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Bulletin 43 - Décembre 2010
Bulletin 43 - Décembre 2010
Sommaire

Editorial

Une doctrine, une philosophie, une vérité peut-elle renaître de ses cendres sur des faits passés. Les phénomènes spirites dont a été témoin, comme beaucoup d’autres, le scientifique Russel Wallace l’ont convaincu de la survivance de l’âme principe intelligent de l’être humain. Toutes ces démonstrations ont apporté un grand espoir à l’humanité ainsi que des lois morales déjà mises en valeur il y a 2000 ans à l’aube de l’ère chrétienne. Nombreux sont les témoignages lointains qui corroborent ces faits qu’un spirite engagé comprend sans même en avoir été témoin. Mais le cœur des hommes ne s’éveille à cette réalité que très progressivement. De même que l’évolution des formes de la vie ont amené l’espèce humaine à se redresser pour acquérir petit à petit une posture droite, de même l’âme incarnée ou non doit subir cette évolution qui doit l’amener à s’éveiller dans l’humilité et le travail à la compréhension de son prochain. Certain aujourd’hui contredise l’évolution selon Darwin, c’est dire le chemin qu’il reste à parcourir avant que notre société accepte l’idée d’un monde spirituel complément de notre monde physique. Mais la pensée de l’homme vers le progrès le pousse à agir dans ce sens afin qu’il trouve enfin son équilibre.

Gilles Fernandez

2010 en Espagne, 6ème congrès spirite mondial

Spirite de fraîche date, je lisais sur mon ordinateur les News du mois quand mes lointaines origines espagnoles furent attirées par les couleurs du drapeau Espagnol : «le drapeau Ibère dans notre bulletin ?» Le voici qui m’annonce le 6ème Congrès Mondial Spirite, à Valence, en Espagne, du 10 au 12 octobre de cette année.

