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Bulletin 50 - septembre 2012
Bulletin 50 - septembre 2012
Sommaire

Editorial

Douze ans déjà et 50 exemplaires de notre bulletin d’information «Le spiritisme» qui retrace la vie du Centre Spirite Lyonnais de Bron et informe sur des faits insolites, des anecdotes, des guérisons parfois. Il est petit notre journal mais il demande beaucoup de ténacité et d’énergie pour pouvoir paraître chaque trimestre et le temps nous paraît parfois bien court entre deux exemplaires. Dans ce numéro 50, le portrait d’une femme d’exception Yvonne Pereira inconnue en France, célèbre médium au Brésil.
Elle est le témoignage d’une incarnation difficile, torturée par sa médiumnité et glorifiée par sa volonté de réparer son geste suicidaire d’une autre vie. Nous évoquons souvent dans nos pages les conséquences dans l’au-delà d’un tel acte, avec sa biographie, on en mesure également les répercussions dans les vies successives.
Auteur fécond, son ouvrage Mémoire d’un suicidé a certainement contribué à faire réfléchir nombre de ceux qui sont tentés d’échapper à leur vie. Bien que dotée de facultés médiumniques nombreuses, Yvonne n’a pas retransmis ses écrits par psychographie. Durant son sommeil, elle recevait les images et les mots et était assistée à son réveil par un Esprit pour retranscrire les scènes auxquelles elle avait assisté.

Gilles Fernandez

Yvonne Pereira Do Amaral

Yvonne Pereira Do Amaral, que l'on commence à peine à connaître en France grâce à son livre Mémoire d'un suicidé, est une médium psychographe spirite très appréciée et respectée au Brésil. Cette «héroïne silencieuse», comme l'appelait affectueusement Francisco Candido Xavier (Chico Xavier), nous a laissé une impressionnante série d'ouvrages qui méritent toute l'attention de celui qui veut progresser dans l'étude du spiritisme. Par cet article, nous allons tenter de vous faire connaître un peu mieux la vie de cette femme exemplaire et, nous l'espérons, vous donner envie de la découvrir à travers la lecture de ses livres.

Yvonne Pereira est née le 24 décembre 1900, pendant la nuit de Noël, dans la petite ville de Santa Tereza de Valença, appelée aujourd'hui Rio Das Flores, au Sud de l'État de Rio de Janeiro. À peine âgée de 29 jours, elle fut atteinte par une toux suffocante qui la laissa dans un état de catalepsie pendant 6 heures. Le médecin et le pharmacien de la ville ayant constaté son décès par suffocation, le certificat de décès fut légalement dressé. La petite fut vêtue d'une belle robe blanche et on déposa, selon la coutume brésilienne, une guirlande sur son cercueil blanc. L'enterrement était prévu pour le lendemain très tôt, mais c'était compter sans sa mère qui se refusait à admettre le décès de son enfant. Laissons Yvonne, elle-même, nous raconter la suite de cet épisode qu'elle a décrit en détails dans Souvenirs de la médiumnité (page 24 et suivantes) :  Souvenirs de la médiumnité «Pas même ma mère ne pleurait. Mais c'était parce qu'elle ne croyait pas en ma mort. Elle refusait catégoriquement que l'on m'expose dans la salle et que l'on commande le cercueil. Pour ne pas l'énerver, on me laissa dans mon berceau, mais on commanda un petit cercueil, tout blanc, bordé d'étoiles et de franges dorées... Alors que j'étais depuis déjà six heures dans cet état insolite, ma mère, une catholique romaine à cette époque, voyant que l'heure de l'enterrement s'approchait, se retira dans une pièce déserte de la maison et s'y enferma avec une estampe représentant la Vierge Marie, mère de Jésus, et un cierge allumé. Alors, elle se prosterna à genoux, seule, et fit l'invocation suivante, en se concentrant pendant une heure en prière :
- Très sainte Marie, sainte mère de Jésus et notre mère, vous qui avez aussi été mère et qui êtes passée par la douleur de voir souffrir et mourir votre Fils à cause du péché des hommes, écoutez mon angoisse et exaucez-moi, Madame, pour l'amour de votre Fils. Si ma fille est réellement morte, vous pourrez la ramener à Dieu parce que je me résignerai à l'inévitable loi de la mort. Mais si, comme je le crois, elle est encore en vie, et qu’elle ne souffre que d'un malaise dont nous ignorons la cause, je vous prie d'intervenir auprès de Dieu le Père afin qu'elle revienne à elle, pour qu'elle ne soit pas enterrée vivante. Et pour preuve de ma reconnaissance pour cette charité que vous allez me faire, je vous la confie pour toujours. Je renoncerai à mes droits sur elle à partir de ce moment ! Elle est à vous ! Je vous la confie ! Et quel que soit le destin qui l'attend, une fois revenue à la vie, je serai sereine et confiante car ce sera prévu par votre protection.
Souvent pendant ma petite enfance, ma mère me raconta cet épisode de notre vie avec un sourire de satisfaction, en répétant cent fois cette prière qu'elle a inventé sur le moment, en y ajoutant le Notre Père et Je vous salue Marie, et, toujours en souriant, je l'entendais dire ce qui me rendait très euphorique :
- Je n'ai rien à voir avec toi... Tu appartiens à Marie, mère de Jésus...
Alors, après s'être retirée de la pièce où elle était entrée en communion avec le Très-Haut, ma mère s'approcha de mon insignifiante dépouille qui continuait immergée dans la catalepsie, puis elle me toucha rapidement avec ses mains à plusieurs reprises, comme pour me transmettre de nouvelles énergies par le biais d'une passe. Alors, un cri strident, comme effrayé, angoissé, accompagné par les pleurs inconsolables d'un enfant, surprit les personnes présentes. Ma mère, probable véhicule des faveurs caritatives de Marie de Nazareth, me tira de mon berceau et ôta mon linceul. Elle vit que la couronne de roses avait blessé ma tête.
Les cierges qui devaient éclairer mon cadavre furent enlevés et éteints, le catafalque fut débarrassé de ses solennelles nappes dentelées, le crucifix retourna à l'oratoire de ma grand-mère et le cercueil d'enfant fut rendu aux pompes funèbres parce que je revivais pour traverser les épreuves que je devais subir de plein droit, moi qui avait été un Esprit rebelle dans le passé... Et je revivais sous la douce influence de Marie, mère de Jésus.»

