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Bulletin 51 - décembre 2012
Bulletin 51 - décembre 2012
Sommaire

Editorial

Les fêtes de fin d’année approchent avec ses joies pour les uns et ses tristesses pour les plus déshérités. D’autres annoncent ou craignent, une fois de plus, la fin du monde ou la fin d’un monde, et veulent se protéger de la mort dans des abris indestructibles au chaos terrestre. De tous temps les générations sont passées avec leur lot d’angoisses et d’inquiétudes. L’évolution de l’espèce humaine est en cours depuis des millénaires avec ses misères et ses splendeurs et l’édifice moral de l’humanité se construit au prix de larmes et de souffrances. Les réincarnations se succèdent au cours des siècles qui s’écoulent et les âmes reviennent récolter le fruit de leurs expériences passées et l’héritage de ce qu’elles ont laissé. Le temps renouvelle à chaque fois les épreuves afin d’éclairer le chemin des expériences humaines. Toutes les créations humaines se modifient avec le temps par les différentes phases d’apprentissage et de progrès. Nous portons en nous l’espoir des générations futures et du monde que nous créons par chacun de nos actes. Que ces fêtes de Noël, qui nous ramène à la naissance de Jésus, soit pour chacun un moment de réflexion sur notre monde, de partage avec notre entourage et de recueillement personnel.

Gilles Fernandez

Les passes

L'acte d'imposer les mains sur une personne, sans la toucher, pour la magnétiser ou la guérir sont connus depuis l'antiquité. Cette pratique était courante, bien que rigoureusement limitée aux initiés et aux prêtres dans les sanctuaires fermés des diverses religions. Plus tard, Jésus, le modèle divin, l'a enseigné à ses disciples. Il l'affirme dans le verset 9, chapitre 10 de l'Evangile de Luc : " Soignez les infirmes qu'il y aura et dites-leur : le règne de Dieu est arrivé à vous. " Nous avons pour exemple la guérison de la fille de Jaère, chef de la synagogue, il vient trouver Jésus. Il se jette à ses pieds et le supplie : " Venez lui imposer les mains pour la guérir et lui sauver la vie." Répondant à sa demande, Jésus va chez lui et rend la santé à sa fille. Au moyen-âge, la pratique de soigner par l'imposition des mains s'étend pour soigner des plaies, des brûlures, des douleurs avec Paracelse et Van Helmont mais c'est au 19ème siècle, qu'apparaissent les pionniers de son application plus rationnelle avec Mesmer, Du Potet, Puységur, Deleuse, La Fontaine... Bien qu'ils n'aient jamais été pris au sérieux par leurs confrères de l'académie des sciences, ils ne se sont jamais découragés et ont fini par établir des fondations solides à la connaissance et à la pratique de cet élément de cure naturel et efficace.

Ses origines

Les passes sont nées dans les civilisations sauvages en tant qu’élément magique, c’est un rite des croyances primitives. L’agilité des mains, pour faire et défaire les choses, suggère qu’on détient des pouvoirs mystérieux. Les bénédictions et les malédictions étaient les premières manifestations des passes. Le sauvage primitif n’en avait pas d’idée particulière mais il les mettait en pratique de manière instinctive et apprenait à faire avec le pouvoir des mains. Les Dieux ou les Esprits l’aidaient, le secouraient, l’instruisaient en usant de leurs manifestations médiuniques naturelles. La sensibilité médiunique se perfectionnait chez les créatures les plus sensibles et c’est ainsi qu’ont surgis les “pajés”, les sorciers, les “xamãs”, et les magiciens thérapeutes et guérisseurs.
Depuis les origines de la vie humaine sur Terre, on rencontre dans l’application des passes, un rituel comme le souffle, la friction des mains ou l’application de la salive. Dans l’Evangile, on peut trouver la description d’une guérison d’un aveugle faite par Jésus qui utilise un mélange de salive et de glaise.

Ses applications

L’organisation mondiale de la santé considère que la santé est le complet bien-être physique, mental et social, nous, spirites, adhérons à cette définition, cependant nous admettons que toute maladie, quelle que soit sa gravité, a une origine spirituelle. Une action déséquilibrée réalisée par un Esprit détériore le périsprit mais aussi le corps physique qui est intimement lié à lui. Cette disharmonie vibratoire affectera la chair et la maladie apparaîtra. Le recours au magnétisme par des passes peut rétablir le corps car ces passes, selon la doctrine spirite, ne sont pas seulement une transfusion d’énergies animiques, elles sont aussi un stabilisateur de la pensée.
C’est en s’aidant de cette force et en cherchant à nous améliorer que nous nous libérons de nos douleurs et de nos souffrances. Car comment envisager la guérison de nos déséquilibres organiques et spirituels si nous sommes encore orgueilleux et égoïstes ? Comment soigner l’ulcère, les allergies, l’arthrite déformante, le coeur déréglé si la haine et les cris de colère résonnent encore dans notre âme ? Comment mettre fin à l’anxiété, la dépression et toutes les disharmonies si nous nourrissons toujours de la rancoeur, de la jalousie, de l’envie et de sombres pensées ? Comment pouvons-nous prétendre avoir l’équilibre physique et psychique, si nous vivons en guerre avec la société, avec les voisins, avec la famille, avec nos collègues de travail ?

