousine.
Le 26 décembre 2005, émus, nous sommes rassemblés autour d’une table pour réaliser notre première réunion médiumnique privée dans ce local, trouvé in extrémis, à Givors. Notre premier local ! Nous repensions aux circonstances qui nous avaient conduit jusqu’ici et y voyons la preuve incontestable de l’action des frères spirituels qui veillent sur notre groupe. Je m’explique. Dans la nuit du 7 octobre 2005 je fais un rêve : « Je suis dans un lieu paisible, entourée de personnes en harmonie avec moi. Elles me montrent sur un écran des évènements futurs concernant le groupe. Chacun des évènements m’étonne et me remplit d’une joie inexprimable. A mon réveil, je ne me souviens que d’un seul de ces évènements : un lieu qui va accueillir notre groupe. Le lendemain, nous avons une réunion. Christiane, qui habite à Givors, nous annonce qu’on lui a proposé un local pour notre groupe. L’une des propriétaires de ce lieu nous connaît pour avoir assisté à certaines de nos réunions. Elle croit en nous et en ce que nous faisons ; Christiane l’a souvent magnétisée au cours de ces dernières années pour la soulager de divers maux. Sur le moment je suis seule à être enthousiasmée par cette proposition car j’ai la certitude qu’il s’agit du local annoncé par mon rêve. L’idée de nous installer en dehors de Lyon pose problème ; puis il y a quand même le coût d’un loyer, même s’il est modique, cela inquiète le groupe car les revenus de l’association sont insuffisants. Qu’importe ! Je vais voir ce local. Il se compose de deux pièces avec des sanitaires. Il est lumineux et respire le calme. Je me sens bien en ce lieu. D’autres membres du groupe le visiteront et auront le même ressenti. Ma certitude est totale nous devons nous installer là. Dans les jours qui ont suivi on nous a donné des meubles, des fauteuils, un ordinateur et une imprimante. Que demander de plus ! Lors d’une réunion nous avons mis au vote la décision du local ; le « oui » l’a emporté.
Des personnes se sont proposées pour rafraichir le local ; on nous a offert de beaux rideaux pour égayer nos fenêtres. Le 18 décembre le local était prêt pour accueillir notre première réunion publique. Nous remercions tous ceux qui nous ont aidés et permis de donner vie à ce lieu. Le plus incroyable, c’est qu’au moment où nous avons trouvé ce local, nous avions une salle (en location) qui nous convenait dans le centre de Lyon que nous pouvions occuper quelques heures tous les 15 jours. Hors le 20 novembre on nous annonçait qu’il ne nous était plus possible d’accéder à cette salle. Dieu merci la solution de secours était déjà arrivée ! Nous avons pu ainsi continuer sans interruption notre travail médiumnique public.
A ce jour nous avons toujours eu l’argent nécessaire pour régler les charges de l’association. Des dons inattendus nous parviennent lorsque c’est nécessaire. Nous avons pu accueillir de nouveaux membres et élargir nos activités. Le groupe s’est épanoui et a pu accéder à une belle harmonie grâce au travail régulier.
Mais revenons à ce 26 décembre 2005 ! Nous avons reçu ce jour là une communication par l’intermédiaire d’un des médiums du groupe, Marie-Claire, qui de manière concise et précise nous explique ce que doit être un lieu de travail et d’accueil spirite :
La maison trouvée,
La maison acceptée,
La maison préparée,
La maison réchauffée,
La maison éclairée,
La maison habitée,
La maison investie,
La maison bénie.
Foyer d’entraide
Foyer d’entente
Foyer de compassion.
Travaillez sur vous
Connaissez-vous.
Ayez la Foi
Ayez la Joie
Nous vous donnons Paix et Amour,
Dans ce monde de déroute,
Dans ce monde qui doute,
Continuez.
Monique S.
Centre d’études spirites Gabriel Delanne
Communication médiumnique
Les faiblesses d’une âme qui doute, qui espère ressentir davantage…
- Que la paix soit en vos cœurs et la sérénité en vous, mes frères, afin de montrer quelle force la doctrine déploie en vous, afin de montrer que les passions se calment et apportent l’élévation nécessaire dans votre âme. Que grandisse en vous cette sagesse, qu’elle rayonne autour de vous que ce soit incarnés ou désincarnés afin de servir à votre niveau d’exemple. Mettez-y tout votre cœur à ce travail, votre courage et l’abnégation nécessaire pour combattre un à un les sentiments d’orgueil ou de vanité qui peuvent parfois vous animer et que de nobles sentiments vous envahissent qui ont trouvé la source dans les paroles de cet évangile purifié qu’est le Spiritisme.
