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Bulletin 37 - Juin 2009
Bulletin 37 - Juin 2009
Sommaire

Editorial

L’année scolaire spirite se termine et nombreux sont les élèves qui terminent la session de première année. Ils sont venus cherchés des explications sur certains phénomènes pour les uns, un enseignement pour les autres, mais aussi le développement de cette faculté particulière qui permet de communiquer avec les Esprits et que l’on appelle médiumnité. Notre centre offre cette possibilité de suivre ce parcours initiatique.
Beaucoup voient dans ces échanges avec l’au-delà un moyen de communication commode afin d’obtenir des nouvelles de ceux qui nous ont quittés et voudraient surfer sur la vague du web-spirite. Souvent cette démarche fait suite à la perte d’un être cher ou au besoin d’une recherche personnelle.
L’enseignement que nous prodiguons porte sur un premier cycle de trois ans de découverte et demande patience et persévérance, il mène à une toute autre route que celle recherchée à son point de départ. De l’assouvissement d’un besoin personnel, la voie spirite conduit à l’abnégation et à l’aide à son prochain.
Le médiumnat loin d’être une passion éphémère devient avec le temps un sacerdoce avec ses joies, ses peines, la difficulté de gravir les échelons et le bonheur de certaines rencontres. La médiumnité inhérente à chaque être humain ne se développe pas mais s’éduque et s’embellit avec les facultés morales de l’âme, jour après jour, année après année ; les étapes se franchissent patiemment dans la compréhension de chaque pas accompli, et lorsque l’élève comprend que la médiumnité tournée vers son prochain, c’est l’engagement d’une vie pour sa propre évolution, c’est une main tendue vers les autres, c’est l’acceptation d’une vérité qui rapproche les êtres, alors il est prêt à parcourir ce chemin qui le mènera à la rencontre du monde invisible.

Gilles Fernandez

Les phénomènes du petit Trianon

Les grands lieux de l’histoire notamment les monuments sont chargés d’évènements tristes et tragiques ; rien d’étonnant que des Esprits y restent, fantômes d’un passé lourd et pesant. Parfois, ils semblent revivre aux yeux de médiums voyants ou clairvoyants et c’est ce qui se passe dans cette histoire : un jour, à Versailles…