Les passes

Les passes selon le spiritisme sont une simple imposition des mains. Elles ne comportent pas de mise en scène, ni de gesticulations. Tout le pouvoir et l’efficacité des passes dépendent de l’esprit et non de la matière, de l’assistance spirituelle du médium et non de lui-même.
Les mises en scène où le médium dirige ses mains ouvertes vers le haut dans la supposition de capter des fluides et où le patient positionne ses mains ouvertes sur ses genoux afin de faciliter l’assimilation des fluides, ses bras et ses jambes devant être décroisés afin de ne pas empêcher le passage des fluides, et ainsi de suite, ne servent qu’à ridiculiser les passes. La formation selon laquelle des médiums se regroupent autour d’un patient, soit en rejoignant leurs mains, soit en se touchant les doigts ne sont pas plus que des restes des pratiques mesmeriques du XIXème siècle. Elles sont sans utilité. Les esprits réellement élevés n’approuvent et n’enseignent pas ces choses là, ils parlent plutôt de la prière. Toute la beauté spirituelle des passes spirites, provient de la foi rationnelle.
Ceux qui élaborent et divulguent des techniques de passes ne savent pas ce qu’ils font. La technique des passes ne nous appartient pas mais elle appartient en exclusivité aux Esprits supérieurs. Ils sont les seuls à connaître la réelle situation du patient, les possibilités de l’aider en fonction de ses compromis face aux épreuves, et donc la nature des fluides nécessaires au patient. Les médiums vivent de la vie terrestre et ne connaissent rien sur la nature des fluides, ni la façon appropriée et efficace de les employer, ni les effets divers qu’ils peuvent causer. En fait, le médium n’a qu’une vague perception des fluides qui est généralement épidermique.
Les expériences spirites sensées et logiques, dans le monde entier, depuis l’époque de Kardec jusqu’à nos jours, ont démontré qu’il vaut mieux une prière silencieuse, parfois sans la présence et sans la connaissance du patient, plutôt que des ostentations imposées. Toutes ces formes proviennent essentiellement de l’attachement de l’être humain pour des coutumes matérielles. Nous voulons diriger, orienter les fluides spirituels comme s’ils étaient des courants électriques et les manipuler comme si leur application ne dépendait que de nous.
Le médium conscient, connaisseur de la doctrine est suffisamment humble pour comprendre qu’il sait très peu au sujet des fluides spirituels et que ce qu’il pense savoir à ce sujet n’est que simple prétention orgueilleuse, il se limite alors à sa fonction de médium intermédiaire. S’il demande l’assistance des Esprits, de quel droit se positionne-t-il ensuite à leur place ? Il arrive souvent que les Esprits recommandent de ne pas faire de mouvements avec les mains et les bras afin de ne pas déranger les passes. Soit nous nous fions en l’action des Esprits, soit nous n’y faisons pas confiance, et dans ce cas il est préférable de ne pas les déranger avec nos demandes.
Les passes spirites sont une prière et demandent de la concentration et du dévouement. Celui qui reconnaît ne pas pouvoir donner de soi-même, doit implorer l’aide des Esprits, ce sont eux qui secourent ceux pour lesquels nous avons demandé de l’aide et non pas nous qui dépendons de l’assistance spirituelle.

Ses effets

Il existe plusieurs facteurs qui influencent les effets des passes. Malgré l’aide certaine des bons Esprits, le résultat dépendra des conditions du patient et aussi de celles du médium, même si souvent les déficiences de ce dernier sont en général corrigées par les Esprits.
Nous avons observé que certaines personnes se sentent guéries, d’autres seulement se sentent mieux, alors que d’autres encore sont complètement imperméables au magnétisme. Le climat de fraternité, de sympathie entre le magnétiseur et l’infirme sont des conditions importantes pour que le fluide magnétique produise de bons résultats. La foi est un autre facteur remarquable. Beaucoup de personnes ne retournent pas au centre spirite lorsqu’ils constatent qu’ils n’ont pas eu d’améliorations immédiates. Dans leur ignorance, ils disent que le centre spirite est incompétant ou bien ils ne croient pas aux recours fluidiques des mécanismes divins.
Le médium ne doit pas trop s’occuper des résultats. Il doit s’appliquer à remplir les conditions attachées à sa fonction et avoir confiance en la Providence Divine qui saura, mieux que lui, quelles sont les réelles conditions de chaque patient, ses mérites et ses nécessités de preuves et ses expiations. Ne vous vantez jamais des éventuels résultats positifs, en vous rappelant que la source de tout le bien vient de Dieu. Au lieu de penser, en vain, aux mérites que nous avons, cherchons plutôt à donner une nouvelle direction à nos pas, pour que nous puissions aller vers les infirmes, pour que nos mains bénissent, caressent, réchauffent, pour apprendre à aimer nos compagnons. Corrigeons nos habitudes désastreuses. Illuminons d’une nouvelle lumière nos pensées et nos sentiments. Adoptons des attitudes chrétiennes chez nous, au travail et autour de nous !

Les passes à distance

Il n’existe pas de limite de distance pour l’action des passes. Les Esprits supérieurs ne connaissent pas les distances terrestres. Ils peuvent agir et guérir à longues distances. Ce fait constaté et démontré par le spiritisme est confirmé scientifiquement par des recherches effectuées dans le monde entier et par des expériences réalisés dans les principaux centres universitaires. La télépathie c’est-à dire la transmission de la pensée ou encore l’action de l’esprit sur la matière, ne peuvent être niées aujourd’hui.
Malgré tout, on ne peut pas dénigrer l’importance de l’effet psychologique de la présence du patient sur l’ambiance médiumnique d’un centre spirite ou celui de la présence d’un médium. Ceux-ci sont, dans ce cas, deux éléments importants qui démontrent l’efficacité du traitement par les passes. L’effet psychologique qui provient des encouragements provoqués sur le patient de part sa présence dans une ambiance de personnes intéressées à l’aider, lui donne une sensation de sécurité et confiance en lui. De plus, la présence du patient dans une réunion lui permet de recevoir l’aide de la chaleur humaine des autres. Il s’agit d’une réaction animique (qui provient de l’âme du patient) et connue en psychologie comme une motivation d’ensemble. Ainsi, les passes à distance ne doivent être utilisées que lorsqu’il n’existe vraiment pas la possibilité d’effectuer les passes au centre spirite.