Cet épisode de catalepsie, ou mort apparente, se répéta plusieurs fois tout au long de sa vie car il était dû à des troubles périspritaux, réminiscences d'une de ses vies antérieures où elle se suicida par noyade, laissant alors son père dans un immense chagrin. Nous y reviendrons par la suite, mais suivons d'abord le cours normal de sa vie.

Yvonne est née dans une famille spirite très modeste. Son père était un petit commerçant qui fit plusieurs fois faillite avant de trouver un emploi dans la fonction publique. Bien que pauvres, les parents d'Yvonne, en accord avec le principe d'aide et de charité envers son prochain, mettaient un point d'honneur à accueillir et héberger de nombreux déshérités. Il est très touchant de lire, toujours dans Souvenirs de la médiumnité, comment Yvonne a su tirer de grands bénéfices de ces expériences, que ce soit quand elle était enfant, prenant plaisir à s'occuper de ces gens, comme plus tard, ressentant l'aide affectueuse de ces âmes qui s'étaient depuis désincarnées. (p 125 et suivantes) :
«Notre maison était une espèce d'auberge pour la pauvreté sans abri. Nous, les enfants de la maisonnée, nous devions servir ces pauvres gens comme s'ils étaient de véritables convives. Nous devions les laver, ôter les bêtes qui pouvaient se trouver sur leurs pieds et leur tête, les convaincre de prendre un bain et leur proposer des vêtements de rechange que ma mère se chargeait de remettre en état. Ensuite, ils retournaient à leur vie incertaine parce qu'ils ne s'adaptaient pas à des coutumes si méthodiques, mais ils partaient le coeur plein de reconnaissance envers nous. Souvent, ils revenaient passer une nouvelle période chez nous, puis ils repartaient. Mon père revint maintes fois à la maison le soir amenant avec lui une ou deux familles de pauvres sans abris qu'il avait trouvés dans la rue ou sur le quai d'une gare qui restaient avec nous jusqu'à ce qu'il trouve du travail pour le chef de la famille et une maison pour toute la famille ! Une fois, une mendiante presque aveugle, Sia Ritinha, resta chez nous avec son petit garçon pendant un an. Elle eut une influence considérable sur le caractère délicat et soumis de ma mère. Elle était orgueilleuse et autoritaire, exigeait que ses repas soient servis à l'heure près, avant même celui de notre famille, elle choisissait le menu pour le lendemain et ma mère acquiesçait car elle estimait que ces personnes avaient le droit d'être traitées aimablement. Mon père quant à lui n'y voyait rien à redire. Il riait en disant que certainement dans d'autres vies Sia Ritinha avait dû être la propriétaire d'esclaves, habituée à commander et à être servie par tous et que maintenant elle endurait des difficultés pour émousser son orgueil démesuré qui la faisait souffrir encore. (...) Mais nous aussi nous étions pauvres, et mon père dut faire face à de nombreuses difficultés pour nous élever. Peut-être est-ce grâce à ce principe pratiqué par mes parents chez qui ces créatures étaient reçues avec toute la considération nécessaire, et à qui nous, enfants, devions tendre la main et demander leur bénédiction, qu'aujourd'hui je les comprends, tout comme je compatis avec les désincarnés d'ordre inférieur et que je leur fais confiance.
(...) Parmi ces pauvres que mon père recevait, il y avait deux vielles négresses qui avaient été esclaves pendant leur jeunesse. (...) Nous étions heureux de les servir et nous leur apportions leurs assiettes sur un plateau recouvert d'une serviette brodée de rouge.
Nous les écoutions avec le plus grand intérêt nous parler des coutumes de la captivité et nous apprenions les chansons tristes qu'elles chantaient pour nous et qui racontaient la triste odyssée de l'esclavage ! Et c'est avec un profond respect que nous baisions leurs mains en demandant leur bénédiction le matin et le soir. (...) Les vieilles esclaves libérées moururent en emportant dans l'au-delà l'affection et la gratitude qu'elles ressentaient pour nous et, sous la forme d'Esprits désincarnés, elles continuèrent d'être nos amies. Elles furent d'un grand secours dans les moments difficiles que nous dûmes traverser plus tard, comme pour rendre l'affection que nous leur avions prodiguée. (...) J'ai même l'impression, qu'après s'être désincarnées, ces deux anciennes amies nous envoyèrent des êtres spirituels qui leurs étaient proches, car je remarquais, intriguée et attendrie, que j'étais souvent aidée par des Esprits d'anciens esclaves de race africaine et d'Indiens originaires des anciennes tribus du Brésil. C'est comme si l'affection que mes parents avaient autrefois donnée à ces humbles enfants de Dieu qu'ils hébergeaient dans leur propre maison, en nous imposant d'avoir la même attitude à leur égard, avait attiré sur nous, leurs enfants, les sympathies de ces désincarnés.»

