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Editorial
«Le jour où je vais mourir je voudrais ne pas souffrir et qu’il y ait quelqu’un auprès de moi.» Cette phrase revient souvent dans la bouche des malades dont les jours sont comptés et qui voient l’heure du grand voyage arrivé. Les soins palliatifs ont pour objet de prévenir et de soulager les douleurs physiques, mais également les souffrances psychologiques de ceux qui s’apprêtent à quitter leur prison de chair. C’est au moyen âge que l’on voit les prémices des premiers soins apportés aux indigents et aux incurables dans les Hôtels Dieu, mais cette technique ou plutôt cet engagement en humanité a historiquement débuté à Lyon au milieu du XIXème siècle avec la création d’un hospice «l’œuvre du calvaire» pour les malades incurables en fin de vie.
Cependant, ce n’est que dans la deuxième partie du XXème siècle que l’on va prendre la mesure du problème, notamment grâce aux recherches et à l’investissement d’une femme Élisabeth Kübler Ross. Médecin de formation spécialisée en thanatologie, elle a étudié les différentes apparences de la mort aussi bien d’un aspect médical que sociologique et théologique, ce qui lui permet d’avoir une approche plus globale des mourants. Sa particularité est d’avoir transmis un message spirituel à ces patients, considérant la vie comme une école d’apprentissage d’amour et d’épreuves et la mort, comme la porte d’une nouvelle vie, rejoignant ainsi les paroles du guide de Chico : «Bienheureux l’homme qui mène toute sa vie en esprit. Pour lui, la mort afflictive n’est que l’aube d’un nouveau jour, une sublime transformation et un joyeux réveil.»
Gilles Fernandez
Élisabeth Kübler Ross, une volonté et une énergie au service des mourants et de leurs proches
Figure de proue de la thanatalogie moderne, Élisabeth Kübler Ross est une pionnière dans l’intérêt qu’elle a porté, en tant que médecin, sur la question de l’accompagnement des mourants. Grâce à ses recherches et son investissement, elle reste une référence importante pour le malade, pour sa famille, comme pour tous les professionnels amenés à les côtoyer.
Psychiatre, professeur de médecine du comportement, maintes fois Docteur Honoris Causa, citoyenne d’honneur d’une centaine de villes à travers le monde, adulée par les uns ou dénigrée par les autres, Élisabeth Kübler Ross restait pourtant indifférente aux honneurs comme aux critiques, tant elle se sentait portée pour changer le regard sur la mort et apporter ainsi soulagement et réconfort. Elle n’a jamais eu peur de faire état de sa spiritualité, quitte à se faire rejeter par ses confrères et le monde scientifique en général qui la trouvait beaucoup trop « New Age » voire carrément folle. Son attirance pour la mort lui a même valu le surnom peu élogieux de « vautour » mais aucun de ses détracteurs n’a réussi à freiner ses ardeurs auprès des mourants et de leurs proches, car elle se sentait motivée par une force bien supérieure...
EKR, comme on l’appelle souvent, n’était pas spirite, mais elle a consacré tant de temps et d’énergie pour que la mort ne soit plus un tabou terrifiant, pour écouter des milliers et des milliers de mourants, que nous avons voulu voir ce qu’elle a pu comprendre et apprendre de tout ce formidable investissement et quels en sont les points de rapprochements ou de divergences avec le spiritisme.
Une vie marquée par la mort
Peut-on dire que son intérêt pour la mort était prédestiné ? On serait tenté de le croire lorsque l’on apprend qu’Élisabeth est l’aînée d’une triplette. Née à Zurich, le 8 juillet 1926, elle pesait à la naissance à peine un kilo. Or, il n’y avait à cette époque ni couveuse, ni lait maternisé, et on la pensait donc condamnée. Elle a dû déployer une immense énergie et faire preuve d’une résolution sans faille, dès le début, pour réussir à s’accrocher, à survivre, puis à s’identifier dans cette « triplette » alors que la mode de l’époque poussait à élever les jumeaux de manière strictement semblable, ce qu’elle ne supportait pas. Elle en a assurément gardé une volonté de fer qui l’aidera à « enfoncer les portes » lorsque ce sera nécessaire.
Alors que ses parents rêvent de la voir construire un foyer, elle rêve de devenir médecin et trouve même un emploi comme réceptionniste chez un ophtalmologue pour se payer elle-même ses études. Puis vient la guerre et l’époque où les premiers réfugiés juifs, fuyant le régime nazi, arrivent en Suisse. Elle est chargée de les accueillir et de leur fournir les premiers soins. Puis, en 1945, elle s’engage pour être bénévole dans les «volontaires de la paix » et part soutenir les populations en Suède puis, en Pologne où elle doit faire face à l’horreur des camps de concentration. C’est là, dans le camp de Maïdenek, qu’elle découvre, sur les murs des baraquements destinés aux enfants, des dessins de papillons, symboles de transformation. Elle comprend alors que ces enfants, au moment de partir dans les chambres à gaz, avaient l’intuition qu’ils allaient accéder à un monde meilleur. Le papillon deviendra son emblème et elle l’utilisera souvent pour expliquer le passage de la mort. En Pologne, elle attrape le typhus, dont elle réchappe finalement in extremis. Elle poursuit son travail par un court séjour dans l’Est de la France pour s’occuper de prisonniers allemands.