Qui peut magnétiser ?

La connaissance de la nature et des mécanismes des passes nous permet de dire que toutes les personnes pourraient, en principe, appliquer des passes. Toutes possèdent des fluides, en divers degrés, qui peuvent être actionnés par l’amour vers ceux qui souffrent. Mais pour nous qualifier vraiment comme bon magnétiseur, nous avons besoin de faire des efforts, d’avoir de la volonté et de la discipline.
L’Esprit André Luiz l’explique dans l’ouvrage Les missionnaires de la lumière en ces paroles : «Le magnétiseur, sur la Terre ou ici dans notre sphère, a besoin de se dominer, d’avoir un équilibre spontané des sentiments ; un fort amour pour son prochain ; une grande compréhension de la vie ; une foi vigoureuse et une profonde confiance en le pouvoir divin. Je dois dire aussi, que ces vertus demandées, dans notre plan, sont des exigences indispensables, alors que sur le plan terrestre, la bonne volonté sincère peut souvent remplacer certaines déficiences, ce qui justifie l’assistance spirituelle donnée aux magnétiseurs incarnés qui sont loin de posséder toutes ces qualités. Appliquer des passes est un travail d’équipe. Il est courant que les magnétiseurs incarnés aient plus de déficiences que les désincarnés qui sont, en général, plus conscients de leurs devoirs et de la délicatesse de la tâche. Ce travail ne pouvant pas être contrarié, puisque le bien du prochain est en jeu, les déficiences peuvent être aidées par les Esprits, quand il y a de notre part une bonne volonté et un désir sincère d’aider.
- Même si le magnétiseur incarné a peu de valeur, il peut être aidé ?
- Absolument (...) Du moment que son intérêt pour l’acquisition du bien sacré soit au-dessus des préoccupations transitoires, il peut espérer un progrès incessant de ses facultés magnétiques, pas seulement par ses efforts personnels, mais aussi par le concours mérité de ses supérieurs spirituels.»
Sur cette base, on peut donc dire que le médium doit chercher à étudier et à méditer sur le contenu de ses lectures. L’absence d’étude signifie la stagnation, pour n’importe quel travail. L’étude méthodique du spiritisme réveille en nous le désir d’aimer, de pardonner toujours, l’envie d’incorporer dans notre âme des vertus évangéliques essentielles pour une vie heureuse. Dans le cas des passes, il est important d’en connaître spécialement leur nature, leur mécanisme, leurs effets. Dans le chapitre 14 du Livre des Médiums, Allan Kardec demande si le pouvoir de guérison peut être transmis et les Esprits répondent : «Le pouvoir, non, mais la connaissance des choses nécessaires pour l’exercer si on la possède».
Ensuite, c’est par un travail discipliné que le spirite trouve le temps pour assumer tous ses devoirs et être assidu et ponctuel dans ses responsabilités au centre spirite. Les activités spirituelles, elles, ont besoin de préparation intime, de méditation, d’être serein physiquement et mentalement. Le respect de la programmation établie pour les travaux des passes magnétiques est indispensable. Dans l’ouvrage Dans les domaines de la médiumnité, l’apprenti André Luiz le découvre comme nous le montre ce dialogue : - Ce qui veut dire que dans une maison comme celle-là (un centre spirite) il y a des collaborateurs spirituels répertoriés, comme ça se fait pour des médecins ou des infirmiers dans un hôpital terrestre ?
- Parfaitement. Chez les hommes comme chez nous, qui sommes loin de la perfection spirituelle, le succès du travail demande de l’expérience, des horaires, de la sécurité, de la responsabilité de la part de celui qui veut servir. - Et les médiums, ils sont toujours les mêmes ?
- Oui cependant, en cas d’impossibilité réelle, ils peuvent être remplacés, bien que dans ces circonstances il se produit de petits dommages provenant de l’adaptation naturelle.
- Nos amis (les médiums) sont préparés pour le travail, par la prière ?
- Sans aucun doute. La prière est un prodigieux bain de forces car le courant mental qu’elle attire est vigoureux. A travers la prière, les médiums expulsent de leur monde intérieur les ombres provenant de leurs activités communes et des luttes quotidiennes, absorbant ainsi de notre plan, les substances rénovatrices qui leur permettront d’agir avec efficacité en faveur du prochain. De cette manière, ils aident et sont aidés sérieusement.
Une autre vertu est indispensable, la patience, elle permet d’accueillir ses semblables. Le bon travailleur spirite doit acquérir l’excellente habitude d’écouter plus que de parler. Le spirite doit parler surtout avec le coeur en irradiant le bien.