La médiumnité de la fillette se développa très tôt puisque déjà, vers l'âge de 4 ans, elle disait qu'elle voyait et entendait des Esprits qu'elle considérait comme des personnes. Il s'agissait principalement de Charles, le père qu'elle laissa dans une vie passée pour se suicider et qui lui fit psychographier les ouvrages Amour et haine et Dans les tourbillons du passé, et de Roberto de Canalejas qui avait été médecin espagnol au XIXème siècle et que l'on connaîtra mieux à travers la lecture des ouvrages Drames de l'obsession et Mémoires d'un suicidé. Ces apparitions venaient raviver les tourments de sa dernière vie sur Terre en Espagne et engendrèrent donc de grandes tensions entre Yvonne et son père actuel qu'elle se refusait à accepter par reconnaissance pour Charles, le père précédent qu'elle avait tant fait souffrir... Elle sentait que le cercle de ses affinités affectives n'était pas celui où elle se trouvait à ce moment-là et, dans les périodes où les apparitions étaient moins fréquentes, elle avait une nostalgie torturante de ce père du passé et réclamait, avec insistance, qu'on la ramène chez lui, dans leur maison dont elle pouvait donner tous les détails. Pour calmer ces tensions, la petite vécut de grandes périodes de son enfance chez sa grand-mère paternelle.

Vers 8 ans, la fillette vécut une nouvelle catalepsie. Une vieille nourrice tenta de la ranimer, d'abord en lui faisant respirer du vinaigre puis, comme elle avait été présente au moment du premier épisode, elle se souvint qu'il était peut-être préférable de se mettre en prières. Pendant son dédoublement, l'enfant vit des tableaux paraboliques, identiques à ceux de la technique utilisée pour la littérature médiumnique. Dans la scène vécue, elle se retrouva à l'intérieur de l'église où elle aimait aller prier, devant les marches qui montaient à la chapelle principale. Son frère, habitué à être violent avec elle, était en train de la battre furieusement, déchirant ses vêtements et lui tirant les cheveux. Alors qu'elle appelait le Seigneur à son secours, elle vit l'image de son tableau préféré (le Seigneur des Pas) se détacher, avec sa croix sur le dos, s'approcher d'elle et, lui tendant sa main libre, lui dire avec bienveillance : «Viens avec moi, ma fille... Ce sera le seul appui que tu auras pour supporter les souffrances qui t'attendent.» Yvonne accepta la main tendue par l'Esprit, monta les marches de l'autel puis se réveilla.
C'est à partir de ce moment qu'elle commença à s'intéresser sérieusement au spiritisme et lu son premier livre spirite, même si, comme elle le confesse elle-même, elle ne pouvait pas l'assimiler comme il l'aurait fallu, il aura au moins eu le mérite de contribuer à la prémunir contre les difficultés qui l'attendaient.

Lorsqu'elle eut environ 12 ans, son père lui offrit le Livre des Esprits ainsi que L'Évangile selon le Spiritisme et l'année suivante elle put fréquenter les sessions pratiques d'un centre spirite.
À ce moment-là, Yvonne travaillait déjà comme couturière pour aider sa famille car les difficultés financières du foyer l'avaient contrainte à ne suivre que les quatre premières années de l'école primaire. Heureusement, comme elle aimait lire, elle put se délecter de nombreuses lectures spirites et de quelques auteurs classiques comme Goethe.
Une fois adolescente, sa médiumnité était devenue un phénomène très naturel et c'est dans son sommeil qu'elle recevait la plupart des informations ou des récits que les Esprits voulaient lui communiquer. À l'âge de quatorze et quinze ans, elle vivait près d'un cimetière où elle aimait aller flâner ou lire dès qu'elle en avait le temps. Comme elle voyait les Esprits, elle priait pour eux, les encourageant à prier avec elle, sans jamais avoir peur de leur aspect ou des infiltrations nocives dont elle aurait pu être l'objet. Ce n'est que bien des années plus tard que, repensant à son adolescence, elle admettra avoir été très protégée pendant cette période...
Les phénomènes s'accentuèrent et, pendant la nuit, elle était sujette à des transes spontanées de dédoublement spirituel où elle revivait tous les détails et angoisses de sa vie passée et s'en souvenait encore au réveil. Ces perturbations intenses affectèrent suffisamment son état général, physique et psychique, pour que sa mère, inquiète, décide de l'emmener au centre spirite local. Peut-être prévenu par qui de droit, son ancien amour, Roberto, s'éloigna d'elle et lui permit ainsi de vivre une période de trêve.