Je dois y aller !… J’ai donc acheté mon bono de servicio (bon de réservation) et les organisateurs du congrès ont brillamment choisis les logements pour ces trois nuits. Vivement l’approche de ce rendez-vous, le dimanche à 9h30 dans le hall de la foire internationale de Valence.
Concomitamment à ce congrès sur le site de la Feria de Valencia s’est déroulée «La fête du livre spirite, Espagne 2010» avec de nombreux ouvrages spirites édités en plusieurs langues par les Editions du Conseil Spirite International (EDICEI) dirigées par la Fédération Spirite Brésilienne (FEB).
Auteur, conseillère, thérapeute et conférencière au congrès, la nord américaine Carol Bowman était présente pour le lancement de son livre traduit en espagnol Les vies passées des enfants. Cet écrivain est connu pour ses études de cas sur la réincarnation. Elle a étudié de quelle manière les enfants peuvent être affectés par leurs vies antérieures. Elle soutient la thèse que la réincarnation n’est pas un concept abstrait religieux ou une philosophie mais un phénomène naturel. Comprendre les liens entre les vies passées et la réalité actuelle conduit à une profonde réflexion personnelle à la fois spirituelle et pratique.  Le congrès spirite en Espagne Dès mon arrivée, je fus stupéfait du nombre d’adhérents à la doctrine spirite, qui comme moi, se dirigeaient dans la file d’attente correspondant à leur numéro de réservation pour retirer leur pass. Je tiens à adresser un grand bravo aux organisateurs, tout était parfait.
L’Espagne a déjà accueilli le premier grand congrès spirite international qui eu lieu du 8 au 13 septembre 1888 à Barcelone ainsi que le dernier qui se déroula avant la guerre civile espagnole en 1934.
C’est suite à la création du conseil spirite international le 28 novembre 1992 sous l’influence de la puissante Fédération Spirite Brésilienne que ces réunions rassemblant les fédérations spirites de nombreux pays ont repris.
Le mouvement spirite espagnol a connu ses heures de gloire comme beaucoup de pays européens à la fin du XIXème siècle et notamment après un événement qui s’est déroulé le 9 octobre 1861. A la demande d’un libraire établi à Barcelone, Allan Kardec expédia 300 livres spirites en Espagne. L’évêque de Barcelone fit confisquer puis brûler ces ouvrages sur la place publique car jugés pernicieux pour la foi catholique. Cet autodafé fit grand bruit en Espagne et une énorme publicité pour la cause spirite qui put asseoir son développement. La Federacion Espirita Espanol compte aujourd’hui plus de vingt centres spirites et quelques centaines d’adhérents.
Lorsque nous accédions au hall du congrès, on nous fit cadeau d’une serviette à l’effigie du congrès comprenant un fascicule détaillant le déroulement des conférences. Mais ce que je ne savais pas encore, c’est que la langue officiellement parlée durant le congrès sera … le portugais ! Le premier congrès de la nouvelle ère spirite s’est déroulée au Brésil en 1995, ont suivi le Portugal (1998), le Guatemala (2001), la France en 2004, pour le bicentenaire de la naissance d’Allan Kardec, la Colombie (2007) et enfin l’Espagne cette année.
Ces rencontres se déroulent tous les trois ans, en alternance entre la vieille Europe et les Amériques, dans l’attente que d’autres continents puissent se joindre à cette table tournante. Le 6ème congrès spirite Nous étions 19 Français, quelques Européens du nord, des Espagnols, et beaucoup, beaucoup, beaucoup de Brésiliens.
Malgré une traduction parfois maladroite, nous arrivions tous à suivre les exposés. Mais quelle ambiance ! Les gens avaient dans les yeux cette affectueuse amitié qui met à l’aise, celle qui vous fait regarder votre voisin comme une vieille connaissance. La fraternité présente nous baignait dans une mer d’amour.
Tous les participants s’accordent à dire que dans un congrès d’une telle intensité règne un climat de grande compréhension. Une harmonie vibratoire se crée entre tous les incarnés présents qui résonne dans le monde spirituel. Les vibrations des guides spirituels et des désincarnés en accord avec nos pensées s’additionnent créant un état de bien-être et une disposition favorable pour assimiler les enseignements donnés par les conférenciers. A l’instar de nos réunions d’aide spirituelle, d’autres désincarnés se rapprochent pour bénéficier de manière positive des bonnes énergies et de l’enseignement.
Cette année 2010 correspond au centième anniversaire de la naissance de Chico Xavier. Aussi, au soir de ce dimanche, nous avons eu le privilège de voir, en avant première, le film NOSSO LAR sorti au Brésil en septembre dernier et qui a connu un succès retentissant. Ce fut un moment juste incroyable. Tous, nous connaissions le livre, et pourtant nous étions tous, une nouvelle fois, émus et profondément touchés par l’itinéraire d’André Luiz.
Durant ces trois jours, 16 conférenciers se sont succédés sur le thème «Nous sommes tous des Esprits immortels». Les intervenants nous ont offerts une vision d’espérance et de félicité pour l’avenir de l’être humain en mettant en valeur sa véritable nature, celle de l’Esprit. L’ensemble des conférences devraient être disponibles prochainement sur le site internet du CEI. Cinq d’entres elles m’ont particulièrement intéressé :
- Carol Bowman - Évidences scientifiques de la réincarnation.
- Jorge Berrio - La construction de la Paix à la lumière de l’immortalité de l’Esprit.
- Sergio Felipe de Oliveria - Médiums et Médiumnité.
- Vanessa Anseloni - Fondements de la philosophie spirite.
- Carlos Roberto Campetti - Éducation de l’Esprit.
Si vous souhaitez visionner certaines conférences, 4 dvd sont disponibles au centre, dans la vidéothèque, mais il n’y a pas encore de sous-titrage français. Chaque intervenant, à sa manière, nous a fait partager ses idées, mais à chaque fois avec une grande profondeur de réflexion. Ils savent mettre des mots sur ce que tout le monde ressent. Combien de fois me suis-je dis : «Ah oui, c’est vrai ça !».
La majeure partie de la soirée du lundi fut réservée en hommage à Chico Xavier. Mardi, en début d’après midi, le congrès a été déclaré terminé. Mais personne ne bougeait. Une émotion énorme caressa le fond de nos gorges. Les uns assis retenant leur larmes, d’autres debout se congratulant avec beaucoup de chaleur. C’était une grande réunion de famille qui s’achevait, et la séparation était douloureuse.
Cet événement qui a réuni dans cette ville de Valence des milliers de sympathisants de la doctrine spirite a été une précieuse opportunité de se voir ou de se revoir entre frères partageant la même philosophie. Ces rencontres sont un creuset d’échanges, d’expériences et d’idées au bénéfice de chacun. Cette manifestation nous a permis d’intensifier nos convictions et nos motivations pour la réalisation du travail de diffusion du spiritisme dans nos centres. C’est dans ces moments que nos guides spirituels profitent de notre état de bonne entente et de réceptivité pour nous donner l’inspiration et la force de continuer. Les Esprits qui organisent et préparent cette connaissance dans l’au delà ont besoin de ces rencontres fraternelles sur notre plan pour fortifier nos âmes et nous inspirer de bonnes pensées.

Mon premier congrès spirite mondial me manque déjà, vivement le prochain !!!
Pascal

 Pascal au congrès

La typtologie alphabétique

Les premières manifestations intelligentes ont été obtenues par des coups frappés. Les Esprits se sont servis pour cela de médiums à effets physiques qui sont plus aptes à produire ces phénomènes matériels. Timoléon Jaubert (1806-1893) fit partie de ceux-ci, parcours de cet homme atypique...

Sa fonction de vice président du tribunal civil de Carcassonne et son grade de chevalier de la légion d'honneur n'empêchent pas Timoléon Jaubert de siéger en bonne place parmi les pionniers du spiritisme. Contemporain d'Allan Kardec, avec qui il n'a que deux ans d'écart, Jaubert devient président honoraire de la société spirite de Bordeaux où il se distingue, comme nous le verrons plus loin, par de grandes facultés médiumniques mais aussi par son investissement moral et physique pour la doctrine spirite alors balbutiante. Timoléon Jaubert