- L’orgueil est encore le principal défaut de l’être humain ?
- Celui qui sonde son cœur avec sincérité, s’apercevra qu’il est encore un des éléments qui vous pousse à vous grandir, point la sagesse vers l’évolution mais celui de paraître ou de mieux faire par rapport à une société qui a perdu un peu ses repères. Sous l’impulsion des conseils des invisibles qui vous entourent, vous trouvez pas à pas la bonne mesure. Le temps ne semble plus compter où vous marcherez d’un pas serein sur ce chemin que nous vous avons préparé avec amour, attention et la bénédiction de notre Père bien aimé.
- Mais comment ne pas confondre faiblesse et manque d’orgueil ?
- Remplir ton cœur des paroles dont tu t’abreuves chaque jour par tes lectures et suivre avec attention les conseils journaliers de ton guide, savoir poser ce regard avec attention sur toi et les directions que tu prends, analyser à la lumière de l’Evangile les actions que tu entreprends, tu sauras avec sagesse la bonne mesure de tes actions.
- Et ne jamais s’offusquer de la réaction des autres alors ?
- Toujours cheminer avec la grandeur d’âme nécessaire, celle de servir son prochain avec amour afin de ne pas t’égarer. L’ampleur de la tâche ne te permettra pas d’égarements, il y a tant de choses à construire, tant de choses à apprendre sous la houlette des frères qui te surveillent et te dirigent, nulle crainte de s’égarer. Toujours, tu seras conseillé, tu pourras grandir avec satisfaction au regard bienveillant de ceux qui t’accompagnent quotidiennement. Nombreux, sois en certain, sont ceux qui comptent sur ton travail.
- C’est vrai que je ressens parfois des tiraillements intérieurs.
- Il y a ceux qui te poussent, d’autres, un peu plus pressés parfois, s’indignent contre ta faiblesse, tout un monde autour de vous, autour de toi, qui t’ont côtoyé et qui ont des espérances. Certains ont des espoirs en toi car ils attendent les promesses que tu as faites pour pouvoir revenir.
- Quelles faiblesses, quelles promesses, peux-tu m’éclairer un peu plus ?
- Les faiblesses d’une âme qui doute, qui espère ressentir davantage, qui s’intéresse sur le bien-fondé de sa démarche. Promesses que tu as faites : construire, apporter ici et là des foyers de spiritualité ; ils attendent de se construire pour pouvoir compléter une mission qu’ils n’avaient pas menée à bien, apporter les forces dont ils ont fait preuve dans d’autres vies pour d’autres besoins bien matériels, apporter aussi des preuves qui peuvent aider à aimer leur prochain avec abnégation.
- Vous voulez plus de forces en moi pour atteindre un objectif plus vite ?
- Plus de combativité afin de rendre plus fort ta foi et permettre de se rapprocher de toi des esprits qui te guideront davantage. Ne pas te laisser envahir par les doutes, les angoisses éphémères, croire en une spiritualité qui se met en place. Rien ne presse vraiment mais ta foi qui s’étofferait et brillerait, permettrait à certains frères d’être plus présents, cela lèverait un voile sur tes doutes.
- Pourquoi suis-je resté égaré si longtemps, pourquoi n’ai-je pas été enseigné plus tôt ?
- Par tes goûts des autres vies et tes appels incessants, tu te trouvais souvent envelopper de compagnons d’infortunes, peu propices à l’écoute des enseignements mais des âmes veillent, elles sont à l’écoute du moindre frémissement de ton cœur et de tes interrogations. Consciemment, ils ont veillé à t’amener là où tu trouverais les réponses sans te bousculer afin de te laisser le choix.
- Continue à m’aider, à me soutenir, je veux être digne de la confiance que vous m’accordez.