Vers 1942, l'intensité de ses épreuves, qui l'amenaient à lutter et souffrir en permanence, s'aggrava et elle tomba gravement malade, comme évanouie pendant deux longs mois. Voici comment elle décrit cet état, page 69 de Souvenirs de la médiumnité :
«En réalité, ce choc n'était qu'un état plus accentué du traumatisme que mon périsprit avait apporté avec lui au moment de ma réincarnation, un traumatisme inévitable qui était dû au suicide que j'avais commis dans mon existence passée et dont la première manifestation ostensive s'était certainement produite pendant le premier mois de ma présente incarnation. Je demeurais donc pendant deux mois dans un état singulier, dans une sorte de transe incompréhensible, une espèce d'état comateux, sans manger, ni parler, respirant faiblement, vaincue par une somnolence insolite. Je dépendais d'autrui pour mon alimentation. Ce n'était pas une transe léthargique, car j'eus par la suite le souvenir de ce que j'avais vécu en esprit, alors que dans la léthargie, l'esprit du patient ne s'en souvient pas. Ce ne fut pas de la catalepsie, car mes organes n'étaient pas ralentis, et ce n'était pas une transe somnambulique, car dans ce phénomène, après le réveil, le patient ne se souvient pas non plus des évènements qui se sont déroulés.
(...) On me dit plus tard qu'à tout moment on attendait ma mort et que, plusieurs nuits de suite, mon corps fut veillé en vue de mon décès. (...) Pendant cette période, la scène culminante de mon suicide fut extraite de mes archives mentales avec des détails pathétiques pour moi, justement les détails qui m'instruisaient et me donnaient du courage dans ma situation. Je me vis non pas comme dans un rêve ou comme dans le reflet d'un miroir, mais agissant comme si tout était réel à ce moment-là. (...) Pendant ces deux mois d'agonie, mes péripéties dans le monde spirituel ne s'arrêtèrent pas là. Je vis que j'étais assistée par des médecins spirituels très semblables aux médecins sur terre. Je prenais des médicaments en esprit et mon corps astral ou périsprit fut soumis à une intervention chirurgicale, car c'était lui le véritable malade.»
Ce n'est qu'après cette intervention sur son périsprit qu'Yvonne se réveilla, mais sans pouvoir parler. Il lui fallut un an pour qu'elle retrouve, progressivement, l'usage normal de sa voix. Pendant sa convalescence, elle eut l'occasion de lire Paul et Étienne, concédé par l'Esprit Emmanuel au médium Francisco Candido Xavier. Ce livre, qu'elle qualifie de «l’oeuvre la plus importante offerte par la spiritualité supérieure aux hommes après la codification du spiritisme», l'aida, après l'épreuve qu'elle venait de traverser, à trouver une orientation nouvelle pour sa vie. Elle se sentit réellement naître à nouveau, pleine de courage pour affronter, plus intensément encore, son travail spirite.
Alors qu'elle n'avait aucun intérêt pour les séances de matérialisation qu'elle estimait dépassées, elle eut l'occasion, au cours d'une séance spirite, de reconnaître l'Esprit de son cher Roberto, qui l'avait accompagné si souvent durant son enfance. Profondément émue par l'apparition, elle fut prise d'un violent sanglot auquel Roberto répondit tendrement :
- Ne pleure pas, ma chérie, maintenant je suis bien... J'ai été réformé par Dieu et je me soumets à sa loi... Je voudrai te demander de me pardonner de t'avoir tant fait souffrir par mon insistance angoissante à tes côtés. Ne crois pas que c'était de la vengeance... Ce n'était que de la nostalgie d'un passé qui m'est très cher... je dois te prévenir que j'ai obtenu l'autorisation de travailler avec toi, pour le bien du prochain, comme je l'ai tant souhaité autrefois... je suis médecin et j'exercerai mon ancienne profession maintenant, par ton intermédiaire... Mes activités me permettront aussi de secourir les suicidés. Moi qui en fut un, je vais me servir de toi que j'ai tant aimée pour leur porter secours. Et toi tu m'aideras puisque tu en fus une aussi.»
Puis, les bras de l'entité Roberto se matérialisèrent à la place des bras d'Yvonne. Elle sut alors qu'elle était aussi une médium de matérialisation et de transfiguration, mais elle n'avait jamais cherché à développer cette faculté car elle préférait suivre les conseils de ses amis et protecteurs spirituels (Bittencourt Sampaio, Bezzera de Menezes et Charles) qui n'y étaient pas favorables.
À partir de cet instant, elle travailla avec l'Esprit Roberto pour soigner les malades et les obsédés et secourir les suicidés. L'ancien médecin utilisait la psychographie totalement mécanique, ce qui était une véritable torture pour Yvonne, afin de rédiger des ordonnances de préférence allopathiques. Le 10 mars 1932, Roberto fit tristement ses adieux pour aller s'occuper de sa propre réincarnation et elle n'eut plus jamais de nouvelles de lui.