Foi et prière

Nous devons avoir une confiance absolue dans la miséricorde et la justice de Dieu, sachant que c’est d’elle, en dernière instance, que proviennent les recours thérapeutiques des passes. La prière, la méditation, établissent une liaison avec les émissaires divins, créant un climat excellent pour le succès du travail spirituel alors l'action des fluides sur le corps humain peut devenir prépodérante. Léon Denis, dans son livre Dans l’invisible, nous incite avec force et conviction à cet appel de la foi : “La foi ardente, la volonté, la prière, l’évocation des puissances supérieures, soutiennent l’opérateur et le sujet. Lorsque tous deux sont unis par la pensée et par le cœur, l’action curative est plus intense. L’exaltation de la foi, qui provoque une sorte de dilatation de l’être psychique et le rend plus accessible aux influx d’en haut, permet d’admettre et d’expliquer certaines guérisons extraordinaires réalisées dans les lieux de pèlerinage et les sanctuaires religieux. Dégagé de tout appareil théâtral, de tout mobile intéressé, pratiqué dans un but de charité, le magnétisme devient la médecine des humbles et des croyants, du père de famille, de la mère pour ses enfants, de tous ceux qui savent aimer. Son application est à la portée des plus simples. Elle n’exige que la confiance en soi, la foi en l’infinie puissance qui fait rayonner partout la force et la vie. Comme le Christ et les apôtres, comme les saints, les prophètes et les mages, chacun de nous peut imposer les mains et guérir, s’il a l’amour de ses semblables et l’ardente volonté de les soulager. Lorsque le patient s’endort sous l’influence magnétique et semble appeler la suggestion, n’employez celle-ci qu’avec des paroles de douceur et de bonté. Persuadez, au lieu de brusquer. Dans tous les cas, recueillez-vous dans le silence, seul avec le patient ; faites appel aux Esprits bienfaisants qui planent sur les douleurs humaines. Alors, d’en haut, vous sentirez l’influx descendre en vous et de là gagner le sujet. Une onde régénératrice pénétrera d’elle-même jusqu’à la cause du mal et, en prolongeant, en renouvelant votre action, vous aurez contribué à alléger le fardeau des terrestres misères. Quand on considère toute la puissance du magnétisme curatif et les services qu’il a déjà rendus à l’humanité, on ne saurait trop protester contre les tendances des pouvoirs publics, en certains pays, à en entraver le libre exercice. En agissant ainsi, ils violent, les principes les plus respectables, ils foulent aux pieds les droits sacrés de la souffrance. Le magnétisme est un don de la nature et de Dieu.”

Rubrique "Lu et aimé" : Mémoires d'un suicidé d'Yvonne A. Pereira

Cet ouvrage de 695 pages est un véritable chef d’oeuvre offert par l'Esprit Camilo Cândido Botelho, sous l'orientation de Léon Denis qui signe la préface de la 2ème édition, à la très estimable médium Yvonne A. Pereira. Le choix d'un passage en fut difficile tant cette oeuvre est riche d'enseignements, même pour celui qui ne se sent pas forcément concerné par le problème du suicide. Pour preuve, l'extrait choisit traite de l'épineuse question, que nous nous posons tous à un moment ou un autre, de l'importance de notre libre arbitre et de notre responsabilité face aux sages conseils que nos guides ne manquent pas de nous donner.