Des poésies dictées par un Esprit frappeur

«M. Jaubert est un de ces hommes qui peuvent servir d'exemple aux autres ; c'est un vrai spirite, simple, modeste et bon, plein de dignité et d'abnégation ; calme et grave comme tout ce qui est grand ; sans orgueil et sans enthousiasme, qualités essentielles à tout homme qui se fait l'apôtre d'une doctrine, et qui attache son nom aux courageuses professions de foi qu'il envoie aux faibles et aux timides.» Ce portrait, extrait d'une lettre reproduite textuellement dans la Revue Spirite de juin 1863, illustre un article intitulé Un Esprit couronné aux jeux floraux dans lequel nous apprenons «que l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse avait rendu son jugement sur le mérite des pièces de poésie admises au concours de 1863. Soixante-huit concurrents se sont présentés pour la fable ; deux fables ont été remarquées : l'une a obtenu le premier prix (la Primevère) ; l'autre a été mentionnée avec éloge au procès-verbal. Or, ces deux pièces, me dit M. Jaubert, appartiennent toutes deux à son Esprit familier.» On s'étonnera plus encore d'apprendre que ces poésies sont dictées non pas par psychographie comme on pourrait s'y attendre, mais par typtologie, c'est à dire au moyen de coups frappés, beaucoup plus en usage à cette époque.
Suit le commentaire d'Allan Kardec sur l'évènement, dont nous tirons l'extrait suivant : «Quelques personnes pourraient s'étonner que M. Jaubert n'ait pas confondu les adversaires du spiritisme en proclamant séance tenante, et devant la foule assemblée, la véritable origine des fables couronnées.
S'il ne l'a pas fait, la raison en est bien simple : c'est que M. Jaubert est un homme modeste qui ne cherche point le bruit, et qui par-dessus tout a du savoir-vivre. Or, parmi les juges il s'en trouvait probablement qui ne partageaient pas ses opinions touchant les Esprits ; c'eût donc été leur jeter publiquement à la face une sorte de défi, un démenti, procédé indigne d'un galant homme, nous disons plus, d'un vrai spirite qui respecte toutes les opinions, même celles qui ne sont pas les siennes. Qu'eût produit cet éclat ? Des protestations de la part de quelques assistants, du scandale peut-être. Le Spiritisme y aurait-il gagné ? Non, il aurait compromis sa dignité. M. Jaubert, ainsi que les nombreux spirites qui assistaient à la cérémonie, ont donc fait preuve d'une haute sagesse en s'abstenant de toute démonstration publique ; c'était une marque de déférence et de respect soit envers l'académie, soit envers l'assemblée ; ils ont prouvé une fois de plus, en cette circonstance, que les spirites savent conserver le calme dans le succès comme ils savent le conserver devant les injures de leurs adversaires, et que ce n'est pas de leur part qu'on doit attendre l'excitation au désordre. Le fait n'y perd rien de son importance, car avant peu il sera connu et acclamé dans cent pays différents.»
Dans la même Revue Spirite de juin 1863, l'article suivant, intitulé Considérations sur l'Esprit frappeur de Carcassonne, permet à M. Sabô, président du groupe spirite de Bordeaux, de relater une expérience vécue avec l'Esprit frappeur de Jaubert où les communications obtenues dépassent clairement les connaissances personnelles du médium. Allan Kardec clôt l'article par ces termes: «Nous ferons sur ce chapitre une dernière observation, c'est sur la qualification de frappeur donnée, à tort selon nous, à l'Esprit qui communique à M. Jaubert. Cette qualification ne convient, comme nous l'avons dit ailleurs, qu'aux Esprits qu'on peut dire frappeurs de profession, et qui appartiennent toujours, par le peu d'élévation de leurs idées et de leurs connaissances, aux catégories inférieures. Il ne saurait en être ainsi de celui-ci, qui prouve à la fois la supériorité de ses qualités morales et intellectuelles. La typtologie n'est pas pour lui un amusement ; c'est un moyen de transmission de pensée dont il se sert faute d'avoir trouvé en son médium la faculté nécessaire à l'emploi d'un autre mode. Son but est sérieux, tandis que celui des Esprits frappeurs proprement dits est presque toujours futile, si même il n'est malveillant. La qualification d'Esprit frappeur pouvant être prise en mauvaise part, nous préférerions celle d'Esprit typteur, terme qui se rapporte au langage de la typtologie.»
La société spirite de Paris décerne ensuite le titre de membre honoraire à Jaubert dont la lettre de remerciement, publiée dans la Revue Spirite d'août 1863, atteste de son adhésion au spiritisme : «Je crois à l'immortalité de l'âme, à la communication des morts avec les vivants, comme je crois au soleil. J'aime le spiritisme comme l'affirmation la plus légitime de la loi de Dieu : la loi du progrès. Je le confesse hautement, parce que le confesser c'est bien faire. J'ai accepté la primevère de l'Académie de Toulouse comme une réponse éclatante à ceux qui ne veulent voir dans les dictées réelles des Esprits que des perceptions erronées ou des élucubrations ridicules. Je reçois le titre de membre honoraire de la société dont vous êtes le chef, comme le plus honorable entre ceux que je tiens de la main des hommes. Encore une fois, monsieur, recevez pour vous et pour tous les membres de la société parisienne mes remerciements les plus sincères. Votre compte rendu de la séance des Jeux Floraux a fidèlement interprété et mes sentiments et ma conduite. Je ne pouvais pas, en déclarant que la fable couronnée était l'oeuvre de mon Esprit familier, m'exposer à heurter et le public et mes juges. Vous avez parfaitement exprimé, dans votre Revue, le respect que j'ai de moi-même et de l'opinion des autres. Et maintenant, si dans toute cette affaire je n'ai pas pris l'initiative à votre égard, si je ne fais que vous répondre, c'est qu'il aurait fallu vous parler de moi, et associer mon nom à un évènement dont je suis heureux sans doute, mais que d'autres ont daigné considérer comme un succès.»
Ainsi que l'avait annoncé Allan kardec, Jaubert et son Esprit typteur cumulent ensuite les succès. On peut lire dans la Revue Spirite de novembre 1863, sous le titre Nouveau succès de l'Esprit de Carcassonne : «L'Esprit typteur de Carcassonne soutient sa réputation, et prouve, par les succès qu'il obtient dans les divers concours où il se présente comme candidat, le mérite incontestable de ses excellentes fables et poésies. Après avoir remporté le premier prix, l'Églantine d'or, à l'académie des Jeux floraux de Toulouse, il vient tout récemment d'obtenir une médaille de bronze au concours de Nîmes. Le Courrier de l'Aude dit à ce sujet : «Cette distinction est d'autant plus flatteuse, que le concours n'était pas restreint seulement aux fables et aux poésies, mais qu'il embrassait toutes les oeuvres littéraires.» Ce nouveau triomphe en présage assurément d'autres pour l'avenir, car il est probable que cet Esprit ne s'en tiendra pas là. Décidément il devient un concurrent redoutable. Que diront les incrédules ? Ce qu'ils ont déjà dit à l'occasion du succès de Toulouse : que M. Jaubert est un poète qui a la fantaisie de se cacher sous le manteau d'un Esprit.
Mais ceux qui connaissent M. Jaubert savent qu'il n'est pas poète et d'ailleurs, le fût-il, le mode d'obtention, par la typtologie, en présence de témoins, lève toute espèce de doute, à moins de supposer qu'il se cache, non sous la table, mais dans la table.»
Afin d'apprécier la qualité de ses charmantes poésies, vous pouvez relire, dans notre revue numéro 39, celle qui a obtenu le premier prix au concours des Jeux Floraux de Toulouse, sous le titre “Le lion et le corbeau”. Les âmes poètes, qui en voudraient un peu plus, pourront se reporter au volume intitulé Fables et poésies diverses par l'Esprit frappeur de Carcassonne où elles sont réunies.