Avec le temps, sa médiumnité se diversifia et elle commença à se consacrer à la psychographie d'ouvrages. Sa bibliographie comporte une douzaine de livres ainsi que de nombreux articles pour des revues spirites. Elle s'est investie dans différents centres spirites y tenant des rôles de secrétaire, présidente, rédactrice mais aussi conférencière. Elle était, en outre, médium à transe, clairvoyante, clairaudiente et médium guérisseur.
Si cette «héroïne silencieuse» su, entre autre, se consacrer avec ardeur au travail de désobsession dans plusieurs centres spirites, c'est que ce travail lui était facilité par l'immense compassion dont elle faisait preuve à l'égard des âmes souffrantes. Voyez, par exemple, comme elle parle de ses malheureux frères dans son livre À la découverte de l'Invisible, p.185 et 186 :  A la découverte de l'invisible «Il existe des obsesseurs capables de faire preuve d'un comportement amical envers tout autre que leur ennemi du passé dont généralement ils se vengent. Nous pouvons compter dans l'Espace sur l'amitié affectueuse de plusieurs Esprits obsesseurs qui ne nous ont jamais molestée et qui, lorsque nous fûmes convoquées pour passer par une série d'épreuves, venaient jusqu'à nous pour nous offrir leur aide si nous en avions besoin. Ils ne purent rien faire pour nous, il est vrai, car la situation était irrémédiable ou parce qu'ils n'étaient pas en mesure d'interférer en notre faveur. Mais ils démontraient qu'ils souhaitaient nous consoler et résoudre nos difficultés, et leur comportement, que nous estimions fraternel, avait le don de réconforter notre âme et d'édifier notre coeur, au vu de l'enseignement perçu : l'Amour et le Bien sont partout, même dans les coeurs délinquants, et quand ils passent, quelle que soit la manière dont ils sont conduits jusqu'à nous, ils laissent un trait harmonieux de bénéfice légitime. Il en est pour beaucoup de ces entités comme pour la société sur Terre : un homme possède de nombreux ennemis, il les haït, leur fait du tort quand il le peut, les assassine même. Mais cela ne les empêche pas d’estimer d'autres hommes, et d'être l'ami loyal de tant d'autres, honnête même dans ses entreprises sociales, etc.
Nous sommes pénétrés d'une grande compassion et d'une tendresse profonde envers ces Esprits. Généralement, ils ont été grandement offensés pendant leurs incarnations passées par leurs victimes d'aujourd'hui, ou même pendant cette existence. Ils sont par dessus tout de grands souffrants, tristes et fragiles, dominés par des angoisses et des terreurs indescriptibles. Les protéger avec nos prières pleines d'amour, les éclairer de nos conseils quotidiens par le dialogue télépathique, comprendre leur malheur avec la fraternité enseignée par les Évangiles, c'est aussi servir Jésus et propager sa doctrine, car c'est ramener la brebis perdue vers l'enclos du Bien. En se réincarnant, ces âmes qui sont aussi des émanations du Tout-Puissant, tenteront de renaître dans des atmosphères spirites, reconnaissantes du secours qu'elles ont reçu des adeptes de cette science magnifique et espérant retrouver leur propre rédemption qu'ils savent possible selon les codes immortels du Spiritisme.
Que les médiums spirites et chrétiens n'en aient pas peur. Ils ne leur feront aucun mal, si eux-mêmes s'harmonisent avec la lumière. Et qu'ils les aiment et les protègent comme nous voudrions que tous nous aiment si nous nous trouvions dans les mêmes conditions déplorables. »

Yvonne avait pleinement conscience d'être venue « rattraper » la faute qu'elle avait commise en se suicidant par le passé et consacra donc une grande partie de sa vie à soulager et instruire des Esprits malheureux qui, comme elle, s'étaient laissés tenter par cette fausse fuite. Son livre Mémoires d'un suicidé reste une référence incontournable pour celui qui veut mieux comprendre et appréhender ce phénomène et ses inévitables conséquences à la lumière spirite. L'Esprit Camilo Cândido Botelho, sous l'orientation de l'Esprit Léon Denis, y décrit sa douloureuse expérience au plan spirituel après sa désincarnation résultant d'un suicide. Après de premières scènes difficiles, il met en évidence la grandeur de la miséricorde divine en faveur des Esprits suicidés repentis et nous suivons, avec l'auteur, l'apprentissage spirituel nécessaire pour se retrouver, se reconstruire et progresser afin de permettre les meilleures conditions d'un retour sur Terre qui devienne plus favorable à l'avancement de l'entité.

Yvonne Pereira se désincarna le 9 mars 1984, au cours d'une opération en urgence pour lui placer un pacemaker. Gageons que, quelle que soit la sphère où elle se trouve actuellement, elle n'a de cesse de poursuivre son oeuvre en soulageant les Esprits souffrants et en continuant de divulguer la doctrine spirite si chère à son coeur.

Réflexions autour de l’hypnose et de ses pratiques

A l’orée du 21ème siècle, un regain d’intérêt se porte sur la pratique et la découverte de techniques anciennes. La part belle est ainsi faite pour se soigner par l’homéopathie et les plantes ou dans d’autres domaines pour privilégier les modes de déplacements doux comme la marche ou le vélo, plutôt que l’automobile, etc., pour ainsi revenir à une forme de simplicité oubliée et mieux répondre aux besoins essentiels de l’Homme.
L’hypnose fait partie de ses pratiques oubliées qui aujourd’hui reviennent sur le devant de la scène. Tour à tour employée dans des contextes très différents telle la religion, le médicinal, le spectacle ou le chamanisme, où elle peut être une porte d’entrée dans la pratique médiumnique, elle est de nos jours utilisée dans un cadre thérapeutique comme technique d’anesthésie et également en psychothérapie. C’est donc ce que nous allons vous conter.