bull51 imgAUn Esprit suicidé, Jérôme, recueillit par l'hôpital Marie de Nazareth où il peut reprendre force et courage pour comprendre ses égarements avant de travailler à sa réhabilitation, est impatient d’avoir des nouvelles de sa famille laissée sur terre. Les assistants acceptent de l'emmener voir le frère Théocrite, directeur de la noble institution, pour qu'il puisse lui exposer son désir. Extrait des pages 115 à 119 : «- Monsieur ! Avec tout le respect que je dois à votre autorité, je demande votre commisération !... Il s'agit d'une visite rapide... je vous donne ma parole d'honneur que je reviendrai... de plus, je sais que je ne suis qu'un prisonnier... » répliqua encore le vieil impatient, se perdant à nouveau dans les confusions mentales où il prenait plaisir à s'enliser.
- Et pourtant, même ainsi, je ne peux approuver la réalisation de ce désir au moment ou tu proclames qu'il est juste... Réprime un peu plus les impulsions de ton caractère, mon Jérôme ! Apprends à dominer tes émotions, à retenir tes angoisses, fais-en des aspirations équilibrées sous la sainte protection de l'espoir ! Souviens-toi que ce furent de telles impulsions, déséquilibrées, basées sur le manque de résignation, sur l'impatience et le désordre des sens qui t'ont poussé à la violence du suicide ! Oui, tu vas voir tes enfants ! Néanmoins, pour ton propre bien, je te demande d'accepter de reporter ton projet à quelques mois... quand tu seras mieux préparé à affronter les conséquences qui se sont précipitées après ton geste déséquilibré ! Accepte, Jérôme, de te soumettre au traitement nécessaire à ton état et que tes compagnons s'infligent vaillamment à s'en remettre aux serviteurs loyaux qui souhaitent tous vous aider avec amour et dévouement ! Accepte l'invitation à la réunion de ce soir, car tu gagneras d'immenses bénéfices... alors qu'une visite sur terre en ce moment, le contact avec ta famille dans les conditions précaires où tu te trouves, serait en opposition avec les doux plans déjà élaborés pour te conduire à la nécessaire réorganisation de tes forces...
- Mais... Je ne saurai trouver la sérénité pour de tels projets tant que je n'aurai pas les informations désirées, Monsieur !... Oh, Dieu du Ciel ! Ma petite Marguerite, ma cadette, qui est restée là-bas, à l'âge de sept ans, si blonde et si jolie !...
- T'es-tu déjà souvenu de faire appel à la grandeur paternelle du Seigneur Tout-Puissant afin d'acquérir les forces de la résignation pour une attente plus prudente qui serait couronnée de succès ?... Nous voulons ton bien, Jérôme, notre désir est de t'acheminer à la situation qui t'offrira une trêve pour la réhabilitation qui s'impose... Retourne à marie de Nazareth où tu as été accueilli... Il faut que tu fasses preuve de bonne volonté pour t'élever au bien ! Pratique la prière... Cherche à communiquer avec les vibrations supérieures capables d'animer des entreprises rédemptrices... Il est indispensable que tu le fasses librement et spontanément, car nous ne pouvons t'obliger à le faire, ni ne pouvons le faire pour toi... Renonce, donc, à ce projet contradictoire et aie confiance en nous qui désirons t'aider et te protéger...
Mais l'ancien commerçant de Porto était irréductible. Ce caractère rebelle et violent, qui, dans un élan funeste, avait préféré la mort à devoir lutter pour corriger et vaincre son adversité, rétorqua impatient, ne comprenant pas la sublime charité qu'il recevait :
- Je confierai, M... frère Théocrite... Je vivrai en rampant à vos pieds s'il le faut !... mais après avoir revu mes chers êtres et avoir pris connaissance des raisons de leur abandon, apaisant, d'une certaine manière, les nostalgies qui me déchirent...
Accomplissant son devoir de conseiller, Théocrite compris qu'il était inutile d'insister. Il dévisagea son protégé en larmes et murmura tristement tandis que Roméo secouait la tête, peiné :
- Tu affirmes une grande vérité, pauvre frère ! Oui ! Seulement après ! Seulement après tu trouveras le chemin de la réhabilitation !... Il est des natures que seules les dures pointes de la douleur sont suffisamment puissantes pour corriger et aider à trouver le chemin du devoir !... Tu n'as pas encore assez souffert pour te souvenir que tu descends d'un Père qui n'est que miséricorde !...
Il le laissa réfléchir quelques instants, puis il ajouta :
- Nous pourrions éviter cet incident, empêcher ta visite et punir ton attitude. Nous en avons l'autorité et le pouvoir. Mais tu es encore trop matérialisé, tu souffres trop des préjudices physiques pour pouvoir nous comprendre !... D'ailleurs, nos méthodes persuasives et libérales seraient incompatibles avec une interdiction intransigeante, aussi en harmonie qu'elle soit avec la raison... Néanmoins, je dois consulter nos instructeurs du temple, comme c'est l'usage, face à un dilemme comme celui que tu viens de poser...
Il se concentra fortement, puis se retira dans une pièce secrète contiguë au cabinet de consultation. Télépathiquement, il entra en contact avec la direction de l'institut qui régnait sur le temple et, après un court laps de temps, il revint et lui transmit la décision finale :
- Nos guides supérieurs te laissent libre de choisir. Cependant, une entité dans ta condition ne peut jouir de la liberté naturelle de l'Esprit libéré des liens charnels, tout comme tu ne peux être forcé à des devoirs qui te répugnent. Tu visiteras les êtres qui te sont chers sur terre... Tu iras donc au Portugal, à Porto où tu habitais, et à Lisbonne, comme tu le désires... et comme la tendresse paternelle du Créateur aide à retirer, très souvent, d'un acte imprudent ou condamnable un exemple salutaire pour le délinquant lui-même ou pour ses observateurs, je suis sûr que ton inconséquence ne te sera pas inutile, ni ne cessera d'être une source d'avertissement pour tous ceux qui sont de bonne volonté et en prendront connaissance. Attention, néanmoins, à cela mon cher Jérôme : en cessant d'accepter nos conseils et en te rebellant contre les règlements de cet institut, tu commets une erreur dont les conséquences retomberont sur toi. Cette visite sera réalisée sous ton entière responsabilité ! Elle n'est pas autorisée : c'est ton libre arbitre qui l'impose ! Si, par conséquent, ton mécontentement dépasse tes capacités de souffrance, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi-même, puisque nos efforts ne servent qu'à adoucir les malheurs et à les éviter quand ils sont inutiles... pour cela, nous cessons de fournir les nouvelles désirées grâce aux moyens dont nous disposons... car en vérité, il n'était pas nécessaire de t'éloigner d'ici pour les obtenir...
Il se tourna vers l'assistant et poursuivit :
- Préparez-le à partir... Satisfaites ses caprices sociaux sur terre... car bientôt la terre l'ennuiera... Qu'on le laisse agir comme bon lui semble... La leçon sera amère, mais elle permettra une prompte compréhension et donc de plus rapides progrès...»

L'état de transe

L’état de transe est un degré du sommeil magnétique. Il peut être provoqué par l’action d’un magnétiseur ou par celle d’un Esprit. Il permet au périsprit de s’extérioriser, c'est-à-dire de se dégager du corps physique. La séparation n’est jamais complète car elle provoquerait la mort. Un lien invisible continue à se rattacher à l’enveloppe terrestre. Ce lien fluidique permet de transmettre des impressions par les organes du corps endormi. Dans la transe, un médium peut parler, se déplacer, écrire ou dessiner mais quand il se réveillera, aucun souvenir ne subsistera. Plus le sommeil est profond, plus le dégagement s’accentue. Lorsque cet état de conscience se met en place, des nouvelles facultés apparaissent comme la vision à distance, l’audition ou le rapport avec le monde de l’au-delà. Tout un monde de souvenirs et de connaissances apparaissent. Par exemple, le médium peut, sous l’emprise d’une volonté supérieure, revoir une de ses existences passées et la revivre avec tous ses détails. Un phénomène d’incorporation peut se produire si le corps du médium est momentanément abandonné. L’âme d’un défunt peut prendre la place et se servir de l’organisme matériel du médium pour se communiquer par la parole et le geste avec les personnes présentes.