Des effets physiques impressionnants

Les capacités de médium typteur de Jaubert ne l'ont pas empêché d'être aussi un médium dessinateur de qualité, produisant médianimiquement des tableaux dignes d'un peintre de renom.
Mais il fut aussi, ce qui est plus rare de nos jours, un excellent médium à effets physiques. Faute de place, nous ne relaterons, à ce sujet, que deux anecdotes.
La première est dûe à son ami J. Chapelot qui, dans son Dictionnaire Humoristique, raconte : «Cinq amis dînent ensemble dans un hôtel de Toulouse. L'une de ces cinq personnes est médium. Au dessert, l'Esprit qui se communique ordinairement à ce médium lui annonce spontanément, au moyen de coups frappés dans la table, qu'un gâteau, qui leur est destiné, se trouve dans un plateau d'argent déposé dans l'office de l'hôtel. Le médium fait demander le garçon et le prie d'apporter le gâteau. Le garçon se rend à l'office, voit en effet le plateau d'argent, mais il n'aperçoit absolument rien dedans. Néanmoins, il apporte le plateau et fait remarquer, en riant, que le gâteau n'y brille que par son absence. Et les cinq amis se mettent à rire aussi. Le médium se contente de dire : - Que voulez-vous, mes amis, nous avons été mystifiés ; mais cela m'étonne grandement, car c'est la première fois que cet Esprit me trompe. C'est d'autant plus étonnant que c'est lui qui m'a dicté les quatre fables qui viennent d'être couronnées aujourd'hui par l'Académie des Jeux Floraux. Au même instant, nous voyons apparaître graduellement le gâteau qui finit par remplir exactement le plateau.»
La seconde anecdote nous est racontée par Gabriel Delanne qui fut le témoin surpris d'une pluie de dragées, comme il l'écrit à Kardec, dans une lettre reproduite dans la Revue Spirite de mai 1865, d'où nous extrayons ce passage : «...A quelques jours de là, j'assistais à Carcassonne à des émotions d'un tout autre genre. Je rendis visite à M. le président Jaubert : nous avons des apports nombreux depuis quelque temps, me dit-il ; je vais vous mener vers la demoiselle qui est l'objet de ces manifestations. Comme un fait exprès cette demoiselle était indisposée ; son estomac était enflé au point de ne pouvoir agrafer sa robe. Ses guides consultés, la séance fut remise au lendemain soir à huit heures. M. C…, capitaine en retraite, voulut bien mettre son salon à notre disposition. C'est une grande pièce nue, tapissée simplement ; il n'y a pour tout ornement qu'une glace sur la cheminée, une commode et des chaises ; pas de tableaux, ni rideaux, ni draperies : un vrai appartement de garçon. Nous étions en tout neuf personnes, tous adeptes convaincus. Sitôt entrés, voilà qu'une pluie de dragées est lancée avec fracas dans un angle de la chambre ! Vous dire mon émotion serait difficile, car ici l'honorabilité des assistants, cette chambre nue et choisie, on dirait, tout exprès par les Esprits pour enlever tous les doutes, rien ne pouvait faire suspecter une manoeuvre frauduleuse et malgré ce prodige, je ne cessais de regarder, de scruter du regard ces murailles, et de leur demander si elles n'étaient pas complices d'un arrangement quelconque.
La demoiselle médium malade prend son crayon, et écrit : «Dis à Delanne de poser sa main sur le creux de ton estomac et cette enflure disparaîtra. Priez auparavant.» Nous voilà tous en prière ; j'étais à l'extrémité de la chambre quand, au milieu du recueillement général, une nouvelle pluie de bonbons se produit dans l'angle opposé à celui d'où elle était partie la première fois. Jugez de notre joie. Je m'approche de la malade ; l'enflure était beaucoup plus forte que la veille ; j'impose ma main, et l'enflure disparaît comme par enchantement.
- Je suis guérie, dit-elle. Sa robe, beaucoup trop étroite, devient trop large. Tout le monde a constaté le fait. Nous nous unissons par la pensée pour remercier les bons Esprits de tant de bonté. Alors eut lieu une troisième averse de dragées. De ma vie je n'oublierai ces faits. Ces messieurs étaient enchantés, plutôt pour moi que pour eux, habitués à ces sortes de manifestations. Chacun d'eux possède quelques objets apportés par les Esprits. M. Jaubert m'a affirmé avoir vu plusieurs fois sa table se renverser et se relever seule sans le secours des mains ; son chapeau emporté d'un bout d'une chambre à l'autre. Un fait analogue de guérison instantanée s'est également produit il y a quelques mois sous la main de M. Jaubert.»