L’hypnose voit le jour, du temps des égyptiens, où elle est pratiquée dans le cadre de rites religieux. Les paroissiens étaient mis en état de transe ou d’hypnose profonde pour les guérir du mal dont ils souffraient. Les grecs, eux, employaient aussi l’hypnose dans le but d’être guéris mais la pratique différait. Ils se rendaient au temple et imploraient alors «Hypnos», Dieu du sommeil, qui les endormait et les guérissait du mal[1].
Au 18ème siècle, une hypnose de type chamanique se développait par les peuples nomades d’Amérique du Sud ou d’Asie. Les Mongols, par exemple, pratiquaient une transe pour entrer en contact avec le monde invisible. Guidés par un chaman, sorte de maitre initiatique, les fidèles pouvaient entrer en relation avec une autre réalité, comme le souligne Corinne Sombrun[2]. C’est l’occasion de rentrer en relation avec une réalité moins perceptive comme les âmes de proches décédés.
Au 19ème siècle, l’hypnose devient spectacle. On se presse pour voir Oudini le magicien hypnotiser un spectateur. De son regard fixe et sa voix rassurante et directive, il impose à celui-ci que ses paupière soient lourdes puis il compte 1,2,3 et le sujet s’endort. S’en suit un spectateur soumis à la volonté du magicien, qui par sa simple voix va lui fait refaire des gestes étonnants. On pourra voir le spectateur prendre une position statique antigravitationnelle pendant très longtemps ou gesticuler dans tous les sens sans que celui-ci ne contrôle volontairement ses gestes et parfois sans qu’il s’en souvienne après avoir retrouvé son état initial. Voilà de quoi bien faire rire l’assemblée qui prêtera des dons surnaturels au prestidigitateur !
Pendant la même période, des scientifiques et plus particulièrement des magnétiseurs se sont intéressés à l’hypnose pour comprendre ses mécanismes. Mesmer, De la Motte et tant d’autres[3] ont ainsi essayé diverses expériences en laboratoire. Ils ont appréhendé deux types d’études. La première étude se consacrait à l’énergie transmissible entre deux personnes où ils constataient que certaines personnes renfermaient la capacité de transmettre de l’énergie à une autre placée face à eux. Cette capacité est nommée magnétisme.
Dans la seconde étude, ils se rapprochaient du mécanisme de l’hypnose et se demandaient :
- Comment une personne peut-elle se soumettre momentanément à la volonté d’un autre ?
- Comment l’hypnotiseur par un simple regard ou le son de sa voix, suggère-t-il à autrui de dormir sur un claquement de doigt ?
- Comment un sujet peut-il momentanément abandonner son corps et son esprit et laisser l’hypnotiseur le commander ?
Après plusieurs essais, ils ont constaté que l’essentiel du «pouvoir» de l’hypnotiseur résidait dans son aptitude ou sa prédisposition à induire la suggestion.
En effet, quel qu’en soit le but recherché dans la pratique de l’hypnose, la méthode est toujours la même. Il s’agit en amont d’acquérir la confiance du sujet. Pour se faire, l’hypnotiseur suggère par des mots, des gestes, des attitudes qu’un terrain de confiance et de sécurité existe entre lui et l’hypnotisé. Une fois, ce préambule mis en place, l’hypnotiseur peut se permettre d’atteindre des degrés progressifs d’abandon et modifier les états de conscience de son sujet. On parle alors d’état de transe hypnotique. Trois stades de transes peuvent progressivement être atteints.
Le stade 1 ou transe légère est atteint lorsque l’hypnotiseur a captivé son sujet par la voix et le regard. Le sujet est dans un état de relaxation, il reste maitre de sa volonté, le seuil de ses stimulations extérieures se trouvent abaissées, son esprit se trouve légèrement détaché, l’accès à l’imaginaire est possible ; un apaisement du corps s’installe.
Le stade 2 correspond à une transe modérée. Les fonctions motrices du sujet sont modifiées ; la tension et le rythme cardiaque ralentissent. A ce stade, les sollicitations sensorielles sont presque annihilées. Le corps de l’hypnotisé, dépourvu de sa commande motrice volontaire, se met dans une position figée. On parle de catalepsie. Le corps peut se relâcher et adapter des postures souples sur simple stimulation induite par la voix du thérapeute. C’est l’état d’hypnose que les anesthésistes utilisent.
Enfin, le stade 3 ou état de transe complète qui correspond au somnambulisme. Le corps est totalement déconnecté du monde réel tout comme l’esprit du sujet. C’est l’état où l’outil «corps» peut servir de médiateur pour des communications avec le monde invisible.
L’hypnose est donc un mécanisme qui permet d’entrer dans un état de relaxation dans un premier temps pour aller vers un état plus profond. Elle est un support pour appréhender l’abandon du corps. Ainsi, dans un domaine plus thérapeutique que dogmatique, l’hypnose apporte des bienfaits. Comme un maitre qui captive et subjugue ses élèves en plongeant sa classe dans un état de transe légère, l’hypnose Ericksonienne permet par sa pratique d’apporter un soulagement. A travers les suggestions apportées par le thérapeute, le patient, en état de transe légère à moyenne, se voit converser avec son inconscient. Défait en partie du corps, l’esprit est mis à nu et peut être plus aisément soigné.
Force est de constater, que nous pratiquons tous l’hypnose de façon indirecte au cours de notre vie car notre pensée s’extériorise et suivant son intensité, elle peut influencer notre entourage qu’il soit incarné ou désincarné. En tout cas, la technique mérite tout notre intérêt afin d’explorer au delà de notre corps tout un monde qui s’ouvre à nous !