Fabrication artificielle de médiums et de sorciers

Chez les peuples anciens et sauvages, cette pratique médiumnique était largement utilisée pour obtenir des conseils ou de l’aide de la part des défunts. Quand ils manquaient de médiums, ils en fabriquaient artificiellement. Ayant remarqué que les pouvoirs médiumniques étaient facilités chez les névrotiques ou les épileptiques, ils provoquaient l'apparition de ceux-ci, chez un individu prédisposé, au moyen de pratiques comme la peur ou les jeûnes. Une première méthode consistait à imprimer dès l'enfance une série de jeûnes puis de l’isolement à intervalles réguliers. Bientôt à demi aliéné, il ne savait plus s'il veillait ou s'il rêvait. Comme les fakirs de l'Inde ou les chamans de Sibérie, il avait des manifestations épileptiques, des convulsions et des cris, il écumait et en même temps se mettait en place une forme de lucidité. Dans les îles Aléoutiennes et chez les Dayaks à Bornéo, le médium devenait sorcier et cumulait les fonctions de conseiller, de juge et de médecin. Chez les Peaux Rouges, cette pratique était largement répandue. Parfois, le candidat devait se nourrir de certaines feuilles et s'isoler jusqu'à ce qu'un fantôme lui apparaisse.
Une autre méthode consistait à provoquer les convulsions et le délire par des substances enivrantes ou par des mouvements précipités de la tête. Les Aissaoui, en Algérie, les provoquaient à l’aide de chants ; les derviches turcs à l’aide de danses. D’autres utilisaient divers excitants comme l’alcool, les drogues pour créer ces états hallucinatoires. A Delphes et à Délos en Grèce, les prophétesses étaient des hystériques intoxiquées avec des vapeurs de laurier et d'orge. La Pythie se mettait en inspiration par des inhalations de plantes, elle prophétisait assise au bord d'un trou d'où s'échappaient des gaz toxiques qui l'enveloppaient jusqu'à mi-corps et la mettaient en transe si énergiquement qu'elle en mourait parfois.

Que se passe-t-il lors des transes ?

Home, médium à effets physiques au cours du 19ème siècle et qui réalisait notamment des lévitations, répond : - En léthargie, les Esprits s'emparent de moi, changent mes expressions et mes gestes, et même mon corps peut s'allonger de huit pouces.
Il dit n’avoir pas d'influence sur les phénomènes et ne pas toujours réussir à produire ceux qu'il désirait. Madame d’Espérance, médium à matérialisation et qui a réalisé beaucoup d’expériences avec Aksakov, apporte son témoignage suivant :
- Lorsque je tombe en transe, j'éprouve un sentiment de vide, je perds le sens de l'espace ; je ne puis dire, par exemple, où je meus le doigt, comme si je le mouvais dans l'eau. Quant apparaît le fantôme, j'ai peine à rassembler mes idées et mes forces, je suis comme en rêve et ne puis bouger. Quand Yolande se remue, elle me fatigue plus que si je me remuais moi-même ; si elle touche quelque chose, mes muscles se contractent ; si elle met la main dans la paraffine fondue, je me sens brûlée ; si une épine lui entre dans le doigt, j'ai mal au doigt. Au moment de demi-transe, quand les fantômes ne sont pas encore formés, ma sensibilité est supérieure à la normale, j'entends des bruits d'ordinaire inaperçus et je devine les pensées des assistants.
Touchant les mains de Yolande, je crois sentir les miennes et ne m'aperçois de mon erreur qu'en voyant quatre mains ; quand j'étends les mains pour la toucher, je ne sens rien ; quand elle se pose sur mes pieds, je ne sens pas son poids ; un seul jour, je l'ai senti tout entier.