Un notable qui a le courage de ses opinions

Jaubert fut donc, comme nous l'avons vu, un médium d'une grande qualité. Or, nous n'ignorons pas que les bonnes capacités médiumniques vont, en général, de pair avec une excellente moralité et un grand investissement. Jaubert ne déroge pas à cette règle. En effet, il n'hésite pas à ternir sa réputation de magistrat, à essuyer les railleries de ses contemporains en apportant un témoignage déterminant lors du procès Hillaire. La Revue Spirite, de mars 1865, consacre un article à ce procès, dans lequel on peut lire :
«Dans cette lettre, M. Jaubert rend compte que lui-même et ses amis, s'occupant de manifestations physiques, ont vu et bien vu, à la lumière des lampes aussi bien qu'à la lumière du jour, des faits analogues à ceux obtenus par Hillaire, dont il rend compte dans les plus petits détails.
Cette lecture, suivie de celle, sur un ton solennel, de la profession de foi du même M. Jaubert, d'un magistrat, vice-président en fonctions d'un tribunal civil, chef-lieu de département, cette lecture a ému tout l'auditoire. (Le Journal de Saint-Jean-d'Angély, du 12 février, donne l'analyse de cette remarquable plaidoirie. Voir aussi la Revue de l'Ouest, de Niort, du 18 février.)»
Dans Les pionniers du spiritisme en France de Malgras, nous trouvons une autre lettre de Jaubert, servant de témoignage à l'occasion du procès dit «des spirites», datée du 7 juin 1875, soit 10 ans après l'affaire Hillaire : «Je suis spirite, et comme toujours je déclare que les morts entrent en communication directe avec les vivants. Je le déclare parce que je le sais. Je le sais parce que depuis vingt ans j'étudie ce phénomène. Je l'étudie, non pas dans le livre des autres, mais dans mon livre : le livre des faits. Les faits sont indispensables à la vraie science. Et ces faits, depuis vingt ans, tantôt seul, tantôt avec d'autres, je les constate prudemment, sans parti pris, et toujours sous le contrôle d'une froide et sage raison. Je suis donc certain, mille fois certain de ce que j'avance. Ces phénomènes sont-ils donc si invraisemblables ? (...) Moi je crois que les morts se communiquent aux hommes, - mais sans miracle, mais sans privilège, car Dieu est juste, - et en vertu d'une loi aussi vieille que le monde. (...) Jusqu'à ce jour on a calomnié le spiritisme, on ne l'a pas réfuté. J'attends un livre digne et sérieux qui le réfute. Non... Le spiritisme ne passera pas. Dieu ne le veut pas. Il prouve... Il moralise... Il console... Il élève l'âme.»