Elle achève ses études de médecine en 1957, à l’Université de Zurich, où elle rencontre Emmanuel Ross, un jeune et très séduisant interne américain, qu’elle épouse en février 1959. Élisabeth quitte les montagnes suisses qu’elle aimait tant pour s’installer à New-York avec son mari. Le choc des cultures est important mais ne l’empêche pas de poursuivre sa spécialisation en psychiatrie.
Elle a alors l’occasion de se rendre au chevet de malades agonisants et est très vite touchée par l’abandon dans lequel ils se trouvent. Plutôt que de les calmer avec des neuroleptiques, elle privilégie la relation et préfère les interroger sur leurs peurs, leurs croyances, leurs attentes et elle obtient de bons résultats. Cette approche est totalement décalée avec ce qui se pratique alors, car la mort doit rester silencieuse et discrète afin de ne pas heurter la sensibilité des vivants et, surtout, afin de ne pas mettre en avant ces symboles de l’échec d’une médecine qui se veut toute puissante !
Pour apporter un soulagement par son écoute attentive, elle pénètre de nuit dans les services dont on lui a bloqué l’accès et elle hérite donc rapidement du surnom de « vautour » tant son attrait pour la mort paraît suspect. Elle est aussi appelée auprès de malades considérés comme délirants, car, à la suite d’un arrêt cardiaque, ils décrivent des sorties hors du corps, des tunnels et de la lumière. Elle publie quelques articles pour relater ces expériences, ce qui l’amènera, en 1975, à écrire la préface du bestseller de Raymond Moody, La vie après la vie.
Elle suit son mari au fil de ses affectations, d’abord dans le Colorado puis à Chicago. Un jour, obligée de donner un cours à des étudiants au pied levé, elle a l’idée, pour les aider à intégrer une nouvelle attitude face à la mort, de faire intervenir une jeune leucémique de 16 ans afin qu’elle relate directement son vécu de la maladie et ses attentes. L’émotion de ce cours est si intense que cet événement improvisé fait rapidement parler de lui, d’autant plus qu’il suscite des réactions contraires : soit les éloges de ceux qui admirent l’audace de ce médecin et le courage de la patiente, soit le rejet de ceux qui sont choqués par la brusquerie de la méthode. On la reconnaît au moins, à partir de là, comme une véritable spécialiste des malades en phase terminale.
Oser le face à face avec les mourants
Comment parvient-elle à apporter le soulagement à ses malades en phase terminale puisqu’elle se refuse à les sur-médicaliser ? Que leur dit-elle ? Comme tout bon psy qui se respecte, elle ne fait que lancer des questions ouvertes et directes, du type « Que pensez-vous de votre maladie ? », « Que vous ont dit les médecins ? », « L’avenir vous fait-il peur ? », « Que ressentez-vous ? ». Elle les écoute ensuite avec patience et intérêt. Elle fait face à leur détresse et à leurs souffrances, mais elle fait face, surtout, à l’isolement moral dans lequel se trouvent ces malades qui font souvent peur, autant dans leur entourage que parmi le personnel soignant. Pour eux, ces entretiens deviennent de véritables moments de paix, d’intenses moments de partage qui viennent rompre avec un triste quotidien.
Puis un jour, un groupe de futurs pasteurs vient lui demander de les former pour pouvoir accompagner des fidèles jusqu’à la fin de leur parcours terrestre. Modeste, elle leur répond n’avoir rien à dire elle-même sur ce qu’on ressent aux portes de la mort, mais elle leur propose de réaliser des entretiens avec des mourants, à l’aide d’un miroir sans tain, afin qu’ils puissent suivre ces échanges. Plus de 200 interviews seront ainsi consignées et analysées.
Il apparaît alors que, quels que soient les conditions de maladies, d’âge, de sexe ou de culture, certains éléments communs se dégagent et révèlent différents stades dans leur cheminement vers la mort. Après le choc de l’annonce, il y a d’abord le déni « Ce n’est pas possible, ils ont dû se tromper », puis la colère « Pourquoi moi ? Ce n’est pas juste ! ». Vient ensuite le marchandage «Je ferai ce que vous voudrez, si seulement je pouvais tenir quelques années de plus.», suivi de la dépression « Tout est perdu, à quoi bon se battre ? » avant d’arriver, enfin, à l’acceptation « Maintenant, je suis prêt, j’attends mon dernier souffle avec sérénité. ».
Nous sommes en 1969. Élisabeth rédige rapidement un ouvrage qu’elle appellera Les derniers instants de la vie afin de relater le parcours psychologique des malades en fin de vie. Elle le dépose chez un éditeur sans négocier le moindre contrat, toute heureuse d’avoir l’opportunité de faire connaître ses travaux. En fait, elle vient de céder les droits d’auteur à l’éditeur, pour un dollar symbolique, incluant tout autre ouvrage qu’elle écrira par la suite. Ceci explique qu’elle n’a jamais pu s’enrichir par la vente de ces livres malgré des publications record.