Le petit trianon

Cette expérience remonte à la journée du 10 août 1901. A cette date, miss Charlotte Moberly et miss Eleanor Jourdain, deux institutrices anglaises de 56 et 38 ans se retrouvent en France et décident d’effectuer une visite au château de Versailles. La température est lourde comme seules le sont les journées d’août, cependant, après la visite du château, les deux femmes décident de se rendre au petit Trianon, l’ancien domaine de Marie-Antoinette situé au fond du parc. Dans un parc, alors beaucoup moins fréquenté qu’il ne l’est de nos jours, elles s’égarent rapidement. Elles font alors face à une croisée de chemins et décident de prendre le premier qui s’offre à elles.
A peine s’y sont-elles engagés qu’elles se sentent envahies d’un sentiment de peur et d’oppression. Elles aperçoivent alors, sous un porche, une femme agitant une nappe blanche ; elles décident de poursuivre leur chemin. C’est alors qu’elles rencontrent deux hommes qu’elles prennent pour des jardiniers. Ils sont, en effet, vêtus d’une livrée verte, d’un long manteau, d’un tricorne et tiennent tous deux une bêche à la main. Elles les interrogent sur le chemin qu’il convient de suivre pour aller au Trianon, mais ils ne s’intéressent pas trop à elles et ils leur conseillent de poursuivre tout droit.
Assez désappointées, elles poursuivent leur promenade, trouvant le personnel assez désagréable. Continuant ainsi, les deux femmes se sentent alors subitement abattues par une tristesse qu’elles ne comprennent pas. Le chemin les mène vers une charmante bâtisse à colonnades surmontée d’un toit. Un homme est assis sur les marches de l’édifice et les observe.  Le comte de Vaudreuil Une lourde cape noire couvre ses épaules, coiffé d’un chapeau mou, il a le visage tout vérolé. Cet homme déplait immédiatement aux deux Anglaises qui sont très gênées car il les dévisage avec beaucoup d’insistance. Le temps semble s’arrêter et un calme soudain envahit les lieux. C’est donc avec soulagement qu’elles entendent les bruits d’une personne courant vers leur direction. Un homme, à la peau mate et aux cheveux bouclés, apparaît soudainement à leur gauche.
Il semble être un gentilhomme élégant et grand. Les deux femmes sont rassurées. Il leur demande, avec un accent étranger, de ne pas poursuivre ce chemin dans lequel elles sont engagées mais de chercher plutôt «la maison». Elles changent donc de direction et empruntent alors un petit pont. En se retournant, elles remarquent que l’homme a disparu, bien qu’elles l’entendent encore courir derrière elles. Elles passent ce pont rustique, puis une cascade et s’approchent d’une maison. C’est bien le Trianon.
Une nouvelle fois, elles se sentent envahies de tristesse. La maison en question est entourée par une terrasse sur deux côtés, c’est une construction charmante qui fait face à une pelouse d’herbes folles ; une femme est là, elle dessine. Les deux Anglaises s’en approchent. La peintre se retourne et les observe craintivement. Son visage n’est plus très jeune, ses cheveux blonds sont rassemblés sous un grand chapeau blanc en un chignon bouffant. Elle porte une robe d’été en mousseline, largement décolletée, un fichu vert transparent repose sur sa poitrine et son cou. Miss Moberly est choquée par sa tenue qu’elle juge indécente et démodée, elle la prend pour une touriste d’un pays lointain. Les deux Anglaises ne désirent pas s’arrêter. L’atmosphère qui semble d’un calme surréaliste, devient oppressante. De la maison sort un jeune homme. Il ressemble à un serviteur. Il s’avance vers elle et il leur propose justement de les raccompagner jusqu’au premier sentier. De là, Les deux femmes peuvent regagner le château. Elles rejoindront leur hôtel en pestant sur l’incompétence des employés du château et sur le manque de signalisation du parc français. Etant fatiguées par leur marche, elles ne reparlent de leur expérience versaillaise qu’une semaine plus tard.
En confrontant leurs souvenirs, les deux dames s’apercevront qu’elles n’ont pas vu les mêmes choses ; miss Jourdain dit ne pas avoir vu de dame blonde. Par conséquent, elles décident de rédiger chacune leur version de cette visite au Trianon. Elles retourneront ensuite trois fois à Versailles. Une première fois en 1902, où miss Jourdain s’y rend seule, elle y éprouve une même atmosphère d’étouffement. Là, elle y entend une musique qu’elle ne peut identifier. En 1904, elles y retournent une deuxième fois, les deux amies trouvent le site changé et aucun personnage incongru n’apparait, puis une dernière visite se fera où miss Jourdain voit deux femmes se disputer.
C’est à la suite de ces expériences que les deux femmes commencent à s’intéresser à Versailles et à se documenter. Elles s’instruisent sur le XVIIIème siècle et font plusieurs découvertes étonnantes : la musique entendue en 1902 à Trianon est identifiée par un spécialiste comme étant un morceau dans le style des années 1780. Le pont rustique qu’elles ont traversé en 1901 n’existait plus en ce début du XXe siècle ainsi que le bâtiment à colonnade mais il fut identifié grâce à des plans de 1774.
Marie AntoinettePar des recherches dans les gravures de la collection Parmentier, on découvre que les tenues des jardiniers au début du règne de Louis XVI comportaient bien une livrée verte et un tricorne. Ce sont les mêmes tenues vestimentaires qu’elles avaient vu en 1901, sur les deux hommes à qui elles avaient demandé leur chemin. D’autres gravures permettront d’identifier l’homme au visage mat comme étant le comte de Vaudreuil, un haut personnage de la cour, tandis que la dessinatrice du Trianon s’apparentera étrangement au portrait de la reine Marie-Antoinette, en 1788, par Wertmüller. Dans les archives nationales, on note que la Reine et ses habitués désignaient le Trianon sous le nom de «la maison».