Magistrature et spiritisme

La position sociale élevée de Jaubert ne l'a donc jamais empêché de clamer haut et fort ses convictions, mieux, de les écrire, afin de défendre ceux qui étaient attaqués en justice. D'autres magistrats ont ainsi pu trouver le courage de suivre son exemple. C'est notamment le cas de Bonnamy, juge d'instruction, dont la lettre de reconnaissance illustre l'article intitulé «Magistrature et spiritisme» dans la Revue Spirite de mars 1866 où Allan Kardec nous dit : «Le Spiritisme s'infiltrant de plus en plus dans les idées, et prenant déjà rang parmi les croyances reçues, le temps n'est pas éloigné où il ne sera pas plus permis à tout homme éclairé d'ignorer ce qu'il en est au juste de cette doctrine, qu'il ne l'est aujourd'hui d'ignorer les premiers éléments des sciences.
Or, comme il touche à toutes les questions scientifiques et morales, on comprendra mieux une foule de choses qui, au premier abord, y semblent étrangères. C'est ainsi, par exemple, que le médecin y découvrira la véritable cause de certaines affections, que l'artiste y puisera de nombreux sujets d'inspirations, qu'il sera dans maintes circonstances une source de lumière pour le magistrat et pour l'avocat.
C'est dans ce sens que l'apprécie M. Jaubert, l'honorable vice-président du tribunal de Carcassonne. Chez lui, c'est plus qu'une connaissance ajoutée à celles qu'il possède, c'est une affaire de conviction, parce qu'il en comprend la portée morale. Quoique n'ayant jamais caché son opinion à cet égard, convaincu d'être dans le vrai, et de la puissance moralisatrice de la doctrine, aujourd'hui que la foi s'éteint dans le scepticisme, il a voulu y donner l'appui de l'autorité de son nom, au moment même où elle était le plus violemment attaquée, bravant résolument la raillerie, et montrant à ses adversaires le peu de cas qu'il fait pour lui-même de leurs sarcasmes. Dans sa position, et vu les circonstances, la lettre qu'il nous a prié de publier, et que nous avons insérée dans le numéro de janvier dernier, est un acte de courage dont tous les spirites sincères garderont précieusement la mémoire. Elle marquera dans l'histoire de l'établissement du spiritisme.»
Nous laisserons le mot de la fin à Allan Kardec qui, dans une lettre datée du 21 janvier 1865, remercie les spirites dévoués de l'affaire Hillaire : «Je viens, tant en mon nom personnel qu'au nom de la société spirite de Paris, payer un juste tribut d'éloges à tous ceux qui, dans la triste circonstance dont nous avons tous été affligés, ont soutenu leur foi, et défendu la vérité avec courage, dignité et fermeté. Un éclatant et solennel témoignage leur a été rendu par les organes de la justice ; celui de leurs frères en croyance ne pouvait leur manquer. J'en ai demandé la liste aussi exacte et aussi complète que possible, afin d'inscrire leurs noms à côté de ceux qui ont bien mérité du spiritisme. Ce n'est point pour les livrer à une publicité qui blesserait leur modestie, et serait d'ailleurs, à l'heure qu'il est, plus nuisible qu'utile, mais notre siècle est si préoccupé qu'il est oublieux ; il faut que la mémoire des dévouements vrais, purs de toute arrière-pensée d'intérêt, ne soit pas perdue pour ceux qui viendront après nous. Les archives du spiritisme leur diront ceux qui ont un droit légitime à leur reconnaissance. »

C'est là tout l'objectif de nos biographies...

Le kiosque de la charité

 Le kiosque de la charité

Nous ne sommes pas capables de dire au paralytique "lève-toi et marche", comme le fit Jésus, mais nous pouvons participer à l'achat d'un fauteuil pour handicapé ou d'une paire de béquilles. Nous ne savons pas guérir les plaies d'un malade par l'imposition des mains, comme le fit Jésus, mais nous devons aider cet infirme à se procurer une pommade apte à soulager ses douleurs. Nous ne pouvons pas alimenter une foule de plus de cinq mille personnes à partir de cinq pains et de deux poissons en les multipliant, comme le fit Jésus, mais donner un pain à qui le demande est à notre portée. Nous ne sommes pas capables de rendre la vue à un aveugle en lui touchant simplement les yeux, comme le fit Jésus, mais lire à son intention une page qui réconforte son coeur est un devoir minimum. Nous sommes impuissants à ressusciter un mort "de quatre jours" comme le fit Jésus, mais nous pouvons toujours consoler sa famille qui demeure souvent sans espérance et sans foi.

Ce texte émouvant est tiré de la biographie du médium brésilien Francisco Cândido Xavier, plus connu sous le nom de Chico, écrite par le spirite lyonnais Mickaël Ponsardin. Son livre a suscité, chez beaucoup d'entre nous, un vif intérêt pour la vie de ce grand médium contemporain qui incarnait la charité et l'humilité même. Il nous a surtout rappelé que la charité est l'un des piliers de la doctrine spirite et qu'il était du devoir de chaque être d'aider son prochain, car "Hors la charité, il n'y a point de salut".
A notre petite échelle, nous avions envie de suivre l'exemple de Chico, autrement dit, de devenir plus charitable. Nous voulions bien faire, mais quoi ? Où ? Avec qui ?
Nous croisons chaque jour des gens bons par nature, généreux, aimants, désireux d'aider leur prochain, mais qui n'en ont pas forcément l'occasion ou qui ne savent pas comment s'y prendre. Parallèlement, nous voyons des tas de situations difficiles, des individus ou des familles à épauler, des associations à soutenir dans leurs activités caritatives, qui ne savent pas vers qui se tourner quand le besoin s'en fait sentir.
L'idée a germé de permettre l'opportunité d'une rencontre, entre le particulier ou l'association qui a besoin d'aide et celui qui est prêt à donner un peu de son temps ou de ses connaissances pour aider son prochain.
Après mûre réflexion, nous avons décidé de donner à ce projet la forme d'un panneau sur lequel seront affichées les différentes demandes d'aide. Nous avons appelé ce panneau «le Kiosque de la Charité» et lui avons donné un visuel en accord avec son nom et qui permette de le repérer aisément car il se trouve au fond de la salle.

Ces demandes d’aides seront classées selon trois catégories :
1) Les aides régulières (par exemple, une aide aux devoirs scolaires demandera un investissement régulier de 2h par semaine),
2) Les aides ponctuelles (exemple : la Banque Alimentaire fait une collecte nationale sur tout le territoire ; c'est seulement une fois par an mais le succès de cette action dépend aussi du nombre des volontaires venus lui prêter main forte).
3) Les aides urgentes (une grand-mère est malade, il faut aller lui faire quelques courses).