Un article, dans le célèbre Time Magazine, paraît au moment de la sortie du livre et assure un succès immédiat. Élisabeth est sollicitée de toute part et croule sous des sacs de courriers pour lesquels son entourage doit lui venir en aide, car, toujours soucieuse du réconfort apporté, elle veut que chaque lettre reçoive une réponse.
Le Billings Hospital, qui l’employait, s’insurge contre cette mauvaise publicité qui lui est faite, car il veut rester un établissement où l’on soigne et guéri, et certainement pas un endroit où l’on meurt, même « bien accompagné »… Leur collaboration cesse donc là, mais cela lui laisse finalement plus de temps pour répondre aux nombreuses sollicitations de par le monde.
Des conférences aux ateliers « vie, mort et transition »
Élisabeth a beau parcourir plus de 500 000 kilomètres par an, et prendre la parole chaque semaine devant plus de 15 000 personnes en moyenne, elle a l’impression qu’elle ne fait qu’effleurer le sujet. Elle évoque le lent processus qui conduit à la mort, le drame que vivent les malades, les angoisses et les blocages auxquels sont confrontés leurs proches, ainsi que les médecins et les infirmières, mais ce monologue montre ses limites. Consciente qu’il faut dépasser le stade des simples discussions pour entreprendre un travail plus en profondeur, elle décide donc, dans les années 1970, de changer de tactique en réunissant les gens pendant une semaine entière.
Tous ceux qui sont confrontés à la mort s’y retrouvent : malades condamnés, personnes endeuillées, médecins, infirmières, prêtres, pasteurs et religieuses. Tous sont réunis, pendant cinq jours, pour parler de leurs colères, de leurs tristesses, de leurs peurs, de leurs amours aussi… Ils sont au total environ 70 participants à chaque fois, de tous âges, tous milieux, toutes cultures. La charge émotionnelle qui s’en dégage est assez intense pour submerger et donc transformer la vie des participants.
Les soignants, venus apprendre comment accompagner les grands malades et leurs proches découvrent qu’ils sont eux aussi porteurs de deuils non résolus qui les empêche de s’ouvrir pleinement à l’autre. « Les deuils non résolus de la vie pèsent sur nous comme des valises trop lourdes, nous empêchant de vivre pleinement notre vie et d’accéder à l’amour inconditionnel. »
Le parcours psychologique des mourants, qu’elle a décrit dans son premier ouvrage, s’observe en réalité à l’occasion de toutes les pertes de la vie. Choc, déni, tristesse, marchandage, dépression et acceptation sont les étapes à franchir pour surmonter diverses autres épreuves de notre existence. Élisabeth est amenée à faire ses séminaires dans le monde entier et les adapte à d’autres univers que la médecine. C’est ainsi qu’elle va dans une prison écossaise ou détenus et surveillants découvrent ensemble que le crime puise toujours son origine dans une blessure faite au criminel, et que les mâtons ne sont pas exempts de ses blessures. Les rapports entre eux s’en trouvent ensuite considérablement améliorés. Elle va aussi en Afrique du Sud, en plein apartheid, faire des séminaires « black and white ».
Et pour ceux qui n’auraient pas les moyens de venir à ces séminaires ? EKR, infatigable lorsqu’il s’agit de soulager des mourants, propose : « Afin d’éviter justement toute discrimination sociale et de permettre à chacun, quels que soient ses revenus, de se joindre à nous, j’ai créé une sorte de fond d’entraide, alimenté essentiellement par le produit de la vente aux enchères… des écharpes que je tricote lors de mes déplacements en avion ! Oui. Chaque écharpe vendue permet de couvrir les frais d’inscription d’au moins un grand malade lequel va ensuite la porter avec lui jusqu’au bout ; après quoi elle passe dans les mains de quelqu’un d’autre, et ainsi de suite, assurant de la sorte la continuité entre le présent et le futur... »
Abusée par un médium
Élisabeth est persuadée que la mort n’est qu’un passage d’un monde vers un autre et elle veut percer ce mystère. Aveuglée par ce désir, elle part en Californie et collabore avec un médium pour l’aider à prouver la réalité de l’au-delà. Elle mettra du temps à comprendre que le médium n’était en fait qu’un escroc mettant en scène des phénomènes. Le monde scientifique s’éloigne alors totalement d’EKR que l’on dit devenue folle. Trop souvent absente du foyer, son mari Emmanuel, ne parvient pas à la retenir et il demande le divorce.
Toujours disponible
Pour ceux qui souffrent, elle ne peut se résoudre à se montrer moins disponible. Combien de rencontres a-t-elle fait, simplement dans un aéroport, entre deux avions ? On la reconnaît, elle est simple et très accessible. On vient lui confier ses douleurs, ses angoisses. Elle prend le temps d’écouter, elle comprend, elle apaise, elle incite à venir dans ses séminaires pour aller plus loin.
