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Bulletin 60 - mars 2015
Bulletin 60 - mars 2015
Sommaire

Editorial

C’est un trimestre chargé en évènements que nous vous présentons dans ce bulletin. La désincarnation de Marlène Nobre, médecin spirite brésilienne nous interpelle. Ces deux derniers ouvrages traduits en français Notre vie dans l’au-delà et Le passe magnétique outil de guérison énergétique nous montre le travail de recherche qu’elle effectuait pour faire évoluer les mœurs de nos sociétés. Ses études sur la pensée, la volonté et l’action magnétique des fluides est un outil précieux pour tous ceux qui s’intéressent aux mécanismes de réparations du corps spirituel et de guérison du corps physique. Elle a connu Chico Xavier et a étudié son œuvre avec minutie ce qui lui a permis de nous décrire le processus de la mort et de nous informer sur les premiers temps de la vie dans l’au-delà. Il y a quelques mois elle était à Lyon pour le 7ème congrès francophone de médecine et spiritualité. Avec elle, de nombreux conférenciers, médecins brésiliens qui ont une approche beaucoup plus humaine et plus spirituelle de la médecine que celle que nous pouvons rencontrer dans notre pays. Les progrès en ce domaine sont lents et se heurtent toujours aux peurs, aux différentes croyances religieuses, à la laïcité exacerbée ou à l’ignorance.
notre article psychanalyse et médiumnité on s’aperçoit de l’importance de l’expérimentation qui permet de conforter et d’accroître les connaissances sur les phénomènes psychiques.
Et enfin nous n’oublierons pas cet évènement exceptionnel que fut le 1er festival du film spirite qui s’est déroulé à Lyon en novembre 2014.

Gilles Fernandez

Le docteur Marlène Nobre, une spirite dévouée

L'année 2015 a débuté par le retour à la vie spirituelle de notre sœur : le docteur Marlène Nobre qui, avec un dévouement exemplaire, a consacré sa vie entière à la cause spirite. Ceux qui sont allés au Congrès de Médecine et Spiritualité à Lyon, en octobre dernier, ont eu le privilège d'apprécier la paix sereine qui se dégageait d'elle et de constater l'exemplaire équilibre entre la rigueur scientifique et les capacités médiumniques, entre sa grande douceur et son indéniable énergie, entre son planning surchargé et sa grande disponibilité, entre ses compétences reconnues et son immense humilité, entre sa nécessaire polyvalence et sa courtoise simplicité. Marlène, c'était la force tranquille au service du spiritisme.

Spirite dès la naissance

Marlène Rossi Severino Nobre est née à Severinia, dans l’état de São Paulo, en 1937. Ses parents, Pedro Severino Junior et Ida Rossi Severino étaient eux-mêmes spirites dès leur plus jeune âge, si bien qu'ils ne se sont pas mariés à l’Église catholique mais ils ont préféré s'unir, entourés de leurs amis dans leur centre spirite. Selon Chico Xavier, le père de Marlène serait à présent, dans l'au-delà, responsable de la branche littérature spirite au Brésil. Quant à la mère de Marlène, elle a été, lorsqu'elle avait 19 ans, la plus jeune présidente d'un centre spirite au Brésil. Ce centre se trouvait à Monte Verde, dans une maison construite par son grand-père Aristodemo Rossi. Ce groupe, nommé Conceição-Carolina, a été dirigé ensuite par le père de Marlène avec la participation assidue de son frère, Paulo Rossi Severino, ainsi que quelques amis. Marlène reconnait que ce groupe a été une étape fondamentale de sa trajectoire. Plus tard, il deviendra le groupe spirite Cairbar Schutel.
Avant d'aller plus loin dans l'énumération de la famille, il nous faut faire un petit aparté pour préciser qu’un propagateur de l’œuvre de Kardec du nom de Cairbar Schutel (1868-1938), sillonnait tout le Brésil, même les régions les plus reculées. Il était surnommé le bandeirante du spiritisme. Il établit à Matão un important centre spirite puis édita un bulletin O Clarim diffusé à 40 000 exemplaires en 1913 et qui existe encore. Dans les années 1920 et 1930, Schutel créa le mensuel Revista Internacional do Espiritismo, écrivit 17 livres et anima une série de conférences radiodiffusées. Son action sociale s’est affirmée par l’organisation gratuite de soins et l’ouverture des premiers hôpitaux spirites, dont celui d’Araraquara qui porte aujourd’hui son nom. C'est ainsi que l'oncle de Marlène, Leonardo Severino, poursuivit les œuvres créées par Schutel à Matao en voyageant pour obtenir des abonnements aux journaux O Clarim et Revista Internacional do Espiritismo.
Marlène grandit dans un foyer très harmonieux avec ses huit frères et sœurs. Ils sont élevés dans la simplicité, sans ambition matérielle et apprennent surtout l’amour enseigné par Jésus ainsi que le culte de l’Évangile au foyer. Toute sa vie, elle considérera que ce culte a été une référence inoubliable, un pilier qui a soutenu son âme assoiffée de spiritualité. D'ailleurs, ses parents leur ont toujours dit que le seul trésor qu’ils laissaient était l’Évangile selon le Spiritisme. A travers la fidélité de ses parents envers leurs amis, elle a appris que le sentiment d’amour doit surpasser tous les autres intérêts. C’est pour ces raisons que Chico lui avait dit que si elle échouait, elle ne serait pas pardonnée parce qu'elle avait eu des parents merveilleux.

Son parcours professionnel

Elève intelligente et assidue, elle ne réussit pas le concours de médecine qu'elle visait. Comme il n'y avait plus de places dans la ville de son second choix, Marlène s'est laissée convaincre par une amie d’étudier la médecine à Uberaba de 1957 à fin 1962. Cette suggestion allait changer sa vie.
De 1963 à 1967, elle est stagiaire du professeur José Medina, dans le département de gynécologie de l’hôpital Das Clinicas de São Paulo. À partir de 1967, elle travaille aux hôpitaux Broca et Boucicaut, à Paris, ce qui explique qu'elle parlait très bien français. En 1968, elle entre à l’institut de prévoyance à São Paulo où elle travaillera pendant 30 ans dans le service de prévention du cancer féminin. Retraitée depuis 1994, elle assumera ensuite la présidence de l'Association Médico Spirite du Brésil (AME) jusqu’à nos jours.

Son amitié avec Chico

C'est donc pendant qu'elle suivait ses cours de médecine que Marlène a rencontré Francisco Candido Xavier en octobre 1958, peu avant qu'il déménage à Uberaba afin de pouvoir travailler en collaboration plus étroite avec le médium Waldo Vieira. Ils psychographiaient des livres en commun. Waldo Vieira était un ami de collège de Marlène, Chico lui avait demandé d'organiser une rencontre pour lui parler. A l’occasion de cette première rencontre, Marlène a été très surprise car Chico lui avait donné des détails surprenants sur son travail d'assistance qu'elle faisait, tous les mercredis, dans les environs du quartier d’Abadia, à Uberaba. Marlène ne connaissait Chico que par ses œuvres et elle a été très intriguée par la proposition qu’il lui a faite de travailler avec lui dans les séances publiques de la Comunhão Espírita Cristã. Ainsi, pendant près de quatre ans, Marlène commente des textes du Livre des Esprits et de l’Évangile selon le Spiritisme, les jours de séances publiques. En plus, elle donnait des cours de morale chrétienne pour les enfants ainsi que deux programmes d’enseignement spirite sur la radio locale.
Dans son livre Chico, l'homme, le Médium, Mickaël Ponsardin cite à propos de Marlène Nobre: «Nous avons vu des phénomènes à peine croyables. Des gens pensent que certaines histoires relatives à Chico sont exagérées. Pour nous, rien n'est exagéré ! C'est même en retrait par rapport à ce que nous avons vu. Qui n'a pas vécu avec lui, ne peut pas avoir la moindre idée de qui il était. Ceux qui ont partagé l'intimité de Chico témoignent que l'être humain valait encore mieux que le médium. Marlène Nobre se souvient avec émotion de ses qualités humaines, de sa bonté, de son humilité, de son amour du prochain. Elle dit qu'il était une école de vie».
Après son déménagement à São Paulo en 1963, l'amitié qui les liait est restée la même jusqu’à la désincarnation de Chico en 2002. Chico a continué à être très présent dans sa vie, lui prodiguant conseils et assistance dès qu'il le pouvait. Ce qui a fait dire à Marlène :«Comme nous sommes immortels, notre amitié sera éternelle !».

Son conjoint, le député Freitas Nobre

En 1962, le politicien Freitas Nobre réalisa enfin son rêve en venant à Uberaba, dans les séances du centre spirite Comunhão Espírita Cristã pour y connaitre Chico. Il ignorait alors que son rêve lui permettait aussi de rencontrer la douce Marlène qu'il épousera deux ans plus tard, en mai 1964.
Pendant la première séance publique à laquelle Freitas participa, L’Esprit Emmanuel dicta un message particulier dénommé Les pacificateurs qui fera partie du livre de commémoration des 100 ans de l’Évangile selon le Spiritisme. Chico remit ce message à Freitas et il le compléta en disant que le Brésil allait pencher fortement à gauche, puis à droite et que finalement il arriverait au centre en affirmant que le docteur Nobre (comme il l'appelait) aurait un rôle très important dans la pacification du pays. Freitas était alors adjoint au maire de São Paulo. Auparavant, il avait été conseiller municipal. Après cette rencontre, toute la vie politique de Freitas sera dirigée par les lettres du docteur Bezerra de Menezes psychographiées par Chico. C'est sur ses conseils qu'il s’exilera volontairement à Paris, de novembre 1966 à novembre 1967, en vue d'acquérir un diplôme d'études supérieures en communication à la Sorbonne. En 1968, il est élu massivement membre du congrès. Il a joué un rôle très important et a donné une authentique démocratisation à son pays.
En tant que femme d'un brillant politicien, Marlène a vite compris qu'elle devait se prémunir en restant en arrière plan, sans jamais participer à la vie sociale et politique. En seize ans de vie parlementaire, elle a dû aller seulement deux fois à la capitale si bien que peu de gens de la sphère politique la connaissait. Freitas n'avait jamais voulu déménager de São Paulo, il ne passait donc que ses week-ends en famille à São Paulo. Le couple a eu deux enfants : Marcos, professeur de philosophie et de sciences politiques à l’université Unicamp et Marcelo, avocat, membre du conseil national de justice qui, marié à une juge fédérale, lui a donné deux petits-enfants.
Dès 1963, le couple a commencé les travaux d'assistance aux plus nécessiteux à St André et St Caetano do Sul et en 1966 à Diadema. Conseillés par Chico, ils avaient fondé le groupe spirite Cairbar Schutel puis en 1977, la crèche Lar do Alvorecer avec 30 enfants et qui en a aujourd’hui 230. Freitas participait aux activités du groupe dès les premiers jours mais à partir en 1968, en se rendant à Brasilia pour ses mandats politiques, il fut moins disponible.
En 1981, plus de dix millions de brésiliens ont signé une pétition en faveur de Chico Xavier, pour l’attribution du prix Nobel. C'est le député José Freitas Nobre qui transmit lui-même, au comité de Stockholm, le dossier constitué de plus de 100 kg de documents, afin d’appuyer cette candidature. Chico Xavier ne reçut pas le prix Nobel mais il devint une figure emblématique du Brésil.

Les activités spirites et la première AME à São Paulo

Le 30 mars 1968, Marlène et ses compagnons se sont réunis sous l’inspiration de Batuíra et Bezerra de Menezes, par le biais du médium Spartaco Ghilardi, pour lancer les bases du mouvement médico-spirite au Brésil. L'AME SP, Association Médico Spirite de São Paulo, naissait ce jour-là et Marlène en fut la première secrétaire. Le 10 décembre 1968, elle recevait un message psychographié, le décalogue du médecin spirite, qui illustre bien les nobles idéaux qui devraient toujours être rappelés par les membres de l'association. L'Association Medico-Spirite de São Paulo a servi de base à toutes les autres AME créées ensuite, y compris l'AME internationale.
En avril 1974, sur les encouragements de Chico, Freitas Nobre fonde le journal Folha Espirita dans lequel Marlène a collaboré dès les premières heures. Pourtant, Marlène considére que ses obligations spirites n'étaient pas très fortes. Jusqu'en 1990, elle se consacre à la fois à sa pratique médicale, à sa famille ainsi qu'aux activités du groupe spirite Cairbar Schutel, puis à l’assistance de Diadema, ainsi qu'à la présidence de la crèche spirite, tout en participant aux tâches de l'Association Médico Spirite.

Le docteur Bezerra lui confie une tâche

En effet, en février 1990 alors qu’elle assumait la présidence de l’AME, il y eu un moment de forte turbulence spirituelle. Neuf personnes du bureau quittèrent l’association, il n'en restait plus que deux et même si les membres étaient nombreux, très peu fréquentaient un centre spirite. A l’occasion d’une de ses visites à Uberaba, Chico Xavier la pria d’être patiente. A cause d’une phalange d’Esprits qui s’était investi contre l'AME‚ l’Esprit Bezerra vient à son secours. Marlène reconnait que Chico a été un fort point d’appui pendant cette phase difficile. La même année, le 19 novembre, le mari de Marlène succombe, victime d’un cancer. Il a 68 ans. A peine quinze jours après, Bezerra de Menezes appelle Marlène à accomplir une tâche plus large. Il désire qu’elle fonde l’Association Médico Spirite Brésilienne qui rassemblera toutes les AMEs. Il lui a dit que l'association a été formée au cœur de Jésus et qu'ils avaient besoin de la matérialiser sur Terre. Et il en fut ainsi ! Initiée en 1991, lors du 1er congrès de l'AME São Paulo, l'AME Brésil devient une réalité en 1995. Puis, toujours à São Paulo, lors du 2ème congrès, le 4 juin 1999, il est créé l'AME internationale. A partir de ce jour, une autre étape de sa vie a commencé puisque qu'elle est investie plus fortement au mouvement médico-spirite, sans abandonner pour autant les tâches dans lesquelles elle s'était engagée antérieurement, y compris la Folha Espirita dont elle est devenue l’entière responsable après la désincarnation de son mari.

La diffusion du spiritisme à l'échelon international

A partir de 1999 avec la fondation de l’AME-International et de fréquents voyages à l'étranger, tout est devenu beaucoup plus intense pour Marlène. Elle anime une émission de télévision hebdomadaire et écrit des ouvrages spirites. Chico est au centre de la plupart des livres comme, par exemple, dans son excellent ouvrage, Notre vie dans l'au delà, où elle analyse et commente des lettres psychographiées de Chico. En Français, elle édite L’âme de la matière, Les masques de l’obsession, Le passe magnétique et les Clameurs de la vie.
Elle fait aussi de nombreuses conférences au Brésil et à l’étranger. Voici ce que le célèbre Jean Jacques Charbonnier écrivait, après sa participation au 2ème congrès de Médecine et Spiritualité qui avait eu lieu à Toulouse les 24 et 25 octobre 2009 : «Le Docteur Marlène Nobre, médecin gynécologue et cancérologue, nous a parlé des interactions biologiques de la spiritualité sur le corps humain et en particulier de son effet sur les mitochondries. En tant que présidente de l'Association Médico Spirite Internationale, elle nous a rappelé les notions essentielles en soulignant l'importance des intuitions qui sont selon elle des facultés médiumniques inhérentes à tout individu et que nous dilapidons notre intuition par un excès de rationalisme car les bons résultats scientifiques ne résultent que de bonnes intuitions. Il faut savoir écouter les voix de Dieu a-t-elle encore ajouté comme pour bien enfoncer le clou dans le crâne borné des matérialistes.»
Dans une interview, accordée à la Revue Spirite du 3ème trimestre 2013, le docteur Nobre explique ce qui distingue l'AME d'une association médicale normale : «L'association médico-spirite tente d'apporter une âme à la médecine dans deux sens. Elle étudie, elle cherche et tente de prouver l'existence de l'Esprit immortel et, en même temps, elle met en avant la valeur de la chaleur humaine, de la solidarité, du soutien au patient. Elle se propose de changer le paradigme en partant du principe que la santé et la maladie sont plus des attributs de l'âme que du corps physique. Selon le point de vue spirite, la constitution de l'humain change totalement. Il est vu comme un être beaucoup plus complexe parce qu'il est le résultat de l'intégration de l'esprit avec ses enveloppes subtiles et son enveloppe physique. Il est donc naturel que certains objectifs de l'AME convergent avec ceux des associations médicales traditionnelles, mais aussi que cette dernière soit en quête d'orientations différentes puisque, pour l'entité, les phénomènes spirituels sont prioritaires.»

Une travailleuse infatigable

Après avoir beaucoup parlé d'elle, laissons-la s'exprimer en diffusant sa réponse, lors d'une interview, à la question de son organisation pour mener de front toutes ses activités : «Naturellement, je ne peux conduire toutes ces institutions que grâce à la contribution virtuelle. Je dois répondre à des dizaines de mails par jour, à des interviews, assurer des enregistrements hebdomadaires et tout ça allié à mes voyages fréquents en vue de la divulgation de l’idéal spirite. Pour cela, je n’ai pas de vacances, je travaille beaucoup les jours fériés et c’est rare que j’ai une activité autre que doctrinale. Je crois, cependant, que je ne suis pas en train de faire quelque chose qui me distingue d’autres compagnons de l’idéal spirite. Et, honnêtement, je pense que je n'en fais pas assez. Je devrais travailler encore plus. J’ai toujours aimé travailler et, en ce moment, je suis très heureuse de faire ce que j’aime vraiment faire.»
Elle ajoutait, à la fin de l'interview : «J’étais réticente à ouvrir mon cœur et à répondre à autant de questions sur moi-même, parce que je suis très loin de mériter l'affection et la confiance des amis de la moisson spirituelle. Ce qui m’a aidée à me décider c’est quand j'ai su le titre de l'interview : travailleur spiritualiste. Oui, c’est cela que je veux être... Je ne vois pas l'intérêt de parler de moi, mais il y a une chose pour laquelle je me bats et que je voudrai réaliser : devenir un serviteur du Maître Jésus et Kardec, dans le peu que je peux offrir.»

Psychanalyse et médiumnité

Colette et Georges Tiret se sont intéressés à la parapsychologie à partir de 1937, date à laquelle ils furent initiés à la médiumnité en Algérie. Plus tard, ils créèrent la société d'études psychiques à Marseille. Dans leur ouvrage Psychanalyse et médiumnité, on découvre leurs expériences. Georges étant psychanalyste, il utilise sa femme, son médium, capable de voir l'aura, pour aider ses patients. Dans une première partie, on découvre le lien entre psychanalyse et médiumnité, puis dans une deuxième partie, l'auteur nous présente des cas concrets.

Dans les premières lignes, les auteurs mettent en évidence le fait que l'homme ne perçoit qu'une partie du monde et que la médiumnité pourrait donner accès à d'autres éléments : «L'homme traverse la vie comme un sous-marin en plongée. Depuis sa naissance, il est immergé dans un milieu auquel il a fini par s'accoutumer. Il sait que ses instruments de bord ne sont pas parfaits, mais ils assurent sa route tant bien que mal. Ses habitudes de penser lui sont devenues chères, ses concepts du temps, de la matière et de l'espace sont pour lui indiscutables. Il se trouve à l'aise dans un cadre familier et qui lui paraît rassurant. Rassurant tant qu'il ne s’avise pas de faire le point, c'est à dire de rechercher quelle est sa condition véritable.(...) Car il sait que les vibrations lumineuses perçues par l’œil humain, sous forme de sensations objectives, sont seulement comprises entre 450 et 790 billions par seconde et qu'en dehors de ces limites si étroites il n'y a plus pour lui de sensations lumineuses. Serait-il donc relativement aveugle ? Il sait bien, de même, que son oreille n'est affectée que par une gamme de vibrations comprises entre 32 et 30.000 vibrations par seconde, ce qui est vraiment peu. Serait-il donc, aussi, relativement sourd ? De toute façon, il lui faut bien admettre que son moi conscient ne représente qu'une valeur toute relative et que cette relativité est fonction de la gamme des mouvements radiants qui affectent son réseau nerveux sensoriel. Son inquiétude va grandissant à imaginer que le monde concret n'est peut-être bien qu'une infime partie du monde réel (…) C'est ce climat intellectuel, empreint d'une profonde inquiétude, qui amène de nos jours un nombre de plus en plus grand de penseurs à prendre en considération certains phénomènes psychiques pour se demander si une discipline nouvelle, issue de l'expérimentation médiumnique, ne serait pas de nature à servir de périscope qui permettrait d'atteindre directement les couches plus claires d'un autre milieu.»
Grâce à la médiumnité, on découvre une autre vision du monde. «Il faut se dépouiller de tout ce qui constituait notre défroque spirituelle, apprendre que le corps n'est pas la vie, que la naissance est une mort, que nos actions n'ont aucune valeur et ne sont que des moyens, que notre moi actuel n'est que la résultante d'une longue suite de métamorphoses, qu'il est un jouet aux mains d'un destin agissant, que le temps n'existe pas, que le futur est déjà créé, que l'espace n'a aucune réalité, que la matière, toute la matière qui nous entoure et nous constitue, que cette matière est pensée, pensée sans trêve, car sinon elle s'effriterait en poussière.»
Ensuite on découvre la méthode psychanalytique de Freud, et l'auteur expose l’intérêt d'y associer la collaboration d'un médium. «un procédé moins excessif que celui de l'hypnose» qui fut finalement abandonné par Freud. Le médium aide simplement le psychanalyste en l'orientant dans ses recherches.
Colette et Georges Tiret nous donnent ensuite une explication psychophysiologique à la médiumnité : «La faculté médiumnique n'est qu'un des aspects des phénomènes électromagnétiques dont le corps humain est le siège. Elle suppose une certaine puissance fluidique chez le sujet et se développe rapidement par l'entraînement. La physiologie de la transe médiumnique consiste essentiellement dans le phénomène suivant : sous l'effet d'une volition intense du sujet, l'influx nerveux qui baigne habituellement l'ensemble du corps, commence par osciller autour de ses pôles, au niveau des épaules, puis se rétracte de plus en plus vers le haut, finissant par disparaître du contour général du corps pour rayonner autour de la tête en un faisceau fluidique qui se projette vers le haut, véritable antenne humaine apte à émettre ses appels comme à capter les radiations qui lui sont transmises.»
Le psychanalyste travaillera avec un médium visuel capable de voir les vibrations, l'aura, qui entoure le patient. Le médium doit savoir interpréter les couleurs de l'aura pour classifier le type d'âme analysée. Colette Tiret est d'ailleurs capable d'estimer le nombre de vies vécues par le patient. Elle parle d'âme jeune ou de vieille âme. Les limites de cette méthode se trouvent dans la valeur morale du praticien et du médium.
Les auteurs expliquent que le médium peut être utilisé pour recevoir des conseils d'Esprits désincarnés pour le cas traité. Ils évoquent la difficulté d'entrer en communication avec les entités élevées. «C'est la fréquentation expérimentale de pareilles entités qu'il faut assurément rechercher ; la tâche n'est pas facile en raison de la persévérance qu'elle exige. Toutefois, ces mêmes entités nous apprennent qu'elles n'ont pas achevé leur évolution. Leur séjour éthérique leur permet, certes, des joies spirituelles dont nous ne pouvons prendre conscience, nous avons déjà les plus grandes difficultés à traduire et à assimiler les connaissances qui sont leurs et dont nous voudrions profiter, mais elles nous avertissent qu'elles ne participent qu'à un certain nombre de vérités et n'ont pas encore accès, suivant leur expression, à l'absolu divin. L’expérimentateur ne pourra jamais obtenir mieux et n'entrera jamais en contact avec une âme pure ayant terminé son cycle évolutif. Quelle utilité, du reste, présenterait un tel contact s'il se réalisait ? Le vocabulaire humain serait impuissant à exprimer des pensées inaccessibles à notre intelligence ; car il doit assurément exister, entre ces entités et nous, une distance spirituelle comparable à celle qui différencie l'homme de l'animal.»bull60 livreD Les auteurs abordent également la structure psychique de l'individu, composée du moi conscient, du moi subconscient et d'un moi refoulé. Chaque zone a sa fonction :
«Tout comme le conscient qui dispose de la mémoire cérébrale, le subconscient possède en lui sa mémoire propre, purement spirituelle, qui recèle le souvenir de ses vies antérieures ainsi que de ses séjours éthériques. Cette mémoire spirituelle a également enregistré le destin choisi par l'âme en vue de sa réincarnation. Le moi conscient ne peut accéder au clavier de cette seconde mémoire et il est heureux qu'il en soit ainsi. Quel désordre dans notre comportement humain si nous étions assaillis par les souvenirs de nos actes innombrables des vies du passé ! Quel effroi si nous connaissions par avance les épreuves qu'un futur déjà créé nous réserve tout au long de notre existence et que deviendrait dans ce cas notre libre arbitre ? De même que le sang irrigue tout le corps grâce aux pulsations du cœur, les tendances subconscientes retentissent dans l'ensemble du champs magnétique humain. Ainsi que nous l'avons vu , elles en colorent les lignes de force et permettent de déceler la valeur exacte de chaque individu. L'influence du subconscient est extrêmement variable selon les individus et dépend avant tout de l'ancienneté de l'âme, c'est-à-dire du nombre de ses vies antérieures. Plus l'âme est ancienne, plus le subconscient est vigilant, actif, autant du moins que lui permettent ses facultés humaines. Cette activité peut affecter considérablement notre comportement et ses manifestations se présentent sous la double forme d'intuitions et d’impulsions.»
Nous apprenons ensuite que lorsque le moi subconscient ne peut influencer le moi conscient à l'état de veille, il utilise le rêve. Les auteurs nous expliquent de nouveau d'un point de vue physiologique puis spirituel les processus mis en place pendant le sommeil.
Le moi refoulé, quant à lui, est destiné à récupérer les sentiments et émotions en désaccord avec la raison mais également à neutraliser les alertes perturbatrices venant du moi subconscient.
Colette et Georges Tiret nous parlent également de la pensée, puis nous font partager leurs expériences avec plusieurs patients.

7ème congrès francophone de médecine et spiritualité

A peine 3 semaines après le symposium de Villeneuve d'Ascq, le Mouvement Spirite Francophone offrit aux spirites une nouvelle occasion de se rencontrer lors du 7ème congrès de Médecine et Spiritualité qui se déroula les 18 et 19 octobre 2014 à l'Espace de l'Ouest Lyonnais, dans le 5ème arrondissement de Lyon. Sous la houlette de Marlène NOBRE, médecin gynécologue en retraite et, entre autre, présidente de l'AIMES (Association Internationale de Médecins Spirites), les conférenciers, venus du Brésil et d'Europe, bien qu'ayant des spécialités et des pratiques diverses, avaient tous à cœur de nous démontrer l'importance du nouveau paradigme en matière de santé qui intègre la spiritualité dans la médecine. En effet, même si des recherches et études récentes ont montré que le cerveau est programmé pour croire en Dieu, la médecine continue de penser comme avant, sans suffisamment prendre en compte les avancées de la science quantique. Lors de ces deux jours, les médecins invités nous ont parlé des preuves que la science médicale offre en appui de cette union entre la spiritualité, la religion et la santé. Certaines conférences étaient axées sur la place que la spiritualité doit voir dans le traitement des troubles mentaux et de la toxicomanie, d'autres s'orientaient sur les soins spirituels à donner aux patients chroniques, sans oublier, toutefois, de promouvoir et de développer le bien-être spirituel des personnes âgées. Après avoir montré tous les efforts réalisés pour l'humanisation de la médecine, afin de passer cet idéal aux nouvelles générations, nous avons pu réfléchir à la façon d'intégrer la dimension spirituelle dans la formation des professionnels de la santé, tout en mettant l'accent sur le côté humain du médecin lui-même. Un DVD est, chaque année, systématiquement enregistré et diffusé après le congrès ce qui permet à chacun d'écouter à volonté et donc d'approfondir les sujets ou conférences qui l'intéressent davantage. Nous ne nous attarderons donc pas davantage sur le contenu global de ce congrès et préférons nous attacher, pour ceux qui ne sont pas venus et pour ceux qui ne verront pas le DVD, à deux conférences très diverses dans leur contenu mais, toutes deux, aussi instructives l'une que l'autre.bull60 congres 2014A

La spiritualité dans la pratique clinique

Le docteur Alessandra Lucchetti, spécialisée en gériatrie et en gérontologie au Brésil, nous a donné l'occasion de réfléchir sur un cas pratique, issu de son expérience, ce qui a le mérite de pouvoir apprécier une situation concrète, forcément plus parlante qu'une somme de théories abstraites.
On sait que les croyances spirituelles des patients affectent leur santé, l'influencent. Alors comment intégrer la spiritualité dans la pratique ? Il convient déjà de se demander quand faut-il le faire ? Faut-il en parler tout de suite à la première consultation ou bien faut-il attendre une aggravation fatale pour oser demander si le patient croit en Dieu ? Pour le docteur Lucchetti, les questions sur la spiritualité doivent se poser dès le premier contact et faire pleinement partie de l'anamnèse initiale. Pour lever les barrières mises par les médecins, arguant de leur manque de temps ou de formation, il a été mis en place un questionnaire, le FICA, qui ne prend que 2 minutes et qui est un guide d'interrogation. Le médecin n'a pas besoin d'être lui-même spiritualisé pour l'utiliser. Il lui suffit d'être ouvert à ce qui est important pour le patient. C'est le patient qui montrera ce en quoi il croit et quelle est la relation de sa foi avec sa santé.
Comment faire ? L'histoire spirituelle, racontée par le FICA, permet de se familiariser avec la croyance du patient, de vérifier si sa croyance peut interférer sur les soins (par exemple quand on pense que la maladie est une punition divine), d'identifier les besoins spirituels qui nécessiteraient un suivi.
Le F.I.C.A, un guide d'interrogation
F comme Foi, croyance : Êtes-vous religieux ? Spiritualisé ? Avez-vous une croyance qui vous aide à régler vos problèmes ? Si non, qu'est-ce qui donne sens à votre vie ?
I comme Influence, importance : Quelle est la place de la foi dans votre vie ? Votre foi ou votre croyance vous a-t-elle déjà aidé dans une situation de stress ?
C comme Communauté : Faites-vous partie d'une communauté ? Cette communauté vous apporte-t-elle une aide ou un soutien ? Y a t-il un groupe de personnes importants pour vous ?
A comme Action lors du traitement : Comment aimeriez-vous que le médecin considère la question religieuse dans votre traitement ? Faut-il faire appel à un intervenant religieux ?
Voyons à présent le cas clinique qui illustre la mise en pratique du FICA. Il s'agit d'un homme de 78 ans qui ne mange pas bien depuis des mois. Il a des antécédents d'hypertension artérielle, il est dépendant sur des activités complexes mais indépendant sur des activités routinières. Il présente les signes d'une probable maladie d'Alzheimer.
Le questionnaire FICA nous indique :
F : il est témoin de Jéhovah, très religieux
I : la religion est très importante pour lui, il pense qu'elle influence sa santé.
C : ce sont les frères d’Église qui l'amènent à la consultation.
A : le patient peut compter sur le soutien de sa communauté, prête à accompagner la mise en place et le suivi du traitement.
Ainsi informée, après la consultation avec son patient, le docteur Lucchetti prenait le temps d'une autre consultation avec les frères qui accompagnaient son patient pour leur expliquer les évolutions. Cela prenait plus de temps bien sûr mais, de ce fait, les frères, très impliqués ont toujours fait en sorte que le patient ne rate pas une seule consultation et suive les conseils prodigués.
Parler de l'histoire spirituelle d'un patient, l'interroger avec la méthode FICA, peut se faire dès qu'on aborde son histoire personnelle, dès qu'on veut l'interroger sur sa famille, ses habitudes.bull60 congres 2014B
Les bienfaits en seront l'adaptation du patient (ce qui signifie que le patient connait sa maladie, qu'il peut réagir au diagnostic et s'exprimer sur son traitement). Il en résulte une meilleure adhésion au protocole, ce qui influera sur l'évolution de la maladie et sur la réponse au traitement.
L'utilisation de la religiosité peut aider à contrôler l'agressivité qui est fréquente dans cette maladie. C'est ainsi que des références religieuses étaient utilisées pour soulager l'agitation. Il avait été observé, par exemple, que rappeler au patient l'existence de Dieu l'aidait à se calmer assez vite. La religiosité était aussi utile pour faire travailler la mémoire (par la récitation de prières), ou pour stimuler la cognition (sa femme savait qu'il était important de l'amener au culte et de pouvoir échanger, ensuite, avec lui sur ce qui s'y était dit). Le FICA a permis, en outre, de comprendre comment soulager le stress du conjoint qui s'épuisait dans les soins et les attentions quotidiennes, en négligeant, de ce fait, son besoin de religion personnelle. Il a été nécessaire, à un moment, de prévoir un relais pour que sa femme puisse elle aussi retrouver son propre soutien religieux. Il est établi que les activités religieuses, comme la prière, la lecture de la Bible ou la méditation, préviennent l'agitation et aident les patient atteints de démence.
Mais parler de religion avec son médecin peut aussi avoir des conséquences négatives : le patient peut se sentir blessé si son médecin a une religion différente de la sienne ou si l'évaluation spirituelle n'est pas appropriée ou encore si on ne traite pas avec sérieux les particularités de sa religion (ex : le problème de la transfusion de sang pour un témoin de Jéhovah).
Parfois, c'est la famille qui n'a pas la même religion que le patient et qui ne voit pas d'un bon œil le lien entre le médecin et la religion du patient. Le patient peut aussi être très inquiet que le médecin veuille parler avec lui de religion car cela se fait principalement en cas de maladie très grave. Soulever la question de la spiritualité peut donc être source d'une grande anxiété : pour certains, c'est le réveil d'émotions négatives (telles que la maladie est une punition divine) pour d'autres c'est l'angoisse du questionnement de ce qui peut se trouver après la mort.
A l'issue de la conférence, il a été fait la réflexion, dans la salle, que la France n'était sûrement pas prête pour intégrer la spiritualité dans la médecine. Le docteur Lucchetti a répondu qu'on pouvait montrer des arguments scientifiques, des études, qui prouvent que cela fait du bien au patient et, d'autre part, que le patient réclame cette approche. Avec le temps, doucement, les mentalités évolueront. «Tu es là pour aider ton patient, alors, regarde comment ça l'aide...»

Le docteur en tant qu'être humain

Le docteur Decio Landoli Junior, médecin chirurgien de l'appareil digestif au Brésil, fut le dernier des 9 conférenciers à s'exprimer, mais il fit part d'une telle inspiration qu'il nous permit de nous séparer ensuite le cœur ragaillardi par son élan enthousiaste.
Sous le titre Être médecin et être humain, le docteur Decio commença par nous rappeler le modèle hippocratique qui consiste à voir l'homme en tant qu'être intégral. Avec Socrate, Hippocrate voyait la dimension spirituelle. Ce qui devient malade, ce n'est pas l'organe mais la personne, comme un tout. C'est un aspect qui est souvent oublié. Les techniques et pensées d'Hippocrate se perdent. Après lui, il a fallu attendre Galien, autre médecin remarquable de l'Antiquité, pour trouver un médecin s'approchant du niveau d'Hippocrate. À cette époque, il y avait beaucoup de cours d'oratoire mais aucun cours d'écoutatoire. Pourtant, on ne peut pas être un bon médecin si on ne sait pas écouter... Puis, il y a eu Ambroise Paré, pour qui la foi est le meilleur outil thérapeutique. Selon lui, nous agissons pour aider, mais la guérison relève du malade.
Qu'est-ce qui fait que nous nous sommes perdus ? Est-ce la technologie ? Non, même si elle a, effectivement, un effet collatéral car elle permet au médecin de prendre de la distance avec son patient. Par exemple, avant, il n'y avait pas de stéthoscope. On collait son oreille sur le cœur du patient. Plus tard, on a utilisé un cône en papier pour écouter d'un peu plus loin, puis le stéthoscope a permit d'allonger encore la distance. Maintenant, on peut même écouter le cœur à très grande distance, par internet, si le patient met bien les appareils. La technologie est un outil pour une bonne médecine mais elle n'est pas une manière de l'exercer. Elle peut amener à une conduite technique et froide, à une attitude distante et dépourvue d'approche spirituelle, à un professionnalisme sourd et muet, principalement face à un patient gravement malade, à une incapacité d'affronter la mort. En effet, formés pour guérir, les médecins préfèrent souvent contourner la mort que l'affronter.
Le patient en ressort dépersonnalisé. On prend la maladie pour la personne ou on prend le lit pour le nom. C'est ainsi qu'on dit fréquemment par exemple : «C'est la hernie de la chambre 14».
La personne en est réduite à son corps biologique. L'objet de l'étude, c'est la matière. Le paradigme spirite n'ignore pas la matière, il l'admet, mais il veut admettre aussi l'esprit.
Actuellement, on pense communément que la guérison est l'attribut du médecin et non du patient. Nier l'Esprit amplifie cette illusion de pouvoir. Toute désillusion génère une déception lorsque l'on est contredit, comme au moment d'une mort. C'est ainsi que le médecin dit, par exemple : « J'ai perdu mon patient », elle remet en cause son omnipotence.
Et la famille ? Elle n'est pas là que pour déranger ou faire un procès à la fin si ça tourne mal. La famille tombe malade avec le patient. Elle nécessite donc elle aussi de l'attention. Nous avons vu, sur d'autres conférences pendant le congrès, que 40 secondes suffisent pour établir un contact avec le patient (une poignée de mains, un regard direct, une attention,...). Ce contact donne un pouvoir qui crée une induction augmentant l'effet des comprimés. Quel est le chemin de la médecine matérialiste ? La médecine tend actuellement vers une mercantilisation et une industrialisation. Nous sommes aujourd'hui capables de prescrire une mauvaise chirurgie sans inspecter correctement le patient.
Le paradigme spirituel rappelle que l'être humain est plus que son corps biologique. C'est ce qu'on appelle la vision intégrale. Ce paradigme introduit des facteurs psychologiques et moraux comme facteurs de santé ou de maladie. L'attention se porte sur le patient. La guérison est aussi celle de l'esprit. Qu'est ce que signifie finalement « être sain » ? La guérison biologique n'est pas celle du patient. Aujourd'hui, le patient est défragmenté : on voit vers quel spécialiste on peut l'amener. S'il n'a rien, on l'envoie chez un psychiatre et s'il n'y a pas de trouble moral, on l'envoie chez un psychologue. Pourtant, il faudrait traiter le malade et non la maladie, valoriser les aspects moraux et spirituels. Nous ne sommes pas ici pour mystifier la médecine mais pour la démystifier de l'idée que si les médecins intègrent la spiritualité, ils ne seront pas mauvais.
Descartes n'a jamais dit que le tout est la somme des partis car les partis agissent et interagissent. Il faut prendre un nouveau chemin et, pour cela, un changement d'attitude s'impose : il faut valoriser les aspects psychologiques et spirituels, offrir un confort indépendant de la possibilité de guérison, accepter que la mort fasse partie de la vie. La relation médecin / patient n'a lieu que par une relation de confiance (honnêteté), d'établissement des responsabilités (droits et devoirs) et de complicité (incluant la famille aussi).
Aujourd'hui, la médecine telle qu'elle est, dépersonnalise, sauve et guéri, considère la mort comme un sujet tabou, est issue d'une formation technique exclusive et prend sa distance avec la spiritualité.
A contrario, elle devrait plutôt personnaliser, réconforter, savoir discuter de la mort, refaire le pont entre soi et sa spiritualité. Il faudrait, pour cela, intégrer une formation humaniste qui manque actuellement dans les universités. Les étudiants ne devraient pas être uniquement des bons techniciens.
Le spiritisme ne veut pas être la majorité mais une minorité créative, il est un choix. La parole enseigne mais l'exemple entraine. Les outils sont neutres : leur utilisation ne génère que ce à quoi on croit. Prenons l'exemple d'un marteau : si on s'en sert pour construire une maison, il est bon. Si on le met sur la tête de son frère, il est mauvais. Donc l'outil n'est que ce que l'on en fait.
Être médecin, c'est être partenaire. C'est être à côté et non au dessus. C'est aider avec amour et non avec arrogance. C'est être conscient de ce que la guérison est un attribut du malade et non du thérapeute. C'est être solidaire, mais, par dessus tout, c'est être humain.

1er Festival du Film Spirite

Un événement, unique en France, à Lyon, s'était déroulé le vendredi 29 au soir et le samedi 30 novembre après-midi : le premier festival du Film Spirite. Il était organisé par l'Association du Chemin de Grézieux-la-Varennes, le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec de Bron, le Centre d’Etudes Spirites de Denicé et le Conseil Spirite Français. Il permit à un public lyonnais et des sympathisants spirites de découvrir ou redécouvrir deux œuvres de la filmographie spirite. Ils étaient plus d'une centaine, répartis sur les deux jours, dans une salle de conférence à l'Hôtel Best Western du cours Charlemagne dans le quartier de la Confluence. L’ouverture du festival se fit donc à 20h00 avec une présentation du spiritisme. Allan Kardec, le codificateur de cette philosophie, en travaillant inlassablement à laisser une œuvre qui a marqué la France du 19ème siècle et a permis au Brésil du 20ème siècle l’arrivée d’un médium exceptionnel Francisco Candido Xavier alias Chico Xavier.
Dans une salle comble, le public a pu apprécier à 20h30 le visionnage du film Chico Xavier qui retrace des moments clés de sa vie ainsi que les troubles liés à la médiumnité. Chacun a pu observer l’histoire d’un homme simple se mettant au service de son prochain. Ce film a attiré plus de trois millions de spectateurs au Brésil. Un débat a suivi la projection, il permit de répondre aux nombreuses questions car la médiumnité interroge toujours et les phénomènes inquiètent encore de nombreuses personnes.bull60 festivalC
Le samedi après-midi, devant un public attentif, le festival se poursuivait à 14h00. Une présentation des diverses activités spirites qui existent à l’heure actuelle en France retient l’attention. La France compte aujourd'hui une soixantaine de groupes connus, dont une moitié est affiliée au Conseil Spirite Français qui est la fédération nationale en France. La région de France qui compte, historiquement, le plus de groupes spirites est le Nord Pas de Calais où le spiritisme a trouvé un terrain fertile dans le bassin minier, impulsé par plusieurs spirites de renom, incluant trois médiums peintres très fameux : Augustin Lesage, Victor Simon et Fleury Joseph Crépin. Il y a aujourd'hui des centres spirites dans pratiquement toutes les régions, y compris la région Rhône-Alpes, où fonctionnent les centres spirites de Denicé, Bron, Grézieu la Varenne en plus de divers groupes en formation. La Mairie de Lyon, ville natale d'Allan Kardec, a installé un monument ayant la forme d'un menhir, dans le prolongement de la Rue Sala, proche du Rhône, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, en 2004. Après toutes ces explications, la projection commença à 15h45. Ce film Nosso Lar a été adapté au cinéma par la 20th Century Fox en 2010 à partir du livre du même nom. Il a fait plus de 4 millions d’entrées au Brésil. En avant-première, le public a pu découvrir la version doublée en français par les Editions Jupiter.
Un débat avec de nombreuses questions portant surtout sur la situation de l’homme après la mort se suivit. Il est certain que la connaissance du spiritisme, au moment de sa désincarnation, permet de ne pas être complètement ignorant de ce qui se passe. Cette conscience peut favoriser le processus sans apporter d’angoisses supplémentaires mais seule la pratique du bien et une conscience pure peuvent assurer un réveil pacifique dans le monde spirituel.