Rubrique “Lu et aimé”

 Sexe et destin

L’Esprit André Luiz s’est fait connaitre à travers la médiumnité de Francisco Candidô Xavier et notamment par son livre initiatique Nosso Lar dicté en 1944. Ce n’est alors que le début d’une longue collaboration entre les deux Esprits, l’un désincarné, l’autre incarné, qui produira 13 ouvrages tous sur le thème central du rapport entre le monde des Esprits et des incarnés. En 1963, André Luiz décide de traiter de l’influence des Esprits sur la vie quotidienne des incarnés et plus particulièrement sur leurs émotions, leurs vices et leurs plaisirs dans le livre Sexe et Destin. A travers la voix et l’analyse d’André Luiz, ce livre nous narre l’histoire singulière de Neves.
Ce livre est aussi un exercice de style intéressant du point de vue psychographique car Chico n’a pas été le seul médium écrivain. En effet, non content de faire psychographier son œuvre auprès d’un médium, André Luiz décide que son travail se réaliserait à 4 mains. Ainsi, le médium Waldo Vieira a retranscrit la première partie du roman et Chico Xavier la seconde, tous deux étaient distant l’un de l’autre de plusieurs milliers de kilomètres. Ce roman ne vit donc le jour qu’à la réunion des écrits !
Dans ce roman, le lecteur est immergé dans l’histoire de la famille Torres. Une famille brésilienne tourmentée par ses vices et les mauvais Esprits familiers qui les appuient. Neves, Esprit désincarné se retrouve ainsi spectateur de sa famille qui subit la «tempête d’Esprits malintentionnés». Il assiste au début, à l’agonie de sa fille Béatrice. En phase terminale d’une grave maladie, elle se bat entre la vie et la mort. Il espère alors que son gendre Némésio apportera compassion et amour à celle-ci mais il n’en est rien. Némésio est pris dans les méandres de l’adultère et de la boisson. Il s’éloigne non seulement de sa femme mais s’enfonce tout doucement dans l’obsession sans prendre conscience qu’il est la proie d’Esprits malins qui le manipulent telle une marionnette. Il faudra tout le dévouement de l’Esprit instructeur Félix et d’André Luiz pour amener Neves à comprendre, à aider et aimer sa famille qu’il aurait rejeté de primé à bord.
Ce roman est une leçon d’humilité et de sagesse. Il nous apprend à être compatissant envers les incarnés perdus et immoraux et qui méconnaissent le poids négatif de leurs pensées. Ils attirent à eux des désincarnés manipulateurs et méchants. Il est heureux de comprendre tout ce travail qui est mis en œuvre pour les secourir et les ramener à la raison. Assurément ce livre vous éclaire sur les liens étroits tissés entre le monde terrestre et le monde des Esprits et vous permet d’aller plus loin dans la réflexion sur la vie des Esprits instructeurs. Comprendre comment ils arrivent à acquérir autant de patience et de compassion ; comment ils soutiennent des personnes aussi peu attentives à leurs conseils. Bonne lecture !