Si vous, l'un de vos proches ou une association que vous connaissez a besoin d'aide, vous pouvez vous adresser à Virginie, Hélène ou Pascal qui vous aideront à remplir une fiche.
Si vous désirez vous investir, de façon régulière ou non, nous vous invitons à venir régulièrement consulter les annonces sur le panneau. Mais nous apprécierions beaucoup aussi que vous remplissiez des formulaires «Offre de bénévolat» qui constitueront notre base de données lorsque nous aurons à répondre à une demande précise. Ces questionnaires sont à votre disposition à l’entrée de la salle. Par ailleurs, vous en trouverez un exemplaire dans ce bulletin que vous pourrez renvoyer au centre ou déposer à l'accueil.
Nous espérons que vous saurez faire vivre le Kiosque de la Charité et que, grâce à lui, les mains tendues se croiseront, se reconnaîtront puis s'enrichiront mutuellement.

Aide-toi, le ciel t'aidera

«Demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez à la porte et l'on vous ouvrira ; car quiconque demande reçoit, et qui cherche trouve, et l'on ouvrira à celui qui frappe à la porte.» Saint Matthieu

Puissions-nous avoir une foi suffisante pour ne jamais oublier ces paroles ! Puissions-nous comprendre que le seul trésor qui vaille la peine d'être cherché, c'est la foi ! L'une des plus grandes richesses que Dieu puisse nous accorder, c'est celle d'avoir la foi. Avoir foi en Dieu, c'est avoir foi en Sa Providence, autrement dit, c'est savoir que Dieu connaît nos besoins et y pourvoit selon ce qui nous est nécessaire. Comme Dieu est Tout-Puissant et infiniment juste et bon, il en découle que tout obstacle sur notre route a sa raison d'être, soit comme expiation du passé, soit comme perfectionnement pour l'avenir. Avancer dans la vie avec cette certitude confère une force qui aide à surmonter tous les problèmes.
Soeur Joanna, dans le livre Lumière spirite qu'elle a dicté à Divaldo Pereira Franco, nous dit, page 20 : «La foi est une nécessité spirituelle dont l'esprit humain ne peut se passer. Comme le corps prend dans l'air et la nourriture ce dont il a besoin pour sa préservation, l'esprit de même, demande la foi qui le revitalise en dynamisant les forces inconnues qui l'encouragent. L'organisation physique et psychique s'étant ainsi fortifiée, l'homme peut progresser.
Aliment subtil, la foi est un trésor de grande valeur que l'on reconnaît en ceux qui sont au service de la collectivité. Grâce à elle, le terre se renouvelle, les agonies finissent, les états d'esprits se rééquilibrent, les lumières se multiplient, des maux disparaissent.
Étoile, elle allume les nuits de l'âme. Flamme, elle réchauffe le coeur. Pain, elle nourrit l'espoir. Route, elle conduit la vie.
La connaître et la garder dans le tréfonds de l'âme est une tâche que nous devons tous nous imposer dans le chemin béni de notre immortalité.»
Lorsque nous découvrons la foi et que nous commençons à en ressentir tous les bienfaits, nous voudrions alors, dans un élan de générosité, pouvoir la communiquer aux autres, leur offrir l'opportunité de connaître ce bonheur, mais soeur Joanna nous apprend, deux pages après, que «la foi ne se donne pas, ne se transmet pas». Propos que l'on retrouve aussi chez Allan Kardec dans L'Évangile selon le spiritisme : «La foi ne se commande pas, (...) la foi ne s’impose pas (...) mais elle s’acquiert, et il n’est personne à qui il soit refusé de la posséder, même parmi les plus réfractaires (...) Ce n’est pas à la foi à aller à eux, c’est à eux à aller au-devant de la foi, et s’ils la cherchent avec sincérité, ils la trouveront.»