C’est le cas par exemple de Paul et Cheryl dont la rencontre est relatée dans son ouvrage La mort, porte de la vie. Élisabeth était à l’aéroport de San Francisco, après avoir donné trois jours de conférences en Californie du Nord, elle était exténuée et presque aphone. Alors qu’elle attendait sa carte d’embarquement au guichet, un jeune couple s’approche et demande timidement à lui parler. L’homme a l’air totalement effondré et c’est sa femme qui raconte « qu’ils venaient, coup sur coup, de perdre leur fils de 4 ans, emporté par une anémie fulgurante en 3 semaines, et d’apprendre que leur fille de 13 ans était atteinte d’un cancer généralisé. L’horreur absolue. Ils touchaient le fond de la détresse et ils ne savaient plus à qui s’en remettre…
L’heure tournait. Les passagers s’apprêtaient à embarquer. J’ai alors prié ; oui, j’ai invoqué la miséricorde divine : « Seigneur, accordez-moi une heure, juste une heure avec ces malheureux ! » Et le Ciel m’a exaucée. J’ouvrais la bouche pour répondre à Cheryl, quand on a annoncé que le vol était retardé de soixante minutes environ… J’ai remercié la Divine Providence, et nous sommes allés nous asseoir tous les trois sur une banquette. »
Quelque temps après, le couple viendra faire une première session dans le centre de soin de Shanti Nilaya, puis ils y reviendront une deuxième fois, accompagnés de leur fille Kamala. Quelques semaines plus tard, alors qu’Élisabeth se trouvait à 500 km d’eux, elle n’hésitera pas à sauter dans un avion pour accompagner la jeune fille jusqu’au dernier moment et soutenir ses parents.
Devant tant de demandes, elle sera vite été obligée de mettre en place une équipe d’assistants et des cycles de formation à l’animation, afin de prendre progressivement sa relève lors des séminaires.
Un dernier engagement auprès des personnes séropositives
Vers la fin des années 1980, sensibilisée par l’épidémie de Sida, elle projette de faire construire un orphelinat destiné aux enfants de parents morts du virus. Elle se démène à la recherche de fonds, de matériels et de bonnes volontés mais le projet n’aboutit finalement jamais. En effet, son voisinage, de peur qu’elle n’attire des toxicomanes et des homosexuels, s’oppose violemment à ce projet. Le Klu Klux Klan va même jusqu’à tirer sur sa maison pour l’en dissuader. Sa ferme est incendiée et elle perd toute sa correspondance et ses souvenirs.
Une vie trépidante
Son rythme de vie plus qu’effréné et une consommation abusive de la cigarette nuiront gravement à sa santé. EKR est victime de plusieurs accidents vasculaires cérébraux qui finiront par la laisser handicapée. Elle se rapproche alors de son fils qui vit en Arizona. Ses dernières années seront difficiles, entre dépit et colère, devant sa perte d’autonomie.
Après avoir écrit un dernier et magnifique ouvrage avec son psychothérapeute, David A. Kessler, Sur le chagrin et le deuil, elle s’éteindra en août 2004, à l’âge de 78 ans, en compagnie de son fils Kenneth et de sa fille Barbara.
La spiritualité qui l’anime
Comme nous l’avons dit en introduction, Élisabeth Kübler Ross n’était pas spirite, mais elle était animée d’une foi sincère et ardente qui lui a donné la force et l’énergie de se rendre disponible pour des milliers de mourants de par le monde. Elle est certainement celle qui a assisté, avec amour et compassion, le plus grand nombre de passages.
Elle ne se disait pas d’une religion ou d’une autre car, pour elle, cela n’avait aucune importance. Par contre, elle reconnaissait prier continuellement, partout, à chaque instant de la journée.
Hormis le fait qu’elle pousse chacun à oser le face à face avec les mourants, sans en avoir peur, elle ne fait pas de grandes révélations mais se « contente » de mettre en pratique quelques vérités essentielles, communes à toutes les cultures et religions. Avec son petit accent suisse caractéristique, elle se plaît à répéter que « La mort, comme la naissance, sont deux étapes naturelles qui jalonnent l’existence » et qu’il ne faut donc pas en avoir peur. « Ceux qui ont la force et l’amour de s’asseoir avec un patient mourant dans le silence qui va au-delà des mots saura que ce moment n’est ni douloureux, ni effrayant, mais un arrêt paisible du fonctionnement du corps. » Elle écrira dans La mort est un nouveau soleil que "L'expérience de la mort est identique à celle de la naissance. C'est une naissance dans une autre existence".
Elle ne minimise pas pour autant la mort et reconnaît la difficulté à l’accepter : « Mourir est difficile et le restera toujours, même quand nous aurons appris à accepter la mort comme partie intégrante de la vie, parce que mourir, c’est abandonner la vie terrestre. Mais si nous pouvons apprendre à voir la mort dans une nouvelle perspective, à la réintroduire dans nos vies pour qu’elle y devienne un compagnon attendu et non plus un étranger redouté, nous apprendrons du même coup à donner sens à nos vies, appréciant pleinement notre finitude et les limites du temps que nous avons à passer ici. »
Se réincarner pour les leçons de la vie
« Ce n’est pas mourir qui est difficile, mais vivre ». Pour elle, la vie est une épreuve où nous nous devons d’apprendre les leçons qui nous sont envoyées.