Une maladie «treize» étrange

Je n'avais que 22 ans lorsque l'on m'a annoncé que je devais me faire opérer en urgence d'un cancer du sein déjà bien avancé. L'opération devait être double car j'avais une autre grosseur conséquente sous l'aisselle du sein concerné. J'ai eu alors vraiment peur pour mon fils, âgé de 20 mois, qui n'avait déjà plus aucun contact avec son père depuis de trop nombreux mois. Qui allait l'élever si je partais ? Pourquoi fallait-il qu'il ait un destin déjà si lourd, lui qui entrait à peine dans la vie ?
Sur le trajet de la clinique, inquiète comme on peut l'être dans ces moments-là, je priais, demandant un signe pour me guider. Vu mon trouble, j'avais peur de ne pas être à même de comprendre le signe attendu. Alors, j'ai préféré demander, si Dieu permettait que je sois rassurée quant à l'opération qui allait avoir lieu et à ses suites, qu'Il autorise mes guides à mettre le chiffre 13 (c'est le chiffre du jour de ma naissance) quelque part, n'importe où, en signe de réconfort, pour calmer mes inquiétudes sans avoir trop à attendre. Ce signe me serait facilement identifiable et suffirait à m'apaiser si Dieu permettait que ce soit le cas...
Une demi heure plus tard, après avoir rempli les formalités au bureau des admissions, on me dit d'aller à la chambre 417 qui m'était réservée. Alors que je m'abaissais pour prendre ma valise, une infirmière surgit dans le bureau en disant que je devais aller plutôt chambre 413.
Comme la personne qui m'avait accueilli s'en étonnait, elle lui répondit :
- La malade de la 413 est partie, alors le lit est libre.
Ce à quoi ma première interlocutrice répondit justement :
- Le 417 aussi, puisqu'on avait prévu d'y mettre madame.
Il s'en est suivi une dispute assez véhémente, que j'écoutais la bouche ouverte, ébahie et donc incapable d'intervenir pour les calmer, consciente que mon appel avait été entendu et que l'on cherchait là à me rassurer dès mon arrivée.
Au bout d'un moment, devant l'entêtement de sa collègue, la personne qui m'avait reçue se résigna à modifier ma chambre en maugréant qu'il valait mieux qu'elle abandonne parce qu'elle ne savait pas quelle mouche avait poussé sa collègue à demander ce changement dont elle ne voulait pas démordre.
C'est ainsi que je pris possession de la chambre 413, le sourire radieux, pleine de joie de me sentir à la fois accompagnée, entendue et rassurée de façon aussi claire et rapide.
Un peu plus tard, lorsque l'anesthésiste vint me trouver, il s'étonna de me voir aussi calme et souriante. Même l’électro-encéphalogramme qu'il me fit alors indiquait un cœur serein, qui battait tellement lentement qu'il allait nécessiter beaucoup plus de papier pour faire l'examen entier que pour tous les autres patients qu'il avait vu durant sa carrière, me dit-il. Intrigué, le médecin lisait et relisait mon dossier médical, et me demanda si je savais bien quelle opération j'allais subir et quels en étaient les risques.
J'admets avoir tout de même eu un petit pincement au coeur lorsque l'on m'a demandé de signer l'autorisation de m'amputer d'un sein si nécessaire, mais je me souvins alors qu'on m'avait changé pour la chambre 413 et je pus donc signer plus tranquillement.
À mon réveil après l'opération, mon premier geste fut quand même de vérifier si j'avais bien toujours mes deux seins... Je sus que l'opération avait été longue et difficile mais, vu mon jeune âge, ils avaient tout fait pour me préserver «entière». Les médecins gardaient néanmoins un visage sombre qui contrastait avec ma mine réjouie. En effet, je ne cessais de penser à l'incident de chambre lors de mon admission et mon réveil avec mes deux seins prouvait bien que j'avais raison de me sentir aussi confiante.
Pendant le reste de mon séjour à l'hôpital, il m'est arrivé plusieurs fois d'entendre le personnel hospitalier s'interroger en me regardant de loin :
- Tu crois qu'elle sait ce qu'elle a ?
- Il paraît que oui.
- Tu es sûr ? Ce n'est pas possible ! Si elle savait elle ne serait pas comme ça, si souriante et sereine !
Oui, je savais ! Je savais que Dieu avait entendu mes prières et avait permis de me rassurer, mais comment leur dire ? Comment leur expliquer ? Comment les convaincre qu'il n'y avait aucun souci à se faire puisqu'on était intervenu de là haut, tout exprès pour me le dire avec le code que j'avais moi-même demandé ?
Il m'a fallu attendre ensuite 3 semaines (qui furent un peu longues quand même, il faut bien l'avouer) pour recevoir le compte rendu de l'opération. Les deux tumeurs, après analyse, n'avaient plus aucun signe de malignité et on m'encourageait à faire différents autres examens pour comprendre leur origine. Mais comme aucun de ceux-ci n'a permis de trouver une explication, j'ai mis un terme à cette recherche au bout de quelques mois.
Aujourd'hui, vingt cinq ans après, je ne m'explique toujours pas ce qui s'est passé : les médecins s'étaient-ils permis de m'annoncer un cancer bien avancé à tort ou bien mon cancer réel s'était-il «transformé» en grosseurs inoffensives suite à mes prières ? Je l'ignore, mais peu importe, car je garde en moi ce jour béni où Dieu a permis de me rassurer dans une situation très délicate et Il ne l'a pas fait à tort puisque, dans les deux cas, quoi qu'il en soit, il n'y avait finalement pas de quoi s'inquiéter...

Notre 50ème numéro

Le bulletin numéro 1

Demandez le journal, demandez «Le spiritisme» le journal d’information du centre Spirite Allan Kardec de Lyon. La cinquantième édition vient de sortir pour cette rentrée de septembre 2012. A son origine ce journal a été fondé en 1883 avec la collaboration de Gabriel Delanne qui en devint très vite rédacteur en chef et c’était une revue bimensuelle dont le but était de faire connaître le spiritisme dans toutes les classes sociales.
C’est en mémoire à cet illustre défenseur du spiritisme que notre centre a baptisé son bulletin du même nom et c’est ainsi que la publication du premier numéro se fit en juin 2000 avec une sortie trimestrielle.
Son but premier était de créer au sein de notre centre une synergie permettant à chacun d’aller à la recherche d’informations et de les rapporter. C’est un lien entre les adhérents et tous ceux qui s’intéressent à la vie de notre association. Le bulletin numéro 14 Vous y trouverez de nombreux portraits et biographie de femmes et d’hommes ayant contribués à faire découvrir une vie après la mort. Mais également des extraits de communications obtenus dans notre centre, des échanges de courriers avec nos lecteurs, des témoignages de phénomènes.
Et puis il y a toute l’histoire de notre groupe qui s’écrit d’un trimestre sur l’autre : les conférences, les participations aux symposiums spirites, les relations avec d’autres groupes, les départs plus ou moins joyeux, la construction du menhir de la rue sala en 2004, les dix ans de notre Centre Spirite avec son buste de Kardec en chocolat en 2003, l’évolution du site internet lancé en décembre 1999, réorganisé en mai 2000 en raison de l’ampleur de la demande des internautes en recherche d’information.
Tous les bulletins sont en ligne sur notre site dont on attend une nouvelle version pour 2012 et je ne peux que vous inviter à vous plonger dans la lecture des archives de notre centre.

 Le bulletin numéro 20

 

[1] L’hypnothérapie pour les nuls de Mike Bryant, p15, éditions first, 2007.

[2] La Transe chamanique, Trésor ancestral de Louisa Dahoun, dans Le Monde des Religions, magazine n°54 sur Les Chemins de la guérison, p 39-42, août 2012.

[3]Dont le Colonel De Rochas