Ainsi, la foi ne vient pas à nous toute seule et elle ne s'offre pas. Il est impératif d'avoir une démarche dynamique, un élan pour aller la chercher. Lors de cette recherche, beaucoup se tournent vers les diverses religions, mais ils n'ont souvent, en retour, que des dogmes à croire sur parole. Il leur est demandé d'avoir une foi aveugle, du type «c'est vrai, puisque je le dis ; si tu mets ma parole en doute, c'est preuve que tu doutes de Dieu...». C'est cette croyance aveugle qui, dans les cas extrêmes, amène à l'incrédulité ou au fanatisme.
Le spiritisme nous enseigne que la foi doit passer par la raison, c'est à dire qu'il ne faut pas croire tout aveuglément mais toujours observer, analyser, passer au crible de la raison, méditer puis étudier encore avant que d'accepter comme une vérité ce qui n'était peut-être qu'un leurre. Allan Kardec précise : «La foi raisonnée, celle qui s’appuie sur les faits et la logique, ne laisse après elle aucune obscurité ; on croit, parce qu’on est certain, et l’on n’est certain que lorsqu’on a compris ; voilà pourquoi elle ne fléchit pas ; car il n’y a de foi inébranlable que celle qui peut regarder la raison face à face à tous les âges de l’humanité.» La foi demande donc à être raisonnée pour être légitimée, ce qui lui donne les bases solides pour mener à ce que nous appelons les «miracles». Toujours extrait de l'Évangile selon le Spiritisme, nous citerons encore Joseph, Esprit protecteur sur Bordeaux en 1862, qui nous dit : «Ayez donc la foi dans tout ce qu’elle a de beau et de bon, dans sa pureté, dans son raisonnement. N’admettez pas la foi sans contrôle, fille aveugle de l’aveuglement. Aimez Dieu, mais sachez pourquoi vous l’aimez ; croyez en ses promesses, mais sachez pourquoi vous y croyez ; suivez nos conseils, mais rendez-vous compte du but que nous vous montrons et des moyens que nous vous apportons pour l’atteindre. Croyez et espérez sans jamais faiblir : les miracles sont l’oeuvre de la foi.»
La foi se rencontre ainsi chez certains et pas encore chez d'autres. Nous pouvons rencontrer des personnes athées, superstitieuses, fanatiques, missionnaires. Qu'est ce qui les distingue ? Qu'est ce qui justifie, dans leur passé, le fait que certains aient eu cette démarche dynamique vers la foi alors que d'autres n'en ont pas ressenti le besoin ? La foi marque une inégalité entre les hommes, au même titre que richesse et pauvreté ou santé et maladie.
Nous avons tous, gravés dans nos coeurs profondément émus, ces images de mères haïtiennes chantant les louanges de Jésus, et proclamant, devant les caméras du monde entier, leur confiance renouvelée dans le Seigneur, tout cela sur les ruines de leurs propres maisons et parfois à côté des corps blessés ou sans vie des membres de leur famille. Ce peuple, réputé comme l'un des plus pauvres de la planète, est aussi l'un des plus croyants. Un hasard ? Certainement pas. Alors que le pays doit faire face au fléau supplémentaire qu'est le choléra, les voix continuent de s'élever pour honorer le Seigneur. Qui n'est pas touché par la leçon de confiance dans le Tout-Puissant que ce peuple nous offre ?
Il semblerait que ceux qui ont la foi la plus ardente ont aussi beaucoup souffert, comme si cette souffrance avait éveillée leur foi. Souffrance et foi vont, en effet, souvent de pair. Dans la Revue Spirite de juin 1923, Léon Denis nous dit : «La souffrance, éveilleuse de conscience, est la clé qui ouvre notre entendement à la compréhension des lois éternelles qui régissent la vie et la mort.» Certaines épreuves nous obligent à puiser dans nos ressources les plus profondes pour être surmontées puis s'éloignent en nous laissant parfois épuisés mais, souvent, conscients d'une nouvelle force acquise. La souffrance est sûrement un passage obligé pour arriver à la foi, mais, quand on mesure tous les bénéfices qu'apporte une foi solide et raisonnée, non seulement dans la vie présente mais aussi dans toutes celles à venir, que représente le prix à payer qu'est une souffrance, surtout si l'on considère qu'elle n'est que passagère ?
Nombreuses sont aussi les paroles de Jésus sur notre manque de foi. Rappelons-nous les versets qu'Allan Kardec a repris en introduction du chapitre «La foi transporte les montagnes» dans l'Évangile selon le Spiritisme : «Lorsqu’il fut venu vers le peuple, un homme s’approcha de lui, qui se jeta à genoux à ses pieds, et lui dit : Seigneur, ayez pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre beaucoup, car il tombe souvent dans le feu et souvent dans l’eau. Je l’ai présenté à vos disciples, mais ils n’ont pu le guérir. — Et Jésus répondit en disant : ô race incrédule et dépravée, jusqu’à quand serai-je avec vous ? Jusqu’à quand vous souffrirai-je ? Amenez-moi ici cet enfant. Et Jésus ayant menacé le démon, il sortit de l’enfant, lequel fut guéri au même instant. Alors les disciples vinrent trouver Jésus en particulier, et lui dirent : pourquoi n’avons-nous pu, nous autres, chasser ce démon ? — Jésus leur répondit : c’est à cause de votre incrédulité. Car je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : transporte-toi d’ici là, et elle s’y transporterait, et rien ne vous serait impossible.» (Saint Matthieu, ch. XVII, v. de 14 à 19)
Que ce soit pour chasser les démons, guérir les malades ou réaliser mille autres prodiges, Jésus n'avait de cesse de dire «Si vous aviez la foi, vous feriez la même chose».

Allan Kardec nous explique comment la puissance de la foi agit sur les fluides qui ont alors une action magnétique directe, une impulsion irrésistible : «C’est pourquoi celui qui, à une grande puissance fluidique normale, joint une foi ardente, peut, par la seule volonté dirigée vers le bien, opérer ces phénomènes étranges de guérisons et autres qui jadis passaient pour des prodiges, et ne sont cependant que les conséquences d’une loi naturelle. Tel est le motif pour lequel Jésus dit à ses apôtres : si vous n’avez pas guéri, c’est que vous n’aviez pas la foi.»
A en croire toutes ces paroles, nos séances du mercredi pourraient avoir des résultats bien supérieurs, si seulement quelques-uns d'entre nous, à la table comme dans la salle, voulaient bien approfondir leur foi, la raisonner pour la solidifier, s'en pénétrer pour lui donner corps. Nous avons encore bien du chemin à parcourir, mais tout reste possible...

«Si vous aviez la foi...» disait Jésus.