Dans Mémoires de vie mémoires d’éternité, p 246, elle nous parle du libre-arbitre, exactement comme un spirite aurait pu le faire : « Nous passons tous par des moments de lutte dans la vie. Certains combats sont capitaux, d’autres semblent de peu d’importance. Mais, quels qu’ils soient, ils représentent les leçons que nous devons tirer de l’existence, si telle est notre volonté. Pour avoir une belle vie - et donc une belle mort - je vous demande instamment de faire vos choix dans la perspective de l’amour inconditionnel, en vous posant chaque fois cette question : “Quel service vais-je ainsi pouvoir rendre ? ”La liberté de choisir est la liberté que Dieu nous a donnée : la liberté d’évoluer et d’aimer. »
Cette notion de responsabilité et de libre arbitre revient souvent chez elle, comme chez un spirite : « Je crois que nous sommes les seuls responsables de nos choix et nous devons accepter les conséquences de chaque acte, chaque parole et chaque pensée tout au long de notre vie. »
Cependant la pensée d’Élisabeth diffère de la nôtre, elle pense que la réincarnation ne se fait que si la personne n’a pas fini sa mission sur terre, alors que pour nous, spirites, la réincarnation est systématique, et sur de nombreuses vies, avant de pouvoir accéder à un autre plan. « Mon travail avec les mourants m’a aussi aidée à trouver ma propre identité religieuse, à savoir qu’il y a une vie après la mort et à savoir que nous renaîtrons un jour pour terminer les tâches que nous n’aurons pas pu ou voulu terminer dans cette vie. C’est aussi dans ce contexte que je commence à voir le sens de la souffrance et à comprendre pourquoi il faut même que de jeunes enfants meurent. »
Il n’en demeure pas moins que, malgré cette nuance, ses pensées sont souvent sages et belles : « Les leçons d’apprentissage sont un peu comme atteindre la maturité. Vous n’êtes pas tout à coup plus heureux, riches ou puissants, mais vous comprenez le monde qui vous entoure mieux et vous êtes en paix avec vous-même. Tirer les leçons de la vie ne consiste pas à rendre votre vie parfaite, mais à voir la vie comme elle était censée être. »
Ses expériences mystiques
Dès 1972, Élisabeth s’intéresse aux expérimentations sur le voyage astral de Robert Monroe et réalise ses premières expériences de sorties hors du corps.
Nous avons vu qu’elle avait pu, en début de carrière, recevoir la parole de ceux qui venaient de vivre des expériences de mort imminente. Plus tard, elle a, elle aussi, l’occasion de vivre directement, plusieurs fois, ces expériences et de voir le « fameux tunnel » et cette lumière dont tant de malades lui avaient parlé.
Elle précise : « Dans cette présence que beaucoup appellent Christ ou Dieu, Amour ou Lumière, vous réalisez que toute votre vie ici-bas n’est qu’une école par laquelle vous devez passer, que vous devez y apprendre certaines choses et sortir victorieux de certaines épreuves. Quand vous avez terminé le programme et réussi les examens, vous pouvez rentrer. »
Avec le temps, à force de côtoyer tant de mourants, son discours se spiritualise. Elle insiste sur les messages de vie reçus des mourants. Fortifiée par son expérimentation, elle va de plus en plus loin dans l’expression de ses croyances concernant l’au-delà, l’existence des anges-gardiens et sa foi en Dieu.
EKR reconnaît avoir beaucoup appris des enfants, particulièrement ceux de moins de dix ans, car ils n’ont pas eu le temps de rentrer dans le moule sociétal et restent donc beaucoup plus libres dans leur propos comme dans leurs ressentis. C’est ainsi que, lorsqu’ils sont hospitalisés après un grave accident de la route, ils savent, spontanément, lequel des autres membres de la famille vient de décéder. Elisabeth dispose de nombreux cas où les mourants, ignorant le décès d’un autre, disent cependant l’avoir vu dans le comité d’accueil céleste.
Dans La mort est une question vitale, Élisabeth Kübler-Ross va plus loin et nous parle de fluides. « Ainsi, tout en enseignant, je poursuivais ma pratique et mon travail sur moi-même. Et les expériences mystiques ont surgi, toujours plus nombreuses, témoignant d’un accord profond avec mon moi spirituel, intuitif, omniscient et ultra-clairvoyant. J’ai pu également entrer en contact avec ces énergies venues d’un monde de pure fluidité, énergies qui nous entourent en permanence et attendent l’occasion de nous transmettre une connaissance et une orientation, afin de nous aider à comprendre le sens de la vie et la signification de notre destinée personnelle – afin que nous puissions accomplir cette destinée dans le cours d’une seule vie terrestre, sans devoir revenir sur terre pour y réapprendre les leçons que nous n’avons pas su retenir dans cette existence. »
Le refus de l’euthanasie
Élisabeth se prononce contre l’euthanasie. Après toutes ces années passées à écouter des mourants, avec beaucoup d’amour et une forte volonté de les soulager, elle comprend qu’il est nécessaire d’accompagner mais pas d’abréger. Peu de demandes sont faites dans ce sens dans ses rencontres.