En 2001, alors qu'elle effectuait l'enregistrement d'une cérémonie en Mongolie pour la BBC, Corine Sombrun[1], compositrice, entre involontairement en transe. Huit ans durant, elle va s'attacher à développer ce don en suivant l'enseignement des chamanes locaux, acquérant des techniques qu'elle met aujourd'hui au service d'études scientifiques. Elle explique ce qui se passe[2] :
- Pour moi, qui ai du mal à concevoir la notion de monde des esprits, cela revient à percevoir des informations. En transe, il me semble que mon cerveau capte ce que je ne perçois pas — ou très peu — dans un état de conscience ordinaire. Comme si ma perception de la réalité était « augmentée ». C'est la nécessité de comprendre ce phénomène qui m'a poussée à entreprendre des recherches. D'abord, cette forme de transe est induite par le son d'un tambour ou, comme je le fais maintenant, par la seule volonté. Elle me permet d'avoir plus de force que dans un état normal. Je ne ressens pratiquement plus la douleur, la perception du «moi» se transforme. Je perds aussi la notion d'espace, de temps, et mes sens semblent accéder à un deuxième niveau de fonctionnement. Je peux voir les yeux fermés ; des animaux, des visages, des représentations géométriques. Plus étonnant encore, la matière disparaît. Un corps humain, par exemple, n'est plus enfermé dans sa peau. Il devient une sorte d'espace dont le contour s'étend bien au-delà de sa surface habituelle. J'y ressens des zones fluides ou bloquées. Mes mains semblent y répondre par des gestes, des danses. Ma bouche prononce des langages inconnus, des chants ou des sons que je suis incapable de reproduire dans un état de conscience ordinaire.
Mon but pour l'instant est de montrer que cette forme de transe donne accès à des ressources intéressantes. Et, contrairement à ce que dit la tradition mongole, que tout le monde peut la pratiquer. Beaucoup d'entre nous ont d'ailleurs déjà développé de telles capacités. Souvent sans le savoir, ce qui était mon cas, ou sans oser en parler, de peur de passer pour «fou». Cela ne veut pas dire que tout le monde sera doué, mais je reste persuadée que la technique peut s'apprendre comme pour la méditation et que sa pratique pourrait développer une forme d'intelligence perceptive. Au même titre que des exercices intellectuels peuvent développer notre intelligence spéculative. En transe, le mental étant moins «présent», nous avons une autre perception du «je», nous ressentons beaucoup moins la peur, le stress, la douleur. Elle serait donc un moyen de mieux équilibrer le rapport perceptif/spéculatif et d'améliorer la gestion des émotions engendrées par un mental qui, dans nos sociétés, est sans cesse sollicité.
Au Canada, le professeur Flor-Henry a fait des électro-encéphalogrammes de mon cerveau. Les résultats ont montré que les tracés au repos étaient normaux, mais qu'en état de transe, ils devenaient comparables à ceux de personnes souffrant de schizophrénie et de troubles maniaco-dépressifs. Ce qui a soulevé les questions suivantes : comment un cerveau sain peut-il se comporter de façon pathologique et revenir par la seule volonté — et sans garder la moindre séquelle — à un fonctionnement normal ? Y aurait-il dans la pratique de cette forme d'état modifié de conscience une réponse au traitement de pathologies d'ordre psychiatrique ? Au traitement de la douleur ? De la dépression ? Des questions encore sans réponse, mais qui ont d'ores et déjà repoussé les limites des connaissances sur le cerveau et ouvert des pistes de recherche très intéressantes sur son fonctionnement. Nous travaillons aussi avec des sujets atteints de psychopathologies, afin de voir si ces techniques peuvent apporter une réponse curative. Nous ciblons des sujets souffrant d'une même pathologie. Travailler sur une seule dépression, par exemple, ne suffit pas à prouver l'efficacité de la réponse. Les séances sont filmées et suivies par des médecins et des chercheurs intéressés par ces phénomènes. Le but est de faire une base de données à laquelle tous les scientifiques pourront accéder. Si nous parvenons un jour à montrer que le cerveau a la possibilité de capter et, pourquoi pas, d'harmoniser une sorte d'état «vibratoire» d'une pathologie, ces techniques pourraient alors s'ajouter aux thérapies existantes et apporter ainsi une réponse plus globale au traitement d'une pathologie.

Les rêves : une porte ouverte avec l'Au-Delà "Dis-lui que je l'aime"

Il existe différentes sortes de rêves, comme nous le voyons en détail avec Céline, lors d'un de nos cours de première année. Les rêves où nous nous trouvons dans un état de décorporation sont, en général, beaucoup plus marquants que les autres et s'imprègnent parfois fortement dans notre mémoire, mais cela n'a rien de systématique. Ainsi, nous croisons la nuit, régulièrement, des entités, incarnées ou désincarnées, avec lesquelles nous pouvons dire ou faire autant de choses, voire même beaucoup plus, qu'à l'état de veille, ici, sur Terre. La plupart du temps, on n'en garde aucun souvenir au réveil, mais cela n'empêche pas d'être marqué par ce qui vient d'être vécu dans la nuit, au point parfois de modifier notre point de vue ou notre attitude sur une question précise, sans même que l'on se doute que c'est là un des effets caché (mais actif) de notre nuit. Allan Kardec nous dit d'ailleurs : «Le sommeil influe plus que vous ne pensez sur votre vie» (extrait de la réponse donnée à la question 402 du Livre des Esprits). Cette influence s'explique, entre autre, par le fait que «le plus souvent, si le corps oublie, l'Esprit se souvient, et l'idée revient au moment nécessaire comme une inspiration du moment.» (extrait de la réponse donnée à la question 410 du même ouvrage). D'où, certainement, le fameux dicton «La nuit porte conseil» On ne garde parfois de sa nuit qu'une vague sensation de fatigue, de tristesse ou de joie par exemple, mais, même si aucun souvenir précis ne remonte à notre conscience, les rencontres, les actes ou les pensées qui ont engendré ces sensations ont bien été vécus. Par les rencontres qu'ils nous permettent et dont on se souvient, les rêves peuvent, entre autre, être un témoin important de la survivance de l'Esprit après la mort ainsi que de son désir de se communiquer avec les vivants ; ils peuvent représenter une véritable porte ouverte avec l'Au-delà et c'est pour cette raison que ce sujet est régulièrement abordé dans les ouvrages traitant de Spiritisme.
Léon Denis, dans son livre «Dans l'Invisible : Spiritisme et Médiumnité», cite de nombreux cas historiques de rêves marquants et prémonitoires et d'autres auteurs comme, entre autre, Ernest Bozzano dans «Des phénomènes prémonitoires» ou Camille Flammarion dans «La mort et son mystère» regorgent d'exemples de rêves dont les personnes qui témoignent ne se connaissent, pour la plupart d'entre elles, aucune prédisposition médiumnique ou n'ont d'attirance pour les sciences ésotériques. Pourtant, l'avenir plus ou moins proche, parfois immédiat, leur confirme que le rêve qu'elles ont fait leur a fourni des informations qu'il n'était aucunement possible de connaître sans accepter l'idée d'une âme indépendante du corps et donc capable de lui survivre. Les rêves sont si fréquemment envoyés par l'Au-delà pour transmettre des messages à tout un chacun qu'ils mériteraient un article bien plus conséquent sur le sujet. Aussi, pour ce faire, nous demandons à nos amis lecteurs de bien vouloir transmettre à notre centre de Bron, par mail ou par courrier, le récit de leurs rêves qui pourront illustrer nos futurs articles. L'étude en sera bien plus agréable que si nous nous contentons de relever, dans les livres précités, quelques témoignages qui, pour la plupart, datent de plus d'un siècle. Pour débuter cette nouvelle rubrique, nous vous proposons de lire le témoignage d'une de nos adhérentes à qui il est demandé, en rêve, de servir de «médium».
« Dans la nuit, un homme se trouvait devant moi et me disait :"dis lui, dis lui, dis-le lui". Comme je ne répondais pas, il s'est mis à me secouer le bras. J'ai fini par lui répondre :"Quoi ? Et à qui ?" Il m'a de nouveau secoué le bras en disant :"Dis lui que je l'aime". Au même moment, à ses cotés, j'ai vu le visage d'une de mes collègues de travail. Je lui ai dit :"oui, je le lui dirais" et il m'a remerciée. Le lendemain, j'en ai parlé à ma collègue, je lui ai demandé si, dans son entourage, un homme de 1m 65 ou 1m 70, brun, petite moustache, un sourire un peu Don Juan (assez charmeur) et une fossette sur la joue lui disait quelque chose. Elle s'est appuyée contre le mur, ses yeux se sont remplis de larmes et elle m'a dit :"Tu es en train de parler de mon mari". Je lui ai expliqué que je ne voulais ni l'effrayer, ni lui faire de la peine, mais qu'il m'avait demandé de lui dire qu'il l'aimait. Une larme a coulé sur sa joue et elle m'a dit :"Ca me remplit de joie". J'ai été heureuse que ce message lui fasse plaisir à ce point.»
Nous sommes donc bien, ici, dans le cas d'une discussion nocturne «hors du corps» avec un Esprit défunt qui n'avait pas été appelé par notre témoin. On peut supposer que c'est donc cet homme qui, en accompagnant ou suivant sa femme au travail, a repéré les capacités médiumniques de la collègue et a cherché à entrer en contact avec elle pour apporter un peu de réconfort à son épouse. Le message donné est simple et facile mais, si la collègue médium n'avait jamais eu l'occasion de voir le défunt mari, que ce soit physiquement ou par photo, le portrait qu'elle en a dressé et qui s'est révélé ressemblant, indique alors qu'elle l'a bien vu dans son rêve. Espérons que, maintenant que le contact est établi, l'Esprit du mari reviendra avec, cette fois, un message plus «pertinent», plus apte à lever les doutes sur la survivance de l'âme.

Entrée des médiums : Spiritisme et Art

Une visite incontournable, si vous passez par Paris, où se déroule actuellement une exposition exceptionnelle, qui met en lumière «spiritisme et art». Une des multiples facettes du non moins célèbre Victor Hugo (1802-1885), qui se livra avec engouement aux «tables parlantes», auquel succomba toute sa famille, lors de son exil à Jersey en 1853.
bull51 imgBC’est Delphine de Girardin (épouse du grand patron de presse Emile de Girardin et égérie de la monarchie de Juillet) qui l’initia aux «tables parlantes» et qui lança les «hôtes de Jersey» composés pour l’essentiel des membres de la famille, d’amis, de proches et d’intimes de Victor Hugo : Mme Hugo, Charles Hugo, Adèle Hugo, Auguste Vacquerie, Théophile Guérin, Emile Allix (médecin de V. Hugo), Le Comte Sandor Téléki, etc, sur la conversion du chemin spirite.
On y découvre un Victor Hugo expérimentateur (avant-gardiste pour son époque) qui nous livre ses comptes rendus (provenant de la Bibliothèque Nationale de Paris) lors de ses séances, qui furent pratiquées de façon régulière (au moins une fois par semaine) durant 2 années. Néanmoins, la non-maîtrise des séances et certains phénomènes pousseront Victor Hugo à cesser la pratique de ses « tables tournantes ».
Cette exposition nous amène également à découvrir le spiritisme, à travers différentes formes d’expressions artistiques (dessins, peintures, messages, textes, moulages ectoplasmiques, photographies, etc) à travers les œuvres de Victor et Charles Hugo, Victorien Sardou, Fernand Desmoulin, Hélène Smith, Gustave Le Goarant de Tromelin, Hugo d’Alesi, Augustin Lesage, Marjan Gruzewski, Marthe Béraud, Franek Kluski, Man Ray, Robert Desnos, André Masson, Yves Tanguy, Nadja, Nina Karasek, Madge Gill, Philippe Deloison… et d’anonymes. 250 œuvres, pour la plupart, originales (fournies par la Bibliothèque Nationale de Paris, l’Institut Métapsychique International, le Musée d’Orsay ou appartenant à la Maison de Victor Hugo) y sont exposées. Ce sont des dessins, gravures, photographies, manuscrits, livres, etc, que vous aurez rarement l’occasion de voir. Alors n’hésitez pas à faire un petit tour du côté de la place des Vosges et bonne visite à vous ! Cette exposition vaut le détour.

Visite de l’exposition «Entrée des Médiums, Spiritisme et Art de Hugo à Breton» qui a lieu à Paris, à la Maison de Victor Hugo, du 18 octobre 2012 au 20 janvier 2013.

[1] Elle est l'auteure de Mon initiation chez les chamanes (Pocket, 2007) et Les Tribulations d'une chamane à Paris (Pocket, 2009).
[2] Tiré du journal Le monde des Religions, août 2012