Janvier 2006
A propos de peinture
L'Enfant Jésus au milieu des docteurs est le dernier tableau réalisé par Ingres…
Le 9 avril 1862, on reçut dans un centre spirite la communication suivante :
« L'Enfant Jésus retrouvé par ses parents prêchant dans le Temple, au milieu des docteurs. (Saint Luc, Nativité.) Tel est le sujet d'un tableau inspiré à un de nos plus grands artistes. Dans cette œuvre de l'homme se montre plus que du génie ; on y voit briller cette lumière que Dieu donne aux âmes pour les éclairer et les conduire aux régions célestes. Oui, la religion a illuminé l'artiste. Cette lueur a-t-elle été visible ? Le travailleur a-t-il vu le rayon partant du ciel et descendant en lui ? A-t-il vu se diviniser sous ses pinceaux la tête de l'Enfant-Dieu ?
En contemplant le tableau d'Ingres, la vue s'éloigne à regret pour revenir vers cette figure de Jésus, où il y a un mélange de divinité, d'enfance et aussi quelque chose de la fleur ; ces draperies, cette robe aux couleurs fraîches, jeunes, délicates, rappellent ces suaves coloris qui se balancent sur les tiges parfumées. Tout mérite d'être admiré dans le chef-d'œuvre d'Ingres. Mais l'âme aime surtout à y contempler les deux types adorables de Jésus et de sa divine Mère. Encore une fois, on éprouve le besoin de la saluer par les angéliques paroles : « Je vous salue, Marie, pleine de grâces. » A peine si l'on ose porter le regard artistique sur cette noble et divinisée figure, tabernacle d'un Dieu, épouse d'un homme, vierge par la pureté, femme prédestinée aux joies du paradis et aux agonies de la terre. Ingres a compris tout cela, et on ne passera pas devant la Mère de Jésus sans lui dire : « Marie, très douce vierge, au nom de votre fils, priez pour nous ! » Vous l'étudierez un jour ; moi j'ai vu les premiers coups de brosse donnés sur cette toile bénie. J'ai vu naître une à une les figures, les poses des docteurs ; j'ai vu l'ange protecteur d'Ingres lui inspirant de faire tomber les parchemins des mains d'un de ces docteurs ; car là, mon Dieu, est toute une révélation ! Cette voix d'enfant détruira aussi une à une les lois qui ne sont pas siennes.
Je ne veux pas faire ici de l'art comme ex-artiste ; je suis Esprit, et pour moi l'art religieux seul me touche. Aussi j'ai vu dans ces ornements gracieux des ceps de vigne l'allégorie de la vigne de Dieu, où tous les humains doivent arriver à se désaltérer, et je me suis dit avec une joie profonde qu'Ingres venait de faire mûrir une de ses belles grappes. Oui ; maître ! ton Jésus va parler aussi devant des docteurs qui nient sa loi, devant ceux qui la combattent. Mais lorsqu'ils se trouveront seuls avec le souvenir de l'Enfant divin, va ! plus d'un déchirera ses rouleaux de parchemin sur lesquels la main de Jésus aura écrit : Erreur.
Voyez donc comme tous les travailleurs donnent rendez-vous ! les uns venant volontairement et par des voies déjà connues ; d'autres conduits par la main de Dieu, qui va les chercher sur les places et leur montre où ils doivent aller. D'autres encore arrivent, sans savoir où ils sont, attirés par un charme qui leur fait semer aussi des fleurs de vie pour élever l'autel sur lequel l'enfant Jésus vient encore aujourd'hui pour plusieurs, mais qui, sous la draperie à la saphirique couleur, ou sous la tunique du crucifié, est toujours le même, le seul Dieu. David, peintre. »
Personne n’avait entendu parler de ce tableau. Le meilleur moyen d'éclaircir ce doute était de s'adresser directement à l'artiste, pour s'informer s'il avait traité ce sujet ; c'est ce que fit M. Dozon . En entrant dans l'atelier, il vit le tableau, achevé depuis quelques jours seulement, et par conséquent inconnu du public. Cette révélation spontanée est d'autant plus remarquable, que la description qu'en donne l'Esprit est d'une exactitude parfaite. Tout y est : ceps de vigne, parchemins tombés à terre, etc. Ce tableau est maintenant exposé dans la salle du boulevard des Italiens, où nous sommes allés le voir, et nous sommes, comme tout le monde, rester en admiration devant cette page sublime, une des plus belles, sans contredit, de la peinture moderne.
Allan Kardec
Tiré de la revue spirite de 1862, juin.