La fin de vie est souvent insupportable à voir et on en conclue donc, rapidement, qu’elle est insupportable à vivre. Il est plus souvent question d’abréger l’anxiété des vivants face à la mort que la souffrance du mourant lui-même. D’ailleurs, sur plus de vingt ans d’expérience, pendant lesquelles elle a écouté des milliers de mourants, un seul a exprimé sa volonté de mourir et cela lui paraissait totalement incompréhensible.
Le vieillard ou le grand malade qui, réellement, n’en peut plus de souffrance mais dont le corps refuse « absurdement » de mourir a peut-être simplement un « travail à achever » comme dit EKR. « Rien ne nous autorise à abréger la vie de quelqu’un. Rien ; Ce serait du vol.»
Forte de son expérience, elle ajoute « Aucun mourant ne vous demandera une piqûre si vous le soignez avec amour et si vous l’aidez à régler ses problèmes en suspens. » Il faut vivre sa mort jusqu’au bout, faute de ne pas accomplir totalement sa mission, avec tout ce qu’elle supposait de compréhension et de pardon. Lorsqu’on lui demande ce qui arriverait si la vie était abrogée trop tôt, elle répond très clairement : « Eh bien, il lui faudrait revenir, se réincarner, pour reprendre le même travail, encore et encore, jusqu’à ce qu’il y soit parvenu et puisse passer à un autre niveau de conscience. »
Dans La mort, porte de la vie, elle consacre un chapitre à notre destinée ici-bas et revient sur le problème de ceux qui ont mis fin à leurs jours trop tôt : « De mes recherches sur la vie dans l’au-delà, il ressort en effet que les gens qui ont mis fin à leurs jours, s’ils ne sont nullement damnés, comme on le prétend souvent, perdent par contre, tout le bénéfice de leur expérience acquise ici-bas, et qu’il leur faut par conséquent tout recommencer à zéro et se réincarner en quelqu’un d’autre pour en repasser, avec généralement plus de difficultés que la première fois, par les mêmes épreuves. Loin de les châtier, Dieu leur octroie au contraire par-là, une seconde chance, si tant est que nul ne peut revenir à Lui, à la Source dont nous provenons tous, sans avoir cherché à tirer le meilleur profit de son séjour sur Terre…
Nous sommes au monde pour nous réaliser harmonieusement sur tous les plans, physique, intellectuel, affectif et spirituel. Dieu nous a créé perfectibles, et il nous a donné les moyens de profiter des multiples richesses de l’existence. Seulement, quand on n’a pas su - ou voulu – saisir sa chance et que l’on reste prisonnier de tout un ensemble de peurs, de chagrins et de hontes, bref, quand on a été incapable d’achever sa mission et d’accomplir son destin ici-bas, on est alors amené à se réincarner et à parcourir un nouveau cycle.
On se fait généralement toutes sortes d’idées fausses à ce sujet. La réincarnation n’est pas assimilable à un châtiment, mais au contraire à une véritable bénédiction. Par un effet de la grâce divine, c’est là une seconde chance d’apprendre, de se réaliser, et d’avancer sur la voie de la perfection, afin de pouvoir ensuite revenir auprès du Créateur. »
Un message d’amour et d’espoir commun
Ainsi, il y a peu de différences entre le discours d’EKR, qui se veut libre et indépendante, et les propos spirites. Sa connaissance sur l’écoute des mourants ainsi que ses liens intenses avec ses anges, nous rapprochent d’elle sur bien des points.
On y retrouve bien les notions essentielles de libre-arbitre, responsabilité, prières, fluides, objectif divin, nécessité de la douleur. On retrouve aussi de beaux mots de réconfort et de consolation, d’espoir et d’amour.
Ainsi, dans Leçons de vie, on lira : « L’univers est concerné par ce que vous êtes et il introduira dans votre existence, dans n’importe quelle situation, à n’importe quel moment, ce dont vous avez besoin pour devenir vraiment vous-même. La clé de votre équilibre réside dans la confiance et la patience.
Apprenez à entrer en contact avec le silence en vous-même, en sachant que toute chose dans la vie a une fin. Il n’existe aucune erreur, aucune coïncidence, tous les événements sont des bénédictions qui nous sont données pour en tirer des leçons. »
Et s’il n’y avait qu’un message à retenir de tout ce travail pour son prochain, il serait incontestablement pour cet amour inconditionnel vers lequel elle n’avait de cesser de vibrer.
Nous pouvons dire avec elle : « L’amour est vraiment la seule chose que nous pouvons posséder, conserver et emporter avec nous.»
La Genèse selon le spiritisme, le dernier ouvrage d’Allan Kardec
Il constitue l’un des cinq livres fondamentaux du spiritisme. Il est le résultat d’un travail de synthèse. Allan Kardec le mit en forme et le publia pour la première fois à Paris, en janvier 1868, soit un peu plus d’un an avant sa mort en mars 1869. Après avoir établi les bases théoriques et pratiques de la doctrine, il lui restait encore à interpréter l'Ancien et le Nouveau Testament selon le spiritisme.