Si certains contemporains ont pris cette aventure pour une hallucination de deux institutrices, beaucoup furent troublés par leurs affirmations qui étaient créditées par une réelle ignorance qu’elles avaient sur le XVIIIème siècle aussi bien des personnes, des lieux que des évènements. En ce début du XXème siècle, il était difficile d’avoir accès à des archives souvent du domaine privé, sans faire une série de démarches auprès de spécialistes. Leur livre, publié en 1911 sous le titre de An adventure, connut un certain succès pour l’époque (plus de 11.000 exemplaires vendus). Les deux femmes défendront leurs visions jusqu’à la fin de leur vie.
Si vous désirez de plus amples informations sur les fantômes du Trianon, voici quelques titres d’ouvrages : Mystère du petit Trianon, une vision de l’espace de Jean Senelier ; les fantômes du Trianon de Moberly et Jourdain.

Une foule d'Esprits

De l’influence des Esprits familiers et des conséquences d’un engagement

Nous vivons dans un univers qui se présente sous deux formes : l'une, visible et matérielle, dans laquelle habitent les êtres incarnés ; l'autre, invisible et immatérielle, dans laquelle habitent les êtres désincarnés, ceux qui ont perdu leur enveloppe physique et qui sont retournés à leur monde originel. Le monde matériel commence justement là où l'invisible et l'immatériel finissent. Ces deux mondes se juxtaposent car toutes les intelligences concourent à l’œuvre générale quel que soit son degré d’avancement. Chacun, incarné ou désincarné, depuis le plus bas jusqu’au haut de l’échelle, s’instruit, s’entraide, se prête appui, se tend la main pour atteindre le sommet, volontairement ou non. Ainsi, la solidarité entre le monde spirituel et le monde corporel se met en place afin que se perpétue la continuité des rapports et que se grandissent les sympathies véritables. Cela explique pourquoi les désincarnés ne s’éloignent guère du monde terrestre. Nous sommes tous liés les uns aux autres, soit pour des raisons matérielles, soit pour des raisons affectives. Mais comment comprendre ces êtres invisibles qui sont constamment auprès de nous ? Comment savoir ce qu’ils veulent ?

Cette appréciation demande beaucoup de sagesse et de persévérance et ce n'est qu'après des années de réflexion et d'observation qu’on l’acquière. Comme on apprend à connaître les hommes, à juger leur caractère, à se garer des embûches dont le monde est semé, on apprend aussi à connaître les désincarnés. Cette connaissance de l'humanité invisible est plus difficile à acquérir et l’aide d’un centre spirite devient indispensable. Ce monde invisible est, sur une plus vaste échelle, la reproduction, la doublure du monde terrestre.
Tous les Esprits n’ont pas une perception juste de la vérité et de la science. La supériorité intellectuelle et morale ne s'obtient que par un travail lent et continu, par l'accumulation de progrès réalisés au cours d'une longue série de siècles. L'Esprit désincarné se retrouve au-delà de la mort tel qu'il s'est fait lui-même pendant son séjour ici-bas. Il n'est ni meilleur ni pire. Pour dompter une passion, corriger un défaut, atténuer un vice, il faut parfois une existence entière ou plus.
Il en résulte que, beaucoup d’Esprits, comme beaucoup d’hommes, restent tourmentés à cause de drames ou de résolutions non prises.
Par ces tourments, on peut dire que ce monde occulte n’est pas loin du monde corporel et grâce aux explications de la doctrine spirite, on s’aperçoit que ce monde invisible réagit sur le monde terrestre. Les morts influencent les vivants, les guident, les inspirent à leur insu. Ceux qui ont dépouillé le vêtement de chair assistent ceux qui en sont encore revêtus. Ils peuvent les stimuler dans la voie du bien ou, selon leurs connaissances, les pousser vers d’autres voix plus obscures. On peut appeler ceux-ci des Esprits inférieurs, comprenant difficilement ce que sont les aspirations élevées.
Se complaisant dans la matière, ils se mêlent à notre vie, ils participent à nos activités et se sentent unis par des analogies de caractère ou d'habitudes. Parfois, ils cherchent à dominer et subjuguent les personnes faibles qui ne savent pas résister à leur influence. Pour cela, ils agissent sur les fluides en les manipulant comme on manipule des gaz, avec l'aide de la pensée et de la volonté. La pensée et la volonté sont aux Esprits ce que la main est à l'homme. Par la pensée, ils impriment à ces fluides telle ou telle direction ; ils les agglomèrent, les combinent ou les dispersent ; ils en forment des ensembles ayant une apparence, une forme, une couleur déterminées ; ils en changent les propriétés en les combinant suivant certaines lois. Quelquefois, ces transformations sont le résultat d’une intention car il suffit à l'Esprit de penser à une chose pour que cette chose se fasse.
Si les Esprits supérieurs ne se manifestent que dans les cas où leur présence peut être utile et faciliter notre amélioration, les Esprits moins avancés interviennent très souvent, ils se sentent indispensables et pensent que leur aide est essentielle.

Au cours d’une vie terrestre, ils sont donc des milliers à nous solliciter sans cesse et c’est à travers un apprentissage que nous pouvons repousser ces intrus. Outre ceux-ci, nous avons aussi dans la vie de chaque jour, d’autres Esprits qui nous entourent et que l’on nomme des Esprits familiers. Ils sont soit des Esprits de personnes désincarnées que nous avons connues dans notre vie en cours, comme une grand-mère, un grand-père soit des Esprits côtoyés dans une autre vie comme un ancien mari, un fils, etc. Ils sont comme les membres de notre famille, mais du côté invisible. Ils exercent une influence non négligeable sur notre vie quotidienne comme peuvent le faire les personnes physiques de notre environnement car ils nous aiment et désirent notre bonheur. Mais comprennent-ils les choix que nous faisons ? Acceptent-ils facilement nos orientations ? Sont-ils d’accord avec ce que nous entreprenons ?

Pour toute réponse, voici un exemple qui illustre cette situation. C’est ainsi que dans notre centre spirite, nous avons enregistré il y a quelques mois l’adhésion d’une jeune femme Ghislaine qui très vite a été convaincue par les bienfaits de la doctrine spirite. Elle-même, médium, avait de fréquentes manifestations physiques chez elle depuis des années, dont elle ne comprenait pas le sens, et sa vie de famille en était gravement perturbée. En s’instruisant, elle découvrit le sens de la médiumnité, puis des liens de parenté, d’une vie antérieure, se sont révélés entre elle et Catherine, médium de notre centre.
Cette dernière, quelques jours avant les faits qui vont suivre, entendit le message suivant qu’elle ne comprit pas : «une armée arrive». Deux semaines plus tard, elle tomba malade de la grippe qui provoqua un affaiblissement de son organisme. Le temps passa et Catherine ne se rétablissait pas, sa tension ne remontait pas et des douleurs étranges s’installaient, sans cohérence avec l’état grippal.
Médium clairvoyant, elle s’aperçut que des Esprits autour d’elle la vidant de ses fluides vitaux. Durant plusieurs jours et plusieurs nuits, ils l’empêchèrent de dormir, veillant à tour de rôle à la maintenir dans cet état. Ils emprisonnaient ses pensées, les enveloppant dans un fluide lourd comme la chenille dans sa chrysalide. Ils renvoyaient ensuite sans cesse ces mêmes pensées vers la malade afin d’annihiler toute réaction. Ce processus obsessionnel créait une angoisse au médium en lui ôtant progressivement ses forces mentales et physiques. Une vision lui apparut du Christ en croix dans la lumière, symbole d’une épreuve qu’elle avait à subir. A force de prier, Catherine finit par discerner la présence d’une grand-mère avec six autres Esprits habitués à exécuter de basses besognes. Devant la gravité de la situation, Ghislaine et Catherine échangèrent leurs informations. Elles comprirent qu’il s’agissait bien de la grand-mère de Ghislaine, hostile aux nouvelles activités de sa petite fille. Une dispute intervint entre l’Esprit et l’incarnée qui demanda à sa grand-mère de la laisser libre de ses choix et lui affirma qu’elle ne plierait pas à ses exigences.
La malade entendit : «Tu as gagné une bataille mais pas la guerre», phrase couramment utilisée par l’entité de son vivant confirmant ainsi son identité. Après la reddition de la grand-mère, l’armée partit en déroute rapidement, abandonnant l’un après l’autre leur poste de torture. De son vivant, cette grand-mère était très attachée à sa petite fille l’entraînant vers des pratiques occultes éloignées de la morale spirite. Une fois désincarnée, croyant toujours être de bons conseils pour sa protégée, elle ne voulait pas la voir intégrer un groupe spirite dont la vocation est la charité et l’aide à son prochain. Elle a agi de la même manière que des parents sur le plan physique qui veulent imposer sans comprendre et par tout moyen leur conception de la vie à leurs enfants.

Ces interventions d’Esprits familiers sont très fréquentes. Elles expliquent notamment un grand nombre de défection dans les rangs des nouveaux adhérents des groupes spirites. Ces familles invisibles qui ne souhaitent pas voir leur protégé suivre une voie qu’elles ne comprennent pas ou qui les effrayent, usent de tous leurs moyens de pression pour les éloigner du groupe. vIls agissent ainsi directement sur la personne ou sur son entourage. C’est un enseignement à ne pas négliger et un avertissement à donner à tout nouvel adhérent. Tous les groupes ont eu à subir ces départs parfois surprenants.
C’est une prise de conscience nécessaire afin d’éviter les écueils qui font qu’un groupe peut se disloquer sur des faits en apparence anodins. Toutefois si la grand-mère et ses troupes ne semblaient plus être mêlées à des agissements, la guerre n’était pas encore gagnée. L’obsession perdurait chez Catherine, quatre autres Esprits avaient pris le relais. Ils étaient entraînés cette fois par un cardinal et une commère. Deux autres Esprits un peu plus inquiétants, habillés en moine semblaient épier et diriger toutes ces manigances. L’obsédée continuait à perdre de sa vitalité plongeant parfois dans une sorte de coma.

Les raisons de ce déchaînement devenaient un peu plus claires. Depuis plusieurs années, au sein du centre, trois médiums se réunissent chaque semaine, le mardi, formant un groupe d’expérimentation voulant apporter des preuves de la survie de l’âme et de l’existence d’un monde spirituel vivant et actif. Ils cherchent à créer les conditions morales et fluidiques pour l’obtention de phénomènes tels que l’écriture directe, l’apport de fleurs… Ce groupe est constitué de la médium malade et de deux autres médiums du centre : Maurice et moi-même.
Depuis quelques mois, la nouvelle adhérente, Ghislaine a intégré ce groupe afin d’apporter des fluides plus matériels faisant défaut à ces réunions. Il devenait évident que l’objectif de tous ces Esprits manipulés par les deux moines était de faire échouer le travail d’expérimentation. Une réunion médiumnique fut organisée afin de les laisser parler. Le cardinal et la commère vinrent rapidement se manifester, puis apeurés, ils laissèrent la place aux deux moines. Les uns comme les autres confirmèrent que leur but était bien de faire obstacle à nos recherches qui n’entraient pas dans le cadre de l’église catholique et que ce n’était pas à des mécréants d’apporter les preuves de l’immortalité de l’âme.
Comme dans notre monde, les Esprits s’entendent par affinités, la grand-mère de Ghislaine, très contrariée, s’affolait, elle aimait sa petite fille, elle avait l’impression de la perdre. Elle aurait fait n’importe quoi pour la retrouver, la posséder et vivre à nouveau à côté d’elle. Nous ne doutions pas un seul instant que ces moines étaient venus à cause d’elle, cependant, rien sur le plan terrestre ne présageait de ce qui allait se passer. Au cours d’une de nos séances, nous avions appris que des liens unissaient les membres de notre groupe du mardi. Maurice et Ghislaine notamment avaient été frère et sœur dans d’autres vies et également conjoints.
Des liens sentimentaux très forts les liaient par delà les incarnations. Très éprouvés par ces évènements, nous étions moins attentifs et, peu de temps après ces évènements que je vous ai contés, le comportement de Ghislaine et Maurice changea : une connivence s’installait entre eux, des liens invisibles se tissaient sous le regard manipulateur et l’influence sournoise de la grand-mère, qui n’avait rien changé de son objectif : diviser pour retrouver sa petite fille.
C’est alors que quelques jours plus tard sans motif apparent, sans dispute préalable, ils nous informèrent avec arrogance et une méchanceté dans le regard qu’ils ne travailleraient plus avec nous, qu’ils quittaient le centre de façon irrévocable. Ils avaient eu des visions qui leur ôtaient toute confiance en nous. Aucune autre explication ne nous fut donné, aucune discussion ne fut possible. En quelques secondes, la scène était jouée.
Avant de venir au centre, Ghislaine subissait sa médiumnité et vivait recluse dans son appartement. Deux années passées au centre lui ont permis de prendre confiance en elle, de constater que les phénomènes médiumniques qui se produisaient autour d’elle étaient finalement naturels. Elle a appris à éduquer sa médiumnité et à ne plus se croire folle, en dehors du réel.
Toutefois cet apprentissage n’a pas été suffisant et les écueils du passé ont ressurgi l’entraînant de nouveau sous l’influence du monde des Esprits. Souhaitons que ce passage dans notre centre lui aura été malgré tout salutaire et que, bien qu’une partie d’elle-même soit retourné dans le monde spirituel, elle puisse continuer à vivre normalement dans notre monde matériel. Maurice est un médium délicat qui a passé six ans auprès de nous. Le spiritisme lui a permis de surmonter plusieurs épreuves dans sa vie et, au bord du gouffre, il avait su jusqu’ici réagir à temps.
Dans notre centre, il a toujours été veillé et préservé des mauvaises influences du monde spirituel. On le savait fragile et il était volontaire et travailleur, il était apprécié pour sa gentillesse et ses paroles réconfortantes. Il avait assimilé petit à petit toutes les connaissances intellectuelles de la doctrine spirite qui auraient du lui éviter de tomber dans le piège des Esprits malveillants et de l’influence du passé. L’épreuve est parfois trop difficile à vivre, la nasse se referme sur sa proie et le réveil est souvent douloureux.
Le spiritisme est une science, une philosophie, une morale dont il faut pratiquer, apprendre et vivre chaque instant. Mais il faut par dessus tout en comprendre le sens, s’en imprégner et en connaître toutes les difficultés afin d’éviter les écueils que l’on peut rencontrer. Le spiritisme n’impose rien, il parle à la raison et il demande un équilibre psychique parfait pour ne tomber dans aucun des excès qu’il peut entraîner que ce soit l’euphorie ou le rejet. Il y a un juste milieu que l’on trouve dans la démarche personnelle et dans les échanges au sein d’un groupe fraternel, aux idées nobles et structurées, ouvertes sur notre monde.
Lorsqu’un groupe subit une telle tempête, il ne peut que resserrer les liens qui unissent ses membres. Pour ceux qui avaient mis leur confiance et leur espoir dans ce frère et cette sœur, un sentiment de colère peut naître à l’égard de ces déserteurs laissant un parfum de trahison. Mais l’amitié qui les unissait est plus forte, laissant place au pardon et à la compréhension. Le temps passé à instruire, à prévenir, à réconforter n’est jamais perdu et seule l’aide apportée au cours des mois et des années est importante si elle permet à chacun d’avancer, de progresser. Nos prières les accompagnent sur le chemin épineux de la vie.

Nous avons compris que ces Esprits, que ces frères avaient été mis sur notre route par nos Esprits instructeurs pour notre progression. Nous devions comprendre l’importance des liens qui nous unissaient et la nécessité de les resserrer encore, afin de contourner les obstacles qui ne manqueront pas. C’est l’apprentissage indispensable pour accéder à des plans supérieurs par le détachement de l’âme et la recherche de l’unité. Nous sommes tous là pour apprendre, tendre la main à ceux qui chutent et comprendre que nous avons un chemin commun à prendre et qui nous conduit à cette vérité que nous fuyons : : le monde des Esprits est aussi réel que le monde des hommes et l’influence réciproque des uns envers les autres est permanente et indispensable pour que progresse l’humanité.

Une longue route

En étudiant le spiritisme, nous comprenons assez rapidement qu’il nous a fallu traverser un très grand nombre de vies avant d’arriver à être ce que nous sommes aujourd’hui.
Tous, nous avons déjà parcouru un bon bout de chemin, mais si l’on prend la peine de se connaître, de s’étudier, nous réalisons que la route peut être bien longue encore avant d’arriver à la perfection. Tous, nous sommes mieux qu’hier, mais moins bien que demain. Petit à petit, nous apprenons, nous comprenons, nous progressons. Petit à petit, une confiance, une sécurité, un amour emplissent notre esprit et nous aident à avancer. Alors, la route s’éclaire ; elle reste semée d’embûches, d’épreuves mais nous la reprenons avec plus de courage car nous savons où nous allons et pourquoi nous y allons. De plus, nous savons qu’il est possible d’être guidés pour avancer plus judicieusement. Quelque soit le temps que cela prendra, la route se fera et nous arriverons sûrement, alors autant allonger les enjambées puisque chaque pas en avant allège notre fardeau.
Afin de mieux comprendre les péripéties des âmes sur la route de la vie, nous vous proposons de lire le texte suivant, extrait des Oeuvres posthumes d’Allan Kardec :
“Supposons une longue route, sur le parcours de laquelle se trouvent, de distance en distance, mais à des intervalles inégaux, des forêts qu'il faut traverser ; à l'entrée de chaque forêt la route large et belle est interrompue et ne reprend qu'à la sortie. Un voyageur suit cette route et entre dans la première forêt ; mais là, plus de sentier battu ; un dédale inextricable au milieu duquel il s'égare ; la clarté du soleil a disparu sous l'épaisse touffe des arbres ; il erre sans savoir où il va. Enfin, après des fatigues inouïes, il arrive aux confins de la forêt, mais accablé de fatigue, déchiré par les épines, meurtri par les cailloux. Là il retrouve la route et la lumière, et il poursuit son chemin, cherchant à se guérir de ses blessures.
Plus loin, il trouve une seconde forêt où l'attendent les mêmes difficultés ; mais il a déjà un peu d'expérience et en sort moins contusionné. Dans l'une, il rencontre un bûcheron qui lui indique la direction qu'il doit suivre et l'empêche de s'égarer. A chaque nouvelle traversée son habileté augmente, si bien que les obstacles sont de plus en plus facilement surmontés ; assuré de retrouver la belle route à la sortie, cette confiance le soutient ; puis il sait s'orienter pour la trouver plus facilement. La route aboutit au sommet d'une très haute montagne d'où il en découvre tout le parcours depuis le point de départ ; il voit aussi les différentes forêts qu'il a traversées et se rappelle les vicissitudes qu'il y a éprouvées, mais ce souvenir n'a rien de pénible, parce qu'il est arrivé au but ; il est comme le vieux soldat, qui, dans le calme du foyer domestique, se rappelle les batailles auxquelles il a assisté. Ces forêts disséminées sur la route sont pour lui comme des points noirs sur un ruban blanc ; il se dit : "Quand j'étais dans ces forêts, dans les premières surtout, comme elles me paraissaient longues à traverser ! Il me semblait que je n'arriverais jamais au bout ; tout me semblait gigantesque et infranchissable autour de moi. Et quand je songe que, sans ce brave bûcheron qui m'a remis dans le bon chemin, j'y serais peut-être encore ! Maintenant que je considère ces mêmes forêts du point où je suis, comme elles me paraissent petites ! Il me semble que d'un pas, j'aurais pu les franchir ; bien plus, ma vue les pénètre et j'en distingue les plus petits détails ; je vois jusqu'aux faux pas que j'ai faits."
Alors un vieillard lui dit :
— Mon fils, te voici au terme du voyage, mais un repos indéfini te causerait bientôt un mortel ennui et tu te prendrais à regretter les vicissitudes que tu as éprouvées et qui donnaient de l'activité à tes membres et à ton esprit. Tu vois d'ici un grand nombre de voyageurs sur la route que tu as parcourue, et qui, comme toi, courent le risque de s'égarer en chemin ; tu as l'expérience, tu ne crains plus rien ; va à leur rencontre et tâche par tes conseils de les guider, afin qu'ils arrivent plus tôt.
— J'y vais avec joie, reprend notre homme ; mais, ajoute-t-il, pourquoi n'y a-t-il pas une route directe du point de départ jusqu'ici ? Cela épargnerait aux voyageurs de passer par ces abominables forêts.
— Mon fils, reprend le vieillard, regarde bien et tu en verras beaucoup qui en évitent un certain nombre ; ce sont ceux qui, ayant acquis le plus tôt l'expérience nécessaire, savent prendre un chemin plus direct et plus court pour arriver ; mais cette expérience est le fruit du travail qu'ont nécessité les premières traversées, de telle sorte qu'ils n'arrivent ici qu'en raison de leur mérite. Que saurais-tu toi-même si tu n'y avais pas passé ? L'activité que tu as dû déployer, les ressources d'imagination qu'il t'a fallu pour te frayer un chemin ont augmenté tes connaissances et développé ton intelligence ; sans cela, tu serais aussi novice qu'à ton départ. Et puis, en cherchant à te tirer d'embarras, tu as toi-même contribué à l'amélioration des forêts, que tu as traversées ; ce que tu as fait est peu de chose, imperceptible ; mais songe aux milliers de voyageurs qui en font autant, et qui, tout en travaillant pour eux, travaillent, sans s'en douter, au bien commun. N'est-il pas juste qu'ils reçoivent le salaire de leur peine par le repos dont ils jouissent ici ? Quel droit auraient-ils à ce repos s'ils n'avaient rien fait ?
— Mon père, reprend le voyageur, dans une de ces forêts, j'ai rencontré un homme qui m'a dit : "Sur la lisière est un immense gouffre qu'il faut franchir d'un bond ; mais, sur mille, à peine un seul réussit ; tous les autres tombent au fond dans une fournaise ardente et sont perdus sans retour. Ce gouffre, je ne l'ai point vu".
— Mon enfant, c'est qu'il n'existe pas, autrement ce serait un piège abominable tendu à tous les voyageurs qui viennent chez moi. Je sais bien qu'il leur faut surmonter les difficultés, mais je sais aussi que tôt ou tard ils les surmonteront ; si j'avais créé des impossibilités pour un seul sachant qu'il devait succomber, c'eût été de la cruauté, à plus forte raison si je l'eusse fait pour le grand nombre. Ce gouffre est une allégorie dont tu vas voir l'explication. Regarde sur la route, dans l'intervalle des forêts ; parmi les voyageurs, tu en vois qui marchent lentement, d'un air joyeux ; vois ces amis qui se sont perdus de vue dans les labyrinthes de la forêt, comme ils sont heureux de se retrouver à la sortie ; mais à côté d'eux, il en est d'autres qui se traînent péniblement ; ils sont estropiés et implorent la pitié des passants, car ils souffrent cruellement des blessures, que par leur faute, ils se sont faites à travers les ronces ; mais ils en guériront, et ce sera pour eux une leçon dont ils profiteront à la nouvelle forêt qu'ils auront à traverser et d'où ils sortiront moins meurtris. Le gouffre est la figure des maux qu'ils endurent, et en disant que sur mille, un seul le franchit, cet homme a eu raison, car le nombre des imprudents est bien grand ; mais il a eu tort de dire qu'une fois tombé dedans, on n'en sort plus ; il y a toujours une issue pour arriver à moi. Va, mon fils, va montrer cette issue à ceux qui sont au fond de l'abîme ; va soutenir les blessés sur la route et montre le chemin à ceux qui traversent les forêts.
La route est la figure de la vie spirituelle de l'âme, sur le parcours de laquelle on est plus ou moins heureux ; les forêts sont les existences corporelles où l'on travaille à son avancement en même temps qu'à l'œuvre générale ; le voyageur arrivé au but et qui retourne aider ceux qui sont en arrière est celle des anges gardiens, des missionnaires de Dieu, qui trouvent leur bonheur dans sa vue, mais aussi dans l'activité qu'ils déploient pour faire le bien et obéir au Maître suprême.”