Dans cet ouvrage, le codificateur concilie la science et la religion, il avance des arguments pour démontrer qu’à la lumière du spiritisme, les histoires bibliques sont explicables scientifiquement. Durant des siècles la science a été contrôlée par la Bible et s’est adaptée aux textes sacrés. Aujourd’hui, grâce à la méthode expérimentale, c’est la Bible que l’on contrôle par la science et dans un monde, qui demande beaucoup d’explications, toutes ces preuves ne peuvent que servir l’intérêt même des religions. Le spiritisme fait appel à la logique et à la raison et il est le fruit de l’enseignement des Esprits. Très souvent, les découvertes scientifiques viennent conforter les thèses spirites.
Mais, tout d’abord la genèse qu’est-ce que c’est ?
Pour faire court, c’est le récit des origines qui commence par la création de l’univers en 5 jours, puis l’humanité apparait le 6ème jour. Il est incarné par Adam et Eve qui forment le premier couple duquel nous serions tous issus et enfin la création se termine par un repos sabbatique, apprécié de tous, le 7ème jour. Dans ce récit Dieu est présenté comme le créateur de toute chose.
Dans tous les milieux, les pensées ont à ce jour fortement évoluées mais cette hypothèse est toujours soutenue aujourd’hui par un mouvement créationniste qui refuse toute explication scientifique de ces phénomènes. Pour démontrer que les textes religieux sur la genèse ne peuvent être interprétés à la lettre, Allan Kardec s’appuie sur les découvertes scientifiques en astronomie, en géologie et en biologie. En se basant sur nos connaissances actuelles, notre terre est vieille de 4.6 milliard d’années et suite à une lente évolution, l’homme est apparu, il y a environ 7 millions d’années. C’est d’ailleurs à l’époque de Kardec que Darwin en 1859 publie sa théorie sur l’origine des espèces.
L’auteur met en parallèle les textes religieux, les connaissances scientifiques et la vérité spirite tout en privilégiant la toute-puissance Divine. Plus facile à lire qu’un « que sais-je », il met à la portée et à la compréhension de tous, les mystères de la création des planètes, l’évolution de notre terre, la naissance des êtres organiques et l’incarnation de l’homme. C’est le raisonnement rationnel de la pensée spirite qui fait le lien entre science et religion, sur la création de notre monde et de notre humanité, ce qui permet d’apporter toute la lumière sur les textes controversés de la genèse. Pour comprendre l’évolution de notre monde, Kardec a pris en compte les rapports entre le principe spirituel et le principe matériel. Il met en avant la nature de l’âme, sa création à l’état de simplicité et d’ignorance, son union avec le corps physique et sa marche progressive à travers des existences successives. Il rappelle que c’est notre libre arbitre qui nous permet de choisir entre le meilleur et le pire et ainsi de gouverner notre vie.
Grâce à ces lumières apportées sur nos origines, l’homme sait désormais d’où il vient, où il va, pourquoi il est sur la terre et pourquoi il souffre. Il sait aussi que son avenir est entre ses mains.
A vous de faire les bons choix.
Les miracles
Dans sa définition, un miracle désigne un fait extraordinaire, dépourvu d'explication scientifique. Il est alors vu comme surnaturel et attribué à une puissance divine. Il est accompli soit directement, soit par l'intermédiaire d'un serviteur de cette divinité. Dans le langage actuel, un miracle est devenu un fait non encore expliqué ou encore un événement heureux de la vie auquel on ne s’attendait pas ; très peu de personnes voient l’intervention de Dieu dans ces phénomènes extranaturels. Nous allons voir que le spiritisme apporte une nouvelle fois des explications claires et précises à ces manifestations qui se rattachent à l’existence des Esprits et à leur intervention dans le monde matériel.
Nous sommes entourés en permanence de ces êtres dont l’influence est constante aussi bien sur le plan matériel que sur le plan moral de notre humanité. Pour bien comprendre les miracles et notamment les guérisons, il faut avoir une idée précise de ce qui appartient au surnaturel et qui n’a pas de fondement, de ce qui est régi par les lois du principe spirituel et qui peut être reproduit à volonté. Les phénomènes spirites consistent dans les différents modes de manifestations de l’âme incarnée ou pas dans un corps physique.
La science a démontré que notre monde terrestre et tout ce qui le compose, y compris l’être humain, a été formé par la condensation du fluide cosmique universel dans lequel nous baignons tous, les incarnés comme les désincarnés. Ce lien, qui relie les morts et les vivants, est le périsprit ou corps fluidique des Esprits. Ce périsprit est une condensation du fluide universel autour d’un foyer d’intelligence qui est l’âme. Le corps physique et le corps fluidique ont donc leur origine dans le même principe du fluide universel, l’un étant plus condensé pour former notre matière, l’autre plus éthéré et plus difficilement perceptible à nos sens.
Durant l’incarnation, le périsprit est intimement lié au corps physique ce qui fait que toute intervention du monde spirituel sur notre périsprit aura une influence sur notre corps physique.
Les Esprits agissent sur notre monde à l’aide de la pensée et de la volonté. La pensée et la volonté sont aux Esprits ce que la main est à l’homme. Ils peuvent ainsi manipuler toutes sortes de fluides selon leur degré d’élévation. D’autre part, notre périsprit ayant les mêmes capacités que celle de l’Esprit libre, nos pensées et notre volonté imprimeront une action sur le plan spirituel. Suivant l’intensité de nos pensées et la force de nos convictions, nous pouvons donc, nous aussi, intervenir dans le monde des Esprits. C’est cette interaction entre nos deux mondes et les propriétés du périsprit qui permet l’accomplissement de faits considérés comme extraordinaires car ils échappent encore aux connaissances de nos scientifiques.
Le périsprit est le trait d’union entre la vie corporelle et la vie spirituelle ; c’est par lui que l’Esprit incarné est en continuel rapport avec les Esprits ; c’est par lui, enfin, que s’accomplissent en l’homme des phénomènes spéciaux, qui n’ont point leur cause dans la matière tangible et qui pour cette raison semblent surnaturels. C’est dans les propriétés et le rayonnement du fluide périsprital qu’il faut aller chercher la cause des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes ou à Fatima, les phénomènes de bilocation, ou encore les guérisons de maladies dites incurables.
Vous trouverez également dans cet ouvrage les explications de tous les miracles effectués par Jésus, Esprit supérieur au périsprit d’une infinie pureté. L’âme constamment dégagée de son corps physique, il devait vivre plus de la vie spirituelle que de la vie corporelle, il dominait la matière, maitrisait tous les fluides et puisait son inspiration directement à la Source divine.
Les prédictions
Qui n’a pas souhaité à un moment ou un autre connaître l’avenir de sa vie ou des évènements. Les exemples de prédictions réalisées sont nombreux, les erreurs aussi, alors l’avenir existe-t-il et quelle est la clé de ce phénomène ? Le spiritisme peut-il répondre à cette question ?
Pour bien comprendre, prenons un exemple. Supposons un homme placé sur une haute montagne et considérant la vaste étendue de la plaine. En bas, un marcheur qui ne voit que le bout de ses chaussures et qui découvre à chaque pas les difficultés du terrain. Celui qui est en haut pourra prédire les embuches, les épreuves que va rencontrer le marcheur qui avance dans l’inconnu. Tout ce qui va arriver au marcheur est le présent pour l’homme de la montagne.
Sortons maintenant des choses purement matérielles.
Les Esprits sont comme l’homme de la montagne, l’espace et la durée s’effacent pour eux, mais l’étendue et la précision de leur vision sont proportionnées à leur degré d’évolution dans la hiérarchie spirituelle. Ainsi un esprit peu évolué s’attachera plus facilement avec une voyante de quartier qui vous échangera ses visions de l’avenir contre quelques dizaines d’euros. Ces Esprits, à la vue restreinte, ne pourront donner que des informations imprécises et limitées dans le temps. Ce voyant peut également capturer une pensée qui n’est peut-être qu’un projet ou un désir qui n’aboutira jamais. Tout ceci explique les nombreuses erreurs d’appréciation.
Par contre, les Esprits d’ordre supérieur, comme l’homme sur la montagne, ont une vision de notre monde de plusieurs siècles voire de plusieurs milliers d’années, ils voient ainsi tous les évènements de notre humanité. Ils voient simultanément le commencement et la fin de la période. Tous ces évènements qui, dans cet espace-temps, sont l’avenir de l’homme, sont le présent pour l’esprit évolué. Ces Esprits avancés s’adresseront alors à des hommes ayant une mission spécifique à accomplir sur notre terre. Ce seront des hommes de sciences qui devront faire aboutir une invention nécessaire à notre évolution, des médiums humbles et désintéressés qui apporteront de nouvelles connaissances sur le monde spirituel ou encore les prophètes qui donnent une direction à l’évolution de notre monde.
Il y a un autre élément qu’il faut prendre en compte dans les phénomènes de voyance : c’est le libre arbitre. L’homme a toujours le choix entre un chemin ou un autre à tout moment de sa vie.
Chacun est l’artisan de son propre futur et notre avenir sera la conséquence de nos actions présentes ou passées. Pour ce qui concerne les évènements qui touchent aux intérêts généraux de l’humanité, ils sont réglés par la main de Dieu et ce qui doit s’accomplir le sera. Si un homme chargé par la providence d’accomplir une mission fait défaut, un autre sera désigné. Le défaillant en perdra le bénéfice et assumera la responsabilité des retards dû à sa négligence ou à son mauvais vouloir, mais la prédiction s’accomplira. De la même manière, il est difficile de prévoir la date d’un évènement car cela dépend également de la détermination de l’individu à effectuer son ouvrage. Il y a donc beaucoup de critères à prendre en compte pour la lecture du futur et les prédictions trop détaillées ne peuvent offrir des certitudes. La seule chose dont vous pouvez être sûr, c’est que votre vie actuelle est le reflet de vos vies passées et que dans vos actes du présent vous préparez